ROUEN- Sécurité, rigueur et entrainement sont les maîtres mots d’un métier qui fait rêver les petit garçons. Mais attention le métier de cascadeur s’adresse aussi aux filles, très convoitées par l’industrie du cinéma et pourtant si peu nombreuses.
Où qu’il se trouve, le rouennais Abdou Sagna imagine un nouveau scénario «vous voyez si je saute de cet étage pour traverser la façade vitrée en face…»
Avec ses mains, il montre la trajectoire que pourrait prendre son corps à travers l’espace. «Depuis tout petit je voulais faire comme Jackie Chan, mes copains rigolaient mais moi je n’en démordais pas.» Le jeune garçon se met alors aux arts martiaux chinois et engrange les titres nationaux puis internationaux. «J’apprenais en même temps les chorégraphies pour faire des démonstrations. Chuter, cela s’apprend par exemple. C’est un travail de tous les jours, il faut des capacités de sportif de haut niveau.»
Des aptitudes multiples
Il existe trois types de cascades : physiques (combats, chutes…), mécaniques (freinage, dérapage automobile ou moto) et équestres (duel, traînage). Mais ce n’est pas tout, un cascadeur est aussi un comédien à part entière. La technique ne suffit pas, il doit s’imprégner du jeu pour être crédible «Pour m’entrainer depuis toujours, je prends un acteur pour modèle et je regarde avec attention chacun de ses films, les uns après les autres pour apprendre à partir de son jeu»
Abdou Sagna, lui, a participé au film Hitman de Xavier Gens puis Banlieue 13 de Luc Besson, aux côtés de Cyril Raffaelli. «Le métier de cascadeur est très réglementé, il ne s’improvise pas. Il faut être titulaire d’une carte professionnelle pour exercer»
Car il le rappelle fermement : « le cascadeur n’est pas un kamikaze, chaque geste est prévu, réglé au millimètre et à la seconde près» un peu comme une chorégraphie de danse finalement qui demanderait une rigueur extrême tant physique que technique.
Julie HAUVILLE

Abdou Sagna avec Cyril Rafaelli dans le film Banlieue 13