Climat à Durban : à défaut d’accord, une feuille de route…

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Pour la première fois, un accord réellement planétaire pour lutter contre le réchauffement est en vue, mais en vue seulement… à l’horizon 2015.

Copenhague, Cancún, et maintenant Durban, les conférences mondiales sur le climat se suivent et se ressemblent : des négociations marathon qui se soldent, dans la douleur, par un accord a minima.

Cette fois encore, en Afrique du Sud, on a frôlé l’échec total, mais après 14 jours de discussions et un sprint final de deux nuits blanches, les représentants de quelque 190 pays ont convenu, non pas de mesures fermes pour limiter le réchauffement, mais d’une feuille de route qui doit, ou du moins, qui est censée déboucher sur un accord, un vrai, en 2015, avec pour objectif une entrée en vigueur cinq ans plus tard.

Satisfaction, tout de même, pour les ministres et délégués au bord de l’épuisement, pour la première fois, tous les pays de la planète ont accepté cette feuille de route, qui n’engage il est vrai à pas grand-chose, car les contours juridiques du futur accord restent à définir.

La communauté internationale ambitionne de limiter la hausse de la température à 2°C. En l’état, si l’on additionne les promesses des uns et des autres en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, cet objectif ne semble pas seulement ambitieux, mais hors d’atteinte. Selon les conclusions d’une étude présentée à Durban cette semaine, au rythme actuel, le thermomètre mondial finira par grimper de 3,5°C.

Autre enjeu majeur de la conférence climat de Durban, les représentants des 194 pays ont finalement trouvé un accord pour maintenir au-delà de 2012 le protocole de Kyoto, soit le seul instrument juridique contraignant qui existe à ce jour limitant les émissions. Au nom de leur responsabilité « historique » dans le réchauffement climatique, ce protocole, entré en vigueur en 2005, ne concerne et ne concernera toujours que les grands pays industrialisés « du nord », à l’exception notable des États-Unis, qui n’ont pas ratifié ce texte et n’ont aucune intention de le faire.

Par ailleurs, le Canada, le Japon et la Russie avaient fait savoir depuis longtemps qu’ils n’étaient pas partants pour une nouvelle période d’engagements. Ce sera donc sans eux, et toujours, sans les grands pays émergents, Chine, Inde ou Brésil. Reste, pour l’essentiel, l’Union européenne…

Enfin, on retiendra de Durban la concrétisation du Fonds vert décidé à Cancún, mais dont les mécanismes de fonctionnement n’avaient pas été définis. Alimentés par les pays « riches » à partir de 2013, à hauteur de 100 milliards par an à l’horizon 2020, il doit aider financièrement les pays en développement à surmonter les conséquences du changement climatique.

D’entrée de jeu, en ouverture de la séance plénière de la nuit dernière, Maite Nkoana-Mashabane, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, exhortant les participants à ne pas « laisser la perfection être l’ennemie du bien », avait reconnu que le paquet de décisions sur la table n’était « pas parfait ».

C’est le moins que l’on puisse dire, du point de vue de l’ONG Oxfam qui estime que « les négociateurs ont évité de peu un effondrement » du processus, mais qualifie leur accord de « strict minimum possible » tandis que le monde continue de « se diriger comme un somnambule vers un réchauffement de 4°C »…

 

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