Le grand patronat est inquiet de l’évolution économique, sociale et politique du pays.
Le Medef a donc décidé de montrer ses crocs. Laurence Parisot jeudi 1 juillet, devant l’assemblée générale de l’organisation patronale, a choisi le ton guerrier, déclarant : « Si nous devons nous battre pied à pied, nous répondrons présent et mille fois, nous avons prouvé que nous pouvions en découdre s’il le fallait. » Comment expliquer ce ton belliqueux ? Sans aucun doute, le grand patronat – qui fait la pluie et le beau temps au Medef – est inquiet. D’abord parce que, comme l’a affirmé la présidente de l’organisation patronale, « la crise n’est pas terminée… Elle pourrait bien continuer ses ravages », notamment en nourrissant différentes formes de populisme. Pour cette raison, le patronat est appelé à la vigilance « contre toutes les démagogies, en particulier, précise Laurence Parisot, celles qui tentent de nous atteindre ». On devine à qui les 500 responsables patronaux pouvaient penser.
En filigrane, il y a une crainte. Celle provoquée par la crise de la droite et la perspective qu’elle s’avère incapable de faire face à l’action du mouvement social et des forces de gauche, notamment sur le sujet des retraites. D’autant que, selon la présidente du Medef, « certains mensonges ou certaines vues de l’esprit ont plus de prise sur nos compatriotes que nulle part ailleurs ». C’est pour cette raison qu’elle appelle l’ensemble du Medef à « accompagner » la réforme des retraites, c’est-à-dire à faire pièce face à la nouvelle mobilisation populaire qui s’annonce.
C’est dans le même esprit que la dirigeante patronale invite ses pairs à circonvenir le débat préalable à l’élection présidentielle de 2012 de façon à rendre inaudible toute proposition alternative et qu’au pire le scrutin se traduise par une simple alternance sans changement d’orientation politique. Au mouvement populaire et à la gauche, donc, de prouver que le Medef a des raisons d’être inquiet.