COUP DE GUEULE APRES UN ARTICLE DE PARIS NORMANDIE DU JEUDI 17 NOVEMBRE 2011

L’édition de ParisNormandie du jeudi 17 novembre a publié un article intitulé « Vent deboutcontre la prison » dans lequel le maire de la commune de BOUVILLE étaitinterviewé pour dire tout le mal qu’il pensait de la proposition qui lui avait étéfaite par la Préfecture d’accepter que le nouveau centre pénitentiaire soitimplanté sur son territoire.

Monsieur PETIT, maire,s’exprime en ces termes : « Jen’ai même pas écouté les arguments du secrétaire de la préfecture qui m’acontacté au téléphone. Une prison à Bouville c’est non. Le village va déjà êtrecoupé par l’autoroute, avec peut-être une sortie sur la commune. Pourquoi pasun aéroport, un EPR ou un centred’enfouissement des déchets ? ».

Ces propos, dont j’aila faiblesse de penser qu’ils n’ont pas véritablement été réfléchis, sontchoquants, voire odieux.

En effet, le premiermagistrat de la commune a cherché dans son esprit quelles étaient les nuisancesqui pouvaient le plus se rapprocher, selon lui, d’une prison, sauf que dans lecas du centre d’enfouissement, il s’agit de déchets alors qu’une prison, ne luien déplaise, contient des êtres humains (il est bon de le rappeler, de temps entemps, surtout en cette époque où le populisme sécuritaire fait rage !)que quelqu’un puisse assimiler les deux m’inquiète au plus haut point !

Bon, c’est vrai qu’à sadécharge, il n’a pas évoqué la station d’épuration (peut-être est-ce unoubli ?)

Cette réflexion montreà quel point le sentiment de rejet, d’exclusion est fort dans l’esprit denombre de nos concitoyens lorsqu’il s’agit d’évoquer les prisons ;pourtant c’est bien au nom du peuple français que la Justice est rendue, qu’unepersonne peut être amenée, parfois pour des infractions qui ne situent pas au sommet de la hiérarchie des crimes, à être parquée derrière les murs, pour denombreux mois ou années.

Doubler cette exclusiond’une seconde consistant à rejeter ces établissement toujours plus loin, horsdes villes constitue un châtiment supplémentaire pour les personnes détenues,mais aussi pour leurs familles qui, souvent nécessiteuses, doivent effectuer delongs trajets, vers la ville principale, puis vers la prison, tributaires destransports en commun (peu ont des voitures), des grèves, des retards (un retardau parloir, pas de parloir).

Il est fondamental quela nouvelle prison soit située le plus près possible de  Rouen, à proximité d’une gare ou d’un réseaudense de transports en commun (Oissel ou le Madrillet par exemple ; cesecond exemple est pertinent, le Zénith est si bien desservi !…) et puis,après tout, il s’agit d’un devoir civique !

De plus,symboliquement, il est important que les prisons soient au cœur des villes,pour deux raisons.

Tout d’abord, celaoblige à construire des prisons d’une taille réduite ; elles n’en serontque plus humaines et cela obligera à réfléchir, d’une façon globale, à laquestion de l’enfermement : qui doit aller en prison et pour combien detemps ; y a-t-il des infractions qui pourraient être punies d’une autre peineque la prison ?

Ensuite,symboliquement, il me paraît important que le peuple français qui envoie despersonnes en prison ait sous les yeux les conséquences de ses choix, à uneépoque où le tout carcéral est privilégié, où le président jure ses grandsdieux qu’il y aura à un horizon proche, 30 000 places de prison enplus (gageons qu’elles seront très vite, sitôt construites, sitôt remplies,confer la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, immense complexe carcéral,construit dans les années 60, actuellement surpeuplé et déjà très dégradé !).

Voilà, un coup degueule en réaction à un propos, apparemment anodin, qui soulève, pourtant,moult interrogations !
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