Il y a 100 ans jour pour jour, Jean Jaurès était assassiné

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IL y a 100 ans, le 31 juillet 1914 Jean Jauès était assassiné.

L’assassinat de Jean Jaurès a lieu trois jours avant le début de la Première Guerre mondiale.

Raoul Villain assassine le leader socialiste le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 40, alors qu’il dîne au café du Croissant, rue Montmartre, dans le 2e arrondissement de Paris, au cœur de la République du Croissant, à deux pas du siège de son journal, L’Humanité. Il tire deux coups de feu : une balle perfore le crâne du célèbre tribun et l’autre se fiche dans une boiserie. Jaurès s’effondre, mortellement atteint.

Son meurtre met un terme aux efforts désespérés qu’il avait entrepris depuis l’attentat de Sarajevo pour empêcher la déflagration militaire en Europe. Il précipite le ralliement de la majorité de la gauche française à l’Union sacrée, y compris beaucoup de socialistes et de syndicalistes qui refusaient jusque-là de soutenir la guerre. Cette Union sacrée n’existe plus en 1919 lorsque son assassin, Raoul Villain, est acquitté.

En réaction, Anatole France écrit : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! ».

Le transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, en 1924, souligne une autre rupture politique intervenue au sein de la gauche, entre communistes et socialistes.

100 ans après, Jaurès, fondateur de la SFIO, de L’Humanité, pacifiste, réformiste, reste une figure de la gauche.

 

 

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source : http://fr.wikipedia.org

Gaza : pour la paix et la justice


Crédits Photo : Andrea Giudiceandrea – FlickR Nous sommes aux côtés des citoyens qui veulent faire entendre la voix de la paix. Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une escalade de violences dans la région, dont l’horreur et les conséquences sur les civils ne sauraient être tolérées plus[…]

Gaza : pour la paix et la justice

Paix au Proche-Orient

Crédits Photo : Andrea Giudiceandrea – FlickR

 

Nous sommes aux côtés des citoyens qui veulent faire entendre la voix de la paix. Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une escalade de violences dans la région, dont l’horreur et les conséquences sur les civils ne sauraient être tolérées plus longtemps. Au total, l’offensive israélienne a fait plus de 500 morts et 3 000 blessés, des civils pour l’essentiel. La situation est dramatique.

C’est pourquoi, nous appelons chaque citoyen à faire entendre sa voix pour condamner les actes de violence visant notamment les enfants et les femmes. Ensemble, nous avons le devoir d’user de notre liberté d’expression et de notre droit à manifester pacifiquement ! Mais en aucun cas, nous ne tolérons d’acte ou de parole qui puisse faire ressurgir l’antisémitisme et le racisme. Nous ne laisserons pas s’instaurer un autre conflit en France, nous soutenons la paix.

Dans ce conflit, la France doit tenir des positions fermes. Nous exigeons un cessez- le-feu immédiat, un couloir humanitaire, le retrait des troupes israéliennes hors de Gaza, l’arrêt des tirs de roquette sur Israël et l’installation d’une force internationale de protection.

Notre message est clair : ni Hamas, ni Likoud, mais le parti de la paix, de la justice et du droit international !

En aucun cas la France ne doit laisser penser qu’elle cautionne les violences ou les représailles militaires. Ainsi, nous appellerons également lors de la manifestation les autorités françaises et européennes à user de toute leur influence pour faire cesser immédiatement et sans délai les violences qui durent depuis le 8 juillet.

Députés co-signataires : Pouria AMIRSHAHI, Député des Français établis hors de France ;Guillaume BALAS, Député européen d’Île-de-France ; Alexis BACHELAY, Député des Hauts-de-Seine,Karine BERGER, Député des Hautes-Alpes ;  Yves BLEIN, Député du Rhône ; Kheira BOUZIANE, Députée de la Côte-d’Or ; Fanélie CARREY-CONTE, Député de Paris ; Nathalie CHABANNE, Député des Pyrénées-Atlantiques ; Marie-Anne CHAPDELAINE, Députée de L’Îlle-et-Vilaine ; Dominique CHAUVEL, Députée de Seine-Maritime ;  Pascal CHERKI, Député de Paris ; Guy DELCOURT, Député du Pas-de-Calais ; Françoise DESCAMPS-CROSNIER, Députée des Yvelines ; Yann GALUT, Député du Cher ; Razzy HAMMADI, Député de Seine-Saint-Denis ; Mathieu HANOTIN, Député de Seine-Saint-Denis ; Régis JUANICO, Député de la Loire ; Chaynesse KHIROUNI, Députée de Meurthe-et-Moselle ;Arnaud LEROY, Député des Français établis hors de France ; Lucette LOUSTEAU, Députée de Lot-et-Garonne ; Edouard MARTIN, Député européen du Grand Est ; Martine MARTINEL, Députée de Haute-Garonne ; Kleber MESQUIDA, Député de l’Hérault ;Monique ORPHE, Députée de la Réunion ;Hervé PELLOIS, Député du Morbihan ; Michel POUZOL, Député de l’Essonne ; Valérie RABAULT, Députée de Tarn-et-Garonne ; Denys ROBILIARD, Député de Loir-et-Cher ; Barbara ROMAGNAN, Députée du Doubs ; Suzanne TALLARD, Députée de Charente-Maritime ; Isabelle THOMAS, Députée européenne ; Patrick VIGNAL, Député de l’Hérault ; Jean-Michel VILLAUME, Député de Haute-Saône ;

 

Gaza : la France a rendez-vous avec le monde et avec elle-même

 

Par Marie-Noëlle Lienemann

Je suis triste, inquiète et j’enrage de voir la situation de notre pays. Les heurts et les violences qui accompagnent les protestations contre la guerre à Gaza viennent en écho à une crise profonde et multiforme. On a l’impression d’avoir déjà tout entendu à ce sujet : des bouleversements économiques, sociaux, écologiques, géostratégiques et culturels qui s’entrechoquent. La complexité du monde contemporain sert le plus souvent de prétexte à l’inaction et au fatalisme, quand on ne nous serine pas avec les pseudos « réformes » pour accélérer la plongée dans le conformisme de l’ordre dominant. La fermeté des mots, répétés de plus en plus machinalement, cache mal l’impuissance comme l’absence de vision d’avenir et de volonté pour l’engager.

Au fond le constat est simple, sévère, implacable : quand la Gauche ne défend plus les opprimés, elle s’affaiblit en plus de les affaiblir : ils cherchent des issues ailleurs. Si les inégalités s’accroissent, la Gauche perd son crédit et le fossé-voire les antagonismes- se creuse entre les catégories sociales qu’elle doit rassembler pour transformer l’ordre établi.drapeau françiq

Quand la France ne fédère plus autour des valeurs républicaines et ne leur donne pas corps dans le réel tout en se projetant dans l’avenir, le pays se raidit, doute de lui et se disloque. Les replis identitaires de tous poils s’exacerbent et les extrêmes hâtent les confrontations en tout genre.

Voilà fondamentalement où est le problème et où sont nos principaux enjeux.
Plus le temps passe, plus ce scénario se déroule et s’amplifie.

Ne faisons plus semblant de pouvoir sortir de cette spirale infernale sans des choix lourds, sans des ruptures !

Tous les mots ont été usés, bien usés et parfois galvaudés. Puisque nous fêtons l’anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès, nous pourrions parler du réformisme révolutionnaire qu’il prônait face à un monde chaotique et un capitalisme triomphant.

Aujourd’hui, tout est différent mais si ressemblant au fond.

Il faut agir vite mais il faudra beaucoup de persévérance avant d’inverser la logique à l’œuvre. Il faut des priorités à la hauteur de la gravité de la situation. Il faut des ruptures qui entraînent le plus grand nombre et non des coups de menton qui ne font que durcir les positions et accroître les tensions.

On le sait depuis longtemps, les tentations autoritaires refont surface pour masquer l’impuissance économique et sociale et surtout le mécontentement grandissant du peuple. Cela n’a jamais été une solution dans notre histoire, c’est même l’inverse.

De la même façon, qui peut croire que la perspective de réduire le déficit public à 3%, l’amélioration de quelques décimales des données économiques et du taux de chômage constituent des objectifs politiques et peuvent faire office de projet pour une grande nation comme la France ?

Notre pays a besoin de grandeur, d’ambition, de force et de cohésion. Elle a besoin de retrouver l’épopée républicaine que le libéralisme a voulu stopper net. Tout ce qui fait les fondamentaux de notre pays et de notre modèle républicain est contesté, condamné et percuté par les principes libéraux et les tenants de globalisation actuelle, à savoir la souveraineté populaire, le refus des droits divins- hier du roi, aujourd’hui des marchés-, le rôle de l’État incarnant l’intérêt général, les services publics, la mutualisation des risques et bien sûr la devise républicaine avec cette égalité honnie des libéraux et la fraternité au mieux réduite à la charité Sans parler de la laïcité qui est mise à mal et risque de reculer à chaque instant dans notre pays comme ailleurs tant elle est confrontée aux théoriciens du choc des civilisations, de la guerre entre le bien et le mal et aux communautaristes.

Alors si nous n’assumons pas réellement une voie singulière et, d’une certaine façon, de résistance à l’air du temps, à la domination de ce modèle qui cherche à s’imposer partout sur la planète mais qui, de fait, n’y arrive pas, nous allons connaître beaucoup de déconvenues.

Soyons nous-même et défendons l’universalisme issu des lumières qui est, au fond, aux antipodes de cet occidentalisme présenté comme une évidence, comme la parade aux invasions barbares.
Chaque fois qu’on propose une voie singulière, on nous rétorque qu’elle est impossible car les autres européens n’en veulent pas, qu’il faut se fondre dans un ensemble plus vaste pour compter dans la mondialisation. Mais pour quoi comptons nous dans ce vaste libre marché ? Quelle force économique en avons-nous tiré ? Quelles avancées tangibles pour notre peuple avons-nous gagnées ? Poser la question, c’est déjà y répondre. Rien de fort ou de significatif ne nous vient spontanément à l’esprit

Lorsque la France  marque les esprits sur la scène mondiale, c’est par son siège à l’ONU, par ses positions singulières, sa diplomatie autonome et l’intervention de son armée.

Assumer une voie singulière, ce n’est pas sortir du concert des nations, c’est même tout l’inverse : c’est y rentrer de plain-pied. Surtout quand sous nos yeux, le continent latino-américain ou les Brics s’organisent pour se faire entendre et reforment, d’une autre façon, ce que jadis on appelait les non-alignés. La France était partenaire, interlocutrice de ces non-alignés car elle ne se résigne jamais à la domination d’une ou plusieurs puissances.

Assumer une voie singulière, c’est parler haut et fort pour dénoncer la mort de civils, de femmes et d’enfants que ce soit à Gaza ou sous les roquettes du Hamas. Assumer une voie singulière, c’est ne jamais admettre que tous les moyens sont justifiés pour défendre son territoire. C’est s’en tenir sans transiger au droit pour Israël d’avoir des frontières sûres et reconnues comme pour les Palestiniens d’avoir un État. Mais le respect du droit international par les deux parties ne souffre pas d’exception. Ce message fort de la France n’est plus réellement audible ni au Moyen Orient ni en France. Il est essentiel de retrouver ces positions claires qui rassemblent depuis très longtemps une grande majorité de Français.

Assumer une voie singulière, ce n’est pas sortir de l’Europe mais ne pas craindre de taper du poing sur la table pour créer les indispensables rapports de force pour la transformer. Au passage à 29 pays, qui peut imaginer que le projet européen puisse être comparable à ce qu’il était entre ses membres fondateurs ? L’élargissement sans fin aboutit inéluctablement à une dilution politique de l’Europe qui ne retrouvera une nouvelle jeunesse que si l’un de ses membres éminents, l’un des membres fondateurs, en l’occurrence la France, pose des actes imposant une réorientation.

Et là, la période s’y prête. Les Anglais sont tentés par la sortie, les europhobes progressent partout, la sortie de crise n’est toujours pas là et sa perspective semble plutôt s’éloigner. On peut quand même être étonné, voir même ulcéré de voir que l’arrivée de Matteo Renzi apparaît, aux yeux des médias européens, plus prometteuse de réorientation que l’élection de François Hollande. Certes, l’illusion sera de courte durée. Mais manifestement la posture mainte fois répétée par le Président conditionnant au respect des absurdes et dangereuses règles du pacte de stabilité et des 3%, la capacité de notre pays à se faire entendre et à peser sur les instances européennes constitue une faiblesse stratégique majeure. La France a d’abord un poids politique qui ne se mesure pas au trébuchet des statistiques financières du moment et surtout de critères qui ne peuvent aboutir qu’à sa fragilisation. Au passage, notre pays est contributeur net de l’Union et donc finance plus qu’il ne reçoit … Cessons de présenter les autres comme des payeurs et nous des assistés. Oui, assumons une voie singulière comme hier de Gaulle ou Thatcher qui n’ont pas craint de l’affirmer pour finalement, chacun a sa manière, se faire respecter et obtenir satisfaction.

Si j’insiste sur la manière dont la France doit se situer dans son environnement dans le monde, c’est parce qu’elle est directement liée à sa capacité d’engager en son sein la reconquête de son modèle républicain, de ses capacités productives, de la reconnaissance de tous ses citoyens et des travailleurs et le retour vers un plein emploi et le progrès social. Ce doit être notre cap et constituer l’absolue priorité, le reste est secondaire. Faire l’inverse serait continuer à plonger notre peuple dans une dépression collective qui tient tout autant de ses conditions objectives de vie que de l’incapacité à se projeter vers l’extérieur et à peser sur le cours du monde.

C’est dans ce sens que s’inscrivent les propositions pour un nouveau pacte majoritaire à Gauche présentées par Gauche Avenir

Mais une chose est certaine, les banlieues, les quartiers populaires, les jeunes, les ouvriers et les employés attendent qu’on cesse de les culpabiliser. Ils seraient chômeurs parce que mal formés, assistés par choix ou insuffisamment compétitifs, coûtant cher aux entreprises, suspects de manquer de patriotisme. C’est une ritournelle bien connue que la Droite a longtemps rabâché, imprimant un signal négatif sur les esprits inquiets devant les crises et un avenir qu’ils ne maîtrisent pas.

Mais là, qu’une partie de la Gauche s’y mette et soit incapable d’incarner à leur yeux le changement promis auquel ils ont aspiré, eux qui ont fait la victoire des gouvernants d’aujourd’hui est difficilement supportable.
Tous ont besoin de considération, de dignité, de soutien et d’une politique qui les place au cœur du redressement du pays, dans la justice. Le pays a besoin d’eux car ils font et sont l’avenir de la France. Alors, ils seront davantage les ambassadeurs convaincus de l’idéal émancipateur de notre République car les faits témoigneront de sa validité. Et c’est la meilleure, voire le seul antidote au basculement d’une partie, certes minoritaire mais dangereuse, prosélyte, vers des idéologies contraires à nos valeurs.
Je parle ici autant des idéologies d’extrême droite que de celles des intégristes religieux

En tout cas, ce peuple de banlieue, ce monde du travail, cette jeunesse en pleine incertitude ne se plaint pas tous les quarts d’heure comme Monsieur Gattaz le fait – et auquel le pouvoir accorde manifestement beaucoup de crédit – de l’insuffisance permanente des aides publiques à leur endroit. Ils pourraient pourtant légitimement le faire.

Retrouvons leur confiance en leur accordant la nôtre. Retrouvons-nous.

 

Vous pouvez également retrouver ce texte sur le blog de Marie-Noëlle Lienemann


La mauvaise finance chasse la bonne !


Dessin de Besse paru dans l’Humanité Dimanche Michel Sapin, le ministre des Finances de Manuel Valls, a récemment déclaré : « Notre amie, c’est la finance, la bonne finance ». Une déclaration qui, selon l’AFP, aurait « déclenché des rires dans la salle » lors des Rencontres économiques d’Aix-en[…]

La mauvaise finance chasse la bonne !

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 Dessin de Besse paru dans l’Humanité Dimanche

 

 

Michel Sapin, le ministre des Finances de Manuel Valls, a récemment déclaré : « Notre amie, c’est la finance, la bonne finance ». 
Une déclaration qui, selon l’AFP, aurait « déclenché des rires dans la salle » lors des Rencontres économiques d’Aix-en Provence, le dimanche 6 juillet.
                                                                                                                                                                                    
 C’est en réponse à sa propre question « Y-a-t-il une finance heureuse, au service d’investissements heureux ? » que Michel Sapin a répliqué qu’il pouvait y avoir une « bonne finance ». Il prenait ainsi le contre-pied de François Hollande qui, lors de son discours du Bourget, en 2012, n’avait pas fait de détail en affirmant « Mon ennemie, c’est la Finance ! »

Cette finance à la fois bonne et heureuse serait, si l’on en croit Michel Sapin, celle qui finance les investissements aux entreprises et aux ménages. Elle ne pèserait donc pas bien lourd à côté de la mauvaise. Lors du débat sur la « Loi bancaire » de Pierre Moscovici, en 2013, Gaël Giraud, chercheur au CNRS et à l’Ecole d’Economie de Paris, avait précisé ce qu’il en était des activités des banques utiles à l’économie » : « Aujourd’hui, sur 8 000 milliards de total de bilan bancaire français, seuls 10 % servent au financement des entreprises. Et 12 % au financement des ménages. Le reste ce sont des opérations de marché ». Soit, 22 % de bonne finance et 78 % de mauvaise !

Le constat ne s’arrête malheureusement pas là. Lors de la dernière crise bancaire, la « mauvaise finance », dont Michel Sapin reconnait qu’elle « a été à l’origine en grande partie de la crise de 2008-2009 » avait chassé la bonne et les banques n’accordaient plus aucun crédit. Le crédit interbancaire lui-même avait sombré corps et biens car les banques n’osaient même plus se faire crédit entre elles.
Sans l’aide massive des Etats de l’Union européenne qui a contribué à gonfler lourdement leurs dettes publiques[1], le crédit à l’économie, « aux investissements heureux »,  aurait purement et simplement disparu, en même temps que le système bancaire.

La mauvaise finance a-t-elle, pour autant,  été régulée depuis 2008 ?  Michel Sapin affirme que, de ce point de vue, « le chemin parcouru est considérable ». De quel chemin peut-il bien s’agir ?
La loi bancaire du 26 juillet 2013 qui devait mettre en application le 7ème engagement de François Hollande : « séparer les activités spéculatives des banques de celles qui sont utiles à l’investissement », n’a rien séparé du tout. De l’aveu même du PDG de la Société Générale, lors de son audition par la Commission des finances de l’Assemblée Nationale, cette loi cantonne moins de 1,5 % des activités bancaires dans des filiales spécifiques.

Ce n’est que dans l’imagination florissante de Michel Sapin que la bonne finance est séparée de la mauvaise. Comme en 2008, la mauvaise finance risque à tout moment de déclencher une nouvelle crise bancaire et de chasser la bonne car rien n’a été fait pour l’en empêcher, la loi bancaire de 2013 ayant été écrite sous la dictée du lobby bancaire.
 


[1] 1 616 milliards d’euros versés par les Etats de l’Union européenne entre 2008 et 2011, selon la Commission européenne « Rapport sur les aides d’Etat accordées par des Etats-membres de l’Union européenne » – 21/12/2012.

Élection du Président de la Commission Européenne : pourquoi nous n’avons pas voté Juncker

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Les politiques libérales et austéritaires ont conduit l’Europe à la crise, à l’impuissance politique et à la défiance des peuples européens.
Pourtant, le Parlement Européen s’est aujourd’hui prononcé en faveur de Jean-Claude Juncker, candidat du parti démocrate-chrétien arrivé en tête lors des dernières élections européennes, afin d’assurer la Présidence de la Commission européenne.
Certes, le Parlement européen a réussi à imposer au Conseil le choix du candidat du parti arrivé en tête de l’élection du 25 mai. Cette désignation constitue une avancée démocratique et institutionnelle.
Pour autant, rappelons que le contrat initial, qui a porté nos engagements lors de la campagne européenne, consistait à ce que le Conseil Européen missionne le chef de file du parti arrivé en tête aux élections, afin de trouver une majorité au sein du Parlement Européen. Ni plus, ni moins.
Dès lors, le mandat confié par les électeurs aux députés socialistes n’était en aucun cas une simple ratification.
Monsieur Juncker n’était pas notre candidat, ni celui du groupe socialiste au Parlement européen. S’il évolue depuis longtemps dans les arcanes européennes, ses mérites politiques sont pour le moins ambigus : fédéraliste convaincu et se présentant volontiers comme le démocrate-chrétien à la fibre sociale affirmée, il ne saurait faire oublier qu’il a été durant 8 ans Président de l’Eurogroupe. Cet organe réunissant les ministres des finances de la zone euro a fait office au cours des dernières années de centre névralgique impulsant sur le plan politique les programmes « d’ajustement structurels » orchestrés par la troïka et imposés aux peuples grec, irlandais, portugais.
M. Jean-Claude Juncker a beau jeu aujourd’hui d’exiger la réalisation systématique d’études d’impact social en amont des réformes structurelles préconisées (flexibilisation du marché du travail, coupes drastiques dans les dépenses sociales et de santé, diminution des pensions des salariés) : l’échec économique des programmes de la troïka est patent, et la cohésion sociale au sein des pays sanctionnés a été durement atteinte.
N’oublions pas également qu’il fut l’inoxydable défenseur du secret bancaire en protégeant le statut de paradis fiscal du Luxembourg qu’il a dirigé durant 19 ans. Jusqu’en 2013, il aura bloqué la révision de la directive sur la fiscalité de l’épargne et fait obstacle à l’échange automatique d’information entre administrations fiscales des pays membres de l’Union. Cela atténue pour le moins la crédibilité de ses engagements à lutter contre l’évasion et la fraude fiscales en Europe.
Mais surtout, son audition devant le groupe socialiste du Parlement européen s’est révélée décevante : au-delà de l’utilisation d’une sémantique d’inspiration social-démocrate (lutte contre la concurrence déloyale et la discrimination entre les femmes et les hommes, lutte contre le chômage érigée en priorité de son mandat), il a pris soin d’entretenir un flou artistique quant aux propositions concrètes qu’il mettrait sur la table une fois élu Président de la Commission, notamment sur la flexibilité du Pacte de Stabilité.
Dans ce contexte, voter pour Monsieur Juncker revenait  à avaliser l’indifférenciation entre gauche et droite, et contribuait à faire du nationalisme la seule alternative au conservatisme libéral.
Dans une position commune de la délégation socialiste française, nous avons donc fait le choix de ne pas apporter notre soutien à Jean-Claude Juncker. C’est non seulement l’expression  de notre intransigeance vis à vis d’un modèle daté, mais également la preuve que le clivage gauche-droite, au sein de l’Union Européenne, n’est pas  qu’une simple promesse de campagne.
Nos exigences en termes d’investissements publics, d’ambition vis-à-vis de la transition énergétique, de protection des travailleurs, de lutte contre l’évasion fiscale organisée sont les priorités absolues qui doivent guider notre mandat et permettre la réorientation du projet européen vers une nouvelle forme de développement, seule issue réelle à la crise que vit notre continent.
Guillaume Balas, député européen
Isabelle Thomas, députée européenne

Budget : un amendement PS adopté contre l’avis du gouvernement

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Mécontent, le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert a indiqué que le gouvernement pourrait demander une seconde délibération à la fin des débats parlementaires sur le projet de loi de finances rectificative.

 

Le coup ne vient pas du camp des frondeurs du PS mais il a tout pour les réjouir. Un amendement au projet de loi de finances rectificative (PLFR) porté par la députée PS des Hautes-Alpes Karine Berger a été adopté contre l’avis du gouvernement. Il porte sur la composition du déficit (3.8 % du PIB) et modifie la répartition entre le déficit «structurel» qui découle notamment des politiques engagées et le déficit «conjoncturel», affecté par le contexte économique global.
L’élue socialiste, proche de la rapporteure du Budget Valérie Rabault, estime que la réduction du déficit plus lente que prévue n’était pas liée aux décisions du gouvernement mais bien à la dégradation de la conjoncture économique. Karine Berger a donc fait voter un amendement fixant le déficit structurel à 1,9%, au lieu des 2,3% initialement prévus par le gouvernement. Une évaluation qui relativise l’urgence des mesures de rigueur budgétaire portées par Manuel Valls dans le projet de loi de finances rectificative.

Une «réponse du berger à la bergère»

Tant pis pour la discipline sans faille exigée depuis des semaines par le président du groupe PS Bruno le Roux. Les députés frondeurs, eux, jubilent. «C’est le début d’une émancipation bienvenue au Parlement» estime Laurent Baumel, contacté par Le Scan. «Cela montre que beaucoup de députés partagent nos analyses sur le fait qu’il y a des lacunes dans la politique économique du gouvernement», s’enthousiasme le député d’Indre-et-Loire. Un avis partagé par d’autres frondeurs sur les réseaux sociaux :
«Incontestablement, c’est une réponse du berger à la bergère» s’amuse auprès du Scan Jérôme Guedj. «C’est une réponse à tous ceux qui évacuaient le débat au nom d’une discipline hors sol», pour l’ancien député. Présent dans l’hémicycle au moment du vote, celui qui fut parmi les premiers animateurs de la fronde au PS estime que c’est une nouvelle ère qui s’annonce. «Il est intéressant de voir que cette affirmation ne vient pas du rang des frondeurs mais de l’entourage même de la rapporteure».
Mais les partisans de la ligne Valls et le gouvernement n’en resteront pas là. Le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert a fait savoir que le gouvernement juge la modification portée par Karine Berger non étayée. Et se réserve donc le droit de demander une seconde délibération à ce sujet à la fin des débats parlementaires.
Lundi (23 juin 2014), Matignon avait déjà été directement pris pour cible par la rapporteure générale du Budget: citée par Les Echos,Valérie Rabault estimait que le plan d’économies de 50 milliards d’euros proposé par le gouvernement «pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois à l’horizon 2017» et avoir «un impact négatif» sur la croissance.

 

 

 

source : lefigaro.fr

59 % de la dette publique est illégitime !


Thomas Coutrot : « 59% de la dette publique est… par Marianne2fr Le Collectif pour un Audit Citoyen de la dette (CAC), qui rassemble des association militantes a publié son premier rapport précis sur la dette publique française. Il révèle que 59 % de la dette publique est illégitime et met en[…]

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