À nous la victoire, le film de foot de John Huston

France, 1943. Dans un camp de prisonniers de guerre tenus par des Allemands, le football (sur un terrain vague) est le lieu de rencontre de toutes les nationalités, d’autant plus que John Colby, ex-star anglaise du ballon rond, chapeaute ses copains et les entraîne à devenir meilleurs. Or, coïncidence incroyable, il se trouve que le commandant de ce camp est également un ancien joueur de la Mannschaft. Il propose à Colby d’organiser un match entre les soldats Allemands et les prisonniers, quelle que soit leur nationalité. Ce qui ne devait être qu’un match ordinaire va alors se transformer, pour les nazis, comme une possibilité de propagande au reste du monde, et, pour les forces alliées, comme une opportunité de s’évader. Réalisé par John Huston, avec Sylvester Stallone, Michael Caine, Max Von Sydow, Jean-François Stévenin, Pelé, Bobby Moore.

 

 

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Qu’est-ce qui a bien pu pousser Hollywood à faire réaliser par John Huston un film sur le foot avec Sylvester Stallone et Pelé ? Nan mais matez un peu l’incongruité du truc… Après tout, c’est quoi le « soccer » aux États-Unis ? Des stades à moitié vides, un onglet bien caché sur la page d’ESPN, une bonne grosse blague pour Michael Jordan, Larry Bird et Magic Johnson, et pour toutes les armoires à glace (HOCKEY/GLACE, T’AS PIGÉ ?) des sports US… Bon en fait, ça fait 40 ans qu’on nous dit que le football est en plein BOOM sur les pelouses de l’Oncle Sam, et que bientôt, très bientôt, les ricains vont nous faire mordre le gazon avec leurs moyens pharaoniques. Mais allez, mettons-nous dans la peau du producteur ou du réalisateur, et essayons de réfléchir rationnellement aux chances du film.

 

À la fin des années 1970, au début des années 1980, une équipe de football, ou plutôt une franchise comme ça se fait là-bas, fait sensation Outre-Atlantique : le New-York Cosmos. Steve Ross, président de la Warner Bross, qui connaît l’engouement pour le ballon rond en Europe, tente de développer le sport aux États-Unis. Le Cosmos fait alors venir les stars du foot des années 60-70, en fin de carrière, pour monter une dreamteam et déplacer les foules. À partir de 1975, le Roi Pelé, le Kaiser Franz Beckenbauer, Carlos Alberto ou encore Giorgio Chinaglia.

 

 

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Le Cosmos rencontre un gros succès. Pour le public étasunien, Pelé n’est donc pas un total inconnu, c’est une star. Et puis, pour le film, l’ambiance « guerre-mettons la branlée aux nazis » peut plaire. Stallone est déjà une star depuis Rocky. Ça peut donc le faire pour séduire, a priori, le public américain. Mais en fait, ce film ne plaira ni aux États-Unis, ni en Europe.

 

Ce nanar, appelons un chat un chat, dure presque deux heures. Bien évidemment, c’est beaucoup trop long, d’autant plus que le scénario s’amuse à tisser des intrigues secondaires dont tout le monde se fout. Inutile de dire que les libertés prises par rapport à l’Histoire sont sans limites : le fameux camp de prisonniers ressemble plus à une vaste colonie de vacances pour adultes immatures… Et en plus, c’est une véritable passoire : les officiers alliés discutent de leurs plans dans une pièce sans surveillance, jouent aux cartes, se fabriquent des faux passeports, s’évadent et reviennent sans difficultés et sans représailles. Ça permet au film d’avancer, mais on avait rarement vu, même au cinéma, des nazis aussi conciliants.


Pour ce qui est du foot, on repassera. Jamais je n’ai vu un sport aussi mal filmé au cinoche. D’ailleurs, le fameux match ressemble plus à une « journée portes ouvertes-match de poussins-bouchers » qu’à une vraie putain de partie de football-samba. Pourtant, côté casting ballon rond, y avait du lourd, mais Pelé, qui cache à peine sa misère personnelle de se retrouver dans une telle daube, est cantonné à un rôle de prisonnier Trinidadien qui a appris le jeu en jonglant dans son pays avec des oranges. On dirait un roman de favela.

 

De son côté Stallone, qui est peu convaincant, avec son attitude de beauf des plaines Américaines, incarne le rejet US pour ce « soccer » de danseuses : « mais qu’est-ce c’est que ce sport de tapettes où il est interdit de plaquer son adversaire ? »…

 

Mais bon, finalement, en VF, tu passes quand même un bon moment. Le scénario est tellement con que ça en devient marrant. Voir Stallone dans les buts distribuer des patates à des allemands et se prendre des buts de merde relève du très grand divertissement. On a même droit à une mini-romance aseptisée entre lui et Carole Laure qui joue je-ne-sais-plus-quel rôle dans la résistance à Paris.

 

 

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Quelques anecdotes glanées grâce au magazine So Foot :

 

– C’est le légendaire gardien Gordon Banks qui a coaché Stallone pour son rôle de gardien de but. Même s’il a été un immense portier (Pelé dit de lui un jour : « aujourd’hui j’ai marqué un but, mais Gordon Banks l’a arrêté »), on ne peut pas dire que le résultat fut probant.

 

– Stallone, qui s’est comporté comme une vraie diva sur le tournage, avait parié 1000 dollars qu’il arrêterait 6 pénaltys tirés par Pelé. Il n’en arrêta aucun, et finit la séance avec une fracture du doigt. Il a aussi perdu 2000 dollars après un bras de fer avec Kevin Beattie.

 

– Il paraît que John Huston n’en avait rien à foutre du film, ce qui a gonflé Sly. Alors, au lieu de partager les repas avec Michael Caine et les autres, il mangeait dans son coin entouré de ses gardes du corps et tuait l’ennui en draguant toutes les filles du tournage, comme Carole Laure qui l’a trouvé lourdingue.

 

– À un moment du film, Stallone doit arrêter un pénalty. L’ancien joueur Argentin Osvaldo Ardiles nous raconte la scène :

 

« Il n’arrivait pas à attraper la balle. Il y est parvenu au bout de la 17ème fois. À ce moment-là, nous, les joueurs, aurions dû nous jeter sur lui pour le féliciter mais nous n’avons pas réagi. Ça faisait tellement longtemps qu’on attendait qu’on a décroché. On discutait de ce qu’on allait faire le soir. Huston nous a poussé une gueulante et il a fallu attendre quinze nouvelles prises avant ce que ce soit dans la boîte. »

Marilyn Monroe – De février à juin


Ça fait un moment que sans partager j’emmagasine tout un tas de merdier sur la Miss – j’ai récemment dépassé la barre des 500 billets sur Par hasard Marilyn c’est pour te dire – et je suis navré mais quand on arrête pas de gonfler la baudruche y’a forcément un temps t où ça finit par péter.[…]

Marilyn Monroe – De février à juin

Ça fait un moment que sans partager j’emmagasine tout un tas de merdier sur la Miss – j’ai récemment dépassé la barre des 500 billets sur Par hasard Marilyn c’est pour te dire – et je suis navré mais quand on arrête pas de gonfler la baudruche y’a forcément un temps t où ça finit par péter.

 

 

 

 

La Fin du film, Arthur Miller, 2004

Petite MAJ dans ma rubrique Marilyn Monroe : c’est décidé, après réflexion, Les Désaxés est un grand et beau film. Je dis ça car l’autre fois j’hésitais. Je dis ça aussi car ça concerne à fond la pièce dont à propos de laquelle je vais te parler, La fin du film, que c’est les derniers jours du tournage des Désaxés avec un mini-filtre de rien du tout genre la star dépressive et droguée incapable de sortir de son lit s’appelle Kitty au lieu de Marilyn, de la pacotille pour lecteurs myopes. Mais qu’est-ce qui lui prend à Tutur de ressortir ces vieilles histoires du carton quarante ans après ? Besoin d’attention, de simflouz ? Pas particulièrement ! La Fin du film est une œuvre tout à fait valable, qui prolonge parfaitement le travail entrepris dans Les Désaxés.

 

J’en retiendrais deux choses. En premier lieu, la réflexion autour de Marilyn est extrêmement maline. Miller, alors même qu’il a mis sa kikoute dedans, ne prétend pas avoir la clef des mystères de la dame. C’est tout à son honneur, d’autant plus que cette humilité, tous les biographes que j’ai eu l’occasion de lire jusqu’alors ne l’ont pas. Marilyn est le personnage principal de cette pièce – l’enjeu c’est qu’on est sur un gros tournage, au moment où on a pris tellement de retard à cause d’elle que la prod envisage de tout arrêter et envoie un type sur le terrain pour voir si ça vaut encore la peine d’essayer – mais elle n’a qu’une seule répliquounette, un tout petit « Oui ? ». Quand Kitty parle, sa voix est indistincte pour le spectateur. En revanche, on entend très distinctement la dizaine d’autres personnages essayer de la comprendre, et malgré toute leur bonne volonté, finir par s’approprier ses problématiques pour bougonner sur des soucis persos, ou ne s’en servir finalement que comme un prétexte pour livrer leur vision du monde et de l’art. C’est d’une justesse terrible. La voix de Marilyn aujourd’hui n’existe plus : on a ses films mais elle n’y dit que les mots des autres ; on a ses interviews mais la plupart sont mauvaises (« Vous avez perdu du poids non ? Combien ? Comment ? ») ; on a ses fragments mais la plupart sont insignifiants. On n’a plus que la voix de ceux qui essaient de comprendre. Il y a ceux qui pensent que Kitty est une manipulatrice, ceux qui pensent qu’elle est une paumée, il y a ceux qui pensent que son talent est inné et animal, ceux qui pensent que c’est le fruit d’un travail de longue haleine pour échapper à sa nature… Et Arthur Miller ne donne tort à personne, ne donne raison à personne.

 

« C’est la faute à l’Europe, mon cher. Ils nous font chier avec ça depuis des années. On faisait des films que le monde entier nous enviait, et comme ils ne pouvaient pas en faire autant, ils se sont mis à parler d’art. Les Allemands m’ont envoyé des thèses longues comme ça sur mon boulot de cameraman et sur ma philosophie du tournage. Et j’y ai jamais rien compris. Une fois, j’ai été invité à faire une conférence en Suède, et ils m’ont demandé combien de temps j’allais parler. Cinq minutes, je leur ai dit. Ils en revenaient pas. Qu’est-ce qu’on peut raconter aux gens quand on est cameraman ? Hein ? Pour le visage, on approche la caméra, et pour le cul, on la place plus bas ! Quoi d’autre ? »

 

En second lieu, c’est très beau, Miller arrive à tirer une conclusion optimiste de cette expérience tragique, de ce tournage dominé par la pulsion de mort qui a dû être le pire moment de la vie de tous ceux qui y ont participé. « Le feu fait ouvrir les graines ». C’est la phrase qui ferme la pièce (elle fait écho à une intrigue d’arrière-plan qui la traverse, une histoire de feu de forêt gigantesque) et encore une fois c’est tip top malin : le tournage des Désaxés a été un enfer ; ce qu’il en reste, concrètement, c’est un film brillant, qui a inspiré des milliers d’artistes, fait du bien à des milliards de gens. C’est peut-être là que les quarante années de recul ont été bénéfiques à l’écriture. Il a dû falloir du temps à Miller pour digérer tout ça, et préserver l’espoir contre le fatalisme facile.

 

« La grande Sarah Bernhardt connaissait vingt-cinq poses qu’elle sortait toutes prêtes de ses poches comme on claque des doigts, et quel que soit le rôle qu’elle devait interpréter. Vous voulez de la colère ? Voilà de la colère. (Il prend une pose pour chaque sentiment.) De la pitié ? Du danger ? De l’amour ? De l’admiration ? Du mépris ? De la terreur ? J’appelle ça de la technologie, du jeu à la va comme je te pousse. Sarah Bernhardt a été la plus grande experte de cette façon de faire. Elle était l’IBM du jeu d’acteur. Elle a même réussi à tromper Bernard Shaw. Alors que notre Italienne… elle n’était pas belle, un mètre soixante tout au plus, peut-être soixante-cinq, elle ne se maquillait pratiquement pas et refusait tous les apparats. Ce que je veux dire, c’est que quand Sarah Bernhardt entrait en scène, c’était Moby Dick et la City Bank de New York, on ne l’imaginait pas sans une longue robe en satin, une tonne de maquillage et tout le tralala… La Duse, elle, entrait en scène comme par hasard, comme si elle venait de pousser une porte donnant directement sur la rue. Et elle savait comment s’y prendre avec les silences. La Bernhardt dominait la scène, mais la Duse l’aimait, tout simplement. Pas la peine de t’expliquer ce que je veux dire, chérie : pour interpréter un rôle, la Duse devait avant tout être amoureuse de quelqu’un ou de quelque chose : son enfant, sa chambre, un homme, son rôle, la ville, le pays, un édredon – la vie, quoi ! »

 

 

Marilyn Monroe, Philippe Peseux, 2004

Objet peu commun, c’est un coffret CD BD que voilà. La démarche est de réhabiliter Marilyn Monroe chanteuse, ce qui est une bonne démarche, quoiqu’un peu inutile, dans la mesure où j’ai jamais entendu personne, à part dans le Hollywood des early 50s, dire que Marilyn chantait pis qu’une passoire – c’est bien de mettre en avant cet aspect de la bête car le fait est que quand elle se met à chanter dans les films et les annivs c’est généralement les meilleurs moments, la crème de la cerise. Ainsi t’as deux CD avec l’intégralité des chansons de Marilyn (et quand ils disent intégralité c’est pas de la poudre, ils ont jusqu’à la délicatesse de caler son passage au Jack Benny Show ou les séquences de piano dans Sept ans de réflexion), par ordre chronologique, et ça y’a pas de souci, ça fait du bien par où ça passe. Par contre l’intérêt de la BD qu’accompagne, je le discute encore. Monsieur Peseux s’amuse à imaginer que Marilyn va collaborer une troisième fois avec Billy Wilder, point de départ plutôt rigolo, mais concrètement prétexte à un jeu de références ni subtil ni drôle et à des dessins en forme de grasses gribouilles baveuses qui n’ont pas sis à mon œil faible. Cela dit, les planches publiées sur le site de M. Peseux sont assez belles dans leur fausse imprécision, alors c’est peut-être juste un souci d’impression raté papier gras encre salive.

 

 

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En réécoutant That Old Black Magic, extrait d’Arrêt d’autobus, numéro dans lequel Marilyn en fait exprès d’être nulle, Lune s’est exclamé avec son acuité toute sélénite : « On dirait du Björk ! » Je te laisse sur cette réflexion, petit lecteur, aimé lecteur, on en reparle la prochaine fois, une Marilyn Monroe qui chante mal = une Björk qui chante bien. 

Stage voix au théâtre

Travailler la voix au Théâtre

Travailler la voix, fait partie d’une étape importante dans un cours de théâtre, pour la formation d’un acteur. Maitrise du souffle, articulation, intonation, silence… toutes ces notions sont importantes pour la voix d’une personne sur scène.Vous voulez progresser dans ce domaine ?

La FNCTA Normandie organise les samedi 13 et dimanche 14 Septembre un stage sur la voix au théâtre. Ce stage se déroulera dans la région rouennaise avec : Jérôme PISANI

Attention : le stage est limité à 15 personnes, et il faut contacter la FNCTA avant le 11 Juillet pour avoir une chance d’y participer…


Aloïs, à la recherche du film d’horreur ultime – Shrooms

Je me rappelle ce fameux jour où, adossé au bastingage du pont de mon yacht fraîchement acheté avec l’argent des cotisations et multiples autorisations de découvert contractées auprès d’une douzaine de banques différentes, ce jour, donc, où je sirotais un mojito préparé par une plantureuse bimbo aux avantages plus que généreux, tombée sous mon charme après que je lui ai récité quelques vers de Lord Byron, ce fameux jour où je pouvais sentir sur mon visage le souffle enjoué et farceur d’une brise chaude parcourant mes cheveux en désordre, virevoltant en boucles brunes et retombant sur mes lunettes de soleil dernier cri, ce jour où, disais-je, ma vie bascula.

 

Cela faisait plusieurs mois que j’avais réussi à échapper à la justice de mon pays, et m’égarer en eaux territoriales me semblait être le plan le plus abouti pour ne jamais avoir à me frotter de nouveau aux plus hautes autorités d’une contrée dont j’étais devenu le paria. La réussite n’a jamais été considérée d’un bon œil lorsque vous n’êtes pas prédisposé à la recevoir, de par le sang, le travail ou le talent, et ma fulgurante ascension au sein du gouvernement à cause d’un bug informatique, suivi de mon refus de lâcher les brides d’un Etat qui fut le mien pendant approximativement 15 secondes me valurent l’ire des plus grands dont j’avais soi-disant usurpé la place. Mais je me trompais, et je plissais les yeux lorsque ma quiétude fut troublée par l’intempestive sonnerie de mon smartphone dernier cri. Deux lettres capitales blanches se détachaient sur l’écran noir barré d’un petit téléphone en train de vibrer, signe que je recevais un appel. JB. Il m’avait donc retrouvé. Poussant un soupir et confiant mon verre encore plein à l’une des nombreuses beautés qui m’avaient suivi dans mon périple grâce à l’acompte à quelques millions dont je les avais gratifiées, je me rendais à la proue, décrochant à la volée, chemise à fleur ouverte au vent, barbe de trois jours et cigare cubain à la bouche, lâchant un laconique : « Ouais ? »


La réponse se fit attendre, car je n’appris que plus tard qu’il s’agissait d’une erreur de manipulation qui avait déclenché l’appel alors que le téléphone de JB se trouvait dans sa poche. Après être resté en ligne pendant près de 57 minutes, tirant sur mon cigare en contemplant l’horizon, je pus entendre un « Ah mince ça appelait » avant que JB ne daigne me parler : « Ah salut A… heu Aloïs ? C’est comme ça ton nom déjà ? Ok je voulais savoir quand tu ferais un article pour Lunécile. Salut. », avant de raccrocher sans même me laisser le temps d’en placer une. Je lui envoyais un message, lui énumérant mes disponibilités, et auquel je reçus pour seule réponse : « Salut c ki ? ^^ ». Il voulait me tester, c’était évident. Je ne pouvais plus reculer, cela faisait trop longtemps que je fuyais mon inexorable destin. Claquant des doigts sèchement, la plus belle et la plus dénudée des femmes que vous pourriez imaginer m’apporta mon long manteau d’hermine que j’enfilais avec la classe légendaire d’un corbeau empereur, disparaissant dans l’ombre du navire : « Qu’on ne me dérange plus, j’ai à faire… ».

 

 

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Après ce préambule, toujours des plus courts avec moi, il est temps de s’attaquer à l’épineux film d’horreur du jour, le bien nommé Shrooms. Comme vous le constaterez assez rapidement, mon introduction n’a absolument rien à voir avec l’histoire de ce chef-d’œuvre intemporel duquel je m’apprête à vous livrer la critique la plus objective qui soit.


Plantons un peu le décor : sorti en 2006 sous la direction de Paddy Breathnach, dont c’est le premier film d’horreur (réalisateur également de Coup de peigne et Irish Crime si cela vous parle, personnellement non), Shrooms nous propose une histoire ambitieuse, complexe et aux rebondissements des plus ingénieux, qui lui valent la note de 1.7/5 sur Allociné, spectateurs et presse confondus. Servi par une tripotée d’acteurs aussi fameux que Lindsey Haun, Jack Huston ou Max Kasch (le second étant le seul à avoir une filmographie plus étoffée qu’un épisode de Cold Case), Shrooms est exactement le genre de film dont j’aurais pu écrire le scénario pour caricaturer l’ensemble des films d’horreur à destination d’une cible adolescente. Le souci, c’est qu’en l’absence de didascalies rigolotes, le résultat final est presqu’aussi nul que la performance de l’Espagne au mondial de football. Le film démarre rapidement, avec un groupe d’amis composé de deux mecs et trois filles se rendant en Irlande pour rejoindre un de leurs potes  resté là-bas afin d’ingurgiter quelques kilos de champignons hallucinogènes. Ce synopsis aurait pu être une base intéressante, dans la mesure où les stupéfiants ne sont finalement que peu présents dans le domaine des films d’horreur. Cela dit, vous verrez qu’ils seront rapidement éludés. Après un court voyage en avion, voici donc nos 5 compères, dont l’un ressemble à s’y méprendre au junkie à cheveux longs dans Clerks, fraîchement débarqués dans la contrée des Leprechauns et autres monstres mythologiques à la crédibilité douteuse quand on n’a pas quelques grammes de bière dans le sang. Rapidement rejoints par le fameux Jake (joué par Jack), les voici prêts à prendre la route vers l’aventure. A ce niveau du film, il est intéressant de procéder à une description des personnages qui composent cette joyeuse bande :


– Tara, l’héroïne du film, une blonde, célibataire, amoureuse de Jake ;

 

– Jake, le fameux pote irlandais, devenu une sorte de druide local vu ses connaissances dans le domaine des forêts glauques, des champignons hallucinogènes, des légendes locales et des coutumes des indigènes irlandais (oui oui) ;


– Troy, le fameux gars qui ressemble au vendeur de drogue de Clerks, en couple avec Lisa ;


– Holly, une brune pas mal foutue qui campe le rôle de la pimbêche du groupe, en couple avec Bluto ;


– Bluto (mais moi j’entends Pluto), le mec bodybuildé, con comme un manche et obsédé sexuel – il en faut toujours un dans ce genre de film de toute manière ;


– Lisa, une autre brune mais moins bien, qui ne s’entend pas du tout avec Holly.

 

Dernière précision, Tara est partagée, anxieuse de vivre cette expérience d’aller jusqu’en Irlande pour aller manger des champi et le fait de revoir Jake avec qui elle a semble-t-il eu une idylle et qu’elle veut carrément serrer même si elle est trop timide pour ça.

 

Jake rejoint donc nos amis à bord de son van pourri et ils prennent la route ensemble. Pendant le trajet, il leur distille quelques conseils et anecdotes, leur expliquant que les trips sous champis sont différents selon chaque personne, et qu’il vaut mieux être en extérieur pour communier avec la nature. C’est pour cette raison qu’il a choisi d’emmener toute sa bande dans la forêt la plus craignos du monde, avec de la brume, des arbres noirs, une route sinueuse, et une chèvre qui se jette sous la voiture pendant qu’ils conduisent. S’arrêtant sur le bord de la route pour constater les dégâts, ils sont appréhendés par ce qui ressemble à deux zombies mais qui sont en réalité, comme nous l’apprend Jake, des indigènes irlandais vivant au fond des bois, et qui sont là pour récupérer la chèvre qui constituera leur dîner. Ils leur abandonnent donc l’animal et repartent, pour finalement arriver dans une petite clairière près d’une rivière où ils déploient leurs tentes.


Une fois qu’ils sont installés, Jake propose d’aller à la chasse aux champignons, mais avant ça, insiste pour imposer l’une des fameuses bonnes idées dans ce genre de film : prendre tous les téléphones portables du groupe pour les cacher dans la voiture, afin d’être encore plus proche de la nature. Tout le monde obtempère, même si Pluto râle un peu au début, et se déleste de leur seul moyen de communication avec le monde extérieur. Après cela, ils s’enfoncent dans la forêt à la recherche de plantes magiques. Plusieurs groupes se forment pour partir à la cueillette, ce qui engendre des histoires croisées.

 

Jake, Troy et Holly trouvent rapidement un coin florissant et commencent à cueillir tout ce qui leur tombe sous la main, en prenant garde de ne pas ramasser les champignons qui ressemblent trop à ceux qu’ils doivent prendre mais reconnaissables grâce au petit point noir sur leur chapeau. En effet, les avaler revient à mourir instantanément, ton estomac, ton cœur et tes poumons explosant dans la seconde. A ce niveau, oubliez tout ce que vous savez sur les champignons. L’amanite phalloïde est une petite joueuse en comparaison, puisqu’elle mettra plusieurs heures voire jours à vous dégommer le foie. Troy, qui a vraisemblablement une curiosité à toute épreuve, s’enquiert de savoir ce qui se passe si par miracle on survit à une ingestion de ce petit champignon. Jake, en connaisseur expérimenté, indique qu’il permet de communier avec les morts et de voir le futur. Incroyable !


De son côté, Tara s’enfonce dans la forêt, spottant au passage Pluto qui essaye de serrer Lisa, mais cette dernière le repousse. Je préviens d’entrée : cette scène n’aura absolument aucun impact sur la suite du film, et vient combler les 45 secondes qu’il devait rester de bande. Après cela, elle ramasse un champignon à point noir et le gobe. Parce que oui, Jake, qui en connaît plus sur les champignons que toute la communauté scientifique de ces 50 dernières années, n’a pas jugé bon de prévenir ses amis AVANT qu’ils ne partent chacun de leur côté. Tara se trouve alors prise de convulsions filmées avec un effet assez navrant de tremblotage de caméra et de flou mal maîtrisé avant que Jake ne la trouve et vienne à son aide en s’agenouillant paniqué à côté d’elle et en criant son nom. Visiblement, sa technique a l’air de fonctionner et Tara se relève, juste un peu patraque. Pour la consoler, Jake lui dit qu’elle aurait pu y rester et ils retournent auprès des autres qui ont ramassé plein de champignons.


La nuit tombe et voilà nos six compagnons de retour au campement. Jake s’emploie à préparer un thé au champignon qui devra mariner toute la nuit tandis que tout le monde se réunit autour du feu, sauf Tara qui va se coucher pour se reposer et probablement régénérer ses poumons, son cœur et tout ce que l’ingestion d’un champignon de 2 centimètres de haut a instantanément fait exploser en elle. Lisa demande alors à Jake de leur raconter une histoire d’horreur locale, et notre ami s’y emploie avec ferveur, précisant qu’il s’agit d’une histoire vraie, et que c’est pour ça que c’est flippant.

 

Il y a très longtemps de cela, au moins dix ans, il y avait un asile qui recueillait des enfants. Mais il était dirigée par le FRERE NOIR, un moine cachant son visage sous une tunique de couleur nuit, et trucidant les enfants avec une lame de rasoir de quelques centimètres. Un jour qu’il avait accueilli deux jumeaux, il en tua un sous les yeux de son frère et lacéra le visage de ce dernier, le forçant à porter un masque pour cacher ses blessures. Le jumeau mutilé s’enfuit, et seul resta témoin un enfant qui avait été abandonné avec les chiens des mois auparavant, et était resté avec eux depuis. Tout le monde a très peur de l’histoire de Jake, et ils décident d’aller dormir, juste après que Pluto a fait son gros lourd et a plombé l’ambiance.

 

 

http://37.media.tumblr.com/a9d7c4484b17af617ccee1a1bab6fe71/tumblr_n7kliiY9MN1sn0ipuo4_500.jpgLe FRERE NOIR WALLAH REGARDEZ CE SOUAG


 

Au milieu de la nuit, Troy et Lisa qui commencent à baiser sont interrompus par un bruit provenant de l’extérieur. Croyant qu’il s’agit de Pluto qui vient se rincer l’œil, Troy sort furibond de la tente pour rejoindre celle de son pote. Il se prend un coup de poing en pleine face de la part de ce dernier, ce qui le calme assez rapidement. Dans le même temps, Lisa et Holly se foutent sur la tronche pour je ne sais plus quelle raison (il me semble que ça part du fait que Lisa ne se rase pas l’entrejambe, cela lui valant le surnom de Chewbacca, ou un truc du genre). Finalement Jake intervient et tout le monde retourne au lit. Mais Pluto se fait chasser de la tente par Holly parce qu’il est trop lourd et il décide d’aller dormir près du feu. Le bodybuilder décide alors de s’enfiler tout le thé qui marine là et de partir tout seul dans la forêt. Les effets se font vite ressentir et il croise une vache avec qui il commence à parler et qui lui dit qu’il est défoncé. Il continue ensuite à s’enfoncer dans la forêt et arrive près d’une voiture dont les phares clignotent.

 

 

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Pluto parle à une vache

 

 

Peu de temps auparavant, Jake avait expliqué qu’il s’agissait d’un signal pour dire qu’un couple est en train de s’envoyer en l’air à l’intérieur et que si un mec les rejoint, il aurait le droit à une petite pipe de madame. Malgré le fait que la voiture se trouve en plein milieu des bois, qu’elle soit couverte de mousse et de feuilles et aussi rouillée que si elle avait été là depuis 20 ans, Pluto s’approche allègrement et tape au carreau pour se faire pépom. La vitre se baisse, mais on ne voit pas l’intérieur du véhicule car il fait trop noir. Le plan revient sur Pluto qui semble-t-il commence à se faire sucer vu son visage illuminé de bonheur. Mais rapidement, la gâterie tourne au drame, car, dans un craquement sinistre, voilà notre fier héros amputé de son viril membre, une tache de sang venant rougir tout son caleçon (parce que ouais, il s’est foutu en caleçon et en t-shirt avant de partir dans la forêt). Tombant sous la douleur, une ombre sort de la voiture et vient se positionner au-dessus de lui avant de lui administrer un coup de hache en plein derrière la tête. A ce moment, Tara se réveille. Ce n’était qu’un rêve prémonitoire ! Elle court dans la forêt en appelant Pluto et le retrouve à côté de la vache avec qui il est en pleine discussion. Ils rentrent ensemble au camp. Ouf.

 

Le lendemain matin, Pluto a disparu. Ses vêtements sont toujours par terre à côté du feu, la théière vide, ce qui embête Jake parce que c’était pour six personnes. De plus, il a embarqué les téléphones avec lui. Tout le monde décide de partir à sa recherche, se séparant en un groupe de filles et un avec les deux gars. Tout le monde s’enfonce dans la forêt en appelant Pluto mais seul le silence leur répond. Jake et Troy s’arrêtent pour fumer un joint et parler de sexe, de Pluto et des événements d’hier soir. Le plan repasse sur le groupe de filles, dont Holly et Lisa sont occupées à nouveau à s’embrouiller. A tel point que Lisa finit par pousser sa rivale dans un fossé, ce qui n’est pas super sympa. En se relevant, Holly aperçoit alors une main sortant de sous les feuilles mortes, et, relié à cette main, le corps de Pluto ! Terreur, effroi, pleurs, cris. Tara tente de réconforter Holly en lui disant de se calmer (pendant que Lisa est roulée en boule en proie à ce qui se rapproche d’un traumatisme psychologique profond, mais comme elle crie pas, il n’y a pas besoin de la calmer).

 

Puis Tara s’enfonce un peu plus dans la forêt, attirée par un étrange pressentiment. Et soudain, pouf, prémonition. Elle voit Lisa en train de fuir jusqu’à une cabane au milieu des bois. Sortant de son rêve, elle voit alors au loin la forme du FRERE NOIR, voûté, avançant vers elle une hache à la main. Elle retourne vers ses amis, leur criant de fuir, ce qu’elle s’empresse de faire sans chercher à savoir pourquoi. Lisa fuit donc à travers les bois jusqu’à tomber sur oh tiens une cabane au milieu des bois. En l’entendant arriver en criant, les occupants en sortent : ce sont les deux types crades qui ont chopé la chèvre la veille. Même s’ils ont l’air carrément plus flippants que n’importe quel monstre de film d’horreur, elle leur demande de l’aider, et ils la font rentrer à l’intérieur. La scène qui suit est juste sortie de nulle part :


1) Lisa leur demande s’ils ont un téléphone.

 

2) Chance ! Ils en ont un, juste accroché au mur.

 

3) Il ne marche pas.

 

4) Bah ouais, la question c’était est-ce qu’ils ont un téléphone, pas s’il marche lol.

 

5) L’un des deux mecs chelous arrête pas de baver en faisant de grosses allusions sexuelles.

 

6) On apprend que les deux mecs chelous sont en fait d’anciens détenus de maison de correction qui avaient été internés pour avoir copulé avec une chèvre et un veau.


7) Ca fait 20 ans qu’ils sont dans la forêt à s’enfiler des champis, ce qui explique leur état un peu pourri.


8) Lisa leur demande s’ils ont une salle de bains.


9) Chance ! Ils en ont une, juste derrière.


10) Lisa s’enferme dans la salle de bains.


11) Elle attrape un morceau de ferraille qui traîne là, prête à se défendre si on tente de l’abuser ou pire.


12) Quelque chose est rentré dans la maison, Lisa se penche pour essayer de voir ce que c’est à travers les trous de la porte.


13) Une main passe soudain à travers le trou de la porte pour essayer de l’attraper et par instinct elle lui assène un coup en plein sur le bras !


14) La scène revient sur Holly et Tara lol.

 

Holly et Tara se retrouvent comme par enchantement (enfin pas tant que ça, à l’annonce d’un danger mortel lui intimant de fuir de toutes ses forces, Holly a préféré ruser en se planquant derrière un arbre aussi épais qu’un avant-bras de nourrisson) et commencent à courir. Elles débouchent alors sur une rivière tandis que sur la rive d’en face, Troy et Jake qui ont fini de fumer apparemment apparaissent, leur criant de se retrouver plus loin, dans une maison abandonnée (toujours les bons conseils de Jake). Holly et Tara recommencent à courir en longeant la rivière jusqu’à ce que Tara dise à Holly qu’elle avait vu ces événements grâce à ses rêves magiques. Holly la pousse alors en plein dans la boue en lui disant un truc comme « Tu l’avais pas vu venir celle-là hein ? lol » Et c’est ce moment que choisit Tara pour une nouvelle prémonition.


Et c’est là que le film commence doucement à sombrer en-dessous du fond de la mer qu’il avait déjà atteint. En effet, dans cette prémonition, Tara voit Lisa courir dehors, se cacher à proximité d’un enchevêtrement de branches. Les deux indigènes irlandais apparaissent alors, armés, en disant « On aurait pas dû te laisser sortir, il connait ton odeur maintenant » mais Lisa se cache au milieu de ce gros tas de branches, pour tomber nez à nez avec une sorte de créature mi-homme mi-bête aux dents aiguisées et qui l’attaque après qu’elle lui a offert un bonbon. OUI ! C’est ça la prémonition ! Alors qui connaît l’odeur de qui, qu’est-ce que c’était que ce bras qui avait tenté d’attraper Lisa dans la maison, pourquoi les deux indigènes la poursuivent, armés de haches rudimentaires ? La réponse est simple : on ne le saura jamais.


En effet, suite à cette vision, Tara se relève de la boue dans laquelle elle patauge depuis tout à l’heure et lâche sans pression : « Lisa est morte ». Holly ne veut pas la croire (et on la comprend un peu pour le coup) mais l’héroïne blonde lui intime de tirer la corde attachée au poteau qui se trouve à quelques mètres de la rive, en plein milieu de l’eau. Sans poser plus de questions, Holly s’exécute et oh ! le corps de Lisa est attaché au bout de la corde. Cris, pleurs, cris, et recris. A ce moment, Holly décide que Tara fait un peu légèrement flipper sa race et lui demande qui sera le prochain sur la liste, ce à quoi elle lui répond : « C’est moi ». Il n’en faut pas plus pour la courageuse Holly qui décide d’abandonner sa pote pour pas avoir à mourir bêtement, et disparaît en avançant le long de la rive, abandonnant Tara à son triste sort.


Le plan passe directement sur Holly suite à cela, alors qu’elle avance au milieu de roseaux, de l’eau jusqu’à la taille. Soudain, elle s’arrête de marcher, comme interpellé par quelque chose, probablement une intervention divine, ou un insecte qui brille. Et là, forcément, LE FRERE NOIR ALLEZ LA sort de l’eau sans un bruit, juste derrière elle, la chope à deux bras et se jette dans la rivière en entraînant l’infortunée Holly qui aura passé la moitié du film à crier.


Pendant ce temps, Tara a eu la vision de son amie en train de se faire avoir comme une débutante et décide de rejoindre la maison abandonnée, en ramassant une hache qui traînait là dans l’eau comme par magie. On arrive alors à ladite maison où Jake et Troy viennent d’arriver. Ils pénètrent à l’intérieur, découvrant des vestiges de l’antique asile du FRERE NOIR où les cris des damnés raisonnent encore entre ces murs maudits. Ils commencent à paniquer un peu et courent sans réel but jusqu’à ce que Jake passe une porte qui se referme derrière lui tandis que Troy se fait poignarder dans le ventre par un mystérieux tueur qu’on ne voit pas et meurt. Oui voilà, ne cherchez pas à comprendre. Jake de son côté est trop terrifié et se jette de la fenêtre du troisième étage, s’explosant la jambe dont l’os ressort assez salement. Heureusement, Tara arrive à ce moment, et l’aide à se relever, lui disant qu’en se serrant les coudes ils peuvent s’en sortir. Oui, ça aurait été moins bête de ne pas se séparer dès le début mais bon, film d’horreur oblige, etc, etc…

 

 

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Ça a l’air de faire marrer Jake d’avoir perdu la moitié de sa jambe. Et regardez la justesse, la maîtrise des émotions, le flux des sentiments qu’on peut percevoir à travers le regard de Tara (qui doit être en train de matter un technicien ou le perchiste…)


Mais voilà LE FRERE NOIR HAHAHAHAHAHA qui apparaît au détour d’un arbre, marchant vouté à 500 mètres d’eux. Tara dit à Jake de rester où il est (de toute manière vu l’état de sa jambe il aurait difficilement pu faire autrement) et avance, armée de sa hache. Jake entend alors un bruit au-dessus de lui, lève la tête et là LE FRERE NOIR ENCORE TU T’Y ATTENDAIS PAS EN GROS PLAN EN PLUS INCROYABLE TELLEMENT INCROYABLE. Mortellement blessé par cette apparition du visage en gros plan du FRERE NOIR, Jake s’écroule lourdement, ce qui fait se retourner Tara qui court vers lui en paniquant. Mais il est trop tard pour lui, et il s’éteint en lui disant « Je t’ai toujours aimé ». Tara commence à pleurer au-dessus de son corps puis prend conscience que ce n’est peut-être pas très pertinent de rester là et reprend sa course. Elle fait bien car à environ 12 kilomètres au loin, on peut distinguer la silhouette encore plus courbée, avançant à la vitesse fulgurante d’une queue à la caisse d’un supermarché un samedi après-midi. Malgré cela, Tara ne semble pas parvenir à le distancer, puisque pendant deux minutes vont se succéder des plans où elle court et des plans du FRERE NOIR qui continue à marcher comme s’il était en train de chercher des chataignes sous les feuilles.

 

Finalement, Tara arrive à rejoindre le campement. La police est là, avec des ambulances, et on peut voir des gardiens de la paix embarquer les deux indigènes, apparemment persuadés qu’il s’agit des assassins malgré le fait que blondinette n’arrête pas de répéter : « C’est pas eux les tueurs, c’est pas eux les tueurs » mais comme disait Giovanni, maître de l’arène de Jadielle, il faut toujours désigner un coupable alors autant prendre ceux qui en ont la tronche. Tara quant à elle est prise en charge par l’équipe médicale et emmenée en ambulance loin de ce lieu de perdition.


A l’intérieur du véhicule, le médecin qui s’occupe d’elle commence à lui taper la discute, parce qu’il est américain lui aussi. Mais à ce moment, le téléphone de Tara se met à sonner. Le fameux téléphone qui était censé avoir été volé par Pluto ! Tout lui revient alors en tête : c’était elle la meurtrière depuis le début. Chaque scène d’assassinat voient LE FRERE NOIR SA MERE se faire remplacer par Tara, apparemment sous l’emprise du champignon maudit depuis le début et animée d’une rage meurtrière, jusqu’à tuer Jake en se faisant à elle-même la fameuse déclaration d’amour finale. C’est elle qui s’était cachée derrière un arbre et avait fait croire à Pluto qu’il parlait à une vache avant de lui balancer un coup de hache en travers du crâne. C’est elle qui a explosé la tronche de Lisa sous les frondaisons avant d’aller l’attacher à une corde, juste avant de suivre Holly pour aller la noyer, rejoindre la maison pour poignarder Troy et mettre fin aux jours de Jake. Tout prend sens (enfin un petit peu quoi) puis Tara décide de buter l’ambulancier. Le film s’achève sur le plan de la vitre de l’ambulance, par laquelle Tara regarde, couverte du sang de sa dernière victime. FIN.

 

 

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En conclusion, on peut donc dire de Shrooms qu’il s’agit d’un teen movie d’horreur comme on en fait des millions, bourré de clichés, d’incohérences et de plans mal filmés. Sa seule différence est d’apparaître un peu plus souvent que ses condisciples du même genre dans les classements. Il a pour mérite de ne durer qu’1h20, ce qui n’en fait pas une épreuve insurmontable. Mis à part cela, entre jumpscares inexistants, intrigue inexistante, cohérence qui l’est tout autant, fin bâclée rehaussée d’un rebondissement qu’on voit poindre dès les vingt premières minutes, des personnages pas attachants, pas charismatiques et qui pourraient servir de définition au mot caricature… Et si l’on pensait pouvoir se rattraper sur l’aspect gore pour combler un peu maladroitement cet ensemble précaire et vide, on sera vite déçu quand on découvrira que les seules gouttes d’hémoglobine sont celles qui parsèment gentiment le visage des personnages quand ils tombent un peu trop rudement ou se prennent des branches d’arbre. Bref, un film d’horreur comme il s’en fait malheureusement à foison et qui constituent la majorité de la bibliothèque du genre. Amen Shrooms, tu ne resteras pas dans mon esprit : la preuve en est, j’ai dû me retaper certaines de tes scènes pour me rappeler de ce qu’il se passait malgré le fait que j’ai écrit cet article le lendemain de ton visionnage. En espérant que je ne me souviendrais pas de toi lors de mes prochaines prises de stupéfiants sous forme d’amanites.

Interview – Halima Slimani, actrice d’Authentik

Gibet, il avait l’air un peu crisprolls quand il m’a ramené cette interview, mais je crois pas que ça ait grand-chose à voir avec Authentik, la web-série en question – la web-série en question, elle est très fraîche, très bien jouée et globalement bien troussée dans le genre screwball comedy sauce NTM – on te la recommande tous, sans exception, c’est le genre de trucs qu’à l’instar de Kaamelott tu peux mater avec papa et vous riez ensemble réconciliés. Halima Slimani, elle y joue le rôle de Nawel, adorable brune, bonus franc-parler et balls grosses comme ça, du genre dont les garçons mous tombent amour – ok c’est bon je sais pourquoi il était crisprolls le Gibet.

 

 

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Gibet : C’est quoi ta formation ?

 

Halima : Depuis tout petite, je m’intéresse au cinéma. Je suis allée dans un lycée qui proposait l’option, j’y ai rencontré notamment Eric Deschamps, un réalisateur qui intervenait dans notre cours pour nous aider à préparer notre film du bac, il m’a recontacté après le lycée et j’ai commencé à faire un peu de régie sur des tournages. Un jour, par hasard, j’ai accompagné mon petit frère à un casting de Kechiche. J’ai retrouvé l’ambiance des plateaux de tournage et ça n’a fait que conforter mon envie. Finalement, à part un peu de théâtre plus jeune, je n’ai jamais été réellement formée au métier de comédienne.

 

Gibet : Ça t’a jamais posé de problème de légitimité ?

 

Halima : Non, dans le sens où je crois que c’est sur le terrain que t’apprends le plus de choses. Après c’est clair que ça ne te dispense pas de prendre des cours à côté et d’apprendre toujours plus en général parce que sans bosser y’a un moment donné où c’est pas suffisant et où t’avances pas.

 

Gibet : Pourquoi avoir choisi cette voie plutôt qu’une autre alors que tu semblais t’intéresser à tous les aspects du cinéma ?

 

Halima : Parce que c’est ce qui s’est présenté à moi disons, et que je me suis rendue compte que je kiffais ça. Je n’ai pas encore touché au reste du coup, je me contente pour le moment de m’y intéresser, mais ça viendra peut-être. Je me suis posé la question de m’orienter vers des études techniques. J’ai réalisé un petit film pour mon épreuve de bac avec une amie mais pas grand-chose de plus encore.

 

Gibet : Quels sont tes modèles ?

 

Halima : Disons qu’il y a les comédiens comme Catherine Deneuve que j’avais vue dans les films de Jacques Demy petite, qui te font rêver et qui forcément contribuent certainement à l’envie de faire du cinéma. Sinon j’admire beaucoup Vincent Lindon parce que c’est quelqu’un qui choisit ses films et qui a énormément de talent. Pareil pour Juliette Binoche. Dans les nouvelles têtes du cinéma français, j’aime beaucoup Tahar Rahim ou Sabrina Ouazani : ce sont non seulement de bons comédiens, mais on voit qu’ils font des films où ils s’éclatent et qui leur plaisent vraiment. Maintenant c’est sûr que c’est un luxe et qu’il faut un moment pour en arriver là mais bon, ça n’empêche pas certains, même déjà lancés, de tourner pour tourner… Je pense que c’est le pire dans ce métier : si tu kiffes pas chaque tournage, si tu bosses pas sur des projets qui te tiennent à cœur, je vois pas l’intérêt. J’ai aussi beaucoup de respect pour ceux qui s’essayent à la réalisation, comme Guillaume Canet ou Sara Forestier. Et j’avoue que je suis aussi une groupie qui se respecte depuis mes 8 ans : j’aime beaucoup Julia Roberts parce que même si elle a pas toujours tourné dans des chefs-d’œuvre, elle est toujours au top, ça s’explique pas.

 

Gibet : Tu rêverais de travailler avec qui ?

 

Halima : Avec des gens comme Jacques Audiard. Je crois qu’Un prophète fait partie de mes films préférés. J’aime ce genre de cinéma. Après dans un autre genre, j’aimerais bien me retrouver à tourner avec Fred Cavayé par exemple, je le trouve efficace dans son style, là où en général les Français ont du mal. Sinon (la question c’est avec qui je rêverais alors je ne me refuse rien) et sans originalité aucune, les mythes comme Clint Eastwood ou James Gray. Je suis aussi fan – dans un autre registre – des films de Christopher Nolan et Michael Mann dont j’adore la photographie.

 

Gibet : Est-ce que tu as actuellement des limites, que tu as l’impression de ne pouvoir dépasser qu’avec tel ou tel réalisateur ?

 

Halima : Je ne pense pas que les comédiens se disent « ça je veux pas le faire » d’avance. La question doit se poser quand c’est du concret. Disons qu’hors contexte, il y a plein de choses qui te bloqueraient et qui finalement se justifient si on t’offre un beau rôle. Du coup oui, ça dépend énormément de qui te dirige, enfin j’imagine, j’ai pas l’expérience pour pouvoir en juger mais c’est l’idée que je m’en fais : si t’as confiance dans le projet que te propose le réal, tu dois certainement te lancer quasi les yeux fermés alors que si d’emblée t’es pas dedans, forcément tes propres limites prendront le dessus. C’est comme dans la vie : tu te confierais pas forcément à un pote que t’apprécie mais qui est juste un pote de soirée alors qu’avec ton équipe tu sais que tu peux y aller.

 

 

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Gibet : Comment tu as rejoint la série Authentik ?

 

Halima : J’ai rencontré Anthony par hasard à Paris lors d’un atelier où j’avais rendez-vous avec mon agent. On a sympathisé et il m’a rappelé quelques temps plus tard pour me proposer d’interpréter le personnage de Nawel dans la série.

 

Gibet : Comment ça se passe un tournage d’Authentik ?

 

Halima : C’est assez préparé, on ne se détache généralement pas du texte une fois qu’il est bouclé, mais lors des répétitions, Anthony change pas mal de choses en fonction de notre façon de dire telle ou telle réplique. Il est directif, donc, mais à l’écoute de nos propositions. Un épisode en règle générale se tourne en une demi-journée (à raison de 3 ou 4 prises par plan le plus souvent). Parfois il tournait deux épisodes dans la même journée.

 

 

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Gibet : Tu as d’autres projets en cours ?

 

Halima : Je vais tourner un teaser de film d’horreur très prochainement (ça va changer de Nawel pour le coup) et un projet de long aussi qui se met en place, en espérant que ce n’est que le début !

 

Gibet : D’après IMDb, tu serais dans La Vie d’Adèle. Je me suis repassé le film dans la tête six fois en long en large au ralenti x300 je t’ai pas trouvée. Tu y es vraiment ? Comment tu t’y es retrouvée ?

 

Halima : Oui j’y suis vraiment ! Enfin… À l’origine ! J’ai tourné une vingtaine de jours pour finalement constater à Cannes que je n’apparaissais pas dans le film. Comme je l’ai dit, à la base j’accompagnais mon frère : la directrice de casting m’a dit de passer aussi un essai, et finalement j’en ai passé 5 et me suis retrouvé dans cette aventure. Beaucoup de scènes tournées ne sont pas dans le film mais bon, quand on voit le nombre de rushes qu’il fait, ça paraît assez logique. Je n’étais présente que dans les scènes de lycée et beaucoup de passages n’apparaissent pas. Cela dit Adèle et Léa ont dû tourner encore plus de scènes coupées alors bon… Avec les images qu’il a, il pourrait sortir encore 12 chapitres de La Vie d’Adèle je crois ! C’est sa façon de travailler.

 

Gibet : Qu’est-ce que tu penses du film finalement ?

 

Halima : Je ne regrette absolument pas d’avoir participé à ce film parce que j’ai fait de super rencontres, j’ai pu voir en vrai ce que c’était un tournage avec Kechiche, et surtout je trouve le film magnifique, comme tous ses films. Personnellement j’aime beaucoup ce qu’il fait, c’est un artiste à part entière. La Vie d’Adèle est un très beau film qui mérite son succès, tout comme Adèle Exarchopoulos qui est une formidable comédienne. Cela dit mon petit favori de Kechiche reste L’Esquive.

 

 

Le premier épisode de la série :

 

Seul en Mon Royaume


L’illustre Dylanesque – si vous savez plus quoi faire après avoir lu ce pavillon, allez voir et commenter ZIM, ça lui fera des sourires dans son coeur – nous revient avec un plaidoyer pour la branlette. Il avait écrit ça pour le numéro spécial cul du fanzine Klaatu mais le temps qu’il lâche sa[…]

Seul en Mon Royaume

L’illustre Dylanesque – si vous savez plus quoi faire après avoir lu ce pavillon, allez voir et commenter ZIM, ça lui fera des sourires dans son coeur – nous revient avec un plaidoyer pour la branlette. Il avait écrit ça pour le numéro spécial cul du fanzine Klaatu mais le temps qu’il lâche sa teub pour s’emparer de son stylo, le fanzine Klaatu existait déjà plus… Ne pleurons pas pour autant : Klaatu certes est mort, mais c’est pour mieux renaître de ses cendres sous la forme du bel Ithaac – dans lequel Dylanesque parle toujours, mais beaucoup plus de ses voyages que de sa bistouquette, au grand dam des dames – et son plaidoyer, pas de regret, vous pouvez maintenant le lire ici. 

 

 

 

 

Seul en Mon Royaume

 

 

Tu me dis sexe, je te dis masturbation, car c’est la seule chose qui vaille dans tout ça. Je dis pas que le sexe à plusieurs, c’est pas bien. Je dis juste que le sexe tout seul, c’est mieux. Je trouve. C’est peut-être une histoire de nostalgie car au départ, au commencement de ma sexualité, je n’avais besoin de personne et je passais tout mon temps avec la personne que je connaissais le mieux et que j’aimais le plus : moi-même.


La première fois, j’avais douze ans et je faisais ça sans les mains, juste en me frottant parce que j’étais curieux de voir ce que ça faisait de frotter ce truc dur contre mon matelas. Au départ, ça donnait franchement pas grand-chose. Ne connaissant pas bien les aboutissants de la manœuvre, j’avais tellement peur de me mettre à pisser au lit que j’osais pas pousser le truc trop loin. Alors je me frottais, nuit après nuit, dans tous les sens. J’attendais d’être certain de pas me faire choper (une peur qui avait sûrement son rôle à jouer dans l’excitation) et je me frottais. Comme mes parents étaient pas du genre à m’expliquer les folies que mon corps en pleine puberté traversait et que l’Education Nationale préfère donner des cours de flûtes que d’apprendre à correctement se servir de la sienne, je progressais dans mon coin, en secret. En parfait autodidacte.


Quand on apprend à se connaître sans aucun regard extérieur, on développe rapidement ses habitudes, bonnes ou mauvaises. Quand le foutre a commencé à être suffisamment épais pour mériter l’appellation de foutre, il a fallu le réceptionner quelque part, plutôt que de laisser dessiner une forme étrange sur les draps, une forme qui aurait mis la puce à l’oreille de ma pauvre mère. Ma technique, c’était les mouchoirs. Mais pas les mouchoirs en papier dont l’on peut se débarrasser habilement en prétextant d’être toujours enrhumé. Non, j’utilisais des mouchoirs en tissu. Que je glissais sous le lit après utilisation. Que je réutilisais parfois, sans aucun sens de l’hygiène (qui vous apprend ça à douze ans, qui vous dit de ne pas nettoyer sa bite avec une telle saloperie ?). Je rassure mes partenaires, j’ai retenu la leçon aujourd’hui et pour ça, je peux remercier mes potes.


Qu’on soit clair, aucun de mes potes n’aura eu l’occasion de me nettoyer la bite. Mais avec eux, dès le collège (et j’ai le souvenir très précis de conversations dans le bus nous ramenant chez nous), on discutait de tout ça. D’abord, timidement. Avec certains dans le groupe qui étaient à la traîne et les autres qui se la racontaient et inventaient d’étranges records. Avec les filles qui trouvaient ça dégueulasse car elles étaient encore à l’époque de petits êtres purs fantasmant sur les yeux, et seulement les yeux, d’Orlando Bloom (à l’époque, c’était lui car Dicaprio était déjà vieux figurez-vous). C’était la belle époque de la découverte, du partage et des branlettes express dans les chiottes. Il suffisait de sentir le parfum de sa voisine de classe ou d’apercevoir le décolleté de la prof d’anglais pour n’avoir qu’une envie : rentrer chez soi et se faire du bien. Franchement, à cet âge-là, il aurait suffi de me dire le mot « Carmen Electra » pour que je me retrouve à frotter mon engin contre un mur et jouir dans mon caleçon Mickey.


Depuis, c’est devenu plus compliqué et ces temps innocents me manquent un peu. Heureusement, le truc bien avec la branlette, c’est que tu as juste besoin d’une bite, d’une main (gauche ou droite et vice et versa pour alterner les plaisirs), d’un poignet en bon état et d’un peu d’imagination (ou une bonne connexion Internet). Et même si on n’égalera jamais une première fois et toute la nostalgie qui va avec, on peut toujours se conforter en se disant que maintenant, on est des pros de la professions, des vieux de la vieille, maintenant on a des bagages et on maîtrise, t’inquiète.


Et maintenant, on est plus des puceaux. Souvent, on se branlait en rêvant du moment crucial où le réceptacle allait être un autre être humain plutôt que notre main. Mais même quand on passe cette étape, l’envie de plaisir solitaire ne disparaît pas. En vérité, elle se renforce car en plus de l’imagination et de l’image, on peut rajouter le souvenir, l’expérience et s’amuser à recréer nos moments de sexualité à plusieurs tout seul. S’amuser à trouver le meilleur substitut à l’organe féminin (il n’existe pas je crois) et surtout, passer des heures à refaire le match. Dans sa tête, à sa façon et souvent avec un happy-end encore plus happy que la réalité. C’est comme avoir la possibilité de repenser un moment de ta vie en mieux. Où tout ton égoïsme, toute ta mégalomanie et toutes tes envies les plus folles n’ont plus de limites. Oh, bien sûr, comme après l’amour, il y a toujours ce moment de culpabilité, qui peut durer une fraction de secondes ou plusieurs minutes (ça dépend de l’état d’esprit avec lequel tu te lances dans l’exercice et mon esprit est toujours plus ou moins dans un sale état) mais ça fait partie des règles du jeu.


On pourrait croire au premier abord que la masturbation est un art limité mais pas du tout. Il y a mille manières d’activer le flux sanguin dans son bout de chair et de le secouer jusqu’à ébullition, plein de moyens ! Que ce soit à travers l’imagination ou grâce à l’offre de Youporn (désolé d’être aussi corporate) qui, en un clic, nous permettent d’apprendre quelques notions d’anglais supplémentaires et de nettoyer son écran. La modernité dans ce qu’elle a de plus noble.


Chère Education Nationale, permets-moi d’ailleurs d’attirer ton attention sur le fait que tout ça, ça fait partie de l’éducation nationale : la découverte de soi, l’ouverture sur le monde, les langues étrangères, l’exercice physique, la créativité, la mémoire, l’orientation… Tout y est. À portée de main. Et sûrement depuis la nuit des temps, sans nous emmerder avec une quelconque réforme. On se branlait dans les cavernes, dans les châteaux forts, dans les tranchées et on se branlera dans les abris nucléaires, c’est certain. Pourtant, ça reste aujourd’hui l’un des trucs les plus tabous qui soit. Avec le bon public (c’est-à-dire pas ses parents qui doivent impérativement rester à l’écart de tout ça), on peut en rire de manière grasse ou subtile, y faire allusion à l’occasion, sans trop entrer dans les détails, en restant dans le général, l’universel. Mais il est rare de pouvoir en parler sérieusement.


Alors je suis, nous sommes, condamnés à nous branler en silence. On naît seul, on se branle seul, on meurt seul. Et quand notre heure viendra, notre machine à foutre retournera à la poussière et aucune chanson ne contera ses exploits, aucun récit ne fera passer à la postérité nos heures de gloire. L’onanisme est voué à l’éphémère, à l’oubli et une fois que t’auras joui dans l’anonymat, seule l’industrie du Kleenex sera satisfaite du résultat. Il faut l’accepter et vivre avec. Je ne dis pas que c’est forcément facile et que, parfois, l’envie de se branler à plusieurs se fait insistante, mais je dis que l’on peut surmonter ça et porter sa croix puisque c’est comme ça.


Je profite néanmoins de la tribune que m’offre ce blog pour laisser une trace ailleurs qu’entre mes doigts collants. Pour témoigner et partager ce qui représente une grande partie de mon quotidien tout comme je l’aurais fait à douze ans dans ce bus scolaire avec mes camarades explorateurs. Dans un exercice de thérapie à peine romancé (mais un peu quand même sinon à quoi bon ?), permettez-moi de vous livrer mes meilleurs souvenirs de masturbation. Mon top 5.


5) Le premier est ancien et se situe à la période où j’étais encore un novice mais pas tout à fait débutant. Je n’avais plus douze ans mais déjà quatorze. À quelques mètres du collège, un centre social distribuait des préservatifs dans l’espoir d’enrayer l’épidémie du Sida et en ne faisant au final que nous rajouter une couche de pensées perverses dans la tête. Avec les potes, on s’amusait à en récupérer à l’occasion, juste histoire d’en trimbaler dans nos poches et de raconter à qui voulait l’entendre qu’on avait perdu notre virginité depuis longtemps. Un jour, j’ai essayé de me branler en enfilant le bout de plastique sur mon jouet sans que ça aboutisse vraiment. Par contre, j’ai alors découvert que le truc visqueux qu’ils foutaient dessus avait des capacités à rendre la glissade encore plus glissante et savoureuse. Ma découverte du lubrifiant se fit donc tout seul, comme un grand et ce fut grandiose.


4) J’ai entretenu pendant longtemps une relation longue distance avec une américaine. L’Océan qui nous séparait nous obligeait à communiquer via Skype et à faire monter la sauce par webcams interposées. Et la sauce, elle montait, elle montait et une fois, elle est arrivée à ébullition au moment où ma connexion Internet a coupé, et je me suis retrouvé à la balancer sur mon écran où l’image de la généreuse poitrine de mon américaine était restée figée dans le temps. Inattendu. Magique. Inoubliable.


3) À moins d’être vieux, la grippe a du bon. Elle permet de manquer les cours, d’avoir des rêves étranges, de tutoyer la mort pour de faux et surtout, elle permet d’avoir un corps bouillant de chaleur, ce qui est parfait pour une bonne branlette. Ce n’est pas comme ça qu’on peut faire descendre la fièvre, mais c’est comme ça qu’on bout jusqu’à l’explosion volcanique. Et même si c’est pas remboursé par la Sécu (alors que c’est génial contre le stress et les maux de têtes et que ça coûte moins cher qu’un Doliprane), ça méritait bien de figurer en 3èmeplace du classement.


2) Se masturber, c’est aussi accepter son statut d’animal, de mammifère, de primate. C’est un plaisir simple, tout à fait naturel et quand on le pratique dans la nature, la communion est encore plus grande. Je l’ai appris à mon plus grand plaisir lors d’une randonnée en direction du Mont Tibidabo, près de Barcelone. Là-bas, dans une forêt sauvage mais pas trop (car des touristes s’y aventurent tous les jours), j’ai décidé de faire une pause dans les fourrés pour faire profiter à ma queue de l’air pur et l’astiquer sous un arbre millénaire. Fortement excité par la potentielle apparition d’une âme qui vive et fortement lubrifié par la sueur, je jouis alors d’une force inédite avec comme seul témoin Mère Nature.


1) On a beau dire du mal des moines, l’abstinence a du bon. Car après l’abstinence, vient la délivrance tant attendu. Un séjour scolaire de longue durée m’avait forcé pendant de longues nuits à laisser ma bite tranquille et j’en étais fort attristé (en plus, à force, ça fait mal). Mais quelle ne fut pas ma surprise quand l’heure du retour fut venue : mon sexe avait retrouvé une nouvelle jeunesse, il s’éleva plus fort, plus dur, plus fier que jamais. Son repos mérité lui avait offert un nouveau visage et une énergie retrouvée. Une endurance insoupçonnée. Ensemble, on s’envoya en l’air toute la nuit et l’orgasme qui s’en suivit fit trembler tout mon corps, me laissant sans souffle. Je m’endormis avec un sourire béat sur les lèvres et je passai la nuit la plus paisible de ma vie. Sans penser une seule seconde à la misère, à mon cœur brisé ou à la mort.


Que mes conquêtes se rassurent : j’ai aussi pris beaucoup de plaisir avec elles (que l’autre sexe se rassure : je ne parle pas ici de masturbation féminine car je suis un homme, mais je suis prêt à en apprendre davantage). Et j’ai alimenté mon plaisir personnel avec beaucoup d’images de vous dans un tas de situations bien dégueulasses. Ouais, rassurez-vous. C’est juste que je suis jamais mieux servi que par moi-même et ça, c’est un cliché qui est vrai.


Toute grande apologie se doit de comporter au moins une citation alors je citerais Louis CK. Un américain qui utilise sa vie comme matière à produire les spectacles et les séries les plus sincères, belles et tristes que j’aie pu voir. La masturbation est présente partout dans sa création et ça lui tient tellement à cœur qu’il défend la branlette dès qu’il en a l’occasion (un peu comme Christine Boutin défend la connerie dès qu’on fout un micro devant sa tronche). Comme Louis s’exporte peu dans nos contrées, je vous propose un extrait traduit à ma façon de ses propos les plus pertinents sur le sujet. Il répond ici (dans une interview tout à fait fictionnelle) à une jolie militante chrétienne anti-branlette. Et il dit ça :


« J’aime bien me branler. C’est facile, c’est fun et ça ne fait de mal à personne. Alors qui êtes-vous pour dire aux gens de ne pas se branler ? Personne ne peut s’en empêcher. Ce serait comme dire aux gens de ne plus respirer. Depuis qu’il existe des gens sur la Terre, chacun d’entre eux s’est branlé. Napoléon se branlait. Gandhi. Joan Jett. Shakespeare. Se branler est très important pour moi. Ca me fait garder l’équilibre. Je suis un bon citoyen, un bon père, je recycle et je me branle. Et j’en suis fier. Alors je déteste les chrétiens comme vous car vous n’avez pas le droit de nous dire ce qu’on doit faire. Et Dieu doit sûrement vous détester aussi. Et Dieu doit sûrement se branler en pensant à vous. »

 

Amen. 

Marilyn Monroe – Interview de Juliette Barry, réalisatrice-actrice de Manège Hollywood

J’ouvre l’autre jour ma boîte mail et, parmi les mails de personne, j’en vois un qui se nomme MANÈGE HOLLYWOOD avec des petits trucs comme des smileys tout autour. J’ai cliqué, et c’est comme ça que j’ai fait la connaissance de Juliette Barry, réalisatrice et actrice qui non seulement aime Marilyn Monroe mais qui en plus le dit dans ses films.

 

 

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Photo by Lucie Legros


 

Gibet : J’ai cru comprendre que tu avais une formation d’architecte. Pourquoi tu fais des films et pas des immeubles ?

 

Juliette : J’ai fait Maths Sup après le bac parce que j’adorais les maths mais je n’ai pas aimé Maths Sup, ni le métier d’ingénieur. J’avais besoin de quelque chose de plus créatif. J’ai vu une conseillère d’orientation : pour elle, maths + créa = archi. J’ai donc fait archi un peu par hasard, je ne savais même pas qui était Le Corbusier. En première année, il y avait une option art où un des profs m’a fait faire mon premier court-métrage. À ce moment-là, j’ai su que je voulais être réalisatrice. Mais je ne connaissais ni ce métier ni aucune personne qui, de près ou de loin, travaillait dans le cinéma, la télé ou autre. J’ai commencé le théâtre en parallèle de mes études d’archi et j’ai répondu à des concours de court-métrages de la région NPDC et appris sur le tas le métier de réalisatrice et scénariste. Pour finalement reprendre un Master cette année à la Sorbonne en Cinéma et esthétique.

 

Gibet : En fait, les réals avec une formation d’architecte c’est pas si rare je crois. Aussi le lien entre ciné et architecture est souvent fait par les critiques – en gros ce serait deux arts de l’espace. Est-ce que tu penses que le fait d’avoir ça sous le bras ça te sert ?

 

Juliette : Pour moi, réalisateur c’est exactement le même métier qu’architecte, en mieux. En tout cas, c’est les mêmes compétences requises. Il faut créer un projet, de l’esquisse à la remise du chantier / projection publique. Pour ça, l’architecte, comme le réal, a besoin de techniciens qui maîtrisent un art particulier que l’archi / le réal maîtrise moins bien que lui (plomberie / électro, maçon / machino…). Ce sont deux métiers de chef d’orchestre.

 

Gibet : Dans ton CV, c’est marqué que tu as travaillé au théâtre avec un certain Nicolas Barry – tiens donc ! Tu es issue d’une famille d’artistes ?

 

Juliette : Marrant que tu relèves ça. Nicolas Barry c’est effectivement mon petit frère. Il est metteur en scène / comédien (il joue mon frère dans  Bite en bois ). Mais non, nous sommes deux électrons dans une famille d’ouvriers pour les grands-parents, puis médecins pour mes parents, et aucun cousin ni oncle ni quoi que ce soit avec du sang commun qui soit artiste chez nous. Je ne sais pas d’où ça nous vient. Mais ça n’est pas évident d’être seul, du coup on a perdu tous les deux beaucoup de temps…

 

Gibet : Le fait que dans presque tous tes films tu t’intéresses à des prolos, c’est un geste politique ou c’est purement esthétique ?

 

Juliette : Je ne sais pas. Je m’inspire des gens que je croise dans ma vie et certains me touchent plus que d’autres… Parfois je fais des choix un peu politiques, parfois esthétiques, je n’ai pas vraiment de méthode. Le principale c’est de parler de tout sans tabous et de dédramatiser toutes les situations et les relations humaines.

 

Gibet : Tu fais beaucoup de films dans le cadre de concours – une fois la Macif, une fois le CROUS, trois fois Dick Laurent… – tu cherches la contrainte ?

 

Juliette : Non. Par contre j’aime bien en avoir, ça permet d’avancer plus vite. Comme en archi avant de faire un projet, le client vous donne d’abord les contraintes, ses envies, et après on y va. De toute façon, quand tu fais un film, il y a toujours des contraintes, même hors des concours. Je fais les concours parce que ça permet de produire des choses et de rencontrer des gens.

 

Gibet : En général tu arrives avec une idée que tu essaies de faire entrer dans les contraintes ou tu pars des contraintes pour construire ton film ?

 

Juliette : Les deux. Parfois j’ai écrit un dialogue que j’aime bien et j’essaie de le mettre dans un film. Mais je n’ai jamais eu un film entier que j’essaie de faire rentrer dans des contraintes.

 

Gibet : Tu es frustrée quand tu joues dans les films des autres, par exemple de n’avoir que ça à faire ?

 

Juliette : Bien au contraire quel plaisir de jouer pour les autres. Dans l’idéal j’aimerais ne jouer que pour les autres et réaliser sans moi dedans.

 

Gibet : Ça veut dire que tu joues dans tes films par défaut ? Pourquoi ?

 

Juliette : Parce que pour l’instant on ne me propose pas assez de rôles pour que je demande à d’autres comédiennes de jouer à ma place. En d’autres mots je ne travaille pas encore assez pour ne pas me payer le luxe de me pistonner dans mes propres films. Ce n’est pas vraiment par défaut puisqu’en général j’aime mes personnages. Par contre ça met plus de stress sur un tournage.

 

Gibet : Est-ce qu’il existe une version longue de Bite en bois? Je trouve le film rigolo sous sa forme actuelle, mais j’ai l’impression qu’il y avait matière à faire plus long, genre un beau road-movie avec le frère et la sœur qui prennent la route pour aller voter, et toute la galerie de personnages.

 

Juliette : Le scénario est effectivement beaucoup plus long (15 minutes) mais il n’a jamais été réalisé. Au départ l’idée c’était de filmer le dîner en famille le midi d’une élection présidentielle quand les enfants ne sont pas allés au bureau de vote.

 

Gibet : Pourquoi tu n’as pas réalisé le film entier ?

 

Juliette : Pour des questions de budget… Chercher de l’argent c’est long et ça n’en ramène pas donc à côté en général je bosse pour gagner ma vie et certains projets restent inachevés. Mais pas pour toujours non plus.

 

 

 

 

Gibet : Parlons un peu de Marilyn Monroe. D’où te vient ton intérêt pour elle ?

 

Juliette : La photo de Marilyn en tutu était dans la chambre de la grande sœur d’une amie en primaire. Je ne savais pas qui était dessus, mais je faisais de la danse classique à l’époque et j’étais fan du tutu de cette fille dont je ne savais rien. Vers 15/16 ans, je me suis acheté cette photo et je l’ai fait encadrer, puis j’ai commencé à m’intéresser à Marilyn Monroe en lisant sa biographie sur la plage – La Véritable Marilyn Monroe par Bertrand Meyer-Stabley.

 

Gibet : Dans quelle mesure tu t’intéresses à elle ? Je sais pas, par exemple tu collectionnes ? Tu vois et revois ses films fréquemment ?

 

Juliette : Elle me touche, et l’époque où elle vivait me touche aussi. Je ne collectionne pas du tout, avant les gens m’offraient toujours un truc Marilyn Monroe mais je n’ai pas gardé grand-chose. Je pense que j’étais jalouse d’elle, pas physiquement, pas intellectuellement, pas de sa carrière ni de sa vie, mais jalouse de ce que je lisais d’elle, ce que les gens disaient d’elle. Elle me touche physiquement j’aime son corps et sa démarche.

 

Gibet : Dans ta note d’intention pour Manège Hollywood, le projet que tu cherches actuellement à financer sur Touscoprod, tu parles de ta fascination pour la fameuse photo de Milton Greene, et c’est amusant car quand on regarde tous tes films, cette photo c’est une sorte de motif. Dans Toutes des salopes… surtout ma mère, on voit la photo en arrière-plan dans la chambre de la fille et dans Le syndrome Marilyn sans détour tu fais une reconstitution cauchemardesque de la séance photo. Qu’est-ce qui te parle dans cette photo plutôt qu’une autre ? 

 

Juliette : Je l’ai dit au-dessus : le tutu. Dans Le syndrome Marilyn, c’est une histoire vraie, il était trop petit pour elle le jour de la séance photo. Ce rapport au corps de la femme qui ne rentre pas dans un tutu me touche particulièrement.

 

Gibet : Qu’est-ce que ça incarne pour toi ? La difficulté de répondre au devoir de féminité ?

 

Juliette : Entre autres. Aussi une sorte de démystification de l’icône qui redevient normale quand on connaît l’envers du décor… Mais cette démystification des gens arrive aussi dans la vie courante.

 

Gibet : Moi aussi ma fascination pour Marilyn est partie d’une photo, et je pense que c’est significatif car nous autres français nous avons principalement accès à elle par le biais de ce que font les Don Draper de son image – ses films ne sont pas montrés. Tu trouves pas ça triste ?

 

Juliette : J’aime beaucoup les films de Marilyn mais ils commencent à vieillir, c’est difficile de sensibiliser les nouvelles générations aux anciens films, il sort déjà rien qu’en France plus de 200 films par an…

 

Gibet : C’est vrai que c’est un cinéma qui peut être très codifié, et c’est dur de montrer ça sans s’excuser un peu – je vais vous montrer Sept ans de réflexion, faites pas gaffe si le type parle tout seul 50% du temps… C’est quoi ton film favori de Marilyn ?

 

Juliette : Je pense que c’est Sept ans de réflexion, justement. Mais je ne les ai pas tous vus. Dedans je latrouve très très drôle et assez subtile, malgré des situations un peu clichés.

 

Gibet : Et en général, tu aimes quel cinéma ?

 

Juliette : J‘aime rire au cinéma, j’aime beaucoup les dialogues et l’humour des films anglais – Cashback est à ce jour un de mes films préférés. J’aime l’humour noir et les dialogues cinglants du type Blier. J‘accordeune véritable importance aux dialogues. J‘adore le cinéma de Nadine Labaki et des actrices dont elle s’entoure, Lubna Azabal, Morjana Alaoui et la réalisatrice Cherien Dabis et ses comédiennes Alia ShawkatNadine Malouf. J’aime aussi beaucoup les nouveaux réalisateurs français : Antonin Peretjatko, Justine Triet… Enfin, j’adore les blockbusters indiens : New York, Bol Bachchan, Housefull, Ek Tha Tiger… C’est un peu mon péché mignon.


 

 

 

Gibet : Dans Toutes des salopes… la fille naît le jour de la mort de Marilyn. Dans Manège Hollywood, la fille s’appelle Marilyne car sa mère est née le jour de la mort de Marilyn. Tu as conçu le second comme une suite du premier ?

 

Juliette : Ça fait trois ans que j’essaie de produire Manège Hollywood. Et du coup entre temps j’ai fait d’autres choses, mais toujours nourries de ce projet final.

 

Gibet : Manège Hollywood est de loin ton projet le plus ambitieux. Ça faisait un moment que tu l’avais sous le coude ?

 

Juliette : Trois ans de galère ! Diplôme d’archi en poche et une super idée de film dans la tête, je retourne vivre chez ma mère pour écrire. En six mois j’ai écrit un long-métrage : La dernière blonde. Dans la version originale, il y avait des parallèles entre la vie de Marilyne Mamhed, l’héroïne, et celle de Marilyn Monroe. Je n’ai jamais réussi à trouver de producteur. J’ai perdu beaucoup de temps à faire des dossiers de bourses, à démarcher des prods… J’ai présenté mon projet à la région NPDC qui le trouvait très intéressant mais pas assez abouti et moi trop débutante en tant que réalisatrice. Du coup après des semaines de réécriture par ci par là, entre mon taf de comédienne, d’architecte (je ne bosse plus en tant qu’archi depuis un an), de serveuse. Mon long-métrage est devenu un court de 25 minutes : Manège Hollywood. Me voilà dans la dernière ligne droite.

 

 

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Aimé lecteur, joufflu lecteur, si tu veux aider Juliette à franchir la ligne d’arrivée, c’est pas dur, tu cliques sur la photo juste au-dessus, et tu sors tes p’tits dollarz.

Festival Haut Bas Mots à Rouen

Festival du Théâtre d’en Haut de Rouen le 21 Juin

La troupe du Théâtre d’en Haut située au Centre André Malraux de Rouen organise le Festival Haut Bas Mots le Samedi 21 Juin. Au programme des pièces présentées en avant première au public :

– 14h30 « SAKIDI ET LE ROI KABETO », par Odette conteuse, Youle Compagnie. A partir de 5 ans.
« Dans le village du royaume Congo Le Roi était inquiet, très vieux , il s’approchait de la mort, il cherchait à qui léguer sa royaume. Il ordonna que tous les enfants en bas âges lui apportent quelque chose qu’il n’avait jamais vu…. » Youle Compagnie – Contact : Mme Naïma El Qadery – Tél. : 06 17 30 50 94

– 15h30 Le Guichet de Jean Tardieu Cie Continents Comédiens (40 minutes) Le client est en recherche et le préposé est là, a priori pour lui répondre. Nous voici alors plongé dans un dialogue surréaliste, à l’image du lieu dans lequel la scène se déroule. Entre sérieux, coméque et absurde…

– 16h30 La famille de Christelle Fruch, Cie Théâtre d’en Haut :
ah quelle joie ces repas de famille le dimanche ! ON s’en réjouit d’avance, c’est tellement, tellement…
Quoi, vous n’aimez pas les repas de famille ? Pourtant il s’y passe énormément de choses… Si, si, il suffit d’observer. Et puis, jouons ! Changeons les codes !
Avertissement : cette pièce n’est pas jouée, les comédiens ne font que manger. Pour votre confort ventral et salivaire, pensez à vous sustenter avant la représentation.

– 18h Des femmes…des hommes…et des…pigeons par l’atelier du théâtre d’en haut (1h15)
un parc, lieu de vie, de rencontres, de liens qui se nouent…et se dénouent, la vie en raccourci… Mise en scène de Patrick Lucciani

– 20h30 Les amis du placard de Gabor Rassov, Cie Théâtre d’en Haut
Mise en scène de Ludovic Plouze (1h15).
Entrez chez Odile et Jacques et ouvrez le placard au fond du salon : vous y trouverez Juliette et Guy. Objets vivants, leurs fonctions consistent à flatter ce couple de bourgeois, les distraire et combler le vide qui les unit. L’ami pour combattre l’ennui. L’ami comme faire-valoir. L’ami jetable.
Le contrat qui lie les 4 personnages est clair : l’acheteur a tous les droits sur l’ami acheté…

Tarifs : 3 € par spectacle ou 10 € le pass festival
Renseignements par téléphone au 02-35-08-88-99 ou par mail theatredenhautrouen@gmail.com

Pré-inscriptions : C’est reparti !

Pour la saison 2014/2015, 4 groupes sont actuellement disponibles (certains horaires peuvent être susceptibles de changement) : Le groupe « enfants » pour les 8 à 12 ans, les répétitions ont lieu les mercredis (sauf congés scolaires) de 14h à 15h30. Le groupe « ados » pour les 13 à 17 ans, les répétitions ont lieu les mardis (sauf congés […]

festival SPRING 2014

inconnu.jpgLes jeunes participants au projet « French Remix » présenteront de nouveau le spectacle Croche la Lune au Pôle National des Arts du Cirque de la Brèche le dimanche 15 juin à 16h. 


L’histoire : Croche est un drôle de bonhomme avec un manteau bien trop grand pour lui et une ombre un peu espiègle. Il aimerait poser ses valises pour dessiner ce qu’il aime, dans ce monde compliqué, dont il ne comprend pas grand chose… et où personne ne semble vouloir de lui.
Et pourtant il a un précieux secret : il est le seul à avoir compris comment décrocher la lune… 


Le projet : Cette année N et I Ni et Cie s’est associée avec le Pôle National des Arts du Cirque pour un projet passionnant : « The french remix ». A l’origine, the Remix est un projet anglais visant à accueillir des jeunes artistes valides et non-valides sur un même spectacle. Depuis septembre 34 enfants et adolescents venus d’horizons divers (atelier théâtre, quartier du Maupas, établissement spécialisé ) se sont retrouvés chaque mercredi pour découvrir les techniques de cirque et inventer les personnages qui ont servi à la création d’un spectacle de théâtre aux allures de cirque

tarif plein : 9€ -18 ans : 6€
Réservations par mail : atelier@netini.net ou téléphone : 06 99 90 06 33

infos et photos sur le site : http://www.netini.net 


avant l’été…


Pour clore la saison, nous vous proposons un dernier rendez-vous Paroles d’Acteurs ! dimanche 15 juin 2014 / 15h Elle & Moi par la Cie Les Oiseaux de Pas Sages pièce écrite et mise en scène par Myriam Mourier avec : Myriam Fiant, Nathalie Ladiré, Carolina Magalhaes-Blot et Magalie Petit C’est[…]

Festival International

Le 10ème Festival International fut un beau succès !!! Merci à tous les bénévoles et aux familles d’accueil ! Merci à toutes les troupes qui nous ont offert de magnifiques spectacles ! Merci aux nombreux spectateurs venus à l’Espace 123 ! Vous pouvez retrouver les photos du festival ici :[…]

avant l’été…

Pour clore la saison, nous vous proposons un dernier rendez-vous Paroles d’Acteurs !

dimanche 15 juin 2014 / 15h

Elle & Moi

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par la Cie Les Oiseaux de Pas Sages

pièce écrite et mise en scène par Myriam Mourier

avec : Myriam Fiant, Nathalie Ladiré, Carolina Magalhaes-Blot et Magalie Petit

C’est l’histoire d’une mère… et d’une fille. Ou plutôt trois histoires de mères et de filles. Trois courts récits pour un voyage au coeur d’un sujet où chacun, chacune, entre rire et émotion, y retrouve un petit bout de soi. C’est son histoire à elle… et à moi.

durée : 1h10

tarifs et réservations : on clique ici… 

Venez nombreux !!!

Chroniques de Xavier Durringer

« Chroniques » de Xavier Durringer est le deuxième spectacle de la saison avec le groupe du vendredi (Géraldine, Didier, Nathalie, Tiphaine, Anne, Simone, Mélanie F, Chrystelle, Ophélie, Yann, Louise, Bruno, Francisco, Pascale et Marina) : A propos des « Chroniques », Xavier Durringer dit : « Ce sont des bouts de texte, des pensées, […]

Le bal des voleurs

« Le bal des voleurs » de Jean Anouilh, est le premier spectacle de la saison avec le groupe du mercredi (Mélanie D, Charlotte, Jacques, Élise, Florent, Stéphanie, Sylvie, Philippe, Laureen, Benoîte, Antoine, Pierre, Thomas et Nils) : La riche, mais vieille Lady Hurf s’ennuie à Vichy, ainsi que ses deux nièces, Eva et Juliette, […]

Programme du 10ème Festival International de Théâtre Amateur

      Ouverture :
 
Mercredi 28 mai à 19h30
 
LE GUICHET de Jean Tardieu (40 min)
 
      70zwll1uSpectacle gratuit, par Continents Comédiens FRANCE    
 
Le client est en recherche et le préposé est là, a priori, pour lui répondre.
Nous voici alors plongé dans un dialogue surréaliste, à l’image du lieu dans lequel la scène se déroule. Entre sérieux, comique et absurde…
     
 
 
Jeudi 29 mai 2014    
20h
      LITUANIE / Kelme
      cicinskas plakatas su foto(1)      ČIČINSKAS (1 h)    
     
de Kostas Ostrauskas
par la Cie Kelmės Mažasis Teatras
mise en scène Algimantas Armonas
 
      
Vladislovas Viktorinas Sicinskis-Čičinskas, noble châtelain d’Upyté bien connu pour avoir provoqué, en 1652, la dissolution du parlement de Varsovie, devint ensuite un mauvais héros de légendes.
Son cadavre, resté desséché dans son cercueil, fut à l’origine de récits où l’on raconte que la terre n’accepte pas les cadavres des méchants.
En se basant sur ces légendes, Kostas Ostrauskas écrivit lui-aussi cette pièce absurde
intitulée « Čičinskas ».
 
 
21h30
RUSSIE / Moscou
      Anton-Tchekhov-VISUEL-RUSIE.jpgJUBILÉE (50 min)
de Anton Tchekhov
par la Cie MSI – Institut International Slave
Mise en scène de V. Koniaev & R. Kiselev
     
 L’action se passe dans une banque. Khirine se plaint de son directeur Chipoutchine, pour lequel il doit écrire le texte d’un exposé qui sera prononcé dans l’après-midi au Conseil d’Administration.
Il est cependant empêché dans son travail par diverses choses : Chipoutchine lui parle de ses problèmes de couple, puis Tatiana arrive et raconte diverses histoires qui lui sont arrivées récemment, Mertchoukina vient réclamer à Chipoutchine 2525 roubles pour une raison saugrenue,
sans compter la venue du délégué des inspecteurs du travail…
Chacun ne suit que ses propres intérêts, personne ne comprend plus personne…
De quoi devenir complètement fou !!..
 
 
Vendredi 30 mai 2014
20h
ITALIE / Rome
      Kill-The-Children-3.jpg KILL THE CHILDREN (55 min)    
 de Fabio Omodei
 par la Cie Accademia Teatrale di Roma Sofia Amendolea    
 mise en scène Fabio Omodei
     
Contre la violence faite aux enfants, basé sur des faits réels, sur les dommages que l’homme s’inflige à lui-même, “ Kill the Children ” est situé
en un temps et un lieu indéfinis.
Il n’y a plus d’air, les Hommes sont à sa recherche. Seuls les enfants ont accès à l’air, mais on veut le leur prendre par la violence. Arrive alors la revanche des purs. Mais une âme pure peut-elle obtenir vengeance ? Combien y a-t-il de façons de tuer un enfant? Faim, Guerre, Violence, Maladie…
Ce sont les derniers enfants du monde. Pourront-ils s’envoler ? Futur ou présent ?
Le temps importe-t-il ?      
5 secondes… toutes les 5 secondes, un enfant meurt dans le monde.
 
  
21h45
 BELGIQUE / Habay-la-Vieille
      VISUEL-affiche-MOINS-2.jpg MOINS 2 (1 h 30)
 de Samuel Benchetrit
 par la Cie Théâtre Royal des Forges    
 mise en scène Fabrice Schillaci
       
C’est l’aventure épatante de deux chenapans septuagénaires, petits poucets dans leurs pyjamas d’hôpital… Hôpital d’où ils fuguent pour entreprendre une promenade insolite, une épopée sarcastique et drôle, ponctuée de péripéties surprenantes :
le long d’une route, dans un appartement, dans une salle des fêtes, au détour d’un canal, dans une maternité, sur un plateau de théâtre…
 
  
Samedi 31 mai 2014
 20h
 EGYPTE / Le Caire
      PHOTO-arabischerfruehling119_v-contentgross.jpg BLIND CAT (45 min)
 de Sameh Osman
 par la Cie Creation Group
 mise en scène Ahmed Ezzat Elalfy
     
Leur chance a été donnée à six chats aveugles de réaliser leurs rêves.
Mais un mur se dresse devant eux…
Entre comédie, fantaisie dramatique et folklore égyptien,
“Blind Cat” évoque la confusion, le manque d’initiative, les erreurs de la société…
tout ce que les jeunes générations rêvent de bousculer !
 
 
 21h Spectacle gratuit : Sakidi & le roi Kabeto
Conte, par Odette de la Youle Cie
      photo-odette-copie-1.jpgFRANCE / Rouen
Dans le village du royaume Congo, le Roi était inquiet, très vieux, il s’approchait de la mort, il cherchait à qui léguer son royaume. Il ordonna que tous les enfants en bas-âge lui apportent quelque chose qu’il n’avait jamais vu…
 
  
21h45
 FINLANDE / Lappeenranta
      MACBETH-JULISTE.JPG MACBETH (1 h 10)
 de William Shakespeare
 par la Cie Studio Teatteri
 mise en scène Maria Fomin
     
Macbeth… ou l’histoire d’un noble à qui les sorcières prédisent un jour qu’il deviendra roi…
Pour atteindre son but, il assassinera le roi…
Shakespeare pointe ici du doigt combien les hommes changent lorsqu’ils ont le pouvoir et à quel point ils sont effrayés à l’idée de le perdre…
 
 

Elle et Moi près de Rouen

Les Oiseaux de Pas Sages présent Elle et Moi

Le très bon Festival Paroles d’Acteurs organisé par les Continents Comédiens accueille le dimanche 15 Juin à 15h la troupe des Oiseaux de Pas Sage.

C’est l’histoire d’une mère… et d’une fille. Ou plutôt trois histoires de mères et de filles. Trois courts récits pour un voyage au coeur d’un sujet où chacun, chacune, y retrouve un petit bout de soi. C’est son histoire à elle… et à moi.

Pièce écrite et mise en scène par Myriam Mourier
Avec : Myriam Fiant, Nathalie Ladiré , Carolina Magalhaes-Blot, Magalie Petit

RDV à St Léger du Bourg Denis
Espace 123 – 123 route de Lyons
réservations : 06.88.20.29.47

Prochains spectacles des Lunatiques

BORDERLINE RADIO et DANS LES COULISSES DES FEMMES SAVANTES

La Compagnie des Lunatiques (située à Mesnil Esnard près de Rouen) présente deux spectacles au P’tit Ouest, une salle de spectacle sur Rouen : 

  • Bordeline Radio le vendredi 23 Mai à 20h30 :  spectacle tout public de 1h30. Quelque part dans les studios de RADIO FREEDOM Une heure du matin… Journalistes chroniqueurs peaufinent leurs émissions. Soudain le couperet tombe. Radios et chaînes de télévision sont condamnées au silence, au SILENCE… C’est sans compter sur l’énergie et la folie spontanée d’une bande d’irréductibles, prêts à tout, y compris à inventer l’actualité. Et si tout ceci n’était pas qu’une fiction ?… Adaptation, écriture et mise en scène : Dominique Flau-Chambrier
  • DANS LES COULISSES DES FEMMES SAVANTES le vendredi 6 Juin à 20h30 : spectacle tout public de 1h30.La grande maison donne ce soir dans le Royal Théâtre d’Amsterdam la 150ème des Femmes Savantes… Dans les coulisses, petites mains, arpètes et régisseurs règlent les derniers problèmes techniques. Sauf que rien ne se passe comme prévu. La représentation est annulée. C’est alors que surgit une improbable idée dans la tête de nos artistes de l’ombre : jouer quand même le texte du Grand Molière, quitte à tailler dans le vif, brûler les étapes et s’en remettre parfois à Google…
    Adaptation, écriture et mise en scène : Dominique Flau-Chambrier 

Prochains spectacles de la Compagnie du Voyageur immobile

Les prochaines dates de la compagnie du voyageur immobile

La Compagnie du Voyageur immobile propose 4 dates de représentations :

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The Blade c’est nul


Avant de laisser la parole à l’ami Robin, je voudrais m’adresser à l’adresse de Correct Man, le petit malin qui s’amuse à commenter les fautes, qui prend du plaisir à m’humilier car dans la rue on n’apprend pas le subjonctif : tu peux lire cet article autant de fois que tu veux, en travers, en[…]

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