Depuis quelques jours des techniciens s’activent autour de l’église Saint
André à Mont-Saint-Aignan, alors même que ni les élus ni les habitants n’ont eu
connaissance d’un quelconque chantier.
Après vérification sur place, il s’agit bien d’une installation de la 4G sur
le clocher de l’église de Saint André (qui appartient à la ville), qui abrite
actuellement deux antennes-relais.
Stéphanie Taleb-Tranchard, Première Adjointe en charge de
l’environnement jusqu’en octobre 2012, qui avait mis en place dès 2008 une
procédure ambitieuse et innovante visant à mieux encadrer le déploiement de la
téléphonie mobile dans la ville, déplore le manque de transparence et
d’information : « Notre ville était précurseur en 2008, la première
de l’agglomération à mettre en place une cartographie des antennes sur son site
internet et à imposer des seuils respectueux de la santé, pour toute nouvelle
implantation sur l’espace public. Aujourd’hui, vu le manque de transparence sur
les travaux, on peut légitimement s’inquiéter de la façon dont sera géré le
dossier, en prévision du terme des conventions d’occupation du domaine public
(2014-2015)».
L’encadrement de l’installation des antennes-relais et la limitation
des émissions au seuil de 0,6v/m est une nécessité de santé publique,
comme le rappelle notamment le Rapport BioInitiative 2012, qui recense près de
2 000 études mettant en évidence les dangers pour la santé et les effets
reconnus de l’exposition aux ondes électromagnétiques sur l’ADN.
Or ces antennes sont installées à proximité directe d’une
école, des habitations exposées en permanence, sans aucune limitation
d’émission, les opérateurs refusant d’appliquer le principe de précaution.
Pour Anne Dumont, Conseillère municipale mobilisée sur le
dossier depuis 2008 « si les communes ont déjà du mal à se faire entendre
lorsqu’il s’agit d’implanter de nouvelles antennes en dehors du domaine public,
on constate aujourd’hui que c’est bien pire quand il s’agit d’un changement
d’antenne et de technologie (le passage en 4G). Jusqu’où laisserons-nous faire
avant de régler le problème ? »
Elle ajoute que « pour obliger les opérateurs à prendre en
compte ces exigences, nous avions proposé au Maire que les conventions
d’occupation du domaine public soient dénoncées avant leur terme, et demandé
que soient engagées dès 2013 des négociations avec les opérateurs.
L’objectif est de conditionner les futures autorisations d’occupation
au respect du seuil de 0,6v/m ».
Aujourd’hui, la situation est d’autant plus alarmante que l’échéance
des conventions d’occupation du domaine public conclues avec les opérateurs
approche et que rien n’est encore engagé par la ville pour reprendre en main la
situation. La position de l’ancien maire et actuel député Pierre
Léautey, récemment interrogé par notre groupe sur le projet de loi déposé par
les écologistes, ne va d’ailleurs pas au-delà d’une information disponible sur
le site internet de la ville. Le nouvel exécutif municipal doit donc se
ressaisir et s’emparer du dossier et prendre toutes les dispositions qui
s’imposent pour préserver la santé des riverains, dans la transparence.