Du haut débit partout d’ici 15 ans en Seine-Maritime

La fibre optique devrait être opérationnelle pour la fin de l'année 2013 (photo : Orange).

La fibre optique devrait être opérationnelle dans le département pour la fin de l'année 2013 (photo : Orange).


Jeudi 8 novembre, Édouard Philippe, le président de la Communauté d’agglomération du Havre (CODAH) et Didier Sanson, président de la Communauté de communes de Saint-Romain-de-Colbosc (Caux Estuaire) ont officiellement lancé le chantier commun d’aménagement numérique en fibre optique de leurs territoires.

« En avance sur le programme national très haut débit, qui vise la couverture numérique de l’ensemble du territoire français à l’horizon 2025, l’infrastructure Fibre optique très haut débit (THD) de la CODAH et de Caux Estuaire sera achevée pour fin 2013. Les acteurs économiques et les collectivités du territoire auront alors accès à un réseau structurant, offrant des capacités d’échanges numériques adaptées aux enjeux et usages de demain », annoncent-ils.

La fibre optique, c’est quoi ?

Une fibre optique est un fil de verre ou de plastique qui conduit la lumière. Le signal lumineux injecté dans la fibre est capable de transporter de grandes quantités de données à la vitesse de la lumière sur plusieurs centaines, voire milliers, de kilomètres.
Cette technologie va permettre de répondre aux besoins croissants en débit des particuliers et des entreprises. Elle propose un débit largement supérieur à l’ADSL, jusqu’à 100 mégabits par seconde. Pour les gourmands, c’est une révolution !
La fibre optique favorise l’émergence de nouveaux usages internet et multimédia à la maison. Il sera possible « d’utiliser plusieurs écrans – télévision en haute définition (HD), télévision 3D, ordinateur, console de jeux – en simultané au sein d’un même foyer, sans aucun ralentissement », assure l’opérateur Orange. Elle facilite aussi des services comme le télétravail, la télémédecine, l’e-éducation…

Les réseaux ADSL exploitent au maximum les performances du matériau « cuivre ». La fibre optique est aujourd’hui la seule technologie éprouvée, permettant de transmettre d’énormes volumes de données dans des délais très courts : elle est utilisée depuis plus de 20 ans pour les liaisons transocéaniques (câbles sous-marins) ou encore les réseaux nationaux et régionaux d’opérateurs de communications électroniques.

Où en sont les travaux, au Havre ?

Les travaux de génie civil ont démarré en juillet 2012. Bien que souterrain, le réseau en fibre optique ne nécessite pas de travaux spectaculaires. Les mini-tranchées nécessaires à son installation perturbent peu les usagers de la voirie. Ils dureront 22 mois et progresseront du sud vers le nord du territoire. Le budget global de l’opération est évalué à 23 millions d’euros pour la CODAH, et 7 millions pour la Communauté de communes Caux Estuaire.

Pourquoi les travaux ont-ils débuté dans la zone industrielle et portuaire du Havre ?

La priorité a été accordée à la zone industrielle et portuaire du Havre en raison de son poids économique et de la densité d’acteurs ayant des besoins croissants en matière d’échanges de données électroniques : sur ce secteur, la commercialisation pourra intervenir dès la fin 2012. Progressivement, les territoires de la ville du Havre (livraison février 2013) puis du plateau nord (livraison novembre 2013) seront équipés. « Le réseau n’est pas destiné aux particuliers, mais aux entreprises et services publics », insiste la CODAH.

L’accès aux technologies fibre optique très haut débit « favorise le maintien et le développement d’activités économiques innovantes, sources d’emploi et d’attractivité dans des secteurs aussi divers que l’industrie, les activités maritimes et portuaires, l’enseignement supérieur, la santé ou l’administration », souligne l’agglomération.

Qui commercialisera le réseau ?

« L’exploitation technique et commerciale du réseau sera confiée à un Délégataire de service public », annonce la CODAH. Il sera chargé d’identifier les opérateurs de télécommunication (fournisseurs d’accès internet) qui pourront louer le réseau afin d’offrir un service compétitif et homogène aux entreprises et acteurs publics.

Qu’en est-il pour les particuliers ?

Le périmètre actuel du projet CODAH/Caux Estuaire ne prévoit pas de raccordements de particuliers. Sur le territoire de la CODAH, ce sont les opérateurs privés qui déploient un réseau de fibre optique. L’opérateur Orange a d’ailleurs commencé sur le territoire de la ville du Havre… D’ici la fin de l’année, ce sont quelque 6 000 logements de l’hyper-centre (port de plaisance, François-Ier, quai George-V, Saint-Vincent…) qui pourront être raccordés au très haut débit.

« Sur le périmètre de la CREA, l’agglomération de Rouen, difficile de savoir où nous en sommes », explique Jean-Pierre Lucas, le directeur général adjoint du pôle infrastructures du département de la Seine-Maritime. Mais la fibre optique y tisse également sa toile. En fonction de différents critères et paramètres et des infrastructures existantes, le choix d’Orange, par exemple, s’est porté sur Mont-Saint-Aignan pour « fibrer » la commune juste après Rouen.
« Le territoire de la CREA est un territoire préempté par les opérateurs privés Orange et SFR dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (zone AMI). Le Département a décidé de ne pas intervenir directement sur ces territoires préemptés par les opérateurs privés », poursuit Jean-Pierre Lucas.

« Garant de l’aménagement départemental », le Département a décidé de se concentrer sur les zones délaissées par les opérateurs privés « afin de réduire une fracture numérique qui aujourd’hui déjà s’amplifie entre milieux urbains et milieux périurbains et ruraux ». L’objectif du Département est d’offrir « à tous les Seinomarins du haut débit d’ici 15 ans en mobilisant toutes les technologies disponibles », annonce Jean-Pierre Lucas.

Qu’en est-il du Super Wi-Fi ?

L’Autorité des télécoms (Arcep) a autorisé pour la première fois une société spécialisée dans les télécommunications en zones difficiles d’accès (non couvertes par l’ADSL) à mener des tests de « super Wi-Fi » sur plusieurs sites de Seine-Maritime, considérés comme des « zones blanches ». Cette technologie du « super Wi-Fi » permet de transporter sur plusieurs kilomètres (jusqu’à 160 km en théorie) des données en haut débit, qui sont ensuite réceptionnées via des puces spéciales ou des box sur le modèle des récepteurs de connexions via satellite.

La société, Infosat Télécom, avait demandé en mars 2012 l’autorisation temporaire d’utiliser un canal de 8 MHz de la bande UHF (470-790 MHz) afin de réaliser des tests de couverture et de débit de la technologie dite « super Wi-Fi ». Il s’agit de tester une desserte en haut débit sans fil dans plusieurs zones rurales difficiles d’accès dans le département de Seine-Maritime.
Cette bande des 470-790 MHz étant utilisée pour la radiodiffusion, l’Arcep a consulté le Conseil supérieur de l’audiovisuel qui a « répondu favorablement » à cette demande en demandant toutefois la garantie que cette expérience n’engendre pas de brouillage de la TNT, indique-t-elle.

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