Lutte contre le braconnage : la France va détruire les stocks d’ivoire saisis

 

  Actu-Environnement.com

A l’occasion d’une table ronde organisée le 5 décembre en présence d’une vingtaine de dirigeants africains, le Président de la République François Hollande a annoncé une multiplication par dix des amendes à l’encontre des braconniers. Les amendes pour des « infractions simples » passeront de 15.000 à 150.000 euros et celles commises en « bande organisée » pourront être punies de 750.000 euros.

Acheter de l’ivoire ne doit plus être un « acte anodin » mais être un « acte puni », a affirmé le chef de l’État, à la veille du sommet franco-africain organisé ces 6 et 7 décembre à Paris sur la sécurité et la paix. Il a appelé « à la conscience des pays consommateurs ».

Le ministre de l’Écologie, Philippe Martin, a annoncé que les stocks d’ivoire illégal constitués par la France au fil des saisies seraient « systématiquement détruits« . Une première destruction de trois tonnes d’ivoire aura lieu d’ici février 2014 représentant « une valeur de près d’un million d’euros ».

39 tonnes : c’est le poids d’ivoire braconné saisi en Afrique en 2011. « Des instructions spéciales » seront transmises aux procureurs « afin de professionnaliser le traitement des affaires de trafic illicite en ayant recours aux juridictions interrégionales spécialisées (JIRS) », a indiqué le ministère. Les pouvoirs des officiers de police judiciaire (OPJ) seront également renforcés avec l’élargissement des techniques d’enquête.

Déclaration commune

A l’issue de la table ronde, les pays participants (Cameroun, Comores, Côte-d’Ivoire, Gabon, Mali, Tanzanie, Togo, Libye …) ont adopté une déclaration commune de lutte contre le braconnage. « Nous, Chefs d’État et ministres, […] exprimons notre plus profonde préoccupation sur l’ampleur et les ravages causés par l’essor sans précédent des actes de braconnage et de trafic qui affectent l’éléphant et les grandes espèces menacées dans toute l’Afrique. Avec ces pillages, ce sont en effet les bases du développement et de la sécurité en Afrique qui sont directement affaiblies par les conséquences de ces trafics criminels », ont-ils indiqué.

Les pays signataires ont également appelé les grands bailleurs de fonds à apporter leur soutien aux initiatives nationales et régionales africaines. Ils ont « confirmé leur volonté d’intensifier » leur coopération avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et Interpol.

Le trafic d’espèces menacées doit faire l’objet d’un sommet à Londres les 12 et 13 février prochain.

Rachida Boughriet

 

Posts created 1543

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut