Hêtre montagnard

Bonjour à vous qui posez votre regard sur ces pages et bienvenue.

Je me propose aujourd’hui de vous emmener avec moi dans mon sac à dos, pour une petite randonnée en direction du sommet de la montagne qui fait face à la maison ou je loge en ce moment.

Je ne connais pas son nom, elle se trouve sur la commune de Valderoure, en face d’une ancienne commanderie templière, et l’on peut voir à son sommet une crète rocheuse qui le soir reçoit les derniers rayons du soleil et se pare de couleurs magnifiques. 

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L’ascension, au milieu des buis, des lavandes et des pins, s’est passée dans un silence feutré et apaisant, à peine troublé au début par le bruit des vaches et de leurs clarines plus bas, dans la vallée.

J’ai vu, à mesure que je montais, rapetisser jusqu’à presque disparaitre tous ces repères familiers et désormais lointains, tandis que chaque pas me rapprochait un peu plus des nuages et du ciel.

Bien que n’ayant suivi aucune piste en continu, je suis arrivé pile à l’endroit que je visais en partant, aux pieds des gros rochers blancs et arrondis que je regardais habituellement d’en bas, et en plus d’une vue merveilleuse sur la vallée et sur le Baou Roux voisin, j’eus la surprise de découvrir aussi un remarquable spécimen de hêtre montagnard.

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 Il m’attendait, en tenue de printemps, d’un vert tendre et lumineux qui se détachait de la pierre et du ciel environnant, et sa présence s’est imposée à moi avant que mon regard ne se porte sur lui.

Je ne sais pas depuis combien de temps il contemple le monde d’en haut, adossé à son rocher; l’altitude et les intempéries ont un effet nanifiant et rendent hasardeuse une estimation de son âge, mais c’est à n’en pas douter un arbre âgé.

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 Il mesure 3m30 de tour à 1m30 de hauteur, circonférence qui ne lui permet pas de rivaliser avec ses collegues ayant élu domicile en plaine, mais qui le met en bonne place dans ces contrées alpines où les feuillus sont devenus rares.

Valderoure signifie quelquechose comme « la vallée des chênes », et le Baou Roux doit son nom à la couleur qu’à l’automne lui donnaient ces arbres aujourd’hui disparus et remplacés par des pins.

Les chênes ont quasiment déserté la place mais quelques hêtre continuent de faire de la résistance et cet article est aussi l’occasion de les mettre en lumière.

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 Celui ci est magnifique, il présente un port large et étalé, et son tronc court à l’ancrage puissant, avec son écorce grise et lisse, est un régal pour les yeux.

Il semble en excellente santé malgré l’existence d’une ancienne blessure presque refermée qui court sur toute la longueur de son fut et laisse apparaître le bois de coeur.

Il y a quelque chose que j’apprécie particulièrement chez les hêtres, c’est la palette des couleurs qu’ils nous dévoilent, et ceci en toutes saisons. Il y a je trouve une complémentarité remarquable, une harmonie indiscutable, qui se dégage des ces arbres dans les couleurs superposées de leur écorce et de leurs feuilles, mortes au sol, et vives sur les rameaux.

Et si en plus le ciel bleu ou juste paré d’un petit nuage s’invite dans le tableau en compagnie d’un soleil complice, on touche alors à la perfection.

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 Ce fut une belle rencontre, ceci d’autant plus qu’elle n’était pas prévue, et cette journée d’exploration montagnarde a atteint son apogée avec la découverte au pied de cet arbre et tout autour de lui d’une population de pivoines sauvages comme je n’en avais jamais vue de semblable.

Franchement, et pour peu que l’on se donne la peine d’aller à sa rencontre, le monde est beau.

🙂

 

 

 

 

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