BOIS GUILLAUME BIHOREL: PETIT LABORATOIRE DU CRETINISME TERRITORIAL…

Ah comme c’est difficile de marier deux territoires voisins et qui partagent un intérêt général commun! La fusion des deux communes de Bois-Guillaume et Bihorel situées au Nord-Est de Rouen et qui avait tout intérêt à cette fusion pour exister davantage dans l’agglomération rouennaise appelée à devenir une métropole en 2014 vient d’être annulée pour des questions d’ordre technique par le tribunal administratif de Rouen suite à l’opposition farouche de quelques élus municipaux … de l’opposition.

 

A l’échelle micro-locale de deux (petites) communes de la banlieue plutôt aisée de Rouen (on est sur le plateau, rive Droite de la Seine juste en arrière de la Côte Sainte Catherine), on a un parfait condensé du profond crétinisme territorial qui affectent certains élus locaux qui ont sombré dans le fétichisme de circonscription jusqu’au refus de jouer leur récréation politicienne dans un bac à sable plus… grand!

Ainsi, le cas de la fusion de Bois-Guillaume-Bihorel voulue par deux maires Divers Droite qui n’ont, peut-être, pas été assez politicards pour « déminer » le terrain en pensant, avec trop de générosité, que le service de l’intérêt général suffit à faire une carrière publique, illustre parfaitement POURQUOI la Normandie, prise en otage par une chicaya politicienne plus ou moins permanente depuis 40 ANS, n’est toujours pas réunifiée!

1) Des élus d’opposition (Gauche) qui se plaignent d’être dans l’opposition et qui, par principe, flinguent toute intiative de la majorité (Droite): rassurez-vous ! le crétinisme politicien fonctionne très bien dans l’autre sens aussi (opposition de Droite  qui flingue toute initiative d’une majorité de Gauche)

2) Des arguments négatifs manipulateurs qui provoquent l’inquiétude des habitants: comme d’habitude, on s’empoigne avec la question des impôts qui augmenteraient dans le nouvel ensemble fusionné, car une commune était plus riche que l’autre.

Il est assez amusant d’observer des élus dits « de gauche » utilisant des arguments de… « droite » (si l’on considère que l’égoisme fiscal est de droite, l’affaire Cahuzac nous démontrant le contraire…) tout en se parant de vertu « républicaine »!

On ne peut donc s’empêcher de penser au cas LE VERN qui refuse la fusion entre Haute et Basse Normandie sous le seul prétexte que les impôts des contribuables Haut-Normands augmenteraient parce que la Basse-Normandie serait globalement moins riche que la Haute-Normandie en part de PIB, (mais si l’on retire du PIB Haut-normand la contribution spécifique de quelques grandes industries multinationales présentes dans la vallée de la Seine, on découvre que c’est au contraire la Basse-Normandie qui est plus riche que la Haute, par le niveau de revenu moyen des populations…)

Rappelons que l’autre argument anti-unité normande de LE VERN qui nous fait des leçons de solidarité républicaine, est encore plus inavouable que le premier: la Normandie réunifiée basculerait globalement à droite aux élections en raison du poids des populations rurales bas-normandes qui voteraient à droite depuis… Guillaume Le Conquérant!

Même crainte, certainement, sur les communes de Bois-Guillaume-Bihorel de la part des élus de l’opposition de Gauche contre la fusion de leurs communes respectives: mais pour se coordonner efficacement contre la fusion jusqu’à la faire condamner par la justice administrative, les crétins micro-localistes en question ont bien été obligés de fusionner leurs cerveaux… Non?

Enfin, ce bazar politico-institutionnel ne passionne guère les citoyens qui ont d’autres urgences et inquiétudes: comme en Alsace, le référendum sur la fusion n’a pas attiré les foules et le résultat en a été doublement négatif:

  Surfant sur la vague d’une abstention massive, seuls les opposants à la fusion se sont mobilisés pour aller voter. Comme d’habitude, le débat citoyen préparatoire n’a pas été suffisant pour que les élus crétins micro-localistes soient placés devant leurs contradictions devant les micros tendus aux citoyens qui n’ont pas l’habitude des micros et des caméras.

De cette expérience provisoirement râtée de fusion entre deux communes normandes, on retiendra, en conséquence, pour la Normandie les trois leçons suivantes:

1) En France, la caste politique parasite l’intérêt général des territoires car elle prospère sur la confusion entre territoire et circonscription.

2) Tout recours aux habitants-citoyens par voie référendaire est un ECHEC car le débat public, toujours insuffisant, est pollué par la caste politique.

Seul l’Etat central a les moyens de passer outre le tout puissant corporatisme des élus locaux (par ex: les préfets qui achèvent par nécessité la carte inter-communale). D’où l’idée séduisante de Laurent Beauvais, président de région en Normandie d’élargir la saisine de la Commission Nationale du Débat Public aux questions institutionnelles territoriales…

3) Réaliser par tous les moyens concrets possibles, la fusion de fait des territoires concernés en contournant des assemblées d’élus locaux aussi inutiles qu’inefficaces, voire nuisibles:

Les élus en question ne manqueront pas de hurler pour défendre la légitimité démocratique au risque de confondre la défense de leur modeste personne avec la défense de la Démocratie elle-même!

C’est ainsi que se construit actuellement l’évidence normande, concrètement, sur le terrain avec un mouvement fusionnel qui a décidé d’ignorer certains Messieurs Jourdain de l’unité normande qui, ceints de leurs écharpes tricolores, continuent de s’y opposer: que cela leur plaise ou non, la Normandie économique et industrielle fera son unité d’ici 2016 et les habitants-citoyens-salariés-chômeurs comprendront assez rapidement qui défend vraiment l’intérêt général!


A lire donc sur France 3 Haute-Normandie (pour accéder au reportage video cliquer sur le lien suivant):

http://haute-normandie.france3.fr/2013/06/18/la-fusion-bihorel-bois-guillaume-annulee-272555.html

La fusion Bihorel Bois-Guillaume annulée

 

Le tribunal administratif a tranché en fin de matinée sur une demande de d’annulation de la fusion entre les deux communes du nord de Rouen

  • Par Richard Plumet
  • Publié le 18/06/2013 | 13:50, mis à jour le 18/06/2013 | 19:13
© France 3 Haute-Normandie
© France 3 Haute-Normandie

 

Une scission 

Le  « mariage »  de Bihorel et de Bois-Guillaume , acté en août 2011, était dénoncé depuis par des opposants (des deux communes). Après plusieurs recours, l’affaire a été portée devant le tribunal administratif dont le président s’était prononcé prononcé fin mai pour une annulation de cette fusion. Il motivait son avis par la notion d’ « information insuffisante et erronée » envers les conseillers municipaux. Le jugement  (en délibéré pendant trois semaines) a été rendu public ce mardi midi (18 juin)  : il annule l’arrêté préfectoral du de 2011 et donne jusqu’à la fin de l’année pour recréer les deux structures communales distinctes.

VIDEO : le reportage France 3 Haute-Normandie de Raphaël Deh et Laurent Lagneau avec des images d’archives et les interviews de :

  • Benoit Pétel, conseiller municipal (PS) Bihorel – Opposition
  • Gilbert Renard, maire (UMP) de Bois-Guillaume-Bihorel 
  • Pascal Houbron, ancien maire (UDI) de Bihorel
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