Les œuvres en béton de Lan Loeber

Lana Loeber



«Nous sommes tous poussières d’étoiles ». Les géologues se sentent des affinités avec le minéral ; leur rapport aux échelles de temps est original : « Un jour la trace la plus visible de notre civilisation sera une fine couche de béton ». Une de plus dans l’empilement des strates multimillénaires… Lana Loeber, sculpteur, est géologue. Elle a travaillé pour les pétroliers. Tous ses collègues n’ont pas, comme elle, taillé, poncé l’asphalte et l’enrobé – celui dont on fait les routes – pour en faire surgir de grands félins en maraude. Elle a œuvré deux ans pour réaliser des pièces de ce genre. « En tant qu’artiste on a le temps ». Plus en tout cas que dans bien des entreprises… Lana sait qu’elle a « les pieds sur terre et la tête dans les nuages ».
Elle ajoute : « Parfois il faut beaucoup s’étirer pour trouver le ciel clair… » En ce moment elle travaille le béton : « La terre, c’est trop fragile. Ça casse ». Elle fabrique des tableaux où le béton coulé sur un treillis est coffré dans le cadre de bois qui l’entoure. La couleur est fournie par des pigments incorporés dans la masse. « Je n’applique pas de peinture sur la surface ». Des pièces métalliques, débris de miroirs ou fragments de céramique sont posés en incrustations. « Je les ai glanés sur le port de pêche, dans ma cave ou sur les chemins que j’emprunte ». Le tout compose des tableaux ludiques, enfantins. Lana a déjà travaillé le béton avec des enfants, dans le cadre d’animations scolaires. Lana aime jouer, voyager, se déplacer : « Changer de pays, c’est changer de repères ». Elle sait de quoi elle parle : cette Allemande devenue Havraise sait détailler les beautés du béton, façon Perret. En allemand ou en français, elle anime des visites de ville, les pieds sur l’asphalte, la tête dans les nuages. Parfois sa main effleure une colonne bouchardée.
• Lana Loeber reçoit dans son atelier 73, rue J.-J. Rousseau tous les mardis de 14  à 17 h. Tél. : 06 38 64 58 95. Ses tableaux en béton sont exposés au « Bouqui’noir », place Danton jusqu’au 5 janvier. D’autres sculptures toujours en béton, des oiseaux bleus, sont visibles chez Pap’s, coiffeur, rue Racine, jusque fin janvier.

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