Ouest-France relate les interventions faites au titre du collectif « Bienvenue en Normandie » dans le cadre de l’Université populaire du Goût d’Argentan consacré samedi dernier à la Normandie:
au programme de la soirée:
-Une discussion avec l’historien François GUILLET sur une histoire de l’identité normande: la Normandie ayant été la première région en France à se recréer une identité régionale après la Révolution ainsi que la région qui a inventé le tourisme de contemplation patrimoniale et culturelle (architecture; archéologie médiévale; paysages et panoramas; bains de mer; peinture impressionniste…)
-Une discussion avec un représentant de la CGT sur l’avenir ferroviaire normand (débat sur la LNPN): malheureusement, suite à une polémique inutile entre la CGT et Michel Onfray sur le rôle réel de Guy Môquet en tant que résistant communiste pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce débat n’a pas eu lieu. Je le déplore car la CGT syndicat organisée en fédération normande a une expertise précise de la situation ferroviaire en Normandie qui aurait pu grandement contribuer à éclairer la lanterne des usagers-citoyens normands plus que dépités par la dégradation actuelle du service ferroviaire en Normandie… (Un projet de privatisation expérimentale du Paris-Granville serait à l’étude…)
Ci-après, les articles concernant cette soirée publiés dans les éditions de Ouest-France
(erratum: lire 1820 et non pas « 1920 »)
Pour un Paris-Granville à grande vitesse
L’identité normande et le cheminde fer était au centre des débats à l’Université populaire du goût
Samedi après-midi, le public a pu découvrir Jeanne, le film de Gilles Geneviève interprété par la compagnie Les Trous du culte d’Ifs. On aura appris que la bergère mystique, de lignée royale, fut sans doute manipulée par les politiques et n’aurait pas été brûlée à Rouen. « Mais le mythe est parfois plus fort que les faits, a expliqué Gilles Geneviève, et l’historien Jules Michelet, le clergé et l’école publique du XIXe siècle contribueront à magnifier Jeanne. »
En soirée, Michel Onfray avait invité l’enseignant Philippe Cléris et l’historien François Guillet qui a évoqué la Normandie. Berceau de la villégiature balnéaire dès 1920, le chemin de fer y jouera un rôle fondamental. Chemin de fer dont va parler Phillipe Cléris seul, le représentant de la CGT ayant décliné l’invitation.
« Il n’y aura pas de train à grande vitesse, explique-t-il en déplorant qu’il n’y ait pas eu sur ce sujet de débat public dans l’Orne. L’enjeu est pourtant d’importance, car il faut faire de la Normandie une région industrielle autour de l’estuaire de la Seine. Également un Paris-Granville à grande vitesse, voire un Paris-Mont Saint-Michel à la vue du nombre de touristes à venir chaque année visiter ce site. »
Normandie et chemin de fer à l’université du goût – Argentan
vendredi 18 novembre 2011
Un peu de gastronomie, mais aussi de l’histoire et de l’actualité : la Normandie sera au coeur de la journée de samedi à l’université populaire du goût.
Entretien
Philippe Cléris, enseignant, animateur du collectif « Normandie » à l’université populaire de Caen.
Pourquoi la problématique du train à l’UP du goût ?
C’est d’actualité avec le débat public sur la Ligne Nouvelle Paris Normandie (LPPN) : quel projet régional pour quel projet ferroviaire ? On présentera les enjeux, sans doute avec la présence d’un représentant de la CGT (finalement absent).
Quelle votre analyse sur ce projet ?
On vient de sortir un cahier d’acteur à télécharger sur le site de la CDDP (commission particulière du débat public) de la LPPN. On défend l’urgence de cette LNPN. Mais on ne veut pas d’un TGV de plus, on n’en a pas besoin pour le problème normand. Et il faut une vision globale du dossier, tant au niveau régional qu’au plan des différents trafics. Il ne s’agit pas de mettre les grandes lignes à niveau pour les connecter à Paris, mais il faut aussi que les lignes secondaires transversales, les TER, soient mis à niveau pour une modernisation globale du réseau. Il ne faut pas non plus oublier le fret ferroviaire, car il faut garder en France le premier potentiel d’économie maritime qui se trouve sur l’axe de la Seine, sinon tout va se carapater à Anvers et Rotterdam.
Le débat aura lieu à Argentan, noeud ferroviaire entre le Paris-Granville et le Caen-Tours. Vous ne craignez pas que la LGPN ne déshabille les autres lignes ?
Depuis 1975 et la fin du turbotrain, on n’a rien fait sur les grandes lignes normandes, sinon la Région avec les fonds européens. Car il n’y avait aucun enjeu, la Normandie était dans un angle mort à l’ouest de Paris, entre la Bretagne dynamique et le Nord connecté à l’Europe. Là, avec l’histoire du grand Paris, ça prend à nouveau de l’intérêt, il faut donc avoir une ambition, il faut voir grand pour lancer la pompe à financement.
Cela se jouera entre la SNCF, RFF et les collectivités. Quelle place pour les usagers là-dedans ?
Le collectif Bienvenue en Normandie veut faire participer les citoyens, avec un grand emprunt obligataire à long terme, qui serait souscrit par les citoyens, les forces vives régionales, pour accompagner le financement État et Région. Il faut aussi mobiliser des fonds européens.
Samedi 19 novembre, Université du goût, avenue de la 2 e DB, Jardins dans la ville. Gratuit. Programme. 14 h à 18 h, marché du terroir. 14 h à 14 h 30, diffusion du film « Jeanne » de Gilles et Olivier Geneviève. 14 h 30 à 15 h, discussion sur le film avec les réalisateurs et Michel Onfray. 15 h 30 à 16 h 30, concert piano Patrick Cohen et Maya Vilanueva. 16 h 45 à 18 h, intervention d’Yves Martin sur la grotte de Gouy (Haute-Normandie). 18 h – 19 h, association Normandie Sicile, et tour de chants de Rosaire Di Stefano. 19 h – 20 h 30 repas normand préparé par Arnaud Viel et Dominique Tulane. 20 h 30 à 22 h, débat sur la Normandie avec l’historien François Guillet, Michel Onfray, Philippe Cléris. François Guillet : causerie autour d’une histoire de l’identité régionale normande. Débat sur les enjeux du débat public sur l’arrivée de la grande vitesse ferroviaire en Normandie (Ligne Nouvelle Paris-Normandie). 22 h, concert Patrick Cohen.
Recueilli par François BOSCHER.