Papeteries À Turckheim, les repreneurs associés jettent l’éponge

  • images.jpgConfiée début 2009 à un groupement d’actionnaires locaux, la machine à papier de Turckheim est à nouveau à l’arrêt. La tentative de relance a mal tourné. Deux ans et demi après sa reprise par des entrepreneurs du Bâtiment, la papeterie de Turckheim est à nouveau en liquidation.

La société « SAS Papeteries de Turckheim » a été mise, hier, en liquidation immédiate, et pourtant les salariés de la papeterie ne cachent pas leur satisfaction. « Ça fait neuf mois que je me bats pour ça. On est enfin arrivés au bout de nos peines », déclare Daniel Divry, le secrétaire du comité d’entreprise, qui soutenu par une bonne part du personnel, était en guerre ouverte avec le directeur d’usine Pierre Gavelle. Il y a deux semaines, l’inspection du Travail a ordonné sa réintégration, après une mise à pied décrétée en même temps que celle de la déléguée CFDT, sous le prétexte d’informations communiquées à la concurrence.

La liquidation de la SAS Papeteries de Turckheim, qui avait relancé la machine après la liquidation du groupe Matussière et Forest (encadré), a été demandée à la fois par le CE et par le directeur Pierre Gavelle après dépôt de bilan. Hier matin, la chambre commerciale du tribunal de Colmar a prononcé la liquidation immédiate. Les exploitants auraient fait état de près de 5,6 M€ de dettes auprès de leurs fournisseurs, hors redevances pollution et loyers impayés.

La papeterie succombe aux coups du marché. « Les prix du vieux papier ont doublé en un an, sur sept millions de tonnes récoltées en un an, un million part en Chine », disait début mars Armand Giambérini, le président de la SAS Papeterie de Turckheim. « À la vente, les prix ne suivent pas, on est dans la même situation que les agriculteurs, certains se remplissent les proches quand d’autres vont perdre leur emploi ». La papeterie a été mise en cessation de paiement à compter de janvier 2010. Le tribunal a nommé comme mandateur judiciaire M e David Koch de Colmar et désigné comme juges commissaires Maurice Goeler et Charles-Philippe Jonckheere.

Le directeur Pierre Gavelle, qui depuis plusieurs jours se refuse à tout contact avec la presse et qui est de plus en plus souvent à Saint-Nabord, devait hier après-midi se charger d’une information au personnel. « L’usine ne tourne plus depuis huit jours, là elle s’arrête officiellement », souligne le secrétaire du CE. « La direction a quinze jours pour organiser le licenciement collectif des 110 salariés de la Papeterie et de la filiale de maintenance MTI. Il reste à organiser aussi la sécurité du site. »

Racheter la machine

« Nous répondrons à l’appel d’offres pour le rachat de la machine, elle est essentielle pour l’emploi », maintient Christiane Vulvert, pour le pool Séché Environnement, Riccobono et Gilles Bruno propriétaire des terrains et bâtiments depuis le 9 mars. Évoquant « des travaux longs et importants » à réaliser sur le site, elle ne cache pas qu’il se passera du temps avant que la machine redémarre. « On a toujours dit que pour la faire fonctionner, il fallait une bonne centaine de personnes », répète-t-elle à titre indicatif. Pour l’heure, les salariés de la papeterie se retrouvent encore une fois au chômage, comme il y a une trentaine de mois.

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