Communiqué de Marylise Lebranchu "La sécurité est et doit rester de la responsabilité de l’État"

Lors d’un colloque organisé à Nice le 16 juin, le ministre de l’intérieur Guéant a évoqué le rapprochement entre police nationale et polices municipales. Pour Marylise Lebranchu, présidente de la fédération des élus socialistes et républicains, ancienne Garde des Sceaux, « c’est avant tout un aveu d’échec des politiques de sécurité menées par la droite depuis 2002. Après avoir diffamé les maires socialistes l’été dernier, Christian Estrosi les appelle à l’aide ! »

Francis Lec, délégué national Sécurité-Justice de la fédération des élus socialistes et républicains, confirme l’agacement des maires de gauche : « Entre polices municipales et nationales, le partenariat, oui, le transfert, non. »
À cause des politiques de restriction d’effectifs de police imposés par la droite à l’État, les communes, y compris de gauche, ont déjà beaucoup compensé. Francis Lec constate : « Nombreux sont les maires qui ont demandé des renforts de Police Nationale à leur préfet sans la moindre réponse.
Les maires se retrouvent souvent seuls face aux problèmes de sécurité.
Pendant que la droite tient conférence, les maires de gauche agissent. »

Marylise Lebranchu le rappelle, « depuis 2002, la droite a réduit de 10.000 les effectifs actifs de la Police Nationale. » Pour elle, « ce n’est pas qu’une logique budgétaire.
Comme pour d’autres services publics, elle organise son impuissance pour préparer le terrain pour des polices privées. »
Marylise Lebranchu dénonce les orientations même de la politique de sécurité de la droite : « la politique du chiffre imposée par la droite aux policiers et aux gendarmes les a détournés des objectifs des vrais enjeux de sécurité.
Pour la droite, toutes leurs interventions doivent se conclure par des mises en cause, alors que la tranquillité des habitants se résume dans beaucoup de cas à de la présence et à du dialogue.
Aujourd’hui, c’est souvent la police municipale qui maintient cette présence et ce dialogue. »
Sur les questions de statut des policiers municipaux, Francis Lec insiste sur la diversité des solutions retenues par les communes : « Les maires socialistes et républicains trouvent des solutions adaptées aux questions de sécurité auxquels ils font face, qui sont très différentes selon les territoires.
Ils sont très attachés à leurs personnels de Police Municipale, et ils ne veulent pas les transformer en supplétifs de la Police Nationale. »
Marylise Lebranchu complète : « C’est la confusion des genres et des responsabilités qui est la plus dangereuse pour la sécurité. Les Polices Municipales ont des prérogatives limitées par la loi. L’enjeu, ce n’est pas de faire faire aux policiers municipaux ce qu’ils ne sont pas censés faire ou de leur donner l’apparence de policiers nationaux. L’enjeu, c’est de régler les troubles au plus tôt, que ce soit des troubles de voisinage, de l’ivresse sur la voie publique ou des actes de délinquance. Pour cela, il faut que le préfet considère le maire comme un véritable partenaire. Et que la Police Nationale ait des effectifs suffisants pour qu’elle vienne quand on l’appelle. »
Elle rappelle que le projet socialiste pour 2012 prévoit la création de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires.

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