Retraites :Fillon enterre les 60 ans et la CFDT donne un feu vert à l’allongement de la cotisation

Retraites : Fillon enterre les 60 ans

Le Premier ministre, François Fillon, a réaffirmé samedi, à quelques jours de la divulgation du projet gouvernemental de réforme des retraites, son intention de toucher au “symbole” de l’âge légal de départ à 60 ans.
- Un plan de rigueur de 100 milliards d’euros sur les rails.

“La justice va nous conduire à solliciter de nouvelles sources de financement parce que l’effort doit être partagé par tous”, a assuré François. Fillon lors d’une réunion d’accueil de nouveaux militants UMP salle Gaveau à Paris.

Il n’est cependant pas entré dans les détails alors que le Figaro écrit samedi que le gouvernement a renoncé à une mesure envisagée, taxer temporairement les revenus supérieurs à 11.000 euros par mois. Toutefois, de source proche du gouvernement, on a confirmé qu’actuellement, “l’idée n’est plus à l’ordre du jour”.

Xavier Bertrand, numéro un de l’UMP, a appelé à “admettre la réalité”. “Si nous vivons beaucoup plus longtemps, il faut accepter de travailler un peu plus longtemps”. “Augmenter les impôts, c’est la solution de ceux qui n’ont pas de courage”, selon lui.

Lors d’un discours devant de nouveaux adhérents de l’UMP à Paris, le premier monistre a par ailleurs indiqué que la France s’engage à réduire ses dépenses publiques de 45 milliards d’euros d’ici à 2013 pour ramener son déficit public à 3% du PIB dans les limites fixées par l’Union européenne, a déclaré samedi François Fillon.

“Nous avons pris l’engagement d’ici 2013 de ramener notre déficit de 8% à 3% et tous nos efforts vont se concentrer sur cette priorité. Ça veut dire en gros qu’il faut réduire le déficit de 100 milliards d’ici 2013″, a-t-il expliqué.

L’Allemagne a présenté pour sa part le 7 juin un plan d’austérité qui prévoit des économies d’un montant global de 80 milliards d’euros d’ici à 2014.

Retraites :la CFDT donne un feu vert à l'allongement de la cotisation

La CFDT, qui a réélu François Chérèque à l’unanimité, accepté le principe d’un allongement du nombre d’années de cotisations “sous certaines conditions”.

François Chérèque, qui a été réélu sans surprise pour un troisième mandat à la tête du syndicat, est parvenu à dégager une nette majorité (59%) en faveur de ce choix qui vient confirmer celui fait dès 2003 au prix d’une grave crise interne.

Reconduit à l’unanimité par le bureau national, un vote qui sera proclamé à la tribune vendredi, le secrétaire général de la CFDT, dont le bilan avait été massivement approuvé la veille, a estimé qu’”aujourd’hui, les conditions de l’allongement de la durée de cotisation ne sont pas réunies”, le dialogue avec le gouvernement étant dans l’impasse.

La référence à un allongement de la durée de cotisation s’inscrit dans le “projet alternatif” de réforme des retraites défendu par la direction de la centrale syndicale, a-t-il souligné.

Moins d’une heure après une visite de son homologue cégétiste Bernard Thibault, très bien accueilli, le résultat de cette motion sur les retraites a été salué par des applaudissements nourris des délégués, dont une partie s’est levée. Au sein de la direction, on se disait “soulagé”.

Les jeux ne semblaient pas faits, tant la pression sur la direction du syndicat avait été forte au congrès contre tout recul de l’âge de la retraite. En outre, depuis mercredi soir, les dirigeants cédétistes avaient été désavoués par deux fois, sur des propositions jugées trop conciliantes concernant les effectifs des services publics et les contrats précaires.

A la tribune, une déléguée syndicale de Seine-Maritime a appelé en vain ses camarades à ne pas “donner un chèque en blanc” au gouvernement, avec l’approbation d’une partie de la salle. “C’est une autoroute qu’ils ont” au gouvernement grâce à ce vote, pestait en aparté un métallo du sud de la France.

Le débat a ravivé le douloureux souvenir de 2003, lorsque François Chérèque avait finalement souscrit à une réforme posant comme principe que la durée de cotisation continuerait de s’allonger au fur et à mesure que l’espérance de vie progresserait.

En vertu de cette réforme, la durée de cotisation pour une retraite à taux plein a été alignée entre public et privé et sera passée à 41 ans en 2012, régimes spéciaux exceptés.

“Aujourd’hui, on a fait la démonstration que la CFDT est restée elle-même : un syndicat qui s’oppose aux injustices, mais un syndicat qui propose des alternatives”, a commenté M. Chérèque.

Le “monsieur retraites” de la centrale, Jean-Louis Malys, a posé des conditions à la prolongation de la vie active : partage des gains d’espérance de vie entre travail et retraite, possibilité de choix renforcée au moment du départ, et possibilités accrues pour les travailleurs qui ont exercé un métier pénible de partir plus tôt que les autres.

Pour financer une partie des retraites, la CFDT veut aussi faire contribuer “l’ensemble des revenus, y compris ceux des capitaux”.

Mais elle reste inflexible sur le maintien de l’âge légal à 60 ans, qui “n’est ni négociable, ni amendable”, selon M. Malys. Pour MM. Chérèque et Thibault, cette position a le mérite de servir de ciment à l’unité intersyndicale, FO et CFE-CGC mis à part.

Les soixante ans, “ce n’est pas le plus petit des dénominateurs communs, c’est un élément central”, fait valoir M. Chérèque.

Cette inflexibilité a elle-même suscité des remous dans l’appareil dirigeant de la CFDT. “François Chérèque a radicalisé le congrès”, s’inquiétait avant le vote sur les retraites un membre du Bureau national, relevant aussi que jusqu’ici, la CFDT a été impuissante à peser sur le gouvernement dans ce dossier.

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