L’idée se voulait consensuelle : faire qu’au travers d’un Conseil Municipal entièrement dédié, la Ville de Rouen prenne position dans le débat public qui vise à doter la Normandie d’une nouvelle ligne ferroviaire qui réduirait les distances entre les différentes villes d’une Région jusqu’ici oubliée.
Faire entendre la voix de Rouen, au travers de ses élus, toutes tendances confondues, sur la nécessité de se voir doté d’une nouvelle gare sur la Rive Sud de la Seine, située à moins d’une heure de trajet de la capitale, tout en se mettant au centre d’un plus vaste réseau irriguant la Normandie toute entière, et pourquoi pas demain, d’une ouverture vers le tunnel sous la Manche et l’Angleterre.
Valérie Fourneyron vient d’y mettre aujourd’hui un terme, en indiquant aux différents groupes du Conseil Municipal, les modalités de débat, et que le document remis il y a quelques jours comme base de travail, se révélait en fait être un cahier d’acteur, non amendable lors du prochain Conseil.
Elle nous invite donc, à « ne pas nous appesantir sur d’éventuels amendements au cahier d’acteur, car le Conseil n’est pas seul décisionnaire sur ce texte partagé, et que cela ne rendrait nos débats que plus complexes pour la presse et le public qui seront présents. Néanmoins, si au terme de nos débats, des points faisaient consensus au sein de notre assemblée et s’avéraient ne pas être pris en compte dans le cahier d’acteur, elle ne manquerait pas naturellement de proposer des modifications en ce sens aux autres collectivités. «
Quel sens alors au débat au sein du Conseil, dès lors que celui ci se résumera en fait à n’être qu’une chambre d’enregistrement, d’un document élaboré par le seul Parti Socialiste et risquant de n’être voté que par ses seuls représentants ?
Ce texte est-il d’ailleurs partagé par les autres collectivités, Agglomération, Département, Région, collectivités où il est également utile de préciser qu’aucun débat n’y a été tenu, sauf à citer l’exemple du Havre, où le débat a bien eu lieu ?
Par cette prise de position, et le manque de concertation préalable, le Maire de Rouen risque donc de se priver d’un consensus qui n’aurait eu que plus de poids dans le débat public.
Un manque de préparation préalable avec l’ensemble des élus au travers de réunions de travail, comme nous l’avions demandé, dont on trouvera peut-être la cause dans l’organisation des primaires et au soutien à Martine Aubry monopolisant l’emploi du temps du Maire et des élus socialistes ces dernières semaines.
Question de priorités sans doute.