CGT. Comment faire la place aux jeunes ?

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Du 7 au 11 décembre, suivez le congrès de Nantes en direct intégral et en différé

   http://www.congres49.cgt.fr/

ALEXANDRE BOYER, RESPONSABLE DU COLLECTIF JEUNES DE LA FÉDÉRATION CGT DES CHEMINOTS.

THOMAS MORELLO, RESPONSABLE DU COLLECTIF JEUNES DE LA FÉDÉRATION CGT DE LA CHIMIE.

À la CGT, seulement 7 % des syndiqués ont moins de trente ans. Mais la situation s’améliore : depuis le dernier congrès, 19 % des nouveaux adhérents appartiennent à cette classe d’âge. Alexandre et Thomas, vingt-huit et trente ans, essayent d’accélérer ce rajeunissement. En précisant d’emblée que ce n’est pas facile. À cause de la précarité, car quand on a ramé pour trouver un premier emploi, on pense plus à le garder qu’à améliorer ses conditions de travail. À cause aussi « du manque de repères politiques », estime Alexandre. « Nous sommes la génération à qui on a martelé qu’il n’y a plus d’espoir », déplore Thomas. Pour lui, « l’époque du syndicaliste qui parvient à rameuter tout le monde en grimpant sur son tonneau et en criant : “On y va !”, c’est fi ni. Maintenant, il faut énormément argumenter ».

Toutes les fédérations ne sont pas logées à la même enseigne. « À la SNCF, le fait syndical est connu et reconnu, la CGT est présente partout, il y a une histoire militante très prégnante », raconte Alexandre. Et, chez les cheminots, la démographie est également favorable : « Il y a eu un renouvellement d’un tiers des effectifs en dix ans. » Dans la chimie, c’est à peu près l’inverse : population vieillissante, gel des embauches et vagues de restructurations. « Mais la situation est très variable d’une branche à l’autre, explique Thomas. Dans le pétrole et le caoutchouc, il y a de grosses boîtes et des syndicats puissants. Dans la plasturgie en revanche, il y a surtout des PME, un niveau de soustraitance et de précarité tel que c’est très diffi cile de syndiquer les jeunes. »

Pour Alexandre et Thomas, le premier contact avec un adhérent potentiel passe par l’information, « car on défend mieux ce que l’on connaît ». Alexandre : « Nous expliquons la réglementation, les statuts, le système de la caisse de prévoyance. » Juste après, il faut « casser les clichés », montrer que le militantisme n’exclut pas forcément l’évolution professionnelle. Thomas : « Se syndiquer ne peut plus être synonyme de sacrifi ce total. Je ne me vois pas expliquer à un jeune diplômé qui débarque au syndicat qu’il va devoir s’asseoir sur sa carrière s’il veut s’engager. » Pour autant, Alexandre et Thomas estiment qu’« on ne peut pas se contenter de l’adhésion ». Pour le premier, « une fois qu’on a la carte, il faut se bouger et prendre des responsabilités. Mais pour ça, il faut que le syndicat ait un peu confi ance, parce que, forcément, on est moins prêt, moins expérimenté ». Pour le cheminot, le jeu en vaut la chandelle, car la désillusion n’est pas l’apanage des jeunes générations : « J’ai vu des anciens démotivés se dire, en voyant arriver du sang neuf, que fi nalement tout n’est pas foutu. »

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