On est là pour se faire engueuler, on n’est pas là pour voir le
défilé !
Eva Joly a fait un rêve : "J’ai rêvé que nous puissions remplacer
ce défilé militaire par un défilé
citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les
étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d’être
ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent".
La phrase d’Eva montée en boucle comme une déclaration officielle de la
candidate pas moins officielle d’EELV par les médias et reprise par les vierges
effarouchées de la droite et de l’extrême droite sont indignes dans leurs
réactions, en particulier sur les attaques sur sa binationalité, est déformée
dans sa prsentation. Néanmoins, les réactions qu’elle a suscitées sont
éclairantes sur le niveau d’intolérance qui règne dans notre pays. Les propos
de Fillon et Luca (entre autres) sont abjects. Les réserves émises par Monsieur
et Madame Je Sais Tout du PS, à savoir Royal et Valls ne sont pas moins
gerbants.
Comme ne le disent pas un certain nombre de médias et de politique (de
droite mais aussi de gauche), Eva Joly n’a pas proposé de supprimer le défilé
du 14 juillet. Elle rêve d’une manifestation plus citoyenne que militaire.
C’est son droit et je ne le partage pas tout à fait. Je souhaite en effet que
notre pays ne fasse plus exhibition de sa force militaire comme au hasard la
Corée du Nord. Si les manifestations populaires du 14 juillet (bals, feux
d’artifice…) ne me gênent pas, cela fait déjà bien longtemps que "LE" défilé
sur les champs m’ennuie profondément (et je reste poli). En tant que citoyen,
je ne serai pas prêt à aller défiler à la date officielle.
Le 14 juillet de l’an dernier où Sarkozy passait en revue les troupes
"coloniales" de nos anciennes possessions africaines m’a fait vomir. Les
invitations régulièrement lancées à des dictateurs aussi. Ce défilé sert à
promouvoir le savoir-faire français en matière d’armement auprès des invités
peu recommandables que les chefs successifs de l’État se plaisent à asseoir à
la tribune d’honneur., pas à assurer l’unité de la Nation. Souvenons-nous de
2008 : Bachar El Assad était invité d’honneur, Moubarak aussi. Et
aujourd’hui, où en sont-ils ? Leur affichage devant la revue de l’armée
française est-elle compatible avec les valeurs républicaines ? J’en
doute.
L’anti-militarisme n’est pas une tare. C’est une valeur qu’on peut ou pas
partager. La binationalité est un droit. Les attaques sur le manque de
"francitude" d’Eva Joly sont en contradiction avec le Code de la nationalité.
L’intolérance a-t-elle déjà pris le pouvoir dans notre pays ?
Pour finir, quelques paroles de Brassens, enfin redevenu subversif dans la
France de Sarkozy :
Moi le jour du 14 juillet
Je reste dans mon lit douillet,
La musique qui marche au pas
cela ne me regarde pas.
La version de Sinsemilia en vidéo :
