Café citoyen sur le commerce de proximité : Invité Serge BERTRAND


Mardi 29 mai à 18h30′ à Ste Adresse, M.
Serge BERTRAND,
commerçant et Vice-Président commerce de la
CCI du Havre animait un café citoyen avec Marc MIGRAINE, candidat aux
élections législatives au Havre : Le commerce de proximité
a toujours été une de mes préoccupations tant il participe
à la vie de notre ville. C’est pourquoi j’ai mené en 2006 avec
L’UDF une enquête auprès de 816 havrais : le commerce de proximité
obtenait 48% d’opinions favorable (voir
réponse à la question n°2 de l’enquête
)

En introduction M. Serge BERTRAND, définit le commerce
de proximité :

  • Des commerces du quotidien où l’on se rend à pied en 5 à 10 minutes.
  • Des commerces, pour la plupart, gérés par une famille et éventuellement
    aidé d’un ou plusieurs salariés.
  • Des commerces dont le nombre a diminué, en France, de 60 % en
    20 ans
    . et cette tendance continue. Le Havre n’y échappe pas où des quartiers
    sont entrain de se vider de leurs commerces.
  • Certains commerçants ne touchent pas plus que l’équivalent du SMIC mais
    aime l’indépendance du métier de commerçant malgrés les horaires larges
    et un revenu bien souvent gagné en couple.
  • Le commerce de biens d’équipement à la personne situé en centre-ville ne
    correspond pas strictement au commerce de proximité car il attire des clients
    de l’extérieur.

M.
BERTRAND décrit des situations très contrastées du commerce de détails ainsi
:

  • Les supermarchés type champion ou superU font également partis du
    commerce de proximité bien qu’ils soient beaucoup plus grands.
  • Les Marchés dans les quartiers sont également du commerce de proximité.
  • Diversité de situation :
    • Des commerçants peuvent être indépendants complètement ou rattachés
      à une centrale d’achat.
    • Les commerçants franchisés appliquent,en plus, la même
      politique commerciale.
    • Les commerçants restants, bien souvent salariés, sont
      des succursalistes proposant le même magasin partout.

M. Bertrand distingue 2 attitudes de la part des
commerçants :

  • L’attitude du commerçant classique qui répond à un besoin de la population
    et participe à la vie du quartier en y apportant convialité
    et lien social.
  • L’attitude de l’investisseur qui souhaite avant tout une rentabilité.
    La proximité n’existe pas ici car ces magasins sont souvent situés
    à l’extérieur du centre des villes

Serge Bertrand souligne la dépendance du commerce
de proximité à des éléments extérieurs :

  • Eléments locaux :

    • Les choix d’urbanisme d’une ville ont des incidences sur le commerce.

      Le Tramway, la rocade Nord, les Docks Vaubans au Havre auront des conséquences
      sur le chiffre d’affaire des commerces du Havre.
      Pour autant les collectivités n’assument pas les conséquences de leurs
      décisions sur les commerces et notamment les plus petits. Il existe toutefois
      des exceptions comme à Rouen où les commerçants ont bénéficié
      de dédommagements de leur perte d’exploitation lors de la construction
      du métro.

    • Le coût de l’immobilier. Beaucoup de commerçants sont locataires.
      Et la flambée de l’immobilier entraîne une augmentation des loyers et
      une baisse de la rentabilité des commerces. Aujourd’hui beaucoup de loyers
      commerciaux sont en cours de rediscution.

  • Eléments
    nationaux :

    • Les charges sociales, les 35 heures, les taxes. C’est à ce niveau que
      le député peut agir pour soutenir le commerce, comme sur la problématique
      de l’ouverture dominicale.
      A ce propos une délibération du conseil municipal du lundi
      4 juin 2007 propose, aprés avis à la CCI, au préfet
      le classement en zone touristique d’affluence exceptionnelle de la presqu’île
      Frissard (Docks Vauban) mais aussi le centre-ville perret, le printemps,
      le centre coty et le magasin darty.
      Le classement en zone touristique d’affluence exceptionnelle permet l’ouverture
      dominicale des commerces dont l’activité est directement liée
      au tourisme (mais en fait c’est quasiment tous les commerces).

Les Docks Vaubans :

  • Le projet initial des Docks vauban
    (60 000 m2 de surfaces commerciales) était d’amener au Havre une activité
    complémentaire sans concurrence frontale avec les commerces existants au Havre
    dont le centre-coty et les commerces du centre-ville.
  • Il s’agit de drainer une clientèle touristique (5 millions de touristes
    annuels dans la région du Havre : côte Fleuri et côte d’Albatre) attirée par
    2 ou 3 locomotives : Le Centre de la Mer et du Développement Durable, le complexe
    aquatique, le multiplexe Gaumont et initialement le Casino qui s’est finalement
    localisé en centre-ville.
  • Les études sur le chiffre d’affaire prévisionnel estiment à 20%
    l’apport du centre de la Mer et du Développement Durable sur les Docks Vauban.
  • L‘entrée de la ville du Havre va faire l’objet de transformation
    avec la rénovation des boulevards Churchill et Léningrad. Ce chantier débutera
    en octobre 2008 pour finir a priori en 2010. Il facilitera la desserte des
    Docks Vauban.

Les
Docks Vauban souffreront de la concurrence de nouveaux centres commerciaux envisagés
à Rouen mais surtout à Caen où plus de 100 000 m2 de surfaces commerciales supplémentaires
sont prévues.

Informations recueillies au fil de la discussion :

  • L’espace Coty comprend essentiellement des enseignes nationales avec un
    faible turn-over des commerçants témoignant du succès du centre coty.
  • Le vieillissement de la population est à la fois un atout pour le commerce
    de proximité car les personnes âgées en sont les 1er clients mais cela peut
    être aussi défavorable lorsque que ces mêmes personnes font de longs
    séjours en dehors du Havre.
  • Il existe des communes rurales qui ont investi pour soutenir le commerce
    de proximité
    . Cette solution qui parait séduisante à une partie de l’assistance
    se heurte toutefois à son coût si on l’envisage pour une ville comme le Havre.

 

Voici mes notes en introduction de l’intervention
de M. BERTRAND :

  • Le commerce de proximité est primordial pour une ville car c’est
    un lieu de rencontre et de convivialité. Finalement c’est quand il disparait
    que l’on découvre l’importance de son rôle. Je me souviens des
    difficultés posées par la fermeture de l’épicerie situé
    dans le quartier "les points cardinaux" du Havre.
  • C’est surtout indispensable pour les personnes âgées : lors des opérations
    de porte à porte nous avons rencontrés plusieurs personnes âgées
    vivant dans les communes de la codah et ayant déménagé
    pour vivre en centre-ville à cause de cette proximité du commerce.
  • Les
    Grandes Tendances du commerce de détails me semble être :

    • Forte perte d’activité du commerce de proximité depuis 30 ans.
    • Développement intense des super et hypermarchés dans cette même période.
    • Relatif échec du hard-discount plus récemment.
    • Le comportement du consommateur reste toujours attiré par des prix bas.
    • Nouveaux comportements vers le commerce équitable. J’ignore l’impact
      de ce type de commerce.
  • Les particularités Havraises :
    • Pouvoir d’achat : faible : 20% inférieur à la moyenne nationale.
    • Ville étendue avec plusieurs centres : les halles, le centre Coty, la
      rue de paris, sanvic, rouelles, sainte cécile, le rond-point, graville-soquence.
      Ce centre à multiple tête est une source de difficulté
      pour dynamiser le commerce.
    • Projet d’un nouveau centre commercial de centre-ville : Dock Vauban.
      Les difficultés de commercialisation des emplacements commerciaux
      dans les docks vauban ouvrent le risque d’une concurrence avec les commerces
      de centre-ville. Son ouverture programmée sans le Centre de la
      Mer et du Développement Durable sera un handicap transitoire.

Quels sont les atouts ? Quelle est la place, quel est l’avenir du commerce
de proximité aujourd’hui ? voici les questions posées à M. Serge
BERTRAND

A l’issu de la réunion j’ai tenté de répondre à
la question suivante : Comment dynamiser le commerce de proximité ?

Le
soutien de la puissance public au commerce de proximité pourrait s’inspirer
de 2 principes :

  • Revaloriser le métier en proposant aux commerçants
    des formations pour la gestion, pour animer et dynamiser le commerce.
  • Assurer l’animation des quartiers et toujours prendre en compte les
    incidences sur le commerce lors des décisions sur la circulation dans
    la ville, le stationnement, etc…
  • Aide à l’embauche. En effet les grandes entreprises bénéficient
    plus facilement d’aide de l’état car elles sont mieux organiser pour
    obtenir des subventions. Soit on supprime totalement les aides aux entreprises
    (c’est
    ce que propose Didier Corpet dans son intervention du mercredi 23 mai 2007
    )
    et toutes les entreprises sont sur le même pied d’égalité
    soit il faut trouver un moyen pour que les petites entreprises surtout celle
    dont le rôle social est important bénéficient également
    des aides publiques. je rappelle également que les embauches dans les
    petites entreprises se font le plus souvent en CDI.

Merci, Marc Migraine

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