C’est Olivier CHRISTOL qui a présenté la question d’actualité sur le Fret SNCF et le triage de Sotteville en complément d’informations données par le Maire sur les réponses qu’il avait reçuesde RFF et de la SNCF.
En effet la réduction massive de l’activité du triage de Sotteville-lès-Rouen prélude à sa fermeture annoncée s’inscrit dans une démarche générale de démantèlement du fret ferroviaire SNCF, illustrée par pas moins de 5 plans de « sauvetage » en douze ans. « Notre » triage n’est pas un cas isolé puisque 8 triages sur 11 en France sont dans des situations comparables.
La pétition pour la défense du triage de Sotteville est en piece jointe à ce document.
Voici le texte de l’intervention d’Olivier CHRISTOL :
« La situation du fret ferroviaire français suscite plus que des inquiétudes. Son évolution actuelle contredit même les orientations majeures du Grenelle de l’environnement et fragilise gravement les activités qui lui sont directement liées. »
Telle est la manière dont s’exprime la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur l’industrie ferroviaire française présidée par A Bocquet, député communiste du Nord, dans l’introduction du rapport qu’elle vient de publier.
Ces quelques mots traduisent tout à fait la situation du triage SNCF de Sotteville-lès-Rouen.
Celui-ci est en grandes difficultés du fait de la volonté conjointe de l’Etat et de la direction de la SNCF d’aller vers la privatisation.
Sur le plan de la défense de l’environnement, le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes en total contradiction avec le Grenelle de l’environnement qui prévoyait de faire passer la part du trafic « non routier » et « non aérien » de 14 à 25% à l’horizon 2022 (dont 90% pour le ferroviaire et 10 pour le fleuve).
Fin 2009, nous n’en sommes qu’à 12%, soit encore un recul, et depuis, l’activité du triage situé sur notre commune à encore fortement régressée. Fermer le triage, ce serait des millions de camions de plus sur les routes. C’est inacceptable !!!Un autre élément qu’il faut avoir en tête, c’est que quand un train circule sur le réseau, c’ RFF qui à la charge de l’entretien du réseau, alors que quand le trafic de marchandises se fait par la route, ce sont les collectivités, communes ou département, qui ont la charge de la réfection des routes (on sait ce que ce la représente comme coût ici à Sotteville !) donc nos impôts locaux.
L’augmentation du transport des marchandises par la route, y compris avec Géodis, qui est une filiale de la SNCF, consiste à un nouveau transfert de charges de l’Etat vers les collectivités.
En effet la commune de Sotteville a, sous la main, un outil industriel qu’il convient de préserver, notamment dans le cadre du développement de Seine Sud. Il est d’ailleurs à regretter que dans les colloques « Axe Seine », la question du fret n’y ait pratiquement pas été évoquée. Le triage est aussi d’autant plus important que Port 2 000 au Havre monte en puissance et que des millions de containers partent par la route, après avoir fermé définitivement le triage de Soquence.
Rappelons aussi que le triage est situé le long de la seine, et à proximité » d’une zone industrielle importante, ce qui permettrait d’en faire un lieu d’échange multimodal Rail/Fleuve/Route.
Il est situé également a proximité des ateliers de Quatres-Mares, ateliers de réparation ferroviaire importants et de haut niveau technologique. Il serait dommage pour tout le monde que cette fermeture du triage entraine une baisse d’activité des ateliers avec 2000 emplois fortement menacés.
C’est pour avancer dans cette voie qu’un comité de défense du triage de Sotteville s’est crée il y a un an.
Aujourd’hui, ce sont près de 8 000 personnes qui ont apporté leur soutien à ce comité, dont des cheminots, des élus nationaux ou locaux, des syndicalistes, des citoyens, …
Ce week-end encore, nous avons recueilli, en marge de vivacité quelques 500 signatures dont de nombreux « locaux » pour la défense de cet outil industriel. Nous avons aussi contribué à populariser notre action.
L’action de notre comité de défense et la dynamique qu’il a créé a permis d’ailleurs de reporter la destruction physique des voies du triage annexe qui était prévue début avril 2011 à la fin 2012.
Dans ces conditions, Monsieur le Maire, qu’entendez-vous faire pour populariser ce combat pour la défense et surtout pour le développement de ce triage ferroviaire ?
– pourquoi est-il si difficile, voire impossible, pour le comité de défense, dont vous êtes membre, de vous rencontrer ou de rencontrer l’un de vos collaborateurs,
– pourquoi n’y a-t-il pas d’article sur cette question dans le « Sotteville mag », alors qu’il y a pratiquement une page dans votre dernière « lettre du député ». Je relie cette décision au fait qu’il n’y a pas eu de banderole dénonçant la casse du triage sur la mairie ou ailleurs dans la ville.
– Pourquoi n’utilisez vous pas l’image des 380 locomotives fret et plus de 600 wagons, stationnés le long du boulevard industriel, et qui sont en train de se détériorer, pour dénoncer la politique du gouvernement, de l’Etat Sarkozy, que vous combattez par ailleurs, en informant en priorité directement les Sottevillais.