La Normandie maintient et confirme sa place en tant que grande région industrielle notamment pour la filière automobile:
Après les annonces récentes concernant le site de Dieppe (accord entre Renault et Bolloré pour la future Bluecar électrique), voici qu’on apprend que l’usine Renault de Sandouville du Havre allait pouvoir pendant plus de dix ans se consacrer à la fabrication d’un nouveau véhicule utilitaire pour le compte de FIAT. De même du côté de Caen, à l’usine Renault Trucks de Blainville sur Orne, on apprenait que les camions qui étaient fabriqués venaient d’être consacrés meilleurs camions de l’année par la presse européenne spécialisée et cela pour la … 3ème fois !
Renault va fabriquer 100.000 utilitaires pour Fiat à Sandouville
Des ouvriers travaillent dans l’usine Renault de Sandouville où seront produits 100.000 utilitaires pour Fiat, le 30 septembre 2014 (Photo Charly Triballeau. AFP)
Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a annoncé mardi que l’usine de Sandouville avait été choisie pour fabriquer 100.000 utilitaires pour Fiat à partir de 2016, ce qui met selon lui fin à la «préoccupation sur l’avenir du site» de Seine-Maritime.
Sandouville, près du Havre, construit actuellement le Renault Espace de quatrième génération et la Laguna 3, deux modèles en fin de vie. L’usine vient en outre de lancer la fabrication d’une version restylée de l’utilitaire Trafic, ligne de montage que M. Ghosn a inaugurée en compagnie du ministre de l’Économie Emmanuel Macron.
Le futur utilitaire Fiat sera basé sur la plateforme du Trafic, a précisé M. Ghosn lors d’une conférence de presse commune avec le ministre, en soulignant que Sandouville construirait exclusivement des utilitaires à l’avenir: outre le Trafic et le futur Fiat, une version de l’Opel Vivaro y est assemblée.
L’accord industriel Renault-Fiat avait été annoncé en juillet, sans précisions sur les volumes, flou que M. Ghosn a dissipé mardi. «L’accord porte pour l’instant sur un volume cumulé estimé à 100.000 véhicules sur la durée de vie» du modèle, a-t-il expliqué.
«Cette usine est passée par un creux en terme d’activité, qui est derrière nous», a-t-il assuré, à deux jours de l’ouverture des journées professionnelles du Mondial de l’automobile à Paris. Pour M. Ghosn, «nos usines sont redevenues attractives, non seulement pour le groupe Renault mais aussi d’autres constructeurs».
La firme au losange a conclu avec les syndicats, en 2013, un accord de compétitivité prévoyant le maintien de ses cinq sites industriels français et une augmentation de la production à un minimum de 710.000 véhicules par an à l’horizon 2016, contre 530.000 en 2012, en échange d’efforts consentis par les salariés, comme une modération salariale.
– 1.200 intérimaires pour 945 titulaires –
«Les efforts consentis par les salariés portent leurs fruits et je m’en réjouis», a affirmé mardi le chef d’entreprise, pour qui «il n’y a plus de préoccupation sur l’avenir du site (de) Sandouville».
Il a évoqué une activité assurée sur «cinq à dix ans» pour l’usine, qui devrait produire un «minimum de 80.000 voitures par an» à terme, voire 100.000 ou 150.000 si la demande est là.
De son côté, M. Macron a salué une «bonne nouvelle» pour Sandouville, qui était «un lieu d’inquiétude».
«Ce que vous êtes en train de montrer à la France, c’est qu’il n’y a pas de fatalité», a ajouté M. Macron, après avoir visité la chaîne de montage et avoir coupé un ruban symbolique avec M. Ghosn.
Ce résultat n’aurait pu être obtenu «sans que l’ensemble des acteurs qui sont autour de la table (…) ne décident chacun de faire des efforts», a encore dit le ministre.
M. Macron a du reste pris acte des «sacrifices» consentis par les salariés avec l’accord de compétitivité. «L’exemple de Sandouville est à mes yeux une vraie illustration (du fait que) le modèle productif français a un avenir», a-t-il encore dit.
Le ministre, lors de la visite, a été interpellé par le secrétaire général de la CGT de Renault-Sandouville, Nicolas Guermonprez, qui a dénoncé la précarisation des emplois sur le site après un plan de départ.
«On a 1.200 intérimaires qui fabriquent le Renault Trafic pour 945 titulaires», a fait valoir le syndicaliste, en assurant que depuis l’accord de compétitivité, «on a perdu 30% des effectifs».
M. Macron est revenu sur ce point lors de la conférence de presse, évoquant le souhait d’«emplois plus pérennes» sur le site.
«Je préfère déjà qu’il y ait des emplois plutôt que de jeunes chômeurs. C’est terrible à dire, ça n’est jamais bien de dire qu’on aime voir des intérimaires face à soi. Ceux que j’ai vus tout à l’heure préféraient être intérimaires ici qu’intérimaires dans des petites entreprises d’où ils venaient où au chômage d’où ils sortaient».
«Mais ces intérimaires d’aujourd’hui, j’ai bon espoir qu’ils deviennent les contrats à durée indéterminée de demain», a-t-il lancé.
Le « camion de l’année », un espoir pour Renault Trucks à Blainville ?
Le Renault Trucks T a été élu « camion de l’année 2015 ». Sa cabine est fabriquées à Blainville-sur-Orne. Cette distinction est une bonne nouvelle mais les commandes tardent à arriver sur ce site qui a perdu cet été 107 postes.
- CM
- Publié le 29/09/2014 | 11:44, mis à jour le 29/09/2014 | 11:44
Car le groupe AB Volvo, propriétaire de Renault Trucks, est actuellement en plein restructuration: 4400 emplois supprimés au niveau mondial. Sa filiale n’est pas épargnée. En mars dernier, la direction de Renault Trucks SAS a confirmé en CCE a suppression de 508 emplois en France. A Blainville-sur-Orne, plus d’une centaine de postes sont concernés. Dans ce contexte plutôt morose, le prix de camion de l’année 2015 apparaît de prime abord comme une bonne nouvelle voire une bouffée d’air frais. C’est sur le site bas-normand que les cabines du Renault Truck T sont fabriquées.
Reste maintenant à attendre les commandes car celles-ci tardent à arriver. Les 200 salariés de Blainville-sur-Orne produisent chaque jour 120 cabines. Seule une quarantaine font l’objet d’une commande, selon une source syndicale. L’usine fait du stock. Pas de quoi rassurer les salariés.
Reportage d’Elise Ferret et Jean-Michel Guillaud
Intervenants:
– Christophe Loyer, directeur du site de Balinville-sur-Orne
– Jean-François Blaize, Sud-solidaire