Projet de ville, débat ouvert !

C’est une pièce en plusieurs actes qui vient de débuter à Saint-Etienne-du-Rouvray : lancées ce mardi soir, dans la salle festive, les Assises autour du projet de ville invitent tous les stéphanais qui le souhaitent à participer à la construction de la ville de demain. "Que vous soyez d’accord ou pas d’accord, venez débattre  !" C’est en substance le mot d’ordre lancé, le 11 octobre, par le maire Hubert Wulfranc aux quelque 150 Stéphanais venus participer au coup d’envoi des assises de la ville. Avec ses rencontres thématiques prévues tout au long de l’année, sur l’éducation, la solidarité, le développement durable et l’aménagement urbain, cette démarche participative inédite a pour objectif d’associer les habitants à la construction de la ville de demain : "le" Saint-Etienne-du-Rouvray de 2025-2030.
Premier rendez-vous, le lancement des Assises a donné le "la" : invités à s’exprimer, les habitants n’ont pas hésité à prendre la parole. Pour revendiquer l’intégration de tous les Stéphanais, y compris les personnes handicapées : plusieurs intervenants ont ainsi attiré l’attention du maire sur la nécessité de construire des logements accessibles aux personnes à mobilité réduite "ce qui ne gêne pas les valides, a plaidé un artisan Stéphanais, alors que l’inverse n’est pas vrai !" C’est aussi la place des jeunes dans la ville qui semble préoccuper certains habitants. Enclins à se projeter dans l’avenir, plusieurs participants se sont interrogés sur les adaptations à anticiper si la population de Saint-Étienne devait croître : "Avez-vous anticipé les besoins en équipements que va générer l’accroissement de la population ?" s’est inquiété un Stéphanais de longue date. Et quid du développement économique et de l’emploi de demain ? Des cheminots des ateliers de Quatre mares ont ainsi fait part de leurs inquiétudes, laissant entendre que les débats sur l’avenir de la ville devaient aussi prendre en compte la défense de ses emplois.
Pendant plus d’une heure, la parole a ainsi circulé dans la salle, tandis que, sur l’estrade, le maire et le premier adjoint, Joachim Moyse, écoutaient et prenaient des notes. "Les idées centrales ont été évoquées", a très vite noté le maire, en prenant la parole pour mettre un terme très provisoire aux échanges amorcés avec les Stéphanais : les solidarités, le développement durable, l’éducation citoyenne au sens large du terme, l’aménagement urbain… de nombreux petits cailloux blancs ont été semés sur le chemin du débat que le maire veut emprunter avec la population dans son ensemble.
Car le projet de ville ne se résume pas à la rénovation urbaine, comme le pense pourtant une majorité de Stéphanais. Récemment sondés, ceux-ci ne semblent pas connaître le contenu du projet de ville, c’est l’un des enseignements qui ressort du sondage réalisé fin septembre auprès de 402 personnes et dont les résultats ont été dévoilés en ouverture de la rencontre ce 11 octobre. Ce sondage, qui est "une photographie à l’instant "t" de la manière dont les Stéphanais se représentent la ville", comme l’a expliqué Bruno Lafosse, le directeur de la communication de la Ville, révèle avec force les enjeux des assises : mieux informer, inviter au débat et permettre aux élus de mieux faire coïncider leurs politiques avec les attentes des citoyens et des associations.
À partir des éléments du sondage et des premières prises de parole dans la salle, Khaled Mokhtar, un jeune diplômé natif de Saint-Étienne, a tenu à insister sur la nécessité de réfléchir ensemble et de se projeter dans le temps, "pour donner à la ville plusieurs avenirs possibles" : "l’avenir ne se prédit pas, il se construit", a lancé le jeune homme, citant une phrase de Bertrand de Jouvenel, journaliste et libre penseur du siècle dernier. Cet appel à toutes les bonnes volontés, à tous les citoyens qui se sentent concernés par le devenir de leur cité a été largement relayé. "Il n’est pas nécessaire d’être enseignant pour s’intéresser à l’école, d’être médecin ou malade pour se préoccuper de la santé ou d’être cheminot pour défendre l’avenir du chemin de fer", a ainsi plaidé Pierre Ménard, retraité stéphanais, qui souhaite que tout le monde s’implique quels que soient ses compétences et ses intérêts. Car dans un monde qui évolue à grande vitesse, toutes les contributions comptent et "les élus ont besoin des citoyens", a insisté Hubert Wulfranc. Y compris des habitants "qui ont perdu le fil de l’intéressement politique, au sens noble du terme". D’autres rendez-vous vous sont fixés jusqu’en juin 2012 pour participer à la vie de la cité et contribuer à créer les conditions d’un vivre ensemble solidaire et citoyen.

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