Communiqué de presse des députés européens EELV le 12 mars 2011
Europe Ecologie – Les Verts apporte tout son soutien aux victimes du séisme
et du tsunami qui ont dévasté les côtes du Nord-Est du Japon. Nous sommes
toutes et tous sous le choc de l’accident nucléaire en cours qui vient
dramatiquement aggraver la situation. Cette catastrophe illustre qu’une
sécurité nucléaire totale est impossible. Pour Michèle Rivasi,
spécialiste du nucléaire, la France n’est pas épargnée par un tel risque.
Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit, qui co-président le groupe des eurodéputés
Verts/ALE, viennent de demander à l’exécutif européen d’organiser un débat
urgent sur ce thème.
Tout en niant, dans un premier temps, toute fuite radioactive, les autorités
japonaises ont déclaré l’état d’urgence nucléaire par « principe de
précaution ». Pourtant la situation semble plus alarmante que le gouvernement
souhaite le faire transparaître : au total onze réacteurs ont été
automatiquement arrêtés lors du tremblement de terre, par mesure de sécurité,
et ce afin de minimiser les risques. Il y a actuellement au Japon deux
centrales nucléaires en situation d’urgence. Celle de Fukushima connaît un
problème d’ordre mécanique au niveau du système de refroidissement du réacteur.
Conséquence : environ 3000 riverains vivant, dans un rayon de trois
kilomètres, ont été évacués. Il y a aussi la centrale d’Onagawa, où le
processus de refroidissement du cœur nucléaire ne se déroulerait pas comme
prévu. Actuellement, le niveau des eaux de refroidissement connaîtrait une
baisse inquiétante.
Pour Michèle RIVASI, eurodéputée Europe Ecologie – Les Verts et spécialiste
des questions nucléaires, les risques sont nombreux et dépendent de la qualité
de la gestion de cette crise : « Ce que les gens ne savent pas, c’est
qu’arrêter le fonctionnement d’une centrale n’écarte finalement aucun risque,
puisque dans le cas présent le plus important est de permettre le
refroidissement des réacteurs pour éviter qu’ils n’entrent en fusion. Mais sans
électricité, comment faire circuler les eaux de refroidissement ? Quelles
solutions ont trouvé les autorités : les centrales sont-elles désormais
reliées à des sources d’énergie extérieures ? Les groupes électrogènes
seront-ils suffisants pour maintenir le refroidissement ? Comme
d’habitude, la communication sur les faits est limitée au maximum,
mais les doutes subsistent : alors que le gouvernement fait tout pour
rassurer la population, certains média japonais feraient état d’une fuite
radioactive. Il faut des preuves et réagir vite. »
La conclusion de cette catastrophe doit s’imposer aux dirigeants
internationaux : « Un tiers du mix énergétique japonais repose sur le
nucléaire et le pays envisage d’ouvrir une dizaine de nouvelles centrales d’ici
2030 pour faire passer cette proportion à 50 %, explique Michèle Rivasi. Comme
la France et d’autres pays, le Japon affaiblit sa sécurité énergétique tout en
prenant des risques insensés. N’oublions pas que le réseau Sortir du
Nucléaire avait révélé en juillet 2007 que les centrales nucléaires françaises
n’étaient pas aux normes sismiques et qu’EDF avait falsifié les données
sismiques de ses centrales nucléaires pour ne pas supporter des travaux de mise
aux normes trop onéreux. La France n’est donc pas épargnée par un tel risque.
»