Parfois ce qui semble génial peut être en réalité médiocre.

Parfois ce qui semble génial peut être en réalité médiocre.
Par Renaud Théron

Est-ce dû au fait de trop vouloir penser dans l’instant et ne pas soumettre son projet à la perspective du futur ? L’urgence doit se tourner vers le provisoire, même s’il dure souvent longtemps dans notre pays, et les investissements vers le durable.

L’innovation, le désir de faire parler de soi, le désir de marquer des points politiques, est aussi terriblement néfaste.  Les promoteurs des grandes banlieues, les industriels apôtres de la désindustrialisation, Marine Aubry et ses 35 Heures, etc..

Le pompon revient sans doute à Nicolas Sarkozy, qui inventait un nouveau projet durant ses discours, projet selon les cas, inapplicable, ou dont la loi qui en découlait était rejetée par le Conseil Constitutionnel. Ceux qui sont passés au travers et ont abouti commencent, un par un, à être supprimés; comme le bouclier fiscal.
 
Bref, pour la gloire, des retombées à visées électorales, ou pour des gains à court terme, nos penseurs, politiciens et dirigeants industriels, créent des bombes à retardement.

Un exemple typique se trouve dans l’agglomération rouennaise, le rêve de gloire et de reconnaissance de l’une, et le besoin de coups politiques pour exister et survivre de l’autre,  finissent par coûter un prix insupportable. . M. Marcel Lods, architecte, s’est, entre autre, malheureusement acharné sur l’agglomération de Rouen

Ainsi, on lui doit,  en 1954 le grand ensemble du Château blanc (3000 logements) àSaint Etinenne du Rouvray , qui est, depuis longtemps une "zone" malgré le travail énorme réalisé depuis des décennies par la mairie de St Etienne du Rouvray pour contrôler le trafic immobilier (achat de logements pour avoir les adresses afin de faire entrer légalement, et en théorie provisoirement, des étrangers sur le territoire, par exemple). A la fin des années 90 on y trouvait souvent des F4 de 90m2 à 100 000 Francs (15 000 €)

En 1966 c’est le Grand ensemble de la Zone verte à Sotteville lès Rouen. Quand on compare avec les constructions du centre ville de Rouen, on se rend compte que pour innover, on est dans la barbarie. Cette ville, pavillonnaire, se retrouve avec des immeubles de 10 étages, certes fonctionnels à l’époque, mais créant un univers concentrationnaire dont le look a mal vieilli.
 
Vers 1968-1970 c’est la "Cité de la Grand Mare" à Rouen, "avec ses appartements aux larges baies vitrées et aux pièces modulables qui étaient organisés de manière à favoriser la convivialité. Ils avaient été habités à leurs débuts par une population d’enseignants, de journalistes, d’artistes et de militants qui prétendaient à un mode de vie différent, selon le site spécialisé dans le BTP http://www.batiweb.com, qui dit aussi que "Mais ces tentatives de mode de vie "alternatif" avaient tourné court au début des années 80 et plusieurs incendies meurtriers avaient achevé d’en faire fuir la population initiale. Habités ensuite par des populations en difficulté…"

En 1971 Marcel Lods sera distingué par l’académie d’architecture  et ensuite les vingt-cinq « verre et acier » de la Grand Mare reçoivent en 1976 le prix Reynolds, l’équivalent des Oscars de l’architecture pour ces structures légères qu’on venait voir du Japon et des USA." (Paris Normandie.fr)

Voici donc pour la gloire :
 
La bombe à retardement des « Verre et Acier » Lods à Rouen.

1975 février incendie, pas de victimes mais 20 familles sans logement en plein hiver.
1981 incendie 2 morts, dont un enfant de 5 ans.
1996 incendie une tour Lods de la rive gauche est détruite.
2002 septembre incendie dans un Lods de la rive gauche, 1 mort et 72 familles à reloger. Ces immeubles seront détruit à partir de 2013.
2006 incendie 2 morts.
2008 la mairie de Rouen, récemment élue, décide de jeter l’éponge, et de cesser de réhabiliter les Lods de la Grand Mare. Il est même décidé d’en détruire 3, non encore réhabilités.
 
C’est là qu’interviennent les intérêts politiques :

Catherine Morin-Desailly, Sénatrice, Conseillère Municipale de l’opposition, tenait un sujet polémique pouvant lui offrir une revanche contre Valérie Fourneyron, après que cette dernière ait largement battu la liste de la majorité sortante à laquelle appartenait Mme Morin-Desailly.

Pour expliquer le contexte, Mme Morin Desailly compte quitter le MoDem dont elle est membre du bureau exécutif, pour rejoindre le Nouveau Centre d’Hervé Morin. Il lui faut donc un coup d’éclat pour entraîner avec elle des adhérents du MoDem et s’imposer au sein du Nouveau Centre.

Le 7 novembre 2008, elle écrit à la Ministre de la Culture, Christine Albanel, le 17 novembre elle quitte le Modem,  pour rejoindre le Nouveau Centre. 3 mois plus tard la « Sarkozie » lui témoigne ses remerciements et une procédure de classement est enclenchée.
 
2011 mars incendie 1 mort, un enfant de 18 mois, juillet incendie 2 morts, une enfant de 5 ans et un de 2 ans et demi.
 
Voila, entre l’architecte qui veut la gloire et la politicienne qui veut faire un coup politique, ce que deux irresponsables réussissent à faire comme dégâts.
Ils sont à mettre au même rang que les patrons des laboratoires Servier, mais sont, comme le juge de l’affaire d’Outreau, épargnés, et ont continué (Marcel Lods est décédé en 1978) ou continuent leur carrière.

Moralité ? Je vous laisse la trouver, chacun à votre manière…


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