3 322 756 NORMANDS

Unité normande dans moins d’un an oblige, l’INSEE a fait l’exceptionnel effort d’ouvrir en même temps ses deux yeux normands pour enfin voir la même chose à l’occasion de la publication des derniers chiffres du recensement national.

Nous sommes donc 3 322 756 NORMANDS très inégalement répartis sur les territoires des cinq départements normands avec la Seine Maritime qui reste le département normand le plus peuplé et l’Orne le département normand le moins peuplé avec à peine plus de 290 000 habitants…

Confirmation donc des forces et faiblesses de la démographie normande:

Notre région reste relativement une région jeune mais plus pour très longtemps.

Les jeunes actifs ayant fait des études s’en vont et ne reviennent pas ou pas assez. Le bilan migratoire entre jeunes Normands qui partent et jeunes d’ailleurs venant s’installer chez nous est très négatif.

En revanche, notre région accueille beaucoup de retraités en raison de notre proximité avec la région parisienne: des résidences secondaires deviennent des résidences principales notamment sur le littoral ou dans le département de l’Eure ou le Perche. Cette population a des revenus plus élevés que la moyenne normande: certains y voient une opportunité pour développer une improbable « silver economy » locale fondée sur les services à la personne.

Dans les bocages normands de l’intérieur (de l’Avranchin aux pays d’Ouche ou de Bray) la population diminue, les jeunes s’en vont mais les vieux retraités demeurent: l’Orne est le département le plus concerné mais cela concerne aussi le Sud Manche, l’Ouest de l’Eure, le bocage virois ou le Pays de Bray…


 

http://www.lamanchelibre.fr/actualite-56635-normandie-nous-sommes-3-322-756-.html

Normandie : nous sommes 3 322 756 !

Normandie : nous sommes 3 322 756 !

3 322 756. C’est le nombre de Normands officiellement comptabilisés par l’Insee. Un chiffre en hausse.

Les derniers chiffres de l’Insee recensant la population française viennent d’être publiés. Notre région compte désormais 1 477 209 Bas-Normand (en hausse de 16 060 personnes) et 1 845 547 Hauts-Normands (en hausse de 28 831 personnes). Nous sommes donc 3 322 756 Normands.

D’une façon générale, l’ensemble des territoires de la région voient leur population augmenter.

CALVADOS

Le Calvados gagne 14 187 habitants pour s’établir à 687 854 Calvadosiens (673 667 en 2007).

L’arrondissement de Bayeux compte 67 775 habitants (+ 2353), celui de Lisieux affiche 147 544 habitants (+ 1290), celui de Vire 57 298 (+ 725). Caen reste la grosse locomotive du département avec 415 237 habitants (+9819 personnes).

 

MANCHE

La Manche gagne 4 187 habitants pour arriver à 499 340 Manchois (495 153 en 2007).

L’arrondissement d’Avranches affiche 124 415 personnes (+1685), celui de Coutances 84 281 habitants (+1720), celui de Saint-Lô 101 281 (+ 2164). Seul celui de Cherbourg baisse avec désormais 190 363 habitants contre 191 745 en 2007 (-1382 personnes).

Il est à noter que les villes de Cherbourg et de Saint-Lô connaissent elles-aussi une baisse de leur population, alors que les cantons dits ruraux poursuivent leur augmentation. Cherbourg perd 3167 habitants pour s’établir à 37 121 (contre 40 288 en 2007). Saint-Lô affiche désormais 18931 habitants contre 19320 en 2007 (-389 habitants).

 

ORNE

Le département de l’Orne est le seul des trois départements bas-normands à connaître une baisse de sa population, désormais comptabilisée à 290 015 Ornais contre 292 609 en 2007, soit une diminution de 2594 personnes.

La ville d’Alençon voit sa population passer de 27 942 habitants en 2007 à 26 305 aujourd’hui, une baisse de 1637 habitants.


 

Pour en finir avec le manque de curiosité hémiplégique de certains journalistes « bas » Normands, voir aussi:

http://www.tendanceouest.com/actualite-89067-la-seine-maritime-dans-les-departements-les-moins-attractifs-de-france.html

La Seine-Maritime parmi les départements les moins attractifs de France

La Seine-Maritime parmi les départements les moins attractifs de France

18h02 – 29 décembre 2014 – par L.D.

L’Insee a rendu publics aujourd’hui les chiffres de population au 1er janvier 2012. Si la population augmente dans la Région et dans les deux départements, la Seine-Maritime se classe comme l’un des départements les moins attractifs de France. Les chiffres en détail.

En Normandie

Fusion des régions oblige, l’Insee a calculé la population des deux Normandie une fois réunifiée. Et démographiquement parlant, ce n’est pas très brillant puisque la Normandie se classera à la 9e position sur les 13 nouvelles régions françaises, avec une croissance annuelle de la population faible, due en partie à un solde migratoire faible, voire négatif.

En Haute-Normandie

Au 1er janvier 2012, la Haute-Normandie compte 1 845 547 habitants, soit une hausse annuelle de 0,32% depuis 2017. C’est moins qu’à l’échelle nationale ( +0,51%). Une petite hausse due à un solde naturel (plus de naissances que de décès) positif (+0,42%) dans la moyenne nationale mais à un déficit migratoire (- 0,11%).

Dans l’Eure

Au 1er janvier 2012, l’Eure compte 591 616 habitants soit une hausse de 0,67% par an depuis 2007. Une croissance supérieure à la moyenne nationale et due à un solde naturel et à un solde migratoire positifs. 

En Seine-Maritime

Au 1er janvier 2012,la Seine-Maritime compte 1 253 931 habitants, avec un solde naturel dans la moyenne national ( +0,40%) mais un déficit migratoire bien plus important qu’au niveau national. Résultat, le département se place, selon l’Insee, dans le top 20 des départements les moins attractifs de France.

Avec le commentaire plutôt pertinent de Polodu27:

A nuancer. Il faut rappeler qu’une part du bassin d’emploi de Rouen si situe dans le département de l’Eure (sud de l’agglomération d’Elbeuf et agglomération de Louviers/Val-de-Reuil)… et l’Eure est le département le plus dynamique de la Normandie contribuant pour près de 50% de la croissance. Maintenant, il faut en tirer des conclusion NORMANDES et comprendre les évolutions différenciés selon les territoires. Dire que la Seine-Maritime est un des département les moins attractifs de France sans en proposer une courte analyse comparative est réducteur et peut porter à confusion. Merci de détailler l’article.


 

 

Voir aussi:

http://www.tendanceouest.com/actualite-62174-basse-normandie-terre-de-papis-et-mamies.html

http://www.tendanceouest.com/actualite-89064-290015-ornais.html

http://www.tendanceouest.com/actualite-89080-population-499-340-habitants-dans-la-manche.html

http://www.tendanceouest.com/actualite-89076-population-687-854-habitants-dans-calvados.html

 

 

 

Quelques nouvelles neuves de la Ligne Nouvelle Paris Normandie

Le 19 décembre dernier avait lieu dans les locaux du conseil régional de Haute Normandie à Rouen, l’assemblée générale de l’association de promotion de la Ligne Nouvelle Paris Normandie, association dont fait partie notre collectif citoyen et républicain Bienvenue en Normandie.

 

 

A ce titre, nous proposons aux lecteurs de l’Etoile de Normandie de prendre connaissance du matériel de la conférence donnée à cette occasion par la représentante de Réseau Ferré de France sur les questions complexes de phasage d’un projet de long terme et dont la conception doit demeurer globale autour de trois grandes problématiques:

1° la sortie la plus efficace possible de la région parisienne

2° l’invention d’un nouveau modèle de grande vitesse ferroviaire (la grande vitesse de proximité inter-urbaine)

3° le désenclavement du fret ferroviaire au service des ports de l’Axe Seine (HAROPA).


 

Cliquer sur le lien ci-dessous pour avoir accès au document sous format PDF:

https://www.transfert-rff.fr/252110-368494/LNPN_2014-12-19_AG_asso_promo_LNPN_V4.pdf

 

PARIS-NORMANDIE nous propose le MATCH CAEN VS ROUEN…

L’affiche est éculée et ce n’est pas un bon derby car le Stade Malherbe caennais fait un piteux retour en Ligue 1 tandis que les Diables Rouges rouennais ne font peur à personne en division d’honneur…

Nous avons hésité à poster cet article de Paris-Normandie sur LE sujet de discorde en Normandie depuis 1972… voire même bien avant !

Néanmoins, l’article proposé par le quotidien rouennais est plutôt équilibré et nous permet de réaffirmer notre vision des choses:

Le vrai duo normand ce n’est pas la Normandie caennaise contre la Normandie rouennaise (et vice versa) ou une préfecture à Caen et un conseil régional à Rouen (ou vice versa), le vrai sujet c’est de renforcer pour toute la Normandie le couple Caen -Technopole Rouen- Métropole.

Qu’il y ait une capitale politico-administrative à Rouen la métropole c’est évident mais qu’il y ait à Caen une capitale culturelle, intellectuelle, scientifique et universitaire l’est tout autant !

Caen sera la technopole siège de la future CEMU Normandie universités, siège du CNRS, du rectorat (avec recréation de l’ancienne académie de Caen sur les cinq départements normands) de la DRAC et sur le site de l’abbaye aux Dames, l’ensemble des administrations régionales concernées par les politiques publiques culturelles (image et cinéma, l’édition et le livre, FRAC, inventaire et patrimoine, promotion de la culture normande, promotion internationale culturelle, la collection « peindre en Normandie » etc…)

Rouen sera la métropole avec une préfecture de dimension interrégionale dans le cadre du futur « Etat déconcentré » car il faudra faire exister l’enjeu national de l’AXE SEINE depuis la Normandie, à l’ouest de Paris entre Lille et Nantes: il faut STOPPER d’URGENCE la fuite des directions privées et publiques hors de Normandie au profit de Rennes, Nantes, Lille ou Paris. Dernier exemple en date: fermeture de la délégation normande de l’aviation civile qui était au Havre. Désormais tout l’Ouest (y compris les 5 départements normands) est piloté depuis… BREST !

Le Havre port international pourrait obtenir une délocalisation d’une administration nationale concernant la mer: Brest (y en a toujours que pour les Bretons…) vient d’obtenir le siège national de l’IFREMER. Le Havre déjà siège national de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime pourrait obtenir la délocalisation des Affaires Maritimes. Le Havre pourrait enfin devenir le siège de la future CRCI de Normandie.

Bref ! pour résumer: Caen « l’Athènes normande » comme disait Madame de Sévigné et Rouen « notre Babylone » comme disait Flaubert

C’est plutôt un beau programme normand non ?

Néanmoins, on regrettera que l’article ci-dessous ne fasse aucune allusion au travail du collectif des Quinze géographes universitaires normands qui proposent la création d’une métropole normande en réseau de villes Caen- Rouen et Le Havre au delà de la question (déjà en soi complexe) de la répartition des fonctions entre les deux capitales historiques normandes: Rouen la première et Caen la seconde.

De même, il est assez ahurissant de lire que le petit Nicolas Mayer- Rossignol ex-picarophile, élu  fabiusien au conseil municipal de Rouen, aussi Normand que moi je suis Zaporogue, a l’attention de penser à toutes les villes moyennes de Normandie, « d’Alençon à Dieppe » depuis la future capitale rouennaise: la position de Laurent Beauvais en est vraiment une lorsqu’il évoque un aménagement du territoire équilibré avec les villes moyennes. On sent qu’il sait de quoi il parle alors que l’autre a l’enthousiasme factice d’un imposteur: la jeunesse n’explique pas tout…

 

Caen ou Rouen : le match de la future capitale normande est lancé

Publié le 28/12/2014 á 22H47
Caen ou Rouen : le match de la future capitale normande est lancé
Caen ou Rouen : le match de la future capitale normande est lancé
Rouen ou Caen ? Caen ou Rouen ? Alors que la réforme territoriale est désormais votée, la grande Normandie est sur les rails pour voir le jour dans un peu moins de 370 jours, le 1er janvier 2016. Mais entre toutes les questions qui restent à régler, une occupe déjà les esprits, bien qu’elle soit régulièrement renvoyée sine die par les premiers intéressés, en l’occurrence les présidents PS des deux régions, Nicolas Mayer-Rossignol pour la Haute-Normandie et son homologue Laurent Beauvais, en Basse-Normandie. En parler, jamais ; y songer, toujours…
Pour le premier, Nicolas Mayer-Rossignol, le choix du chef-lieu – terme un brin suranné mais qui a été préféré à celui de capitale régionale dans la loi sur la réforme territoriale – ne fait aucun doute : c’est Rouen, une ville dont il est d’ailleurs élu (depuis mars, il siège au conseil municipal). Il le répète à l’envi depuis des mois : l’actuelle capitale de Haute-Normandie est la seule agglomération entre Lille et Rennes à accéder au statut de métropole au 1er janvier prochain. De quoi lui conférer une longueur d’avance sur sa concurrente, d’autant que l’aire urbaine de Rouen compte près d’un demi-million d’habitants quand on en dénombre un peu moins de 250 000 dans celle de Caen.

Avant même la loi sur la réforme territoriale, NMR avait posé pour la fusion des deux Normandie, entre autres conditions, que Rouen soit la future capitale. Et comme à la Région les services sont du genre pragmatique, le calcul a déjà été fait : l’actuel hémicycle de l’Hôtel de région est dimensionné pour accueillir les futurs 102 conseillers régionaux de Normandie (55 pour la Haute-Normandie et 47 pour la Basse-Normandie). Il suffira de se serrer un peu et d’occuper les derniers rangs, vides en général.

Rouen, seule métropole, a l’avantage du nombre d’habitants

Toutefois, pas question de se hâter et de donner l’impression que les choses seraient déjà tranchées en haut lieu : «Ma position est connue. Mais ne comptez pas sur moi pour jouer à « plus fort la pouque » ! Ce qui est vraiment capital, ce sont les territoires. Résumer la Normandie à Rouen versus Caen, c’est un peu réducteur! Je me battrai pour que tous nos territoires, duHavre à Cherbourg, d’Alençon à Dieppe, soient respectés, valorisés, soutenus dans la grande Normandie de demain», souligne Nicolas Mayer-Rossignol.

En Basse-Normandie, Laurent Beauvais ne tient pas tout à fait ce discours d’une prudence toute… normande. Selon lui, Caen doit être le chef-lieu normand. Sur son blog, le président de l’actuel conseil régional bas-normand explique que «la question de la capitale est une question récurrente, dont il faut bien comprendre le sens. Revendiquer cette capitale à Caen, c’est affirmer à la fois que la fusion doit se faire d’égal à égal, c’est-à-dire ne pas être vécue comme une aspiration ou absorption mais qu’elle doit également privilégier une vision générale d’aménagement du territoire au regard des villes moyennes qui redoutent la concentration des pouvoirs sur la métropole rouennaise. Je défends cette vision des choses depuis le début du processus de concertation et je me sens renforcé dans cette conviction réunions après réunions. Je porterai cette conviction jusqu’au bout car je suis persuadé que c’est elle qui fera réussir le processus de fusion», écrit Laurent Beauvais à l’issue d’une série de réunions en Basse-Normandie. Des réunions qui ont eu leur pendant en Haute-Normandie entre la mi-novembre et la mi-décembre. En juillet dernier, sept parlementaires bas-normands de droite avaient par ailleurs adressé un courrier au Premier ministre, Manuel Valls, dans lequel ils estimaient que la ville de Caen serait «grandement en danger» si sa «fonction de capitale» lui était enlevée.

En Haute-Normandie, plusieurs ténors politiques défendent Rouen comme capitale, à l’image du président de l’UMP en Seine-Maritime, Antoine Rufenacht, opposé à un système complexe du style « bicéphale » – un temps promu par Laurent Fabius – avec le siège de la Région à Rouen et la préfecture de Région à Caen. Pour l’ancien maire du Havre, la capitale naturelle est bel et bien Rouen, ce qui n’empêche pas à chaque grande ville de conserver une spécificité. Lorsqu’il était Commissaire général du développement de la vallée de la Seine, il avait proposé que le siège d’une hypothétique grande université normande soit installé à Caen. Le Havre aurait une vocation économique avec, en point d’orgue, le développement portuaire.

Dans deux régions, le choix de la capitale est sujet à discussion

Alors, qui va décider ? Dans la carte des treize nouvelles régions, seul en Normandie et dans la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon – Toulouse ou Montpellier ? – le choix d’un chef-lieu ne s’impose pas d’évidence. Dans les autres régions, il ne devrait pas y avoir discussion comme pour Bordeaux (Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin), Lyon (Auvergne/Rhône-Alpes), Lille (Nord-Pas-de-Calais/Picardie), Dijon (Bourgogne/Franche-Comté), Rennes (Bretagne), Nantes (Pays de la Loire), Orléans (Centre), Marseille (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et Strasbourg (Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine).

Là où il y a débat, le gouvernement veut jouer la prudence en ne brusquant personne. Il renvoie la question à plus tard. Dans un premier temps, les chefs-lieux régionaux seront donc fixés par simple décret après «avis des actuels conseils régionaux et municipaux concernés». Par la suite, avant le 1er juillet 2016, le gouvernement recueillera les avis des futurs conseils régionaux issus des élections de la fin 2015. Et ce n’est qu’à l’issue de ce processus-là que le choix interviendra via un décret pris par le Conseil d’État.

En attendant, la bataille se joue à fleurets mouchetés dans les coulisses de la politique. Et à ce jeu, Rouen bénéfice d’atouts avec, parmi les élus de son territoire, un poids lourd au gouvernement (Laurent Fabius), une ancienne ministre (Valérie Fourneyron) qui a l’oreille du président de la République, lui-même né à… Rouen, et un député (Guillaume Bachelay) numéro 2 du PS.

Stéphane Siret

Et si c’était Le Havre ?

On ne le sait sans doute pas assez mais, par sa taille, la ville du Havre est le plus grande de la nouvelle Normandie (174 156 habitants selon les chiffres de l’Insee). Et d’un point de vue économique, son port et son tissu industriel constituent un moteur pour toute la nouvelle région. Cela suffirait-il à en faire la capitale d’un nouveau territoire ? En 2007, Jacques Attali regrettait que la France n’ait pas choisi la ville portuaire comme capitale au lieu de Paris ! En fait, l’ancien proche de François Mitterrand voulait signifier que toute grande capitale mondiale – les villes monde – doit disposer d’une façade maritime. Alors, Le Havre chef-lieu de la nouvelle Normandie ? Cela n’aboutira pas, les pouvoirs politiques étant concentrés, à ce jour, à Rouen et à Caen. Par ailleurs, la ville souffre d’un handicap, son enclavement relatif. En revanche, compte tenu du poids économique de son port – le deuxième en France derrière Marseille en termes de tonnage mais le premier pour la marchandise conteneurisée -, la ville pourrait revendiquer un pouvoir économique avec le siège, par exemple, d’un futur Conseil économique, social et environnemental régional.


 

Les 9 bonnes raisons de choisir Caen (ou non)

Par sa proximité avec les Plages du Débarquement et son Memorial de la Paix, la ville bénéficie d’une évidente renommée internationale.

Dans un récent palmarès du magazine L’Express, Caen est classée 18e ville préférée par les familles et 10e par les séniors, devant Rouen.

La ville possède un patrimoine exceptionnel avec, notamment, le château de Guillaume Le Conquérant construit au XIe siècle.

La région caennaise est l’une des plus connectées de France. Selon le site eterritoires, en novembre 2014, elle était la communauté d’agglomération la plus suivie sur le réseau social Twitter (@caenlamer, 5 727 abonnés).

Chaque été, le festival Beauregard réunit des grands noms du rock. Du 2 au 5 juillet 2015, sont annoncés, entre autres, Sting et le groupe Scorpions.

Caen a toujours son aéroport à Carpiquet avec des vols réguliers vers Lyon et Londres. 105 022 passagers en 2013.

Même s’il est vingtième et dernier à la trêve hivernale, le Stade Malherbe de Caen joue malgré tout en Ligue 1 de football.

Une spécialité gastronomique : les tripes à la mode de Caen.

Le prix des locations : 10,90 euros par m² selon le site immo.trovit.fr.

Caen en chiffres

108 793 habitants

– 0,3 % : évolution de la population entre 2006 et 2011

62 449 : nombre de logements

22 217 : en euros, le revenu net déclaré par foyer fiscal (2011)

72 672 emplois

24 000 étudiants

1 652 lits au CHU

NDLR: il manque dans cette présentation l’atout caennais le plus important, son université et sa technopole avec son plateau de recherche fondamentale internationale (GANIL, CYCERON, ARCHADE)

De même l’attractivité culturelle caennaise ne se limite pas au seul festival de Beauregard ! Même chose pour le patrimoine architectural: il n’y a pas que le château il y a surtout les abbayes et les églises


 

Les 9 bonnes raisons de choisir Rouen (ou non)

Rouen bénéficie d’une renommée internationale grâce à l’impressionnisme, Jeanne d’Arc, sa place dans la littérature française et son Armada (prochaine édition en juin 2019).

Dans L’Express, Rouen est classée 16e ville préférée par les jeunes devant Caen (20e), 25e par les séniors et 26e par les familles.

La ville possède un patrimoine exceptionnel avec la cathédrale, le Gros-Horloge et compte sur son Panorama XXL pour attirer davantage.

La région rouennaise est parmi les plus connectées. Selon eterritoires, en novembre 2014, elle était la deuxième communauté d’agglomération (derrière Caen) la plus suivie sur le réseau social Twitter (@metropoleRouenN, 3 853 abonnés).

Les concerts gratuits de la Région auront lieu début juillet 2015. Pour l’heure, mystère sur les têtes d’affiche attendues.

Rouen n’a plus vocation à avoir d’aéroport mais se tourne vers Deauville où Ryanair ouvrira, en avril, une ligne régulière vers Londres.

Rouen ne brille vraiment pas en football. Le FC Rouen joue en DH, l’équivalent de la 6e division. Heureusement, il y a le hockey sur glace.

Une spécialité gastronomique : le canard à la rouennaise.

Le prix des locations : 11,66 euros par m² selon le site immo.trovit.fr.

Rouen en chiffres

111 553 habitants

+ 0,7 % : évolution de la population entre 2006 et 2011

68 344 : nombre de logements

22 294 : en euros, le revenu net déclaré par foyer fiscal (2011)

82 542 emplois

33 000 étudiants

2 441 lits au CHU

NDLR: il manque dans cette présentation l’atout majeur de la métropole rouennaise, à savoir son port qui reste le dernier grand port européen de fond d’estuaire encore en activité.


 

Voir enfin, le point de vue de Laurent BEAUVAIS, président de région en Normandie:

http://lbeauvais.typepad.fr/blog/2014/12/normandie-2016-m%C3%A9tropoles-et-territoires-p%C3%A9riph%C3%A9riques-.html#comments

Normandie 2016 : métropoles et territoires « périphériques  » : une Normandie coupée en deux ?

Tout au long des 12 réunions territoriales conduites pour écouter les bas-normands à propos de la future région normande , j’ai bien entendu le message inquiet des élus locaux à propos du rôle des « métropoles » et des territoires ruraux ou « périphériques  » comme les dénomme le géographe Christophe Guilly .

La crainte est forte ( mais il est vrai que l’on a  peur de tout en cette période ) de voir l’écart de développement se creuser entre entre ces métropoles comme Rouen ( ou les « grandes villes « comme Caen ou le Havre qui n’ont pas le statut de métropole mais s’incrivent dans des démarches de « pôles métropolitains  » , ce qui n’est pas tout à fait la même chose )  et les territoires ruraux .

L’élu argentanais que je  suis peut démontrer en quoi depuis 15 ans la chute du modèle industriel des « 30 glorieuses » a creusé les inégalités territoriales .

Une bonne question pour la construction du projet normand . Une Normandie  » coupée en deux ?  » Il faut évidemment proposer de l’éviter. 

Le magazine  » Alternatives économiques  » de ce mois donne à comprendre ces analyses dans un papier très intéressant à lire .

http://www.alternatives-economiques.fr/territoires–une-france-coupee-en-deux_fr_art_1332_70480.html

Tribulations d’un Normand en Normandie (nouvel épisode…)

Un lecteur régulier de l’Etoile de Normandie nous a fait parvenir le témoignage suivant… Il est plutôt édifiant ! Il sera judicieux de renouveler ce constat quelques années après la réunification normande pour en mesurer l’impact positif sur le reflet régional normand qui n’est guère… reluisant pour le moment ! Il va bien falloir faire un grand ménage chez nous, passer le chiffon sur les vitres et les miroirs pour qu’on puisse bien voir notre goule normande dans le paysage !

L’armoire normande demande un minimum d’entretien…

 

 

Les tribulations d’un normand en Normandie (nouvel épisode)

 

Profitant d’une visite à la famille, lors de la fête de Noel, j’ai entrepris une excursion dans ma vieille province natale.

Au programme, cette fois-ci, une visite matinale de la basilique de Lisieux dont j’avais oublié la magnificence des mosaïques, ainsi que le rayonnement international du lieu : dès l’ouverture, déjà quelques visiteurs étrangers et des 4 coins de la France.

 

Période de Noel oblige, je « tombe » sur une très belle exposition de crèches du monde. Représentant la France, l’incontournable crèche provençale et ses santons ainsi qu’une crèche normande (grange en colombages) et une crèche bretonne (des personnages sculptés en granit). Toutes ces crèches, d’où qu’elles viennent, réalisées dans des matériaux locaux, étaient particulièrement remarquables. Avant de partir, je jette un coup d’œil au livre d’or et bien évidemment l’un des derniers commentaires retient mon attention :  « vive la Bretagne » signé Adrien et Corentin. Je laisse le soin au lecteur d’apprécier le désordre psychologique dans certaines têtes…

 

Je poursuis mon périple un peu plus au Sud, à Livarot exactement, où j’entreprends la visite de la fromagerie Graindorge.

Passage obligé par la salle d’exposition pour accéder au musée je suis « interpellé » par des peintures de phares bretons exposées au milieu de toiles de la côte fleurie et autres endroits de Normandie. Bizarre de trouver ces phares au fin fond de la Normandie…Pas grave, je me réchauffe le cœur avec le musée qui nous montre la splendeur de la Normandie à travers ses paysages, ses fromages AOP et ses vaches. Cocorico !!! ou plutôt Meuh !!!

 

Naturellement, je décide de faire des emplettes au magasin d’usine. Fromages et produits laitiers bien entendu et autres spécialités de Normandie sont présents ainsi que la marque Heula. Cependant mon œil inquisiteur est attiré par des sucreries « œufs de mouettes » ainsi que des berlingots bretons (c’est leur nom) et autres confiseries au beurre salé : je n’ai eu qu’à retourner ces emballages pour m’apercevoir que la société distribuant ces produits était de Vertou (Nantes)…j’ai donc immédiatement signalé cette aberration en remplissant une fiche de satisfaction du visiteur qui, j’espère, atterrira sur le bureau de Monsieur Graindorge et l’amènera à réfléchir…

 

Après ces péripéties qui m’avaient quelque peu ébranlé, je passe à Vimoutiers et constate que les statues de Marie Harel et de la vache normande sont toujours en place devant la mairie ouf !!! pour fêter cela, je m’offre des tripes à la mode de Caen, arrosées d’un gouleyant cidre local dans un bon petit restaurant de la ville (je peux fournir l’adresse en privé à ceux qui le désirent) .

 

Remis sur pied, après ce bon repas, je décide de pousser jusqu’au château de Carrouges où lors d’une visite guidée de ce monument, il est question de l’histoire de la Normandie à travers l’histoire de ce château.

 

Il est temps pour moi de sortir des limites de ma province, de rejoindre ma région d’adoption avec mes souvenirs en tête. A part ces quelques bizarreries, j’ai retrouvé avec plaisir sous un ciel d’hiver, ma Normandie unie, rurale et authentique. Bien loin de l’agitation et des considérations des centres urbains, bien loin aussi des sites hyper touristiques comme le Mont St Michel ou Honfleur avec leur cortège d’aberrations en tout genre pour attirer le gogo-touriste que j’avais dénoncé dans mes précédents billets.

 

cordialement,

Barreau, contributeur du forum

 

DEBAT PUBLIC sur la REUNIFICATION: la frustration de l’opinion normande

Attention, attention… à ce que le seul projet collectif et positif que nous ayons à portée de main pour ici et maintenant ne soit pas dénaturé par les habituelles machinations politiciennes qui ruinent systématiquement et depuis des années dans ce pays tout envie de faire de la politique au sens grec et… normand du terme !

Le verrouillage de toutes les solutions normandes « par le haut » ou pire, par un rapport de force de type politicien imposé par une classe de grands professionnels d’eux-mêmes devenue une caste pour ne pas dire une clique, signifierait la mort dans l’oeuf d’un espoir normand renaissant…

C’est la crainte qu’avait exprimé il y a quelques semaines le philosophe Michel Onfray, fondateur de l’université populaire de Caen. Cette crainte nous la partageons plus que jamais. Elle aussi partagée par les personnels administratifs des deux conseils régionaux normands appelés à fusionner dans un an: on nous a fait savoir, par exemple, que les personnels administratifs de la région Haute-Normandie n’avaient pas le droit de communiquer avec leurs homologues de Basse-Normandie sur le processus de la fusion…

Même crainte semble-t-il du côté des deux CESER normands (Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux) qui permettent une représentation institutionnelle de la société civile normande (via les organisations syndicales et associatives) et dont le rapport sur l’état des lieux avant fusion normande très attendu par tous les acteurs fera l’objet d’une présentation le 12 janvier 2015 devant une assemblée plénière des élus régionaux des cinq départements normands: il était temps !

Car les élus régionaux normands qui peinent encore plus que la société civile régionale à « enlever le Haut et le Bas » n’ont toujours pas eu l’occasion de commencer à travailler ensemble en commission spéciale paritaire Haut/ Bas normande.

Ce sont les CESER qui ont fait ce travail redoutable car il faudra bien s’apercevoir enfin que les 15 dernières années n’ont guère été constructives sur le terrain des coopérations structurelles ou fusionnelles entre les deux régions françaises sans cesse citées en exemple pour justifier l’évidence d’une fusion régionale.

Politiquement, pour ceux et celles qui en auraient le courage, le rapport du CESER permettrait de faire le bilan de plus de quarante années de division en identifiant les grandes fragilités régionales voire les urgences (inachèvement du désenclavement; exode de la jeunesse et retard en terme de formation; perte de souveraineté économique et institutionnelle); faire le bilan du « sabotage » Le Vern (1998 – 2013) en identifiant les grandes divergences dans les politiques régionales normandes.

Bref! commencer un vrai débat public dans lequel la société civile normande dans son ensemble doit prendre toute sa place: et comme il ne faut surtout pas compter sur nos élus pour qu’il en soit ainsi, il faut que la société civile normande s’empare de l’occasion pour se faire entendre ! On n’est jamais mieux servi que par soi-même…

Sur la question « capitale », précisément, la société civile normande a son mot à dire: c’est la raison pour laquelle nous organisons un cycle complet de réunions avec la participation du collectif des Quinze géographes universitaires normands à partir du 6 janvier prochain à Caen et à Rouen… (voir ici même la présentation de ce cycle de réunions publiques ouvertes à tous).

Enfin, il va sans dire que la société civile normande ne peut pas être seulement une spectatrice passive du débat régional normand qui va enfin avoir lieu à l’occasion des premières élections régionales normandes de l’Histoire, en décembre 2015.

Sur ce point précis, le collectif citoyen et républicain « Bienvenue en Normandie » fera en janvier 2015, sur l’Etoile de Normandie et sur d’autres médias, une proposition importante qui, nous l’espérons, devrait avoir l’écho qu’elle mérite. Si tel n’était pas le cas, nous aurions alors le droit de nourrir les plus graves inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie représentative dans notre pays…


 

En attendant, nous publions le message de ce citoyen normand sur le site « Normandie2016.fr » qui nous parait bien représentatif des frustrations de nos concitoyens en Normandie:

http://www.normandie2016.fr/

Christophe Pizy

Bonjour,

Y a-t-il des hauts normands pour causer avec nous ? J’ai la sensation que seuls les normands d’en bas s’expriment ici. A moins, à moins…que les choses soient si bien pliées qu’on nous laisse parloter seuls ? La Basse-Normandie (à l’origine de ce site si l’on en juge par les mentions légales), ne ménage pas sa bonne volonté. A bien des égards elle a fait preuve d’un état d’esprit ouvert et moteur dans cette fusion. Rouen fit la moue, pensa du mal de la fusion (Le Vern), puis pensa à la Picardie, puis vint à l’idée, bien forcée.

J’ai peur que le fait qu’en Basse-Normandie nous ayons été plus demandeurs, puisse être interprété comme un aveu de faiblesse de la part de la Haute, et que cela ne pèse aussi dans le choix de la capitale. Il fallait bien que certains fassent le premier pas… Mais un mariage moderne peut-il reposer uniquement sur un rapport de force ? N’y accole-t-on pas le nom des mariés et ne partage-t-on pas taches et prérogatives dans un couple heureux ? La Normandie ne peut être organisée de façon pyramidale.

Ce qui est dommage c’est qu’aucun débat inter-régional ne soit prévu impliquant et réunissant les citoyens des deux parties normandes ! Cela paraît aberrant. Si les haut et les bas pouvaient se parler en public devant leurs élus cela serait bénéfique et sans doute instructif. Pas chacun de son côté normand. Il n’y a même pas eu de réunion publique au Havre…

La réforme étant complètement descendante, les citoyens n’ont pas été suffisamment associés en amont et le temps risque de manquer maintenant. Les interrogations ne cessent de s’exprimer, les couleuvres pointent… Et s’il y a une part de fantasme dans toutes les appréhensions légitimes qui s’expriment sur la nature de la fusion concernant la Basse-Normandie et la localisation du pouvoir, il serait bon d’éviter la « com’ »  et plutôt informer les citoyens en temps réel sur l’état des discussions et des travaux en cours, sur ce site ou un autre. Cet outil (à l’instar du site LNPN qui publie ses rapports) synthétiserait et rendrait compte du travail préparatoire des élus à la fusion entre les deux collectivités, et permettrait au final d’y voir plus clair, dans les consensus comme dans les achoppements.

Vous auriez peut-être davantage de contributions sur un tel site que sur celui-ci qui décrète de façon un peu angélique que ça va être formidable. Rappelons aux élus que sur cette affaire de fusion aucun chèque en blanc n’a été signé par les électeurs avant leur mandat… Il est légitime de demander des bilans d’étapes plus serrés et complets, accessibles au public…Sur le site du CRHN on ne trouve quasiment pas un mot sur la fusion normande…Navrant. Sur celui du CRBN on annonce en actu la « Fin des réunions publiques sur la fusion de la Normandie »… Fermez le ban ?

Ce serait bien que ça commence, au contraire : pourquoi pas continuer le principe des débats et rencontres publiques mais peut-être avec des thématiques ciblées qui permettent de mobiliser les citoyens des deux rives selon les problématiques qui les concernent plus particulièrement dans le cadre de cette fusion ? Cela se fait au niveau des décideurs, mais comme vous avez pu le constater les citoyens lambda ont aussi des choses à vous dire.

Cordialement, C.P.

SOUCHON et VOULZY ou l’art de tourner autour du trou normand… en chansons !

Le premier album intégralement réalisé (paroles et musiques) par nos plus grands duettistes (encore vivants…) de la chanson française était très attendu !

« Derrière les mots » d’Alain Souchon et de Laurent Voulzy, beaucoup de choses en effet, comme un grand vin libérant en une seule petite gorgée une symphonie de sensations, les chansons fines et denses de Voulzy et Souchon disent l’essentiel en peu de mots donc: ça parle d’amour, bien entendu mais surtout d’amours neuves ou anciennes liées à la géographie, à un espace vécu.

 

On pourrait apprécier certains de ces douze titres avec l’âme avisée d’un géographe… Hélas on risque d’être déçu par le voyage: non pas parce que Souchon et Voulzy manquent d’imagination mais parce que la géographie qui transpire est celle que l’on pratique lorsqu’on participe, que les intéressés le veuillent ou non, des élites mondaines actuelles toujours entre deux avions entre les mégalopoles parisienne et londonienne.

Souchon et Voulzy chantent ainsi une bluette inattendue à propos d’un jeune couple en petite voiture bleue perdu quelque part dans les blés de la Brie et cela donne la chanson « En Ile de France », version proposée par Alain Souchon du « Bonheur est dans le pré » : « Pourquoi chercher au bout de la Sixty- Six ou à Katmandou dans les palais blancs remplis de gloire où le champagne coule dans la baignoire quand il suffit d’enlacer les lacets qui tournent en Ile de France »… Carte postale bucolique idéale d’une campagne francilienne sans ses gros céréaliers sur-mécanisés et syndiqués à la FNSEA et sans les bouchons de la … francilienne !

L’album se présente sous l’aspect d’un petit livre d’images et nous invite à la flânerie et à la rêverie, voire à une « mise au vert » pour fuir les densités exténuantes d’une mégalopole: les deux chanteurs, hérauts et colporteurs musiciens de nos mélancolies amoureuses les plus secrètes, mettent en scène leur amitié profonde en posant sur le gazon de vertes prairies, au milieu des bocages touffus et des forêts sereines du Perche, cette « Arcadie » végétale idéale et discrète où des célébrités parisiennes se font une cure de vraie vie à moins d’une heure de Paris derrière les murs d’anciens manoirs et presbytères du XVIIe siècle…

Le titre « Idylle anglo-normande » nous avait fait acheter l’album peu avant la Noël et nous pensions l’écouter le lendemain, une fois débarrassé des papiers cadeaux, dans notre maison de la Manche, non loin de Granville comme pour mieux savourer d’avance la possible évocation, languissante et douce amère, d’une ancienne liaison amoureuse entre un trader de la place de Jersey et une jeune touriste venue de la Normandie continentale.

Mais je dois avouer mon erreur et mon manque d’imagination: il s’agit, en fait, de la rencontre fortuite de la salle des machines jusqu’à une cabine du pont supérieur, entre un matelot et une jolie passagère de la Brittany ferries à bord du « Saint Michel » entre Ouistreham et Portsmouth: « Sur le car ferry de Portsmouth à Ouistreham, les passagères ont du charme. Le vent s’est levé sur le pont du Saint-Michel quand elle est passée sur la passerelle… »

Soudain, le charme se rompt car nous connaissons les arrières-boutiques sociales peu reluisantes de cette compagnie « transmanche » d’origine bretonne qui fait son gras chez nous avec l’argent public des collectivités territoriales « bas » normandes, en sur-exploitant les petites mains des non moins charmantes femmes de ménage normandes qui triment le matin et le soir dans les ponts du navire pour faire disparaître au plus vite les tristes effets de l’alcoolisme lorsque « en mer, au large, le vent est malhonnête. Roulis, tangage, il fait perdre la tête »…

Qu’on nous permette de plus apprécier le livre témoignage de la journaliste de Florence Aubenas « Quai de Ouistreham » que cette carte postale improbable: la « mini croisière » proposée par la Brittany Ferries à ses clients « anglo-normands » ou autres, est tout sauf idyllique !

 

Quoique passablement agacé, nous écoutâmes néanmoins le disque jusqu’au bout car Voulzy et Souchon ont vraiment le talent de réveiller tous les souvenirs de nos jeunesses: la dernière chanson évoque « la baie des fourmis » près de Beaulieu sur la Côte d’Azur. Après les délicieuses évocations de Brighton proposées par Laurent Voulzy, nous voici soudain propulsés sur la « French riviera » comme après une grosse heure de vol entre Londres et Nice.

http://www.nicematin.com/beaulieu-sur-mer/voulzy-et-souchon-chantent-la-baie-des-fourmis-de-beaulieu-sur-mer.2017029.html

C’est alors que je réalise que je n’ai pas la même conception de la géographie que ces deux là qui chantent si bien, pourtant, la carte du tendre: moi j’aime les lieux comme un arbre pourrait les aimer… Eux ils surfent de « spot en spot »! C’est plus cool et c’est fun, c’est tendance… comme un crash aérien? L’élite qui turbine dans le ciel (la « jet set ») a besoin de se poser parfois dans une carte postale alors que la plupart d’entre nous continuons de vivre concrètement dans l’épaisseur parfois rugueuse et poisseuse d’un lieu. Un lieu, un pays, une région que nous aimons parce que nous y vivons vraiment..

Et certains « planchers des vaches » sont parfois trop proches de Paris ou de Londres pour qu’ils soient évoqués en tant que tels. La Normandie, par exemple… On doit compter Souchon parmi les amoureux du Cotentin, mais à l’instar d’un Didier Decoin, le Cotentin pour Souchon, c’est une île de la Manche (la mer ou le département?). On connait la passion de Laurent Voulzy pour l’Angleterre et l’histoire anglo-normande mais depuis … Saint-Malo. (« on a tous dans l’coeur des vacances à Saint Malo avec des parents en maillot qui dansent chez Luis Mariano… »)

La liste des lieux qui ont inspiré les deux chanteurs pour leur premier album complet en duo est donnée au tout début, en guise de remerciement: le géographe que je suis appréciera ce geste plutôt élégant mais il achèvera de nous convaincre que les deux compères nous proposent finalement de tourner en chansons autour du trou normand!

« Merci la Marne, le Surrey, le Perche, la Bretagne, le Blésois et la Baie des fourmis… »

Mais que vient donc faire la Bretagne dans cette liste puisqu’aucune chanson dans l’album ne fait écho à cette région?

Et pourquoi la Normandie n’est pas citée dans cette liste alors qu’une chanson de l’album fait l’éloge de certains services proposés par une compagnie de ferries bretonne entre Portsmouth et Ouistreham?

Certainement parce que les Normandes qui sont trop occupées à des contrats précaires dans une économie dite  » de service » au bénéfice de clients au fort pouvoir d’achat venus de la région parisienne n’ont pas le temps d’écouter les bluettes proposées par Souchon et Voulzy…

Parce que la carte postale normande évoque encore trop les bombes de 1944, le morne béton de la Reconstruction, une météo plutôt humide et une ruralité compassée…

Parce que la Normandie est mutilée, brouillée, éparpillée, divisée dans l’ombre portée de la puissante Ville Lumière parisienne ou concurrencée par des métropoles et des régions qui ont une image plus « moderne », plus « jeune », plus « cool », « fun », « tendance » etc… La Normandie, étant une matière exigeant un minimum de culture historique, ne serait qu’un hobby pour vieux schnocks errant dans les bibliothèques et les dépôts d’archives…

Etrange paradoxe que ce nom de Normandie si connue et si renommé dans le Monde entier sauf en France, voire en Normandie même alors que le moindre trou (lieu?) est élevé à la dignité d’avoir son nom propre…

Bien entendu, Il faut savoir apprécier la beauté des chansons de « Souchy et Voulzon » en tant que telles! Tout en tolérant l’idée que la violoniste professionnelle qui fait du son dans l’album puisse toucher son cachet quand bien même elle soit la femme d’un Premier ministre en exercice…

AVIATION CIVILE: la Normandie réunifiée vue du ciel depuis… BREST !

Alors que les décideurs et élus Normands sont tous à leurs débats publics, discussions voire querelles byzantines sur la question de défnir le sexe de la future capitale normande, l’Etat, sans mot dire, se « déconcentre » moins sur une base régionale que sur une base interrégionale.

Histoire de faire avaler la pilule amère à des Bretons frustrés de n’avoir pas pu obtenir une réunification territoriale si ardemment désirée, l’Etat déverse sur la terre bretonne sa générosité comme la FNSEA son lisier: après les millions d’euros du « pacte d’avenir  » pour la Bretagne, la délocalisation à Brest du siège national de l’IFREMER pour faire de Brest une « vraie » métropole, voici qu’on apprend que la direction de l’aviation civile a fait récemment fermer son site de l’aéroport du Havre compétent pour la région aérienne normande (qui était une instance déjà réunifiée) au profit d’une grande région Ouest pilotée depuis… Brest !

L’octroi de la réunification administrative et institutionnelle normande qui sera effective en 2016 ne sera pas suffisante pour stopper, comme par magie, le mouvement de vidange ou de drainage de la Normandie de toute souveraineté économique et institutionnelle au profit de la région parisienne, de la métropole lilloise ou d’un Grand Ouest qui demeure le terrain de manoeuvre  privilégié de décideurs Bretons qui savent chasser en meute !

Le slogan « J’enlève le Haut, j’enlève le Bas, naturellement Normands » utilisé par le conseil régional de Basse Normandie pour vendre avec humour l’unité normande risque de ne plus être drôle: les Normands pourraient être condamnés à pratiquer le naturisme en toute saison dans une Normandie réunifiée, certes, mais à poil ! qui continue d’être déshabillée par Nantes, Brest, Rennes, Paris ou Lille.


 

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Nous-contacter,10069.html

La DSAC Ouest comprend les départements : Finistère, Côte d’Armor, Ile-et-Vilaine, Morbihan, Loire-Atlantique, Seine-Maritime, Eure, Orne, Calvados, Manche, Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Vendée, Eur-et-Loir, Loiret, Loir-et-Cher, Cher, Indre, Indre-et-Loire.

 

La carte de la DSAC Ouest : 



Note de communication à l’intention des navigants usagers de la délégation Basse et Haute Normandie (PDF – 45 Ko) à l’occasion de la fermeture au public du bureau des licences/examens PN et navigabilité ULM de la délégation Basse et Haute-Normandie (aéroport du Havre-Octeville) à partir du mois de juin 2014.

Correspondants examens PN et licences

Aérodrome Correspondant Téléphone
Brest Vianney CANVAROUÉ
Stéphanie VAUGRENARD
02 98 32 02 29
02 98 32 02 47
Rennes Alain GARNIER
Christian GUEGUEN
02 99 67 72 12
02 99 67 72 13
Tours Michel KUCHARSKI
Hervé SACCO
02 47 85 43 70
Nantes Sophie RAULT 02 28 00 24 80

Comment nous contacter

  • Siège de la DSAC-IR Ouest

Aérodrome de BREST-GUIPAVAS
BP 56 – 29490 GUIPAVAS
Tél. 02 98 32 02 00
Fax 02 98 32 02 05

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  • Antenne Bretagne (départements 22, 29, 35 et 56)

Aéroport de Rennes-Saint-Jacques
BP 9149 – 35091 RENNES CEDEX
Tél. 02 99 67 72 03
Fax 02 99 67 72 02

  • Antenne Centre (départements 18, 28, 36, 37, 41 et 45)

Aéroport de Tours – Val de Loire
BP 97511 – 37075 TOURS CEDEX 2
Tél. 02 47 85 43 70
Fax 02 47 85 43 78

  • Délégation Pays-de-la-Loire (départements 44, 49, 53, 72 et 85)

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BP 4309
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Un pôle métropolitain ou TROIS? Les TROIS ROIS MAGES ne passeront pas (encore) en Normandie !

A la différence de nos élus, les Trois Rois Mages de passage à Bethléem ont reconnu l’enfant Jésus! Pas sûr que nos élus fassent route commune comme les trois rois mages en suivant la belle étoile normande !

Qui des trois  fait le Baltazar, le Melchior et le Gaspard…

voire le chameau?

Qui déblatère sur le pôle métropolitain normand? Personne… Bien entendu, c’est une si belle idée, intelligente, innovante etc, etc…

En l’occurrence, nos ânes bâtés ne savent vraiment pas ce que c’est qu’un pôle métropolitain au regard de la loi du 16 décembre 2010 qui les définit à partir, d’ailleurs, du cas d’école normand ! Il s’agit d’un EPCI (établissement public de coopération intercommunal) qui vise à intégrer des agglomérations d’une certaine taille à partir d’une agglomération urbaine d’au moins 100 000 habitants pour arriver ensemble à une taille critique métropolitaine.

Voir pour mémoire, la définition d’un pôle métropolitain ci-dessous:

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/intercommunalite-cooperation-locale/que-sont-poles-metropolitains-crees-par-loi-2010.html

Ce qui est affligeant, c’est que l’on risque d’avoir en Normandie à partir des trois grandes agglomérations normandes… trois pôles métropolitains au lieu d’un seul:

1° Rouen -Elbeuf- Val de Reuil mystérieusement validé par un préfet de région aux ordres de Fabius.
2° Le Havre Estuaire -Lisieux mystérieusement invalidé par un préfet de région aux ordres de Fabius.
3° Caen, « pôle » occidental dans les limbes…

Sauf qu’on n’atteint pas une taille critique métropolitaine en intégrant uniquement que des communes péri-urbaines rurales et leurs habitants: quel est l’intérêt national, normand et européen d’un pôle métropolitain de Caen La Mer avec Villers-Bocage ou Merville-Franceville?

Pour des raisons clochemerlesques qui confinent à la pyschiatrie, nos « grands » élus confondent ainsi deux choses essentielles mais différentes:

1° La construction d’un réseau métropolitain pour intégrer une taille critique QUALITATIVE au niveau régional, national et européen, qui devrait être la priorité urgente et absolue en raison de la réunification normande au 1er janvier 2016

2° La construction d’un grand réseau régional urbain par contractualisation de finances et de projets à partir du réseau métropolitain de tête avec le soutien du futur conseil régional normand.

On peut faire le pari assez simple que ces pitoyables tentatives échoueront devant le véto gouvernemental qui a déjà imposé l’autre grande évidence raisonnable à des élus locaux (voire localistes) qui n’ont aucune maturité territoriale: l’unité normande !

Car la future répartition des rôles entre « chef-lieu » (préfecture) « hôtel de région » (conseil régional) ou lieu de réunion de l’assemblée plénière, entre Caen et Rouen ne serait idéale que dans le cadre d’un pôle métropolitain unissant les trois grandes agglomérations…

Le problème psychologique grave de nos « grands » élus (Bruneau, Philippe, Sanchez…) c’est qu’ils se croient à la tête de chefferies rivales ce qui implique qu’ils refusent les réalités géographiques urbaines normandes (une polycentralité équilibrée) qu’un pôle métropolitain unique permettrait enfin de développer et de valoriser pour toute la Normandie…

Soit parce qu’à Caen et au Havre on craint d’être dominé par Rouen Métropole au sein d’un pôle métropolitain unique, soit parce qu’à Caen, au Havre ou à Rouen on refuse encore le pari de la parité et de l’équilibre au sein d’un pôle métropolitain unique.

Une nouvelle fois, il faudra déployer une pédagogie « forte » pour faire rentrer ces mauvais élèves dans le rang:

1) L’effet Normandie réunifiée va être puissant: la société civile normande, de plus en plus agacée, va pousser fort pour obliger les élus à oublier leurs querelles mesquines et absurdes. La future grande région va avoir besoin d’être pilotée. Fabius aura peut-être la sagesse de proposer un accord gagnant-gagnant pour Caen et Le Havre avec Rouen Métropole, ce n’est pas impossible.

2) Jouer à plus con que toi dans la cour de récréation de la Normandie réunifiée coûtera de plus en plus cher: l’Etat, l’Europe pourraient refuser de labelliser ou de financer des projets qui seraient « égoïstement » portés sous le bon prétexte du manque d’intérêt général ou d’une taille critique inférieure aux critères de sélection… C’est ce qui s’est récemment passé avec la labellisation « French tech » sur le numérique: la présentation de candidatures séparées Caen et Rouen a été un échec pitoyable et ridicule qui a contraint les maires des deux villes concernées de s’associer avec Le Havre pour enfin obtenir le label et les financements qui vont avec…

Cette affaire devrait servir d’avertissement.

Le clochemerle Caen-Rouen- Le Havre doit cesser au plus vite car il pourrait mettre en péril le chantier de la réunification normande qui va commencer dans le courant de l’année 2015.

Pas sûr que les élus du futur conseil régional de Normandie, à commencer par son président qui sera un peu comme un nouveau « duc de Normandie », auront la patience de subir encore longtemps ces chicaneries ineptes entre les trois agglomérations. Même constat du côté du gouvernement qui pourrait mettre en oeuvre sa menace de moduler à la baisse la dotation générale de fonctionnement pour les collectivités qui refuseraient tout travail coopératif approfondi: les pôles métropolitains pourraient être concernés et la loi du 16 décembre 2010 pourrait être précisée si nécessaire pour éviter d’associer des Caennais et les betteraves sucrières de la plaine pour créer un « pôle métropolitain » de taille européenne !

En attendant, c’est Nicole AMELINE (la députée UMP d’une Côte Fleurie dont les élus se prononcent pour un pôle avec Caen) qui, en ces jours de fêtes de Noël, a raison lorsqu’elle appelle à créer un vrai pôle de l’Estuaire entre Caen et Le Havre: il y a toujours un ravi ou une ravie de la crèche, c’est toujours inattendu et cela fait toujours plaisir à voir !

La haute Normandie chomage en hausse de 19.9% sur un an.

Très forte hausse du nombre de chômeurs en novembre

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégorie Augmente de 0,8 % au mois de novembre, 27 400 personnes supplémentaires soit 3,48 millions. Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi approche les 5,5 millions. Sur un an, l’augmentation atteint 6 %.

La courbe ne s’inverse pas, l’augmentation du chômage s’accélère.

Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi s’établit à 5 478 600.

Sur un an toujours, le chômage (catégorie A) des moins de 25 ans augmente de 1,5 %, celui des 25-49 ans de 4,9 % et celui des 50 ans ou plus de 11,1 %.

Le chômage s’installe par ailleurs dans la durée. Catégories A, B et C confondues, les chômeurs dans cette situation depuis plus de 3 ans augmentent de 18,9 % en un an. La part des demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus en catégories A, B, C explose elle aussi, avec une hausse de 9,3 %.

Le Nord-Pas-de-Calais est la région la plus touchée concernant les moins de 25 ans, avec un taux catégorie A de 20,1 %, la région est suivie par la Basse-Normandie (20 %) et la Haute-Normandie (19,9 %).

HEULA: carte de Noël normande…

Que restera-t-il de l’année 2014?

Le grand retour à une unité administrative, institutionnelle et politique de la Normandie ! Certains d’entre nous attendaient cela depuis plus de 40 années… Un belle année normande, exceptionnelle, même ! Avec le 70ème anniversaire du Débarquement qui a propulsé le nom « Normandie » au 7ème rang des noms propres les plus échangés sur Facebook en 2014 dans le Monde entier ! Avec les Jeux Equestres Mondiaux et avec la confirmation donc de la réunification normande.

2015 sera donc une grande année de gestation normande, intense pour que tout soit prêt le 4 janvier 2016 pour la renaissance officielle et effective de l’unité normande dans l’aventure et les graves défis du XXIe siècle.

En attendant, avec le concours de nos amis d’Heula, toute l’équipe de l’Etoile de Normandie vous souhaite un joyeux Noël Normand !

Thierry Marx" Il n’existe pas de quartiers ni de personnes faits pour l’échec"

Le chef milite pour valoriser la formation professionnelle et la cuisine de qualité, vectrice d’ascension sociale. Idée qu’il applique dans ses écoles de la seconde chance, Cuisine mode d’emploi(s). Thierry Marx : « Il n’existe pas de quartiers ni de personnes faits pour l’échec »

Photo : Olivier Coret

Vous êtes un chef atypique. En constatant que 54 000 emplois n’étaient pas pourvus en 2010 dans le milieu de la restauration, vous avez décidé d’ouvrir des formations gratuites destinées aux personnes au chômage et aux jeunes sans diplôme. Pourquoi ?

THIERRY MARX Avec cette formation, nous proposons l’apprentissage, en douze semaines, de 80 gestes de base et de 90 recettes. Et cela marche : nous avons 90 % de retour à l’emploi. Cette formation du personnel est essentielle pour la sauvegarde du métier de cuisinier. Si vous ne transmettez plus ce savoir-faire, il meurt tranquillement. Pour cela, je développe trois principes essentiels qui sont rigueur, engagement et régularité. L’engagement est une posture, pas une simple signature qui engage un individu corvéable. Mon but est d’en faire des hommes libres. Faire naître l’envie d’apprendre est au départ de tout. « Former les hommes, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu », disait Aristophane (poète grec du Ve siècle avant J.-C. – NDLR). Pour être un bon cuisinier, il faut la maîtrise du geste, du feu et du temps. Et tout commence par le respect du produit et de l’identité de chacun. Le client n’achète pas ce que fait un cuisinier mais pourquoi il le fait. Ce sont de belles et simples valeurs ouvrières que tout le monde est capable de comprendre. Les histoires de recettes, elles, sont des fantasmes de la gastronomie.

Vous défendez l’idée que la cuisine garde une fonction d’ascenseur social. Il n’existe plus beaucoup de secteurs où c’est encore le cas…

THIERRY MARX On a répété à l’envi, à toute ma génération, l’idée d’ascenseur social, qui n’a jamais existé. Dans nos cités, l’ascenseur était l’endroit le plus pourri, que nous ne prenions jamais. L’escalier social, lui, en revanche, existe. La responsabilité d’un État est de faire en sorte que les marches soient au même niveau pour tous. Personne ne demande des passe-droits. Par ailleurs, force est de constater que l’abandon de la scolarité se fait parfois à douze ans, qu’officiellement le taux d’illettrisme est de 7 %. Pourquoi ? Parce qu’à notre époque un illettré engendre un illettré. Or, du temps de mon grand-père, un illettré était embauché. De telles situations créent des quartiers qui deviennent des silos, sans perspectives, alors que ces mêmes quartiers regorgent de talents. Ces combats-là, primordiaux, sont environnementaux. Quand vous laissez des quartiers vivre dans la frustration, des poches extrêmement dangereuses se forment, prêtes à écouter n’importe quel gourou.

Vous êtes probablement le parfait exemple de cette ascension sociale…

THIERRY MARX J’ai été un échec pour l’éducation nationale à treize ans, quand j’ai quitté mon collège parce ce que je n’étais pas bon. En maîtrisant le geste avec les compagnons du Devoir, j’ai été poussé à aller chercher la connaissance pour pouvoir lire correctement les recettes. Ma grand-mère me disait « les riches ont le savoir donc ils ont le pouvoir ». C’est une des premières choses que l’on devrait dire à ces jeunes. Il ne suffit pas juste de lever le poing. Il faut s’instruire pour lutter avec les bons arguments contre des personnes qui essaient d’en exploiter d’autres. J’estime qu’il n’existe pas de quartiers ni de personnes faits pour l’échec. Amenons de l’excellence dans ces quartiers et ramenons-y la formation professionnelle. Le citoyen n’est pas seulement un apporteur de bulletin de vote. Aujourd’hui, l’État citoyen et l’état du citoyen, c’est amener des propositions et être acteur de la société.

Est-ce la même démarche quand vous tentez de redonner une place dans la société à des détenus par le biais de cours de cuisine en prison ?

THIERRY MARX La France n’est pas une dictature. Les individus rentrent en prison et en ressortent. Dans l’idéal, meilleurs qu’en y arrivant. Je ne crois pas aux zones de non-droit. Regardons les plans d’une ville : les universités se trouvent toujours loin des prisons. Là aussi, dans ces lieux confinés, il faut amener de l’instruction.

Vous mettez par ailleurs en avant le principe d’« économie de qualité ». Par quoi commence-t-elle ?

THIERRY MARX Une entreprise comme la mienne, c’est 450 emplois non délocalisables. Le luxe n’est pas une insulte à la misère mais à la médiocrité. Le low cost, littéralement « coût bas », a surtout été un « coup bas » pour les valeurs de l’artisanat. Laisser croire en permanence que le coût du travail impacte uniquement le coût de production, c’est faux. La théorie selon laquelle c’est bien parce que c’est moins cher et que tout le monde y a accès a permis de faire s’installer la médiocrité. Se fournir chez un artisan boulanger permet de former deux apprentis et d’entretenir une filière. Il faut aider les personnes à sortir de leur extraction sociale pour qu’ils aient accès à la qualité. On fait l’inverse depuis les licenciements massifs des années 1970. C’est à ce moment-là que nous aurions dû lancer des révisions sur la formation professionnelle. À la place, on a créé des emplois pour la précarité. En somme, des pansements sur des jambes de bois.

bio express
Thierry Marx grandit 
dans la cité 
du « 140 Ménilmontant » 
à Paris. Petit-fils d’un réfugié juif polonais communiste, il entre chez les compagnons du Devoir en 1978 et obtient un CAP pâtissier. Après un passage dans l’infanterie marine, puis chez les casques bleus, il deviendra commis de cuisine dans de prestigieux restaurants, chez Ledoyen, Taillevent et Robuchon. Thierry Marx obtient sa seconde étoile en 2012, à son arrivée au Mandarin oriental de Paris. Il intervient en milieu carcéral depuis douze ans pour transmettre son savoir-faire et permet 
aux détenus, depuis 2012, de passer le baccalauréat professionnel restauration. La même année, il ouvre 
à Paris sa première école, Cuisine, mode d’emploi(s), formation gratuite pour devenir commis de cuisine, destinée aux jeunes sans diplôme et aux personnes en reconversion, 
qui débouche sur un certificat de qualification professionnelle. 
Deux nouvelles formations suivront : boulangerie 
et service en salle.
 
Pour retrouver le chemin du goût, mettons-nous, tout d’abord, au fait des bonnes adresses ! Thierry Marx connaît bien Paris, 
lui qui y est né. Il nous promène ici dans les rues de la capitale à la recherche des meilleurs produits. Marchés, épiceries, petits bistrots 
de quartier, bons restos… 
il y en a pour tous 
les goûts. Au milieu de 
ces cent adresses, le chef délivre vingt recettes de cuisine. Son tour d’horizon est sublimé par les photos de Mathilde de l’Ecotais.
 
Paris Marx. Éditions 
Flammarion, décembre 2014, 208 pages, 32 euros.

Le tiers payant est un outil fondamental de justice sociale

Alors que des syndicats de médecins libéraux appellent à la grève, le Syndicat de la médecine générale (SMG) s’y refuse, ne cautionnant pas des revendications « injustes pour la population ». Pourtant, les motifs de mécontentement sont nombreux, souligne Patrick Dubreil, son secrétaire.

Les médecins libéraux sont appelés à la grève jusqu’au 31 décembre contre le projet de loi sur la santé par quatre syndicats. Mais si, parmi eux, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) rejette un « système de soins reposant sur le tout public », son concurrent MG France, premier syndicat chez les généralistes, ne partage pas ses positions, en particulier sur la généralisation du tiers payant, qu’il veut voir encadré. Le SMG a refusé de son côté de s’associer au mouvement et défend la mise en place d’un « guichet unique ».

La colère des médecins libéraux se focalise notamment sur la question du tiers payant, que le projet de loi de santé entend rendre obligatoire. Quelle est votre position à ce sujet ?

290721 Image 1Patrick Dubreil L’ensemble des syndicats a décidé de dire non au tiers payant généralisé. Il faut qu’ils prennent conscience qu’en pleine crise économique il n’est pas acceptable que ce dispositif soit attaqué, car c’est un outil fondamental de justice sociale. Surtout dans une période où le renoncement aux soins progresse. Tourner le dos à cette pratique, c’est rajouter de la violence à la violence. En tant que médecin, on ne peut pas le tolérer, d’autant que les pharmaciens et les kinés, eux, pratiquent le tiers payant sans que cela pose de problème…

Un grand nombre de vos collègues dénoncent non pas l’objectif du tiers payant, mais la lourdeur de ce système qu’ils jugent trop compliqué. Qu’en pensez-vous ?

Patrick Dubreil Il est vrai qu’aujourd’hui le tiers payant est utilisé au prix d’une augmentation de la charge administrative des professionnels, d’une réduction de leur temps médical et donc de leur épuisement. À chaque fois qu’un médecin effectue un tiers payant, il lui faut vérifier à quelle caisse le patient est affilié, s’il a une mutuelle et, ensuite, contrôler s’il est bien remboursé par l’assurance maladie et par les complémentaires. Cela prend du temps. En outre, l’assurance maladie ne rembourse les frais que si le patient a déclaré un médecin traitant, y compris dans les cabinets de groupe. Personnellement, je travaille avec quatre collègues. Si je reçois le patient d’un collègue, parce que celui-ci est absent, je ne suis remboursé que 30 % de la consultation car je ne suis pas déclaré comme étant son médecin traitant. Ce qui me fait un manque à gagner de 9,20 euros.

Comment, selon vous, le tiers payant pourrait-il être généralisé sans léser les médecins ?

Patrick Dubreil Au sein du SMG, nous réclamons la création d’un guichet unique, qui serait l’assurance maladie, car c’est la seule caisse qui est solidaire et c’est aussi la moins coûteuse, qui dispenserait l’avance de frais totale du tiers payant. Celui-ci serait systématiquement proposé aux patients et aux médecins qui le souhaitent tant que le système est régi par le paiement à l’acte. Concrètement, l’assurance maladie réglerait la totalité des actes de secteur 1 aux professionnels et se ferait ensuite régler le ticket modérateur par les complémentaires santé. Les médecins seraient alors libérés de la vérification administrative de la récupération d’une partie de leurs revenus et de la contractualisation avec ces mêmes complémentaires. Il faut que l’assurance maladie comprenne que ce n’est pas en faisant payer plus les malades qu’on fera baisser les dépenses de santé…

Vous évoquez en filigrane une sortie du paiement à l’acte. Pouvez-vous expliquer quel en serait l’intérêt pour les médecins et les patients ?

Patrick Dubreil Le paiement actuel favorise la course à l’acte. Plus on fait de consultations et d’actes, plus on est payé. Au SMG, nous refusons cette logique inflationniste. Tout comme nous prônons la suppression de la prime à la performance – appelée rémunération sur objectifs de santé publique. C’est un forfait variable, qui peut aller jusqu’à 12 000 euros par médecin par an, basé sur des critères médico-économiques fixés par l’assurance maladie. Inégalitaire entre praticiens, inefficace pour réduire les inégalités, comme son application l’a montré dans de nombreux pays, elle est perverse dans son principe – individualisme, logique financière prenant le pas sur le soin, formatage des pratiques… – et coûteuse pour l’assurance maladie. Nous pensons qu’il faut développer d’autres modes de rémunération. Pour éviter les inégalités de revenus des médecins, on pourrait augmenter le forfait des patients en ALD (affection de longue durée), qui est de 40 euros seulement par an, on pourrait instaurer des forfaits pour certaines pratiques. J’ai fait hier un certificat pour coups et blessures sur une femme violentée, cela m’a pris presque une heure… Pour 23 euros ! On pourrait tout à fait forfaitiser les revenus des médecins de manière globale et non variable. Quelques améliorations ont été faites, comme le forfait de la consultation post-hospitalisation, fixé à 46 euros. Sauf que, dans le même temps, au lieu de lutter contre les dépassements d’honoraires, on les a généralisés…

Comme les autres syndicats de médecins libéraux, vous êtes très critiques vis-à-vis du projet de loi santé ?

Patrick Dubreil Cette loi met tout le monde en colère dans le monde médical mais pour des motifs différents. Marisol Touraine tourne le dos à la stratégie nationale de santé, à laquelle nous avons cru, qui jetait les bases d’un système coordonné, avec une prise en compte des besoins de la population. Le décalage entre l’exposé des motifs et les mesures envisagées est énorme : d’un côté, ce projet de loi s’appuie sur la loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires) et renforce le pouvoir de l’État sur l’ensemble du champ médico-social à travers les agences régionales de santé. De l’autre, il n’annonce aucun changement profond de l’organisation de l’offre de santé. De notre point de vue, quelques mesurettes vont dans le bon sens, comme la délégation de tâche ou les salles de shoot. Mais c’est insuffisant. Donc oui, nous sommes en colère contre ce gouvernement qui ne prend pas en compte les besoins de la population et les réalités de terrain des médecins généralistes. Mais faire grève ne résoudra rien. C’est le mouvement social dans son ensemble qui doit permettre de débattre et de faire des propositions.

REUNIFICATION: compte-rendu de la réunion publique de Caen (17 décembre 2014)

Compte rendu de la dernière réunion publique organisée par le conseil régional de Basse Normandie, à l’auditorium du Mémorial de Caen, mercredi 17 décembre 2014 (19h00 – 22h30)

 

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Après onze réunions organisées aux quatre coins de la Basse-Normandie (sachant qu’il y eut le même type de réunions partout en Haute Normandie, sauf au Havre…) pour expliquer le projet d’une Normandie enfin réunifiée à près de 2600 citoyens Normands qui ont fait l’effort de venir, la réunion caennaise ne pouvait ne pas ignorer la question centrale essentielle de l’organisation future des pouvoirs et institutions en Normandie, avec la question de la « capitale régionale » puisque, contrairement, aux autres régions fusionnées en France, la fusion normande était celle qui allait de soit, qui était la plus légitime et la plus attendue, au point que la Normandie est la seule des nouvelles régions créées à pouvoir porter son vrai nom historique et à pouvoir retrouver son intégrité géo-historique.

 

La réunion publique s’est donc tenue à l’auditorium du Mémorial difficilement accessible après un dédale à parcourir dans l’exposition permanente du musée consacré à l’été 1944 : on regrettera donc qu’aucun élu présent n’a eu la présence d’esprit de rappeler le lien qui est avéré entre le choix présidentiel de l’unité normande et la commémoration du 70ème anniversaire du Débarquement de 1944 le 6 juin 2014. L’auditorium était d’ailleurs trop petit, il a fallu refuser du monde…

 

Elus présents : Laurent Beauvais, président de région ; Joël Bruneau, maire de Caen et président de l’agglomération ; Rodophe Thomas, maire Modem d’Hérouville St Clair et vice-président de l’agglomération de Caen ; Philippe Augier, maire de Deauville et chef de l’opposition au conseil régional ; Philippe Duron député du Calvados et ancien maire de Caen ; Laurence Dumont députée du Calvados ; Yannick Soubien, conseiller régional écologiste ; Sophie Gaugain, conseillère régionale d’opposition et maire de Dozulé ; François Digard conseiller régional d’opposition et ancien maire de Saint-Lô ; l’ensemble des conseillers régionaux de la majorité était présent.

 

Une absence très remarquée : Jean-Léonce Dupont, président centriste du département du Calvados, qui, décidément fuit dès qu’il s’agit de s’exprimer en public sur la réunification normande.

 

On regrettera aussi l’absence de François Dufour, conseiller régional vice-président en charge de la politique agricole qui aurait pu nous expliquer les enjeux essentiels pour l’avenir de la Normandie en tant que grande région agricole et agro-alimentaire : Caen étant déjà le siège de la chambre régionale d’agriculture et la Normandie déjà engagée dans une agriculture plus qualitative qu’ailleurs,  pourrait devenir la région française pilote pour la reconversion de l’agriculture française vers l’agro-écologie, vers la qualité gastronomique, vers la relocalisation de la production de protéines végétales nécessaires à l’alimentation animale.

 

Comme à l’accoutumée, Laurent Beauvais donne la parole au maire de Caen, puissance invitante : d’emblée, Joël Bruneau évoque la question de la « capitale » et souhaite que la réforme territoriale en cours « soit retenue et mise en mains par les citoyens ». Le collectif BEN et l’Etoile de Normandie n’ont pas attendu que le maire de Caen nous le dise pour que nous le fassions. Une fois de plus, cette réunion publique a mesuré le décalage parfois profond entre certains élus et la société civile normande sur la question de la « grande » Normandie (qui est pour tous les vrais Normands, ni « haute », ni « basse », ni « grande » !).

 

Laurent Beauvais rappelle en trois points les objectifs de la soirée : Informer, Expliquer, Ecouter.

 

1)      La nouvelle carte à 13 régions vient d’être définitivement confirmée par un ultime vote à l’Assemblée Nationale (avant les recours au conseil constitutionnel). Ensuite doit venir la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) dans le courant du mois de janvier 2015 pour établir la nouvelle répartition des compétences entre collectivités territoriales et enfin, au printemps, après les prochaines élections départementales, la présentation d’un Schéma régional de l’Etat déconcentré, sachant que la notion actuelle de « capitale régionale administrative » va éclater en trois notions (grâce au travail parlementaire discret et efficace d’Alain Tourret, député PRG du Calvados) : le « chef-lieu » provisoire jusqu’au 1er juillet 2016 (siège de la préfecture) ; l’hôtel de région (siège de l’administration permanente du conseil régional) et le lieu de réunion des assemblées plénières du conseil régional.

 

2)      Le « chef lieu » régional, appellation désuète car on n’a pas trouvé mieux pour remplacer le terme de « capitale régionale » sera fixé à titre provisoire par l’Etat à partir du printemps prochain dans le cadre d’un « schéma régional de l’Etat déconcentré » qui sera présenté par Bernard Cazeneuve. On a lieu de croire que le ministre ancien maire de Cherbourg fera le nécessaire pour placer Caen face à la puissance du réseau Fabius qui aimerait désigner la nouvelle métropole de Rouen comme chef-lieu d’ores et déjà définitif pour la Normandie, histoire de ne pas perdre de temps ou de compliquer inutilement les choses.

 

Nous aurions souhaité que cette question soit tranchée en toute transparence après un large débat public en Normandie pour éviter qu’une fois de plus le sort de notre région ne soit décidé que par un rapport de force politicien du style « à plus fort la pouque ! ». C’est la raison pour laquelle, la nouvelle assemblée régionale issue des élections de décembre 2015 aura à se prononcer sur ce choix définitif du « chef-lieu » avec une majorité des 3/5ème sachant que s’il y avait mésentente durable, l’Etat se chargerait de trancher en dernier ressort par décret avant juillet 2016 : compte tenu du rapport des forces politiques actuel, il n’est pas impossible que ce choix « cornélien » (Corneille était Rouennais) n’incombe à une majorité régionale de « droite ». L’attribution définitive du « chef-lieu » de la nouvelle Normandie à la nouvelle métropole rouennaise est donc loin d’être acquis !

 

3)      Il faut donc expliquer les enjeux de la Normandie unifiée, concrètement, c’est de savoir comment elle sera organisée. Le projet normand ? L’emploi, le développement économique, la formation, les infrastructures… Bref tout ce qui se fait déjà mais viendra s’ajouter l’effet qualificatif « Normandie » en terme d’image, de stratégie, d’organisation, d’information, de prospective, de moyens financiers disponibles.

 

Démontrer l’avantage coûts / bénéfices d’une seule Normandie par rapport à la poursuite de deux régions normandes séparées : faut-il en dire davantage ? C’est tellement évident (cf. le rapport du cabinet d’audit EDATER de 2008 qui avait déjà répondu positivement à cette question… Que ces messieurs les élus consultent leurs archives !)

 

Garder la proximité : ce sera l’un des enjeux de loi NOTRe. Les régions vont devenir plus grandes, il faut donc garder les départements.

 

Les personnels de l’administration régionale ? Laurent Beauvais veut rassurer. Il n’y aura pas de « plan social » ni de « grand déménagement ». Les personnels pourront bénéficier d’une harmonisation par le haut tant de leur rémunération que de leur déroulé de carrière car on prendra le meilleur de ce qui se fait dans chaque région.

 

Le 12 janvier prochain, tous les élus régionaux de TOUTE la Normandie seront ENFIN convoqués en session plénière extraordinaire pour la présentation du rapport des deux CESER normands sur le chantier complexe des harmonisations et des fusions normandes à conduire (en gros : réparer ce qu’un Alain Le Vern aura contribué à saboter ces quinze dernières années…)

 

Laurent Beauvais a annoncé la préparation d’un « livre blanc » pour restituer les échanges, idées et informations  qui ont fait l’intérêt des réunions publiques.

 

4)      Ecouter en faisant bonne place au fait que la Normandie est d’abord une région rurales avec de nombreuses petites villes. La perception de la question de la « capitale » est donc très variable en Normandie.

 

Laurent Beauvais souhaite qu’il n’y ait pas d’oukaze sur la seule question qui importe et que cela soit tranché au terme d’un processus de proposition et de négociation « gagnant / gagnant » en ne perdant jamais de vue l’effet qualitatif normand, à savoir une situation géographique exceptionnelle en France et en Europe et un bien public/ patrimoine « normand » prestigieux d’une notoriété exceptionnelle dans le Monde.

 

Il faut faire le pari de l’équilibre, les géographes proposent des solutions « innovantes ».

 

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Interventions, Questions / Réponses : dès la première question, la question « capitale »…

 

  • Que trouvera-t-on à Caen, à Rouen, au Havre pour les citoyens et les entreprises ? N’y a-t-il pas une « éclipse médiatique » de Caen ? Quid d’un référendum pour trancher cette question ? Etat déplorable du service SNCF entre Caen et Rouen : comment y remédier d’urgence ?

 

  • Réponse de Laurent Beauvais : il y a des profils solidement établis différents et complémentaires entre Caen et Rouen, on ne va pas déménager ce qui marche, il y a des fonctionnaires, des salariés…  Il y aura une mobilité des directions avec des antennes. L’idée serait de renforcer les profils caennais et rouennais, être intelligent dans l’organisation en veillant toujours à la proximité. Ce travail est commencé mais ce seront à d’autres de décider définitivement… On travaille déjà sur le projet normand : les énergies marines renouvelables, la Normandie sera la première région française, le tourisme avec deux grands contrats de destination (Mont St Michel et Etretat avec l’Impressionnisme) et l’Axe Seine qui ne concerne pas toute la Basse-Normandie (ndlr : erreur de perspective car l’expansion logistique de l’Axe Seine pourrait se faire en Basse-Normandie en s’appuyant sur le réseau des villes moyennes).

 

 

  • Marie-Jeanne Goubert, conseillère régionale PCF prend longuement la parole pour critiquer la réforme territoriale tout en plaidant pour un projet de territoire de qualité : elle prend l’exemple de l’ancien CREPS d’Houlgate qui sera appelé à devenir le grand centre régional de sport-études en Normandie. Mais cette élus croit-elle vraiment à la Normandie ? A la fin de la réunion, on l’entendit regretter dans une boutade que « la Basse-Normandie n’ait pas fusionnée avec la Bretagne » (sic !) En décembre 2015, il faudra élire de vrais élus régionaux normands…

 

  • Joël Bruneau, le nouveau maire de Caen prend la parole, en rappelant qu’il y a un principe de réalité qu’il ne faut pas insulter : Rouen est bien la seule métropole en Normandie. La Normandie urbaine est polycentrique mais il faut qu’elle soit autre chose qu’une « excroissance de la région parisienne ». Il faut s’appuyer sur un réseau en « trois pôles » connecté au grand réseau des villes petites et moyennes. (ndlr : bravo pour les paroles, on attend les actes, car la coopération Caen- Le Havre est au point mort !) . Le maire de Caen rappelle que « nos amis Haut-Normands, ont un complexe de supériorité. Ils ont plus d’habitants et en plus, ils ont … Fabius » (rires dans la salle). Il faut donc se prendre en mains, en finir avec un complexe d’infériorité « bas » Normand (suggestion : en parler à Ouest-France) et renforcer l’agglomération caennaise en la transformant en communauté urbaine et en construisant un « pôle métropolitain occidental » avec les petites villes bas-normandes. (ndlr : ne serait-ce pas mettre la charrue avant les bœufs ? Que l’agglomération de Caen doit se renforcer, c’est une urgence. Mais créer un 3ème pôle métropolitain en Normandie alors qu’il n’en faut qu’un seul avec trois têtes serait une grave erreur. Rappelons que la députée UMP du Pays d’Auge et de la Côte Fleurie, Nicole Ameline souhaite au contraire la création d’un pôle de l’Estuaire entre Caen et Le Havre).

 

  • Un citoyen du Havre venu tout spécialement à Caen pour la réunion évoque l’enjeu des Energies Marines Renouvelables et interpelle le maire de Caen qui ne lui répondra pas sur le dossier du pôle métropolitain de l’Estuaire…

 

  • M. Lecoutour, élu municipal d’opposition à Caen souligne qu’il était temps d’évoquer enfin la question « capitale » dans une réunion publique « grâce à Laurent Beauvais » il faut « purger cette question » et se consacrer pleinement à la définition d’un projet normand original car ce projet pourrait être, doit être « anglo-normand » : la Normandie est la région française la plus proche de l’Angleterre à tout point de vue. Cela doit être un axe fort du futur projet normand. Enfin, M. Lecoutour salue l’engagement normand de long terme d’Alain Tourret et d’Hervé Morin.

 

  • Eric Vève, élu municipal d’opposition caennais rappelle la formule « historique » de la fusion normande : « 1 + 1 = plus de deux, voire trois ! »

 

  • Le géographe universitaire caennais Pascal Buléon prend la parole : il est écouté avec attention. Il insiste sur l’opportunité historique exceptionnelle qui nous est faite avec la réunification normande. « Il faut saisir cette occasion ». Définir un projet collectif qui est du sens pour tous, que la Normandie devienne une évidence pour porter et développer tous les projets. La carte des EMR est une belle carte originale à jouer pleinement. La Normandie sera une grande région d’économie maritime. Le lien avec Paris : un privilège qu’il ne faut pas subir. Urgence du ferroviaire : la LNPN, une autre conception de la grande vitesse ferroviaire. Il faut enfin lever au plus vite les inquiétudes sur la « capitale ». Le concept de « chef-lieu » est désuet au XXIe siècle, à l’heure des réseaux, c’est regrettable ! Il faut créer une métropole normande avec les trois villes : voilà la vraie originalité normande innovante pour notre temps.

 

  • Réponse de Laurent Beauvais : la préoccupation de la capitale ou de la métropole, c’est un discours « techno » qui ne passe pas dans la Normandie rurale des arrières pays et des petites villes. (ndlr : on conseillera à LB la lecture de la dernière synthèse des géographes universitaires qui porte précisément sur cette Normandie « hors métropole » où vivent 50% de la population normande). Laurent Beauvais apporte son soutien à la vision développée par le maire de Caen : le pôle métropolitain de l’Estuaire avec Le Havre est « problématique » il faut un développement caennais « auto-centré »…

 

  • Philippe Augier, assis à la tribune et qui rongeait son frein depuis le début de la séance, entre soudain en scène pour exprimer sa frustration « normande » : on devrait y aller dans l’enthousiasme car le projet est grandiose mais « ça traîne ! » . On a l’impression que « Laurent Fabius a décidé de tout. Qu’en pensez-vous Laurent Beauvais ? ». Philippe Augier se fait frontal et assène enfin quelques vérités qui feront plaisir à tous les meilleurs connaisseurs du dossier normand : « est-vous vraiment d’accord entre vous ? Doit-on rappeler qu’Alain Le Vern était farouchement contre la réunification normande ? » et Philippe Augier, très pugnace, laissant entendre, non sans raison, que le chantier de la réunification sera la gestion difficile du « bilan Le Vern » avec la nécessité d’organiser des « réunifications normandes à plusieurs vitesses » (par ex : la contractualisation en cours avec l’Etat, les deux schémas régionaux…). Philippe Augier finit par dénoncer devant un Laurent Beauvais très agacé le fait étonnant que les élus régionaux normands des deux actuelles régions appelées à fusionner « dans moins de deux ans » ne se soient toujours pas réunis ensemble ! « On a l’impression que chacun a fait sa liste. Il n’y aucune vision d’ensemble » s’agace le maire de Deauville qui est un réunificateur de toujours.

 

  • Réponse de Laurent Beauvais, très agacé par le tour « politique » pris par la réunion. Il rappelle tout le travail souterrain qui est fait actuellement pour harmoniser les deux administrations régionales normandes pour préparer le premier budget régional normand avant avril 2015. « Un travail de soute qui ne se voit pas » rétorque LB. Quant à la plénière normande, elle aura lieu le 12 janvier prochain lors de la présentation du rapport des CESER. Tout devra être prêt pour permettre à la nouvelle assemblée régionale normande de travailler au 4 janvier 2016. Par rapport aux autres nouvelles régions fusionnées où il va y avoir des débats très compliqués voire « métaphysiques », la Normandie est une « région pilote » qui est, d’ores et déjà, très en avance.

 

  • Interrogé sur la politique sociale et économique de proximité, Yannick Soubien fait une intervention remarquée et appréciée sur les méthodes et les valeurs d’un projet normand : le travail de type coopératif et mutualiste en réseau de proximité entre tous les acteurs. Une longue expérience en Basse-Normandie mais aussi en Haute-Normandie sur la question de la formation continue pour adultes par exemple. L’enjeu sera la confirmation du transfert intégral par la loi NOTRe de la compétence « emploi » au conseil régional qui permettra de renforcer cette politique régional de proximité déjà très appréciée. Il faudra enfin se saisir de l’opportunité de pouvoir gérer en direct les fonds européens pour enclencher la transition énergétique (dans le bâtiment pour créer des emplois non délocalisables) et veiller à ce que le futur « projet normand ne soit pas seulement l’addition de petits projets locaux ».

 

  • On passera rapidement sur la prise de parole de FO et du représentant « lutte ouvrière » : ils sont contre la réunification de la Normandie déroulant une affligeante série de caricatures en lieu et place d’une vraie connaissance du dossier régional normand. On avait envie de leur répondre, à la manière des enfants : « c’est celui qui le dit qui l’est ! »…

 

  • Rodolphe Thomas, le maire d’Hérouville, voulait certainement chauffer la salle en jetant à nouveau de l’huile sur le feu en rappelant la guéguerre stupide des festivals de musique rock (Beauregard vs scène gratuite régionale de Rouen encore programmée aux mêmes dates en juillet 2015) et en évoquant l’arrivée discutable de la compagnie aérienne irlandaise « low cost » Ryanair à l’aéroport de Deauville St Gatien pour assurer une liaison avec Londres qui existe déjà depuis l’aéroport de Caen Carpiquet.

 

  • Laurent Beauvais lui répondra sur un autre sujet : le beau projet de liaison de navette fluvio-maritime de conteneurs entre les ports de Caen et du Havre qui est toujours dans les limbes à cause d’un certain … Rodolphe Thomas !

 

  • Très agacé, Laurent Beauvais répond que l’aéroport régional normand de Deauville existe et que sur le fond il n’y a pas de concurrence frontale avec Caen- Carpiquet et qu’à terme il faudra bien envisager la création d’un hub aérien normand en réseau. Quant à la scène régionale rouennaise, la proposition musicale est différente de celle de Beauregard, la proposition rouennaise (ndlr : gratuite donc subventionnée par les impôts des Normands) s’adresse aux jeunes lycéens de Rouen, ce ne serait donc pas le même public. Il en reste pas moins que l’une des urgences à faire lorsqu’il va falloir sérieusement se mettre au boulot pour la réunification normande, sera d’ouvrir les agendas des uns et des autres et en tenir compte !

 

  • Interpellée par un musicien professionnel, Pascale Cauchy vice-présidente du conseil régional en charge de la culture répond que l’orchestre régional de Basse-Normandie n’est pas identique à l’orchestre de l’opéra de Rouen au point que l’orchestre régional bas-normand parcourt depuis longtemps le territoire haut-normand au même titre que celui de la Basse-Normandie. En 2015 les deux formations musicales normandes ont même un projet commun qui sera présenté à Caen, Rouen et Le Havre pour fêter la fusion normande en musique. D’une manière générale, la politique culturelle bas-normande est plus active qu’en Haute-Normandie où nombre d’acteurs attendent la réunification pour généraliser les dispositifs bas-normands à l’ensemble de la Normandie. Après la réunion, je signale à Pascale Cauchy l’opportunité de créer en Normandie une scène nationale d’opéra déconcentrée à l’instar de l’opéra national du Rhin en Alsace. J’ai fait remarquer qu’entre Lille et Bordeaux, il n’y avait pas de scène national d’opéra dans l’Ouest de la France.

 

  • Le délégué régional de la CGT intervient et s’inquiète de la « qualité territoriale » du futur projet normand face à la « mise en concurrence » des territoires, entre les régions, entre les métropoles et le reste du territoire notamment dans les « déserts ruraux ». L’inquiétude des fonctionnaires de l’Etat en région est grande, il n’y a pas eu d’étude d’impact préalable, les discussions sur le futur état déconcentré se font au plus haut niveau (cf. « revue générale des missions de l’Etat déconcentré » piloté par Thierry Mandon, en charge à l’Elysée de la « simplification », Manuel Valls, Premier ministre et Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur). Le délégué CGT revient sur l’enjeu urgent de la compétence « emploi » : sera-t-elle confiée entièrement à la région ou non ?

 

  • Yannick Soubien répond qu’il n’est pas question de régionaliser « Pole Emploi » mais s’il faut constater que le traitement jacobin du chômage ne fonctionne pas. En évoquant la réforme Sapin à venir, Soubien rappelle que « ça se décide sur les territoires, dans les bassins d’emplois. L’expérience bas-normande de travail mutuel et de proximité intéresse beaucoup en Haute-Normandie ». Concernant la formation continue pour adultes et l’accompagnement vers l’emploi, les structures sont prêtes pour la fusion normande (cf. le CREFOP Normandie).

 

  • Un citoyen lève le vieux problème symbolique de la gratuité du pont de Normandie et de la gratuité de l’A13 évoquant les « Bretons qui ont été capables d’obtenir des autoroutes gratuites ». On lui répond que la régionalisation de la SAPN ne peut être qu’un objectif de très long terme : attendre la fin de la concession actuelle, donc pas avant les années 2030 !

 

  • Un autre se demande : « quels sont les propositions bas-normandes pour se projeter en Normandie ? ».

 

  • Un enseignant évoque le fait évident que la fusion normande appelle à la recréation de l’ancienne académie de Caen qui existait jusqu’à l’orée des années 1970 (moins la Sarthe) et qu’il va falloir penser un « vrai projet éducatif normand » contre l’échec scolaire qui est endémique dans les zones socialement les plus défavorisées, ces zones n’étant pas que certains quartiers sensibles urbains au Havre à Rouen ou à Caen mais aussi de nombreuses petites villes rurales.

 

  • Un citoyen évoque les coopérations portuaires déjà existantes (PNA et HAROPA) et celles que l’on pourrait imaginer entre Cherbourg, Portsmouth ou Southampton. A l’inverse, il faudrait créer des «  méridiennes » (réseaux de projets coopératifs) pour relier les petites villes rurales de l’intérieur ou des confins normands (Domfront, Mortain, Saint Hilaire…) . On pourrait répondre à ce citoyen que cela existe déjà (par ex : le réseau d’artisans et de PMI PME spécialisés dans la métallurgie qui existe dans le bocage normand de Saint Sever à Villedieu les Poêles en passant par Tinchebray). On pourrait reprendre cette idée en créant une « association des villes portes de la Normandie » avec une contractualisation spécifique avec le conseil régional.

 

  • M. Blanchetier, élu municipal caennais d’opposition a fatigué son auditoire en remettant une louche de crème sur l’indigeste défaitisme « bas » normand en évoquant « le passif » du départ de la Cour des comptes de Caen à Rouen en 2011.

 

  • Laurent Beauvais répond qu’il ne faut pas avoir une vision trop négative des territoires ruraux : ce ne sont pas des « déserts » il y a sur place plein d’initiatives dynamiques notamment dans le domaine de l’économie sociale et solidaire dans lequel la Basse Normandie est l’une des régions pilotes françaises. Concernant le défi éducatif, tout dépendra de savoir si les collèges seront transférés ou non à la région afin d’améliorer l’articulation qui ne fonctionne pas bien entre collèges et lycées car la « démographie scolaire n’est pas bonne ». L’atout de la Basse-Normandie c’est d’avoir une université caennaise forte qui a bien quadrillé le territoire en s’appuyant sur le réseau des IUT dans les villes moyennes. Cette politique d’aménagement du territoire ne pourra qu’être étendue à la Haute-Normandie. Caen rayonne au niveau universitaire, pour preuve, elle accueille une antenne de sciences-po Rennes et une antenne de la faculté dentaire de Rennes. (ndlr: s’il n’y avait pas eu 40 années de division normande pour nous emmener tout droit dans le déclin, Caen aurait pu installer à Rennes une antenne de science po Caen et une antenne rennaise de la faculté dentaire de Caen !)

 

  • Ndlr : urgence absolue de stopper au plus vite l’hémorragie des jeunes talents normands qui partent définitivement de la région faute d’une métropole régionale suffisamment attractive. Il faudrait que le conseil régional normand reprenne en main la communication et l’information sur les formations supérieures offertes en Normandie car la propagande gratuite diffusée dans les lycées et les IUT bas-normands par Ouest France Rennes draine les jeunes cerveaux normands.

 

  • Notre intervention, au titre du collectif citoyen et républicain « Bienvenue en Normandie » : suite à une remarque de l’assistance qui déplorait le « goût douteux » du code couleur et du slogan utilisé (« j’enlève le haut, j’enlève le bas » sur fond rose…) , après une autre intervention réclamant une plus grande association des citoyens normands dans la définition d’un projet normand et pour tenir compte de l’ambiance finalement assez crispée entre des ténors politiques bas-normands qui demeurent incapables « de chasser en meute » au service d’une idée fédératrice (par exemple : définir le nouveau rôle de Caen dans la future Normandie), nous avons dit ceci :

 

« Faisons un peu d’humour pour détendre l’atmosphère : les bas normands n’ont pas besoin de porte-jarretelles haut-normands pour tenir. (rires dans la salle, hilarité de Monsieur Augier) Je dis ça à cause de la couleur… Maintenant, un petit conte de Noël : ils entendirent une grande de voix venue du ciel qui leur disait : n’ayez pas peur car voici que je vous annonce une grande nouvelle ! L’Athènes normande va faire son grand retour ! L’Athènes normande ? C’était le surnom donné au XVIIe siècle à Caen et à ses beaux esprits (dixit Madame de Sévigné). Caen sera la capitale de la matière grise de la future Normandie, capitale scientifique, universitaire, capitale de la jeunesse, créative et innovante. Le vrai équilibre c’est donc Caen technopole / Rouen métropole. Ce soir ce n’est pas la dernière réunion. Rendez-vous le 6 janvier prochain, le jour de la galette des Rois pour une présentation des solutions innovantes proposées par le collectif des quinze géographes universitaires normands pour penser une métropole capitale régionale normande en réseau  avec Caen –Rouen et Le Havre ».

 

  • Conclusion de Laurent Beauvais :

 

Personne ne conteste en Normandie l’évidence et la légitimité de la fusion normande. On constate dans les réunions publiques « une envie de région ». Les citoyens commencent à comprendre et à connaître le travail et l’utilité d’un conseil régional. La réforme territoriale est compliquée, notamment sur la question des compétences qui vont être redistribuées entre régions, départements, métropoles et intercommunalités. Il faut « stabiliser » au plus vite de même qu’il faut regretter que cette réforme profonde et historique ne se fasse qu’à moyens financiers constants voire en baisse. (ndlr : le gouvernement n’ose pas s’avancer vers l’autonomie fiscale et budgétaire des collectivités territoriales qui continueront de dépendre à 80% des dotations de la Dotation Globale de Fonctionnement votée chaque année dans la loi de finances par la représentation nationale). La métropole apparaît dans le paysage : c’est nouveau il faudra en faire la pédagogie car on dit et son contraire sur les métropoles. Il faudra préserver et diffuser le modèle d’aménagement du territoire bas-normand à partir des petites villes, ça devrait intéresser, notamment dans le département de l’Eure. Il faut donc cesser le complexe d’infériorité « bas-normand », c’est un beau projet : il faut positiver !

 

Ndlr : on aimerait bien que Laurent Beauvais, réunificateur normand authentique devienne le héraut (voire le héros…) de la cause normande. Mais en a-t-il politiquement l’envie voire la possibilité ? Ce sera la grande affaire politique de l’année 2015 en Normandie. Nous y reviendrons ici très prochainement…

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HUMOUR NORMAND : le COMING OUT VIKING des élus FABIUSIENS

En 2011, lors des préparatifs du 11ème centenaire de la création d’un duché de Normandie à la suite du chef danois Rollon, un certain Alain LE VERN, ci-devant président de région dans la moitié orientale de la Normandie, n’hésitait pas à moquer publiquement toute référence « médiévale » ou « folklorique » à l’unité normande… « le 11ème centenaire de je ne sais plus quoi » disait le sous grand chef de la fabiusie haut-normande, ou encore, à l’occasion de la présentation du projet d’une marque « identitaire » normande (projet saboté de « By Normandie » présenté par les chambres de commerce): « la Normandie j’en n’ai rien à foutre, je suis Breton ».

Il a suffit que le super grand chef qui préside à l’Elysée impose au grand chef non résident l’unité géo-historique normande pour que l’ensemble des chefs et sous-chefs et aspirants se rangent comme un seul homme derrière chaque aviron de cette belle esnèque viking qu’ils contribuaient pourtant depuis des années à faire sombrer dans un méandre de la Seine entre Le Havre et Paris, comme en témoigne leur triste bannière ci-dessous qui, bientôt, disparaîtra dans les poubelles de l’Histoire:

Un demi léopard normand se noyant dans la Seine en tentant de nager vers Paris…

On conviendra que les « Vikings » eurent plus de réussite que 40 années d’expériences strictement « haut-normandes »…

Depuis que s’est confirmée la perspective de l’unité normande à partir de juin 2014 jusqu’au vote final d’il y a quelques jours, les Fabiusiens de la région rouennaise se découvrent soudain des racines normandes voire vikings ! Alors qu’ils étaient les premiers à dire que les « Vikings étaient fatigués » et que la Normandie n’avait pas besoin du recours au mythologique ou au légendaire si ce n’est à l’Histoire pour exister (dans le cas où ils acceptaient, du bout des lèvres, la possibilité que la Normandie fût une évidence qui devait avoir le début du commencement d’une existence)

Ce retournement de veste collectif a tellement été massif que c’est l’air lui même qui est devenu plus respirable à Rouen, au point qu’on aura pu évoquer, ici ou là, un « printemps normand » voire une « glasnost normande » comme un dégel après un long hiver stalinien…

Pour preuve, la presse haut-normande (à commencer par Paris-Normandie) ne cesse, depuis cet été, de faire la pédagogie de la Normandie et de la future unité normande avec de nombreux articles, dossiers et enquêtes (au contraire de Ouest France qui entretient sciemment un « défaitisme » bas-normand face à une réunification normande qui va destabiliser la « Pravda ligéro-bretonne »).

Les élus fabiusiens font alors des annonces étonnantes et fracassantes sur le thème du grand retour des Vikings, à commencer par Frédéric Sanchez, le président de l’agglomération de Rouen qui s’appelle, depuis peu, « Rouen Métropole Normandie » (c’est clair ! non?) qui annonce un spectacle son et lumière sur l’histoire normande sur la façade de l’ancien Parlement de Normandie ou encore l’inénarrable petit Nicolas Mayer-Rossignol qui, du haut de ses 37 ans a décidé gaillardement d’embrasser Onze siècles d’histoire normande alors qu’à la mi octobre, cette créature ambitieuse de Monsieur Fabius croyait encore possible un mariage à la sauce picarde… Voilà que NMRossignol nous serine haut et fort la chanson de geste normande pour faire échouer le mythe viking dans un « historial » sur les bords de la Seine: Bravo ! Enfin ! devrions nous dire…

Sauf que, sauf que… Un petit détail alertera les vrais connaisseurs de la matière normande qui ne se laisseront jamais abuser par ces bonimenteries !

Ces messieurs portent des casques « vikings » avec des… cornes !

Et si aux prochaines élections régionales de décembre 2015, les premières élections normandes, nous faisions de cette brochette de professionnels d’eux-mêmes qui ont toujours mis la Normandie au service de leur carrière au point de faire de notre région « un trou normand », si nous en faisions, donc, les premiers COCUS de l’unité normande au XXIe siècle?

 

IDENTITE NORMANDE: se sentir Normand (ou non…)

La perspective prochaine de l’unité administrative et territoriale de la Normandie a l’avantage de stimuler la réflexion publique régionale qui s’était quelque peu avachie dans le localisme ou dans la diffusion de clichés éculés qu’on trouve hélas encore sur quelques cartes postales sans imagination !

Il y a encore peu de temps, penser l’identité normande voilà qui était le sujet le plus ringard et le moins sérieux qui soit. Grave erreur de perspective et cécité collective d’une caste de dirigeants publics ou privés qui ont le dogme du rationnalisme économique et financier chevillé au corps comme la foi du charbonnier et qui, en bons jacobins, attendent tout du cerveau ministériel parisien ou, pire, de celui qui serait le plus intelligent « en région » car il porte une casquette à visière avec feuilles de chêne en fil d’or… ( cf. la tragique leçon de Sivens)

Mais à l’heure de l’approfondissement d’une crise de civilisation où tous les modèles dominants économistes, productivistes, pseudo -rationnels sont en échec pour donner un sens à nos vies personnelles et collectives, à l’heure où il faut passer du quantitatif au qualitatif, la question de l’identité redevient la question centrale. Mais c’est une question d’une grande subtilité qui exige une grande culture générale pour l’aborder sans être l’idiot utile de qui que ce soit. Malheureusement, cette culture générale qui s’appuyait encore récemment sur une évidence culturelle et identitaire qui s’est en partie effondrée ( la France nation universaliste fille aînée laïque du judéo-christianisme occidental) s’effondre à son tour…

La petite patrie régionale, quant à elle, se porte bien mieux que les grandes nations: mais là encore, la redécouverte d’une identité personnelle et collective doit se faire à l’aune de la leçon d’histoire et de géographie sous peine de s’abîmer dans un entre soi mythique voire mythomaniaque, un remède qui pourrait être pire que le mal collectif qui nous ronge…

C’est précisément de ce danger que nous préserve l’identité normande: une identité régionale non identitaire, ce qui, par les temps qui courent, est un vrai trésor…


 

Après la discussion entre Arnaud Brennetot et Didier Patte proposée ici même sur l’identité normande, l’Etoile de Normandie vous propose de poursuivre votre réflexion avec celle de Ginette Ghislaine Bléry parue dans le numéro 53 de Normandiexxl.com (21 décembre 2014):

Le serment d’Hypocrite

 

L’éditorial de Maud Vergnol : « Les apprentis sorciers libéraux s’entêtent à prescrire la potion amère de l’austérité pour réduire les symptômes de la dette, sans se préoccuper des effets secondaires, notamment sur la santé publique. »

Ils ont nos vies entre les mains et travaillent jusqu’à 70 heures par semaine… payées 40. Ils enchaînent des gardes de 24 heures dans des conditions indignes mais ne bénéficieront pas du futur « compte pénibilité », qui entrera en vigueur le 1er janvier. À partir d’aujourd’hui, les médecins urgentistes s’engagent dans une grève illimitée. Leurs revendications ? La stricte application des directives européennes qui préconisent que les médecins ne doivent pas travailler plus de 48 heures par semaine, et une valorisation de leurs heures supplémentaires au-delà de 39 heures.

Stress, semaines à rallonges, travail de nuit, sous pression en permanence : plus d’un urgentiste sur deux s’est déclaré en burn-out l’année dernière. Pas de quoi faire rougir de honte la cohorte ultralibérale qui continue de dénoncer le manque de « compétitivité » des travailleurs français et « la prise d’otages des malades ». Au contraire, les apprentis sorciers libéraux s’entêtent à prescrire la potion amère de l’austérité pour réduire les symptômes de la dette, sans se préoccuper des effets secondaires, notamment sur la santé publique. Et il y a fort à parier qu’ils seront bien plus indulgents envers les mobilisations des médecins libéraux, dont les plus droitiers sont vent debout contre le projet de loi de Marisol Touraine, qu’ils jugent « hospitalo-centrée », allant jusqu’à dénoncer « une bolchevisation de la santé ». Leur bête noire est la généralisation du tiers payant, qui permettrait pourtant au patient de ne plus faire l’avance de la consultation. Et pour achever de brouiller le message, les patrons des cliniques privées appellent eux aussi à une cessation d’activité de leurs établissements à partir du 5 janvier. La manipulation a beau être grossière, elle a déjà porté ses fruits. La ministre a reculé sur quelques dispositions essentielles du projet de loi et consenti au report de l’examen du texte. Le temps, pour les libéraux, de « réécrire de fond en comble » la loi santé et de la vider de sa maigre substance.

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