Papeteries charentaises : Veuze liquidée, Saint-Michel en redressement

logo.jpg18713714251500460x306.jpg                                                   Journal Sud-Ouest : 16 Sept. 2010 

 

Entre craintes et espoir

 

«Voyou », « en prison » ont sifflé les employés de la papeterie de Saint-Michel à l'arrivée de leur PDG Alain Dubois, hier matin, devant le tribunal d'Angoulême. Ceux des papeteries de Veuze (à Magnac) sont, eux, restés silencieux. Deux entreprises avec des rapports très différents avec leur patron. Les premiers portaient des pancartes accusant Alain Dubois d'être responsable de leur situation, les autres désignaient le gouvernement comme fautif.

Sans surprise, deux heures plus tard, le tribunal de commerce prononçait le redressement judiciaire pour Saint-Michel et la liquidation pour les Papeteries de Veuze, elles-mêmes en redressement depuis 2005. Un liquidateur (Jean-François Torelli) et un administrateur judiciaire (Jean-Louis Laureau) ont été désignés. L'entreprise de Magnac a été autorisée à continuer de produire pendant trois mois renouvelables, le temps de faire l'inventaire des créances et de trouver un repreneur. « Enfin, pour l'heure, on a seulement assez de matières premières pour produire jusqu'à demain soir (ce soir, NDLR) », s'inquiète Claude Decoux, le représentant CGT de Veuze.

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Des plans pour Saint-Michel ?

Les salariés de Veuze ont accueilli la décision dans le calme. « On a toujours eu confiance en Monsieur Dubois. Il s'est toujours battu jusqu'au bout pour nous, sans jamais jeter l'éponge », estimaient bon nombre de salariés. « Maintenant, il faut attendre de voir, mais on n'a pas encore fait de démarches pour trouver du travail ailleurs », explique Christine et Christina. « On préfère y croire encore un peu », sourit Gilles, conducteur de machine.

L'annonce du redressement par Alain Dubois aux salariés de Saint-Michel a, elle, été plus animée. « On a essayé, on a failli y arriver, mais nous n'y sommes pas arrivés », s'excuse-t-il avant d'essuyer des sifflets.

Hier, sur les 180 employés du groupe, la moitié avait fait le déplacement. Jean-Michel Brejou, du service expédition, a dix ans de boîte. À 59 ans, il connaît son second plan social, mais ne s'inquiète pas pour son avenir. En revanche, Virginie est plus inquiète. Le quinquagénaire a pris sous son aile l'intérimaire de 24 ans. « On n'a pas manqué de travail parce qu'il n'y avait rien à faire, mais parce que les mauvais choix ont été faits. Ils sont venus chercher l'argent chez nous », estime-t-il, évoquant les 7 millions d'euros destinés à être injectés dans la papeterie de Saint-Michel mais qui auraient bénéficié à Veuze. « La filière du papier n'est pas morte. Désormais, seul un gros groupe peut nous sauver. »

À Saint-Michel, un administrateur judiciaire, toujours Me Laureau, a été nommé pour six mois avec des missions élargies. Il se substituera à Alain Dubois. « Nous aimerions qu'il soit épaulé par Jacky Quiesse qui a été numéro 2 du papier dans le groupe Otor. Il est en préretraite et habite Angoulême. Il connaît notre fonctionnement et veut nous aider », apprend Jean-Luc Faucher, le délégué CGT de la papeterie Saint-Michel.

Les employés gardent espoir. « Le président du tribunal de commerce nous a beaucoup aidés. Maintenant à nous de prouver qu'on peut gagner de l'argent. Le marché est fait de cycles hauts et bas. Nous amorçons un très bon cycle. La confiance est là », assure Jean-Luc Faucher.

Du côté des collectivités, les politiques s'activent pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. « Nous avons activé la cellule d'urgence avec les élus afin de mobiliser tout ce qu'on peut », explique Philippe Lavaud, le maire d'Angoulême et président du Grand-Angoulême. Philippe Lavaud et Jean-François Dauré, maire de La Couronne et conseiller général, iront lundi après-midi à Poitiers rencontrer Ségolène Royal afin de discuter des mesures possibles. Parmi elles, le dispositif Cordee qui accompagne les entreprises lors de leur implantation, structuration ou redéploiement.

« Le Grand-Angoulême va également demander au préfet une part du fonds national de revitalisation des territoires (1) », promet Philippe Lavaud qui devrait être reçu en préfecture la semaine prochaine. « J'ai également demandé à Ouest-Atlantique (2) de rechercher des repreneurs. Ce sont eux qui se sont chargés de la reprise de Domoform à Nersac », assure l'élu.

(1) Aide aux territoires touchés par des restructurations d'entreprises, notamment les bassins d'emploi ayant connu des réductions d'effectifs dans des entreprises en redressement ou en liquidation judiciaire. (2) Agence qui œuvre pour la promotion et la facilitation des investissements dans l'ouest (Pays de la Loire et Poitou-Charentes).

Le tribunal de commerce a rendu ce matin ses décisions concernant les papeteries de Veuze et Saint-Michel 


 

L'activité s'est poursuivi sur les deux sites en attendant la décision de justice. photo anne lacaud 

Le tribunal de commerce a rendu ce matin ses décisions concernant les papeteries de Veuze et Saint-Michel.  

Comme attendu, les papeteries de Veuze ont été placées en liquidation judiciaire. L'avenir des 92 salariés sera fixé dans les trois mois à venir.  

La papeterie de Saint-Michel a elle été placé en redressement judiciaire. Un administrateur judiciaire, Me Laureau, a été nommé. Il se substituera à Alain Dubois, le patron des deux entreprises. 

Journal Charente Libre : 16 Sept. 2010 

PAPETERIES : VEUZE LIQUIDÉE, SAINT-MICHEL EN REDRESSEMENT… 

4003063050.jpg16.09.2010 

 

Alain Dubois a annoncé aux salariés les décisions du tribunal de commerce devant le palais de justice hier Photo Phil Messelet
Reproduction interdite. 

«On a essayé de s’en sortir, on a failli y arriver, on n’y est pas arrivés.» En quelques mots à la sortie du tribunal de commerce hier midi, Alain Dubois, le PDG des Papeteries de Veuze à Magnac et de Saint-Michel – qu’il a rachetées l’an dernier au groupe Otor – a résumé sa vision de la situation critique de ses deux usines.

Le tout devant environ 90 salariés sur les 180 de son groupe. Quelques minutes plus tôt, les papeteries de Saint-Michel ont été placées en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois. L’avenir est encore plus incertain à Magnac où les papeteries de Veuze ont été liquidées, avec une poursuite d’activités de trois mois, le temps de trouver un repreneur et de faire l’inventaire des créances.

Les papeteries de Veuze se demandent maintenant jusqu’à quand ils vont pouvoir travailler. «Les stocks de matières premières ne nous permettent pas d’aller plus loin que vendredi soir», explique Claude Decoux, le représentant CGT. L’administrateur nommé par le tribunal, Me Jean-Louis Leraud, est chargé d’examiner les finances des deux sites et s’est rendu hier après-midi sur place, avec des fonctions élargies à Saint-Michel où l’administrateur gérera de fait l’entreprise.

Pour tenter de sauver les deux entreprises, Philippe Lavaud, en tant que président de Grand Angoulême, a annoncé hier matin la repreneur et de faire l’inventaire des créances. Les papeteries de Veuze se demandent maintenant jusqu’à quand ils vont pouvoir travailler. «Les stocks de matières premières ne nous permettent pas d’aller plus loin que vendredi soir», explique Claude Decoux, le représentant CGT. L’administrateur nommé par le tribunal, Me Jean-Louis Leraud, est chargé d’examiner les finances des deux sites et s’est rendu hier après-midi sur place, avec des fonctions élargies à Saint-Michel où l’administrateur gérera de fait l’entreprise.

Pour tenter de sauver les deux entreprises, Philippe Lavaud, en tant que président de Grand Angoulême, a annoncé hier matin la tenue d’une table ronde lundi après-midi au conseil régional, en présence de Ségolène Royal et Michel Boutant. 

LE PATRON DES PAPETERIES DE RETOUR AU TRIBUNAL 

Une semaine après un premier rendez-vous, une bonne partie des 88 salariés des Papeteries de Saint-Michel sera à nouveau devant le palais de justice ce matin à partir de 9h, pour attendre la décision du tribunal de commerce. «On arrête les machines et nous serons encore présents», confirme Jean-Luc Faucher, responsable CGT et président du comité d'entreprise, alors que son PDG a mis cette semaine l'usine en cessation de paiement, tout comme celle de Magnac (92 salariés). «Les papeteries de Saint-Michel seront mises en redressement judiciaire, tandis que celles de Veuze seront liquidées», prédit sans grande surprise Jean-Luc Faucher. 

Le tribunal de commerce devrait dévoiler à cette occasion l'ampleur des pertes des deux sites qui s'étaient mariés l'an dernier, suite à la vente par le groupe Otor de l'usine de Saint-Michel à Alain Dubois. 

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