Flou artistique.

836.jpgL’annonce est tombée, lapidaire, de la décision de la Mairie de Rouen : l’École des Beaux Arts déménagera de ses actuels locaux du quartier Martainville pour emménager dans ceux laissés libres par le collège Giraudoux à la Grand Mare à la rentrée 2013, voir 2014.

 

S’il n’est pas question de stigmatiser le quartier de la Grand Mare dont on sait qu’il aurait toute légitimité pour accueillir des équipements majeurs, voire même des services de la Ville (ce que l’actuel Maire de Rouen a toujours refusé quand son prédécesseur y était plutôt favorable), l’annonce a de quoi surprendre, dans la mesure ou rien ne laisse présager d’un projet construit, partagé, co-élaboré et avec l’équipe enseignante, et avec les élèves.

 

Quel projet artistique entend on mener ? Avec quels moyens, quels coûts ? Que compte t’on faire de l’Aitre Saint Maclou une fois l’école sortie de son enceinte ? Fera t’on comme en 1995, où l’on a fermé le muséum d’Histoire Naturelle, fort de la 2e collection de France, sans penser à son avenir ? Il est en fait étrange de vouloir supprimer purement et simplement une activité qui participe à la vie et au rayonnement du quartier quand ailleurs on rénove l’église Saint Maclou. Comment insérer les étudiants dans la vie du quartier de la Grand Mare, quand on sait que bon nombre, sans moyens de locomotion, devra prendre les transports en commun sans pouvoir transporter des créations parfois encombrantes, car le réglement de ces mêmes transports l’interdit. Enfn quelle logique à vouloir décentraliser l’ensemble de l’école, quant ailleurs on fait revenir les étudiants en centre ville notamment avec les facultés de droit et de médecine ?

 

Alors oui certes, on rejettera la faute sur l’ancien directeur de l’École des Beaux Arts en disant qu’il n’a pas anticipé une discussion en amont pour lancer la réflexion, mais cela ne saurait dédouaner les élus de l’actuelle majorité, et notamment l’ (ex) adjointe à la culture partie en catimini vers des cieux plus rémunérateurs, qui clamait à qui voulait bien l’entendre qu’avec elle arrivée aux affaires, oui il y avait enfin une vraie politique culturelle à Rouen.

 

Que l’actuelle Ecole des Beaux Arts doive faire l’objet de travaux devenus nécessaires pour cause de manquements à la sécurité, cela est certain. Que durant ce temps les étudiants puissent s’installer dans l’ancien collège Giraudoux est effectivement un axe à creuser, voir même à ce que perdure une structure à l’image du plot HR, cela aurait quelque chose de pertinent. Pour autant, on ne lance pas ce type d’initiative en fin de mandat, à un an d’échéances majeures, sauf à considérer ce sujet comme mineur.

 

Non, là encore une fois on a l’impression d’un projet lancé à la va vite, une rustine à quelque chose que l’on n’a pas su une fois encore mettre dans le jeu de la concertation et de l’explication. On parle de démocratie participative, pourtant une fois encore, l’actuelle majorité ne la décline pas.

 

Un flou artistique dont on se demande jusqu’où il continuera à aller.

 

En attendant pour ceux qui le souhaitent, une pétition contre le déménagement de l’ESADHAR est actuellement en ligne. Elle est consultable ici.

 

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