Jeudi 20 octobre, le conseil municipal a débattu des orientations du budget 2012. Face à un contexte de crise, la municipalité se donne les moyens de défendre ses valeurs. Crise et austérité ont beau être des refrains repris en boucle ces derniers temps, la Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray affiche un visage volontariste, "une voix de résistance qui nous permet de rappeler nos valeurs et de miser sur l’humain", a insisté Joachim Moyse, premier adjoint aux finances qui présentait lors du récent conseil municipal les orientations budgétaires de la Ville pour 2012.
Résistance face aux mesures imposées par l’État : gel des dotations depuis deux ans qui aboutissent à une diminution en franc constant de la dotation globale de fonctionnement versée à la Ville ; annonce par la ministre du Budget de ponctionner les collectivités locales à hauteur de 200 millions d’euros pour « participer » à l’effort de réduction du déficit de l’État… Devant la frilosité des banques "dégagées de tout contrôle public" qui rechignent de plus en plus à prêter aux collectivités locales… Et sans oublier les dépenses contraintes (carburants, gaz, électricité…) qui ne cessent d’augmenter…
La Ville choisit néanmoins de partir à la chasse aux recettes nouvelles plutôt que de se conformer aux exigences imposées par d’autres. "Nous misons sur une augmentation de la population pour accroître nos recettes fiscales. Cette politique commence d’ailleurs à porter ses fruits puisqu’en 2011, les contributions directes ont augmenté. "Une tendance qui devrait se poursuivre et même s’accélérer dans les années à venir avec la livraison de 200 nouveaux logements par an. L’investissement sera porté à hauteur de 3,5 millions d’euros ; le recours à l’emprunt limité à moins d’1 million d’euros, la masse salariale "rigoureusement" gérée et les taux d’imposition resteront identiques.
Cette dernière annonce a été saluée par David Fontaine au nom du groupe socialistes et républicains, avant de regretter le ralentissement de l’investissement. L’élu a par ailleurs rappelé la volonté des socialistes de favoriser une "solidarité durable" se réclamant "d’une gauche ambitieuse mais aussi sérieuse dans la gestion".
Michèle Ernis, élue droits de cité, a fustigé les décisions gouvernementales : "Tous les ans on croit avoir touché le fond, mais le fond est de plus en plus profond ! Il faut dénoncer, résister et s’organiser ! Il est essentiel, dans le cadre du Projet de ville, d’entendre ce que dira la population et de l’inscrire dans un combat commun."
De son côté, le maire a insisté sur les efforts complémentaires réalisés ces derniers mois grâce aux marges de manœuvres financières dégagées en 2011. Hubert Wulfranc de citer trois actions municipales nouvelles "ciblées socialement". La revalorisation d’Horizons cursus, une aide aux étudiants stéphanais en 1re et 2e années d’études supérieure. La mise en place de la tarification solidaire pour les activités municipales. Enfin, le maire a pris l’exemple de deux créations de postes dans le domaine de l’accès aux droits et de la lutte contre les discriminations et pour la gestion des 50 contrats aidés employés par la Ville pour renforcer le volet insertion auprès de publics éloignés de l’emploi.
À noter : le conseil municipal a accueilli un nouveau conseiller au sein du groupe UMP, divers droite. Il s’agit de Samir Bouzbouz qui remplace Gérard Vittet, démissionnaire.