Leblon-Delienne: la mort définitive d’un savoir-faire haut-normand issu de l’industrie du cycle ?

Leblon-Delienne: la mort définitive d’un savoir-faire haut-normand issu de l’industrie du cycle ?

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L’entreprise Leblon Delienne installée à Neuchâtel-en-Bray qui s’était fait connaître avec ses figurines de héros de la BD avait été mise en liquidation judiciaire en octobre dernier, mais, en l’attente d’un repreneur, le Tribunal de commerce de Dieppe avait autorisé la poursuite de l’activité jusqu’au 5 décembre. Il vient de décider la mise en liquidation définitive de l’entreprise, et le licenciement des salariés.

L’histoire de Leblon Delienne, qui ne compte plus aujourd’hui qu’une quinzaine de salariés, arriverait-elle à son terme? Le tribunal de commerce de Dieppe a en effet rejeté l’unique offre de reprise, celle de la société Artoyz le 23 décembre dernier.

Cette triste fin ne peut faire oublier que cette entreprise fut une extraordinaire aventure permise par la rencontre d’une artiste et d’un savoir-faire ouvrier local.

Comment imaginer l’implantation improbable d’un tel fleuron de la culture européenne, dans un arrière pays normand inconnu — sinon par son fromage — sauf, comme toujours en pareil cas, par la préexistence d’un savoir-faire et d’une filière de production ?

En effet, le moulage du caoutchouc et du plastique préexistait à Neufchatel-en-Bray. L’ancienne entreprise de cycles Maillard, disparue au début des années quatre-vingt, comportait depuis les années soixante une fonderie pour corps de moyeux de vélos, pédales et moyeux-tambour de cyclomoteurs, traitements thermiques d’équipement pour cycle et motocycle. Mais il y avait aussi, à l’époque, un atelier qui comporta jusqu’à 250 salariés qui fabriquait les roues à rayons vissés pour voitures d’enfants, mais aussi tous les produits en caoutchouc nécessaires, obtenus par injection (blocs pour pédales ; patins de freins ; bandages pour patins à roulettes, tondeuses à gazon…). C’est de ce savoir-faire du travail du caoutchouc des ouvriers de cet atelier que nait ce fleuron de la culture européenne, qui fabriqua pendant plusieurs decennies les figurines de collection que l’on connait.

C’est donc de la rencontre de ces ouvriers neufchâtelois avec une artiste sculptrice (Marie Leblon), et un cadre (Eric Delienne, son conjoint), que nait le projet de créations de figurines platiques.

A l’origine, Marie Leblon et Eric Delienne fabriquaient à leur domicile des marionnettes pour enfants qu’ils vendaient dans les festivals et sur les marchés artisanaux. Leur vie, et celle des ouvriers en injection de chez Maillard, a basculé réellement en 1983 lorsque Marie Leblon montrait, aux héritiers d’Hergé, une petite statuette de Tintin en posture de yogi. Ils tombaient sous le charme et faisient aussitôt signer une licence à Marie Leblon. La seconde vie en 3D des personnages de BD pouvait alors commencer… Astérix, Disney, Playmobil, Bécassine, Les Schtroumpf, Monsieur Madame, l’univers des figurines de bois, puis de résine, était large.

L’entreprise avait été rachetée en 2008 à ses fondateurs, Marie Leblon et Eric Delienne, mais le nouveau dirigeant n’est jamais parvenu à trouver un nouvel équilibre à cette entreprise qui employait, au moment du changement de propriétaire, 45 salariés pour un chiffre d’affaires de quatre millions d’€. Car, peu après la reprise, Moulinsart SA, qui représentait les intérêts des ayants droits d’Hergé, résiliait la licence des figurines des personnages de Tintin qui avaient fait le succès de l’entreprise depuis sa fondation en 1983. A la perte de ce marché, qui avait représenté jusqu’à la moitié de l’activité de l’entreprise, s’est ajoutée la baisse du pouvoir d’achat après le krach boursier de 2008 qui a réduit les ventes de tels objets de collection, pas vraiment obligatoires dans le train de vie d’un ménage.

En 2011, l’entreprise, qui avait toutefois conservé les licences Disney, Playmobil, Barbapapa, Bécassine, Blake et Mortimer, Caliméro, les Stroumpfs, Astérix, Spirou, ou encore Michel Vaillant déposait une première fois son bilan avant d’être placée en redressement judiciaire.

Un plan de continuation était négocié. Il permettait de relancer l’activité fin 2013. L’entreprise se diversifiait alors dans le marché de la décoration et de l’aménagement intérieur ainsi que dans les statuettes à l’échelle 1. Mais cette nouvelle orientation n’a pas suffi à compenser la contraction de ses marchés historiques et au mois d’octobre 2014 l’entreprise devait retourner devant le tribunal de commerce qui prononçait sa liquidation.

Peut-on imaginer que ce savoir faire de cinquante années disparaisse à tout jamais, et que Neufchatel continue à s’enfoncer dans le sous-emploi? Impossible ! L’idée de créer une Société coopérative et participative (Scop) est aujourd’hui à l’étude.

Becassine-Leblon-Delienne.jpgTintin-Leblon-Delienne.jpg Marsupilami-Leblon-Delienne.jpgTintinEcossaisLeblon-Deliennejpg.jpg

Spirou-Leblon-Delienne.jpg etc.

Optimum Call Dieppe: lorsque les "entrepreneurs" arnaquent le gogo sans entrave.

Optimum Call Dieppe: lorsque les « entrepreneurs » arnaquent le gogo sans entrave.

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Optimum Call à l’époque où les « entrepreneurs » recevait 23 000€ de subvention de l’Agglo-de-Dieppe pour « créer » 45 emplois… qui ne seront jamais plus d’une douzaine (de « stagiaires« ) (photo Les-Informations-dieppoises)

On nous assène en permanence, dans les médias, qu’il serait bien d’entreprendre; que le monde de l’entreprise serait un monde de « bisounours »; que les entrepreneurs devraient donc pouvoir « entreprendre sans entrave« , pour… « créer des emplois« . L’affaire d’Optimum-Call de Dieppe montre qu’il y aurait pourtant lieu de se méfier des « entrepreneurs« , si l’on ne veut pas se faire rouler dans la farine.

L’entreprise Optimum Call Dieppe vient de mettre la clé sous la porte après avoir bénéficié d’un local gratuit sur la zone Eurochannel, et touché 23 000 € de subvention de l’Agglo de Dieppe pour à peine six mois d’existence.

C’est au début 2014, qu’Optimum Call Dieppe a « entrepris, sans entrave », de faire la cour des élus de l’agglo pour avoir des subventions. Leur projet annoncé était la création d’un « centre d’appel ». Évidemment, l’annonce de la création d’un centre d’appel ça fait rêver, car un vrai centre d’appel (en 2014) c’est au minimum 300 emplois ; et, dans une région que le chômage gangrène, 300 emplois cela ne laisse pas indifférent.

Déjà les élus auraient pu immédiatement s’inquiéter, car la société ne promettait de n’embaucher dans leur « Centre d’appel » que 45 CDI, et encore… progressivement, et encore… après quelques mois de formation.

Mais les patrons furent accueillis à bras ouvert par les responsables de l’Agglo, auquels ils avaient fait miroiter une perspective de chiffre d’affaire de 1,8 million d’euros. (« On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre » dit le proverbe)

En réalité ce qu’Optimum Call annonçait vouloir installer, n’était évidemment absolument pas un centre d’appel. Commençant avec 12 stagiaires — qu’ils renouvelèrent semble-t-il 3 fois —, il s’agissait tout juste un petit standard téléphonique, plus petit que le Service client Orange du Val Druel, en fait un petit centre de formation ambulant. Car, en dessous de 300 emplois, tout le monde sait que le terme de Centre d’appel est abusif !

Et, non seulement les emplois promis n’ont pas été créés, mais les deux actionnaires de cette petite entreprise étant en même temps les propriétaires d’une société de formation, ils ont touché directement les 80 000 € de subventions de Pôle Emploi pour former… de futurs chômeurs,… tout en faisant du chiffre d’affaires pendant la formation des salariés.

Il semble qu’Optimum Call n’en était pas à son coup d’essai : il avait tenté la même démarche dans la région de Périgueux en février 2014, mais à l’époque le conseil d’Agglo du Grand Périgueux avait fait marche arrière, et échelonné le versement des subventions (au total 30 000 €) sur plusieurs années, trouvant que « Tout n’était pas clair ». Là aussi on avait annoncé aux élus, le même chiffre qu’à Dieppe: la création de 45 emplois; hasard ?

Soyons assuré que ces affairistes vont sans doute continuer leur petit trafic ailleurs, c’est à dire à faire travailler des employés payés par Pôle Emploi — sous prétexte de formation — tout en touchant des subventions publiques.

Mais « c’est la mode » ! Pourquoi s’en priveraient-ils, puisque même du plus haut de l’État, encouragé par le Medef, on habitue les entrepreneurs à recevoir des subventions sans aucun contrôle ?

N’est-ce pas, par exemple, la logique qui prévaut avec le CICE ? Le fameux « Crédit d’Impôt Emploi Compétitivité« , on nous avait dit « c’est pour l’emploi« , mais on les attend toujours ! Et le gouvernement a interdit tout contrôle des fonds versés ! « Prenez, prenez, et faites en bon usage…« : En conséquence les dividendes des actionnaires ont explosés en 2014, le CICE servant de pompe à fric venant de nos impôts pour engraisser les gavés ! Et soyons assurés qu’ils vont bien fêter cela à la Bourse, et « au champagne« , le 31 décembre 2014 !

A la CGT, nous savons que le monde de l’entreprise n’a rien d’un monde de bisounours. « Les affaires sont les affaires« , n’est-ce pas ? Nous prétendons donc, et depuis longtemps, qu’il faudrait contrôler les subventions publiques que l’on verse aux entreprises.

D’autant qu’un rapport récent de l’Inspection générale des finances (IGF, 2013) a estimé le montant des aides publiques versées par l’État central et les collectivités locales bénéficiant aux acteurs économiques à 110 milliards d’euros, soit 1600€ par habitant (en comptant aussi les enfants) !!! Énorme !!!

La petit arnaque Optimum Call n’est donc qu’une goute d’eau dans un océan de subventions, qui ne créent aucun emploi, mais enrichissent toujours les mêmes.

C’est officiel : baisser le temps de travail réduit le chômage

C’est officiel : baisser le temps de travail réduit le chômage

Lu dans l‘Humanité (17 décembre 2014)

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À partir de 2000 et de l’instauration des 35 heures, 2 millions d’emplois ont été créés en cinq ans et le chômage a diminué dans toutes les catégories. Photo : l’Humanité

Un rapport parlementaire, présenté hier à la presse, démontre que la réduction du temps de travail en 2000 a permis la création massive d’emplois, sans obérer la compétitivité. Un défi que le pacte de responsabilité, cher au gouvernement, est loin de relever.

Les Français qui ne travaillent pas; « Travailler plus pour gagner plus »; Extension du travail le dimanche; etc. La question du temps de travail alimente bien des fantasmes, quand elle ne sert pas à justifier tous les problèmes de l’économie française.

Avec l’épouvantail ultime : les 35 heures, la loi Aubry, qui en 2000 a instauré la réduction du temps de travail. Cible naturelle des frappes de la droite, elles sont aussi, depuis le virage hollandais, mises en cause par de hauts responsables socialistes. Manuel Valls, Emmanuel Macron, François Rebsamen, se prononçant tour à tour qui pour un « assouplissement », qui pour « faire sauter le verrou », qui pour « faire tomber 
le tabou »…

11,8 % de chômeurs en 1997;
 8,8 % en 2001

Le tabou, des parlementaires se sont ingéniés à le faire tomber. Une commission d’enquête, initiée par le député UDI Thierry Benoît mais instaurée par un vote unanime, s’est penchée sur ces fameuses dispositions, pour en donner enfin la vérité des prix. Après six mois de travaux, le constat établi par Barbara Romagnan, députée socialiste nommée rapporteure de cette commission d’enquête, est clair et net.

Elle le déroule en quelques chiffres :

  • > 2 millions d’emplois créés en cinq ans (« À comparer avec le siècle précédent, je dis bien le siècle, où on avait créé 3 millions d’emplois », insiste-t-elle) ;
  • > 350 000 créations « nettes » (en tenant compte des emplois disparus dans le même temps) ;
  • > baisse du taux de chômage avéré pour toutes les catégories.

« Selon l’OIT (Organisation internationale du travail – NDLR), on est passé de 11,8 % de chômeurs en 1997 à 8,8 % en 2001, alors même que la population active passait de 25,5 millions à 26 millions. On a donc non seulement intégré les nouveaux venus sur le marché du travail, mais aussi réintégré les gens qui avaient été écartés ou l’auraient sans doute été en raison de leur âge », estime Barbara Romagnan.

Moins de chômeurs, d’accord, c’est établi. Mais la productivité dans tout ça ?

Cela peut sembler paradoxal, mais c’est au moment de la mise en place des 35 heures que la France bat des records d’heures travaillées. On y travaille moins longtemps, certes, mais on est plus nombreux à travailler.

« Ça s’est fait sans dommage pour la compétitivité française, explique la députée du Doubs. Nous sommes tous d’accord pour relativiser le poids du coût du travail dans la compétitivité. » Mais c’est tout de même là que le tableau est un peu moins réjouissant : « Le coût du travail a été largement modéré par des allégements de cotisations et un gel des salaires qui a été en moyenne de dix-huit mois », concède la rapporteure tout en appelant à « relativiser » le poids des baisses de cotisations sociales dans le succès des 35 heures. « Les gouvernements précédents et les suivants en faisaient, et pourtant on n’avait pas autant de création d’emplois. Le gouvernement actuel a baissé pour 41 milliards les cotisations des entreprises, ce n’est pas pour ça que l’on a autant de création d’emplois ».

Et c’est bien grâce aux créations d’emplois générées par les 35 heures que les caisses ne se sont pas vidées excessivement :

« Il y a les cotisations qui ne rentrent plus parce qu’on les a baissées. Mais il y a aussi les cotisations de ceux qui ont retrouvé un emploi, les chômeurs que l’on n’a plus besoin d’indemniser et la consommation des ménages qui se relance. Cela fait des rentrées. » Un emploi créé grâce aux 35 heures « coûte » environ 12 800 euros à l’État.

Un chiffre que Barbara Romagnan appelle à comparer, avec le pacte de responsabilité. « En échange de 41 milliards de baisse de cotisations, on n’a pas vu de création d’emplois, relève-t-elle. Même si on arrivait à 1 million (comme le fait miroiter le patronat – NDLR), cela signifierait que chaque emploi aurait coûté 41 000 euros. »

En 2003, 2004, puis en 2008 avec la loi Tepa, le contingent d’heures supplémentaires à la disposition des entreprises augmente fortement, annihilant l’effet de la réforme.

Mais la méthode pourrait-elle à nouveau fonctionner aujourd’hui ? Faut-il aller, comme certains le recommandent, vers les 32 heures ?

Certes, la croissance de 2000 n’est plus là, mais, note la députée, « si on n’utilise pas la loi et la négociation pour répartir autrement le travail, il va évidemment continuer à se réduire ».

À bon entendeur.

Une souplesse déjà bien généreuse. « Je ne vois pas très bien ce que l’on pourrait faire pour assouplir encore les 35 heures », estime Barbara Romagnan. Les entreprises ont notamment obtenu la possibilité d’annualiser le temps de travail pour que leurs salariés travaillent plus sur une période intense, sans recourir aux heures supplémentaires, mais à condition qu’ils travaillent moins sur une autre période.

Pour une inversion de la courbe du chômage: Ne croyons plus au Père Noël !

Pour une inversion de la courbe du chômage: Ne croyons plus au Père Noël !

pole-emploi-Lu sur le site de la CGT

Les chiffres du chômage pour le mois de novembre viennent de tomber et de nouveaux, tous les clignotants restent au rouge.

  • > Le chômage des jeunes augmente de 0,5%,
  • > celui des seniors de 1%,
  • > celui de longues durées de 0,2% en novembre.

Ce sont 27 400 demandeurs d’emploi supplémentaires en novembre en catégorie A et 22 100, catégories A, B, C confondues. Malgré les annonces, les contrats aidés, les cadeaux aux entreprises au nom de l’emploi, rien n’y fait. Le nombre de demandeurs d’emploi continue sa progression.

Alors de quoi avons-nous besoin ? Pour la CGT, la clé est dans une autre politique de l’emploi et des salaires.

Les évolutions législatives comme les accords nationaux interprofessionnelles, notamment celui du 13 janvier 2013, concourent à une baisse de pouvoir d’achat.

  • > D’abord pour les demandeurs d’emploi qui, avec la nouvelle convention d’assurance chômage, vont devoir financer les 800 millions d’économie prévus dans celle-ci.

Ensuite les 15 millions de retraités qui,

  • > après la perte de la demie part fiscale pour les veufs et les veuves en 2008,
  • > la fiscalisation de la majoration de 10% pour 3 enfants et plus, les 0,3% au 1er avril 2013 pour financer la perte d’autonomie,
  • > la sous indexation de 1% en dessous de l’inflation prévue dans l’accord de mars 2013 sur les retraites complémentaires,
  • > enfin le report de la revalorisation des pensions au 1er octobre 2015 selon la loi rectificative du financement de la sécurité sociale votée le 23 juillet dernier.

Les salariés ne sont pas en reste avec:

  • > des revalorisations de salaires bloquées par les employeurs dans les entreprises du privé,
  • > le refus de donner un coup de pouce au SMIC
  • > et la non revalorisation du point d’indice ([=blocage des salaires !] pour les fonctionnaires depuis 2010.

Toutes ces mesures ont une même conséquence, un pouvoir d’achat atone et une consommation en berne.

Quand on sait que la consommation compte pour 57% dans le produit intérieur brut, tout le monde comprend que les politiques menées nous mènent droit dans le mur.

C’est pourquoi la CGT défend une autre politique

  • > par la fin des aides aveugles aux entreprises,
  • > par une relance de la consommation et
  • > par une remise à plat du financement de la protection sociale qui favorisera l’emploi.

Ne comptons pas sur le Père Noël dans cette période de fêtes mais sur la mobilisation des salariés qui pourront, dans l’unité, changer la donne.

Montreuil, le 24 décembre 2014

Livret A: Les retraits dépassent les dépôts de 1,25 milliard d’euros en novembre.

Livret A: Les retraits dépassent les dépôts de 1,25 milliard d’euros en novembre.

Austerite-ça-suffit

Source: la CGT Logement.

A l’évidence, les détenteurs d’un Livret A — c’est à dire trois Français sur cinq — puisent dans leurs réserves pour faire face à la baisse des salaires et des pensions.

Il est vrai que le Livret A souffre dépuis le 1er août 2014 d’une rémunération historiquement basse — à 1% sous prétexte de la faiblesse de l’inflation — mais cela ne suffit pas à expliquer que leurs détenteurs aient effectué, pour le septième mois consécutif, davantage de retraits que de dépôts en novembre, à hauteur de 1,25 milliard d’euros, selon des données publiées mardi par la Caisse des dépôts.

Les mois de septembre, octobre et novembre sont, d’ailleurs, traditionnellement difficiles pour ce livret puisque, à cette période, les épargnants ont tendance à puiser dans leurs économies pour faire face aux dépenses de rentrée, au paiement des impôts et à l’achat des cadeaux de fin d’année.

Sur les onze premiers mois de l’année, la décollecte (la différence entre les retraits et les dépôts) s’est creusée pour s’établir en cumulé à 5,84 milliards d’euros. Ce système d’épargne populaire va donc terminer l’année dans le rouge. Pareille situation s’était déjà présentée au cours de la dernière décennie, par exemple en 2005 où la décollecte avait atteint 3,43 milliards d’euros.

En octobre, les retraits avaient déjà été supérieurs aux dépôts à hauteur de 2,93 milliards d’euros.

Au total, 361 milliards d’euros étaient déposés fin novembre sur le Livret A et le Livret de développement durable), dont les « encours » permettent notamment de financer les HLM, et l’ensemble du système de logement social.

SDF: un quart d’entre eux ont un emploi !

SDF: un quart d’entre eux ont un emploi !

Un-logement-partout-et-pour-tousEn un an, de novembre 2013 à novembre 2014, le nombre de personnes qui ont appelé le 115 mais qui se sont retrouvées sans solution d’hébergement a doublé, annonce la Fnars, Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui vient de publier son baromètre mensuel de l’hébergement d’urgence, à partir des données issues de 37 départements.

En novembre, sur les plus de 17.000 personnes qui ont appelé le 115 dans 37 départements étudiés, plus de 9.000 sont restées sans solution (52% des demandes), ce qui représente 4.500 personnes en famille, près de 1.000 femmes seules et plus de 3.000 hommes isolés. A Paris, les demandes non pourvues ont progressé de 43% en un an. Les deux tiers des départements du baromètre ont enregistré une hausse du nombre de personnes qui les sollicitent.

Les sollicitations des familles restent les plus nombreuses (7.900 personnes en famille), devant celles des hommes seuls (6.500). Les femmes seules représentent 10% des demandes, soit près de 1.800 personnes.

L’ouverture de places hivernales « n’est pas suffisante pour répondre à l’ensemble des demandes« , souligne la Fnars, même si le nombre de solutions d’hébergement est en croissance.

Mais dans les solutions proposées, la Fnars déplore un recours à l’hôtel « de plus en plus mobilisé« , alors que ces solutions sont à l’évideence « insuffisantes en nombre, coûteuses et inadaptées qualitativement pour sortir durablement les personnes de l’urgence« .

L’absence de politiques du logement depuis une quarantaine d’années, de la part des gouvernements successifs qui ont joué « la loi du marché » et la « liberté d’entreprendre », tout en destructurant le système HLM — transformé en « logement social »—, et…

Tout cela a contribué à:

  • > la pénurie de logemement à loyers modérés,
  • > la hausse des loyers.

S’ajoutant à l’augmentation du chômage et à la baisse des salaires, et l’explosion de la  précarité, la situation des plus pauvres ne cesse de se dégrader. Et dans ces pauvres, il y a la mase des salariés au SMIC.

Car aujourd’hui les SDF sont de moins en moins désocialisés et en rupture avec le monde du travail.

L’Insee vient de révéler que un quart des sans domicile fixe occupent un emploi, la plupart du temps comme ouvrier ou employé, et 36% en recherchent un. Mais c’est la première fois que cela est démontré statistiquement.

Cela veut dire qu’en 2014 le salaire ne permet plus de d’accéder à un logement, car 39% des SDF en emploi ont un CDI.

C’est particulièrement le cas Paris et en proche banlieue, où il devient impossible de se loger en étant payé au Smic.

Le temps partiel imposé, les « petits boulots », les CDD, et les embauches sans contrats sont évidemment des conditions qui rendent l’accès au logement insurmontable.

Cuba/États-Unis: un pas positif

Cuba/États-Unis: un pas positif

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Communiqué de la CGT

Depuis plus d’un demi-siècle des politiques agressives ont été mises en place par Washington pour mettre à bas l’indépendance du peuple cubain issue de la révolution.

L’annonce, hier, de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays est un pas franchi, tout comme la libération de trois des cinq cubains qui croupissaient dans les geôles des États-Unis.

La CGT était engagée pleinement dans la bataille pour leur libération. Thierry Lepaon, son secrétaire général, l’avait réaffirmé à nos camarades de la centrale des travailleurs de Cuba (CTC) et leur secrétaire général lors de leur venue au siège de notre organisation, en juin dernier. Il le réaffirma aussi lors d’une rencontre, en septembre, avec l’ambassadeur de Cuba en France et René Gonzalès (l’un des cinq déjà libérés).

La CGT salue donc ces annonces et cette étape franchie qui est une première victoire du peuple cubain dans sa résistance à l’impérialisme américain. D’autres seront nécessaires pour mettre fin une fois pour toute au blocus inhumain imposé depuis 54 ans au peuple cubain et qui pèse lourdement sur le développement de l’Ile.

La levée totale de l’embargo illégal et illégitime, condamné à maintes reprises à la quasi-unanimité des Nations unies, est aujourd’hui une exigence absolue.

La CGT et ses organisations, fortement investies dans ce combat pour la liberté, continueront de s’y employer !

Montreuil, le 18 décembre 2014

Cuba/États-Unis: un pas positif


Cuba/États-Unis: un pas positif Communiqué de la CGT Depuis plus d’un demi-siècle des politiques agressives ont été mises en place par Washington pour mettre à bas l’indépendance du peuple cubain issue de la révolution. L’annonce, hier, de la reprise des relations diplomatiques entre les deux[…]

Le gouvernement augmente le SMIC mensuel de 15 euros: Une politique pas à la hauteur des enjeux !

Le gouvernement augmente le SMIC mensuel de 15 euros: Une politique pas à la hauteur des enjeux !

Primes-de-noel

SMIC? Non, pas +50€ !!! +15€

Communiqué de la CGT

Le gouvernement a annoncé ce matin une augmentation du SMIC de 0,8 %, limitée à l’application des seuls critères légaux et n’a pas exercé de coup de pouce.

Le montant du SMIC mensuel est désormais de 1457,52 euros bruts.

De plus en plus de salariés ont des problèmes pour boucler leurs budgets, un nombre croissant peut même être qualifié de « travailleurs pauvres ». L’économie française a du mal à redémarrer, engluée dans une politique de cadeaux aux entreprises qui privilégient leurs profits à la rémunération de la force de travail, alors qu’elle aurait besoin d’une politique volontariste basée sur une augmentation de la consommation des ménages et des investissements des entreprises.

L’augmentation du SMIC annoncée ce jour est dérisoire et ne correspond ni aux attentes des salariés français ni aux besoins de l’économie française.

Obnubilé par le dogme de la « baisse du coût du travail », aiguillonné en permanence par des instances européennes, le gouvernement se trompe de politique et se borne à satisfaire aux exigences du patronat, qui a d’ailleurs applaudi aux annonces du ministre de ce matin.

Alors que 4 organisations syndicales sur 5, représentant 70 % des salariés du secteur privé, réclamaient un coup de pouce, le gouvernement a manifestement choisi son camp et donné un nouveau geste d’allégeance aux principes portés par le patronat, sur la politique de l’offre, l’affaiblissement des services publics et de la sécurité sociale.

La CGT continuera, dans les prochains mois, à réclamer un changement drastique de politique avec notamment sa revendication d’un niveau de SMIC à 1700 euros bruts, et à se battre pour imposer dans les entreprises une augmentation de tous les échelons de salaires.

Montreuil, le 18 décembre 2014

Les multinationales européennes accumulent bien plus que les 1.000 milliards de cash révélés par Mood’ys

Les multinationales européennes accumulent bien plus que les 1006 milliards de cash révélés par Mood’ys

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Selon les Échos, une étude réalisée par Moody’s révèle que les multinationales européennes sont assises sur des montagnes de cash.

Selon elle, les entreprises non financières de la zone EMEA (Europe, Moyen Orient et Afrique) détiennent plus de 1006 milliards de liquidités dans leurs caisses, soit la moitié du PIB français. Un chiffre arrêté à fin juin 2014.

Il n’y a pas de crise chez ces entreprises montrueuses : 1006 représente 40% de plus que ce qu’elles détenaient en 2008-2009, au début de la crise financière.

« Elles ont travaillé à réduire leurs recours aux banques, à se sécuriser en refinançant leur dette et à se protéger contre les turbulences des marchés financiers », constate Moody’s.

Cela ne surprendra pas nos lecteurs et les militants de la CGT: les grands groupes européens ne sortent pas plus fragilisées de la crise que leurs concurrentes nord-américaines assises, elles, sur 1.640 milliards de cash. D’autant que « la stabilité macroéconomique actuelle rend moins cruciale la détention d’une trésorerie substantielle », selon le senior vice-président de Moody’s et auteur du rapport.

Dans le détail, sur ces 1006 milliards d’euros, 325 sont détenus par les acteurs de l’industrie, 256 par ceux de l’énergie, 175 par la grande consommation et 149 par les télécoms et TIC.

Et encore, Moody’s, avec ces 1006 milliars ne compte pas tout ce qui existe comme liquidités chez les multinationales européennes ! Elle a mené son étude uniquement sur les sociétés dont elle assure la notation financière ! Donc ce chiffre de 1006 milliards est très inférieur à la réalité !

Par ailleurs, les dix plus gros « coffre-forts » de la zone détiennent 228 milliards de dollars, soit 22% du total. Le top 5 de ces « rois du cash » : Volkswagen, Gazprom, BP, EDF et Total. Tous disposant au moins de 22 milliards de liquidités.

Un matelas d’or ? Mais pas pour investir, ni lutter contre le chômage !

Malgré ces sommes énormes, l’investissement de ces grosses société reste atone. Et dans ce contexte, Moody’s estime que les « dépenses d’investissements devraient rester relativement stables » à l’avenir.

Cet argent ne sert qu’à deux choses:

  • > spéculer pour accumuler toujours plus, et
  • > gaver les actionnaires !

Quant aux salariés, c’est toujours le régime sec: Michel Sapin — qui bloque déjà le salaire des fonctionnaires — a invité le 17 décembre les patrons des entreprises étrangères à ne pas augmenter les salaires de leurs salariés, sous le regard brillant de  Gattaz qui milite pour la même chose dans toutes les entreprises française ! 

Explosion du nombre de SDF en France


Explosion du nombre de SDF en France Lu sur le site de la CGT logement En 2012 la France comptait 112.000 SDF, dont 31.000 enfants, dans les moyennes et grandes agglomérations, un chiffre en hausse de 44% en 11 ans, selon l’Insee. L’Insee a dévoilé son « Portrait social de la France » mercredi[…]

Conseil supérieur de l’audiovisuel: La CGT dénonce la décision du CSA et de France Télévision de réduire le temps de parole des syndicats en 2015


Conseil supérieur de l’audiovisuel: La CGT dénonce la décision du CSA et de France Télévision de réduire le temps de parole des syndicats en 2015 Lu sur le site de la CGT Après la suppression des élections des conseillers prud’hommes et alors que se multiplient les attaques contre les droits[…]

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