La mémoire de la Grande Guerre demeure largement partagée à Saint-Étienne-du-Rouvray. Deux cents personnes ont assisté ce vendredi 11 novembre, place de la Libération, à la commémoration de l’Armistice qui a mis fin au premier conflit mondial, en présence des élus et des représentants d’association d’anciens combattants, dont Claude Maréchal, président de la Fnaca. L’occasion pour le maire, conseiller général de souligner le caractère singulier de ce conflit, par le nombre de belligérants, par l’ampleur du nombre de morts et de blessés, par la puissance destructrice des nouveaux armements… Conflit singulier également par ses causes : "un nationalisme exacerbé, la volonté de domination et les luttes d’influences des empires coloniaux, au profit de puissants intérêts financiers et industriels". Un enjeu résumé par Anatole France dans l’Humanité du 18 juillet 1922 cité par Hubert Wulfranc : "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels".
De ce fait, l’annonce d’une volonté présidentielle de faire du 11 novembre un jour de mémoire pour toutes les générations de soldats tombés au combat, suscite l’inquiétude et l’incompréhension du maire. L’élu stéphanais redoute dans cette "fusion" une indifférenciation qui empêcherait de saisir la spécificité de chaque conflit, dans ses causes comme dans ces conséquences et dans les leçons à en tirer. Pour éviter que la mémoire s’estompe, l’élu a préféré souligner l’importance du travail de mémoire et l’invitation renouvelée à faire des dates de commémorations (11 novembre, 8 mai et 19 mars) des moments de partage d’émotion et de compréhension entre les générations.
Pour illustrer ce propos, c’est le tout nouvel orchestre symphonique du conservatoire qui a accueilli les participants à la cérémonie. Pour sa première prestation publique, ce groupe de 26 musiciens issus du conservatoire, a interprété une marche tirée d’Athalie de Mendelssohn et un extrait de l’Arlésienne, de Bizet.
11 novembre : enjeu de mémoire
