Didier CORPET : Invité du café citoyen du mercredi
23 mai 2007 dans le cadre de la campagne législative de Marc MIGRAINE
et Josepha RETOUT dans la 7ème circonscription en présence de
Florent Saint-Martin et Bruno Bequet candidats dans la 8ème circonscription.
Les notes d’introduction de Marc Migraine sont situées à la fin
de ce compte rendu
Didier
CORPET anime deux entreprises havraises qu’il a repris, associé avec
leurs dirigeants, il y a 5 ans, membre élu de la chambre de commerce et d’industrie
du Havre et Président des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens de Normandie,
il s’intéresse notamment aux questions de la formation et de la reprise d’entreprise.
En introduction didier CORPET indique qu’il y a un décalage entre ce
que ressent l’entreprise dans son quotidien et l’image des difficultés de l’économie
ressenties par l’opinion. Par exemple les entreprises des pays aux coûts salariaux
faibles ne sont pas en concurence avec les sociétés que dirige M. CORPET.
le coût du travail en France est un faux problème pour lui car les vrais
concurrents sont des entreprises européennes ou américaines aux mêmes coûts
salariaux.
M. CORPET indique que plutôt discuter sans fin du partage du « gâteau » existant
il faudrait mieux d’abord le faire grandir. Ce « gâteau » correspond à la valeur
ajouté du travail surtout marchand, c’est ce que produisent les entreprises
et notamment les PME. Avec une croissance mondiale de 4 à 5% par an il n’y a
aucune raison pour que la France n’en profite pas, et qu’ainsi elle puisse mieux
répartir ensuite les fruits de cette croissance.
Cette croissance est possible sous 2 conditions :
A) S’enrichir en acceptant les lois du marché.
Pour cela il faut 3 éléments principaux :
-
La consommation : Répondre positivement à la volonté des habitants
de s’enrichir en augmentant leur pouvoir d’achat. S’enrichir car la vie coûte
plus cher aujourd’hui qu’hier. Les français ont des besoins de communication,
de déplacement ou de logement qui leur coûtent aujourd’hui plus cher qu’hier.
Par exemple les téléphones portables, les ordinateurs, les ipods, l’nternet
provoquent des dépenses qui n’existaient pas il y a 20 ans.
- Les entreprises : Soutenir les entreprises pour qu’elles soient
mieux présentes dans le marché global, valoriser la mondialisation au lieu
de la dénigrer, aider les entreprises à exporter et à innover. Faire en sorte
que l’image de l’entreprise soit valorisée parce que c’est elle qui crée la
richesse dont tous ont besoin.
-
Les investissements : faire agir en commun les acteurs publics et
privés pour favoriser les investissements qui soutiennent la croissance présente
et préparent celle de demain, les investissements sont autant incorporels
par la formation par exemple que corporels par les infrastructures telles
que Port 2000 ici au Havre.
B) Avoir des entreprises compétitives :
Didier CORPET insiste beaucoup sur le besoin d’un meilleur dialogue social
au sein des entreprises :
D’un côté il faut des bons employeurs qui savent gagner de l’argent en adaptant
leurs entreprises à leurs marchés tout en étant respectueux de leurs salariés
et en rémunérant correctement les efforts des salariés.
De l’autre côté il faut des salariés qui apportent leur travail, leur savoir-faire
et leurs idées innovantes et qui ont l’envie que l’entreprise réussisse sans
arrières pensées d’un autre age.
Didier
CORPET est partisan d’apporter une formation sur le dialogue social aux
entrepreneurs, aux cadres et aux syndicalistes. Il suggère la création d’un
« diplôme » de patron qui pourrait être délivré aux repreneurs et aux créateurs
d’entreprises par exemple. En effet les employeurs et les cadres ont une image
trés négative du syndicalisme parce que celui-ci est trop souvent motivé
par de intérêts personnels, politiques ou corporatistes.
Il faut casser les rigidités et les protections abusives du syndicalisme trop
souvent coupé des réalités du monde du travail. Nombre d’élus du personnel et
de délégués syndicaux ne mettent plus les pieds dans leurs entreprises depuis
des années et cherchent à être élus pour se protéger eux-mêmes davantage plutôt
que pour aider les autres salariés, ils deviennent ainsi non représentatifs
en réalité.
La France a besoin de « missionnaires » pour changer les réticences
des syndicalistes et des employeurs les uns envers les autres.
Concernant la flexibilité de l’emploi,
didier CORPET, indique que le marché du travail est trés contrasté : pour 50%
des salariés il n’y a aucune ou trés peu de flexibilité tandis que la flexibilité
pèse tres fortement sur les 50% restants (les de 55 ans) qui
sont dans une situation trés précaire.
Ceci ne lui parait normal. L’ennui c’est que les syndicalistes qui comptent
aujourd’hui en France sont tous ou presque issus de la catégorie des privilégiés
de la sécurité et sont entièrement décalés par rapport à la réalité de
la précarité des autres. Ils défendent ainsi des rigidités qui font que la
précarité des « autres » s’accroît.
Il est clair que dans ce « jeu » vicieux les entreprises participent en faisant
peser toute la flexibilité sur ceux qui ne sont pas protégés : Quand une entreprise
importante doit réduire la voilure que peut-elle faire ? Elle réduit le nombre
d’intérimaires et la sous-traitance mais elle ne touche pas aux salariés
« de plein droit » au risque d’une grève immédiate !
Concernant les tracas administratifs
: didier CORPET est favorable à une simplification des demandes de subventions.
En fait il considère qu’il serait mieux de diminuer voir de supprimer
toutes les subventions aux entreprises en échange d’une diminution de l’imposition
et des charges des sociétés.
Il est anomal que les entreprises (notamment les grandes) profitent du dédale
et de la compléxité des modes d’obtention des subventions et deviennent ainsi
souvent des « machines à tricher ». C’est amoral et idiot : Combien d’heures sont
ainsi perdues dans l’administration et dans les entreprises ?
En terminant son intervention Didier CORPET indique que les contrôles fiscaux,
de l’URSSAF, ou de la DRIRE ne le gènent pas en ce sens que les règles doivent
être respectées et que les contrôles sont logiques.
Mais encore faudrait il que les règles soient bien les mêmes pour tous et qu’elles
soient établies en concertation et en bonne intelligence sans accumulations
intempestives et contradictions nuisibles.
Les tracas insupportables par les entreprises ne proviennent pas de l’existence
des règles mais de leurs complexités et des abus de pouvoirs de certaines
administrations qui en résultent.
Le libéralisme dans lequel doivent s’inscrire nos entreprises pour réussir
n’est pas du tout sauvage pourvu que les règles qui le contrôlent soient
claires et simples et s’appliquent à tous.
L’assistance composé d’une trentaine de personnes s’est beaucoup interessée
au besoin de rénover le dialogue social.
Notes de Marc MIGRAINE en introduction du café citoyen
sur l’économie le mercredi 23 mai 2007 :
Mes
Principes :
- je suis favorable au système libéral tempéré par la démocratie.
- je ne vois que 2 moyens d’enrichir un pays et d’avoir de la croissance et
ainsi permettre de redistribuer des moyens vers les plus démunis :
- travailler plus (jeunes – séniors)
- ou travailler mieux (gain de productivité).
Quel est l’Etat de l’économie française
?
– La situation économique difficile de la France :
La France ne peut continuer avec :
- de moins en moins de croissance et
- de plus en plus de dépenses sociales,
La France ne peut continuer car notre système se heurte à
la quadrature du cercle : il faudrait à la fois moins d’impôt pour stimuler
l’initiative et plus d’impôt pour financer l’enseignement supérieur, les infrastructures,
la prise en charge des personnes âgées, la justice….
Les mesures que je préconise :
-
Encourager les petites et moyennes entreprises
en leur réservant une part des marchés publics. La création
de 2 emplois sans charge pour toutes les entreprises était une proposition
particuliérement judicieuse de Francois Bayrou.
-
Encourager le secteur économique hautement
qualifié :
- En effet sur le marché des biens de qualité moyenne, la compétition
est perdue d’avance en raison des coûts salariaux des pays émergents.
- C’est sur le marché des biens innovants et de hautes technologies qu’un
pays comme la France peut se développer.
- Il existe des pays développés pour qui la mondialisation
est un avantage : elle permet de baisser les prix de certains biens désormais
importés tandis qu’elle ouvre des marchés immenses pour les produits
des entreprises nationales.
-
Réformer l’enseignement supérieur et
approfondir le lien entre l’enseignement supérieur et le monde économique.
-
Réserve d’emploi : pénurie de
main d’œuvre. Ainsi certains secteurs connaissent une situation de pénurie
au Havre : les métiers de l’artisanat, de l’hotellerie, de la restauration,
du transport routier, de la santé.
- Service public de l’emploi plus efficace et
plus exigeant.
- Schématiquement il y a 2 modèles de traitement de l’emploi :
- Américain : faibles indemnités chômage, politique de reclassement
des chômeurs peu active mais retour à l’emploi spontanément rapide.
- Nordique : fortes indemnités chômage, mais politique de reclassement
très active et efficace.
La France doit choisir entre ces 2 modèles.
- Créer une différence beaucoup plus grande
entre les revenus du travail et les revenus de l’assistance.
- On considère communément qu’il y a 3 freins au développement
économique :
- le cout du travail,
- le manque de souplesse du marché du travail,
- la compléxité du droit du travail et les tracasseries administratives.
Est-ce-vrai ? et quelle est la part de chaque frein. voici la 1er question
posée à notre invité Didier CORPET.
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