Il reste deux offres pour reprendre les papeteries de Veuze et Magnac. «Un tiers environ» des 180 salariés pourrait en faire les frais.
Jacky Bouchaud, le président du tribunal de commerce, a rejeté d'emblée hier l'offre de Paradise Holding. Photo AFP
Les papeteries de Veuze et de Magnac qui comptent à elles deux 180 salariés pourraient perdre «environ un tiers de leur effectif», d'après Jacky Bouchaud, le président du tribunal de commerce. Chaque partie concernée par le dossier, dont les syndicats, s'attendait à de «la casse sociale»: c'est la première fois hier qu'un chiffre était avancé. «Et les papeteries de Saint-Michel devraient être plus touchées qu'à Magnac, en raison d'une des machines qui semble trop vétuste pour les repreneurs», précise Jacky Bouchaud.
Mais les syndicats veulent rester prudents. «Il y a des bruits, des chiffres qui circulent plutôt moins importants que celui-là. Mais cela ne sert à rien d'inquiéter les salariés, tant que les offres sont encore à l'étude, estime Christian Ménard, délégué syndical à Saint-Michel (85 emplois). Et le président du tribunal nous a dit cette semaine que de nouveaux repreneurs avaient la possibilité de se manifester jusqu'au 10 février.»
Cession le 1er mars
Des repreneurs qui ne sont plus que deux au lieu de trois après les réunions tenues hier au tribunal de commerce. Exit donc la société Paradise Holding représentée par l'ancien P-DG de l'entreprise Crigent, Alain Ananian. «On se fout de la tête du tribunal avec ce genre d'offre: je ne comprends pas comment elle a pu arriver jusqu'à ma porte», fulminait hier matin Jacky Bouchaud, avant d'énumérer la situation de cette société représentée donc par Alain Ananian, l'ex-P-DG de Crigent, une entreprise située dans la ZI n°3 à L'Isle-d'Espagnac qui a été en redressement judiciaire en 2008 avant d'être rachetée en avril dernier.
«Il m'a présenté des comptes d'exploitation pas bons, des chiffres de développement à l'international dans une nébuleuse parfaite: on ne peut pas mettre à la tête des papeteries des gens comme ça. Cette offre est donc out.» Jacky Bouchaud a été en revanche séduit par la présentation du dossier Tops Consult. «J'ai vu deux industriels passionnés qui sortent du schéma classique.» Les dirigeants doivent revenir devant le tribunal le 11 février «pour boucler le volet financier» de leur offre. Entre-temps, le tribunal aura reçu mardi prochain les dirigeants de la seconde offre de reprise, les papeteries de Turkheim, basées dans le Haut-Rhin.
Le calendrier se fait lui aussi de plus en plus précis. Le comité d'entreprise de Saint-Michel, en redressement depuis l'automne, doit se réunir le 31 janvier pour prendre connaissance des offres. Le choix du repreneur se fera ensuite le 18 février, avec un plan de cession fixé normalement au 1er mars. Dès ce matin, une audience publique du tribunal de commerce devrait annoncer la poursuite de l'activité à Veuze, jusqu'au choix de l'un de ces deux repreneurs le 12février. «Mais il reste encore beaucoup de choses compliquées à régler», conclut Jacky Bouchaud.