Négociations sur les retraites complémentaires

On est très loin du compte !

 Ce vendredi 18 mars devait se jouer une ultime séance de négociations sur les retraites complémentaires Arrco et Agirc. Cette dernière réunion s’est engagée sur la base d’un nouveau projet d’accord remis sur table par le Medef. Celui-ci est bati à ressources constantes, le Medef se refusant obstinément à une augmentation des cotisations. Il est vraisemblablement très proche de celui qui sera soumis à signature car comme l’a annoncé le pilote de la délégation patronale, les marges de manoeuvre sont très minces.

Sans ressources nouvelles, les régimes Arrco et Agirc sont appelés à rencontrer à brève échéance de nouvelles difficultés financières. Dans l’esprit du Medef, le seul réméde serait de s’attaquer aux pensions liquidées, en les abaissant de manière significative. Les droits en cours de constitution ont déjà fait l’objet de nombreuses mesures regressives appelées, dans ces conditions, à perdurer. Plutôt que d’ajuster les cotisations, c’est donc l’ensemble des droits à retraites qui servirait de variable d’ajustement.

Sans ressources nouvelles, pas de miracle, l’équilibre financier, particulièrement précaire et de court terme, est assuré, dans le projet du Medef, par une baisse généralisée des droits. Le danger grandit de voir un nombre croissant de salariés se tourner vers les dispositifs par capitalisation. Cela affaiblirait encore davantage nos systèmes par répartition et serait désastreux pour les retraités actuels, plus encore pour les retraités futurs. Rappelons que dans les systèmes par capitalisation, la totalité des risques est assumée par les salariés.

Le blocage patronal a conduit à une montée de la tension dans l’enceinte de la négociation. Visiblement, 2010 et la bataille des retraites sont toujours dans les esprits. Plusieurs organisations syndicales ont insisté sur l’impossibilité de répondre aux véritables défis en matière de retraite sur la base du projet patronal, ce qui excluait toute possibilité d’apposer leur signature.

Au cours d’une interruption de séance qui n’en finissait pas, le Medef s’est permis « d’organiser » en catimini des rencontres avec deux organisations syndicales dans le but évident de décrocher leur signature.

Cela témoigne de méthodes que l’on croyait révolues, mais cela montre aussi les difficultés auxquelles doit faire face le Medef. Après 2010, l’obtention d’une signature pour un accord regressif portant sur les retraites apparaît particulièrement compliquée.

A 19 heures, la délégation CGT a posé un ultimatum, indiquant que si la séance ne reprenait pas avant 19 h 15, elle quitterait la séance.

A 19 h 08, la séance reprenait avec des propositions du Medef portant sur les avantages familiaux et sur une clause de RDV en … 2015 pour débattre des ressources.

Constatant que le Medef n’entendait pas prendre en compte les attentes exprimées par les organisations de salariés, la CGT a décidé de quitter la séance. Le Medef a indiqué qu’un texte serait soumis à signature le soir même.

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