Groupe des Elus Verts & apparentes de la mairie de Rouen 2011-12-08 15:19:07

Aménagements de la Place des Chartreux

 

Intervention de notre groupe en Conseil Municipal du 2 décembre 2011

 

Le dossier qui nous est présenté aujourd’hui est d’importance pour notre ville puisqu’il est tout à la fois un projet de requalification d’entrée de ville, la reconversion d’une friche militaire et la résorption d’une coupure urbaine qui subsistait entre les villes de Petit-Quevilly et Rouen du fait des infrastructures routières.

 

Pour autant, notre groupe ne peut qu’exprimer sa déception sur ce dossier sur lequel, je le rappelle, il avait déjà interpeller à plusieurs reprises le Conseil municipal et notre majorité. Pour notre groupe ce projet n’est pas satisfaisant à quatre niveaux :

 

– Le premier qui n’est d’ailleurs pas clairement explicité dans cette délibération concerne le traitement des parties végétalisées. Notre groupe avait dénoncé le fait que les schémas d’aménagements prévoient une privatisation des parcelles. Nous avions demandé qu’elles soient accessibles à tous et en gestion publique. La qualité de vie d’une ville est conditionnée à ce que l’ensemble des habitants puisse accéder aux espaces verts. La présence d’un mail piéton bordé d’arbres est un très insuffisante pour évoquer une « continuité verte » qui « renforcerait le réseau vert existant » ;

– Le second point est au moins aussi dommageable à notre sens, il s’agit de la question du traitement des espaces commerciaux. Nous avons alerté à de nombreuses reprises sur le risque que faisait courir la création de cases commerciales sur le pôle de la rue Saint Julien. Ce pôle commercial dynamique remplit une fonction sociale très importante pour la cohésion de ce quartier. Un développement commercial mal maîtrisé sur ce nouveau programme immobilier pourrait fragiliser certains commerces et conduire au déclin du pôle de la rue Saint Julien.

Pour ce faire, nous avions demandé que la ville fixe dans son cahier des charges des clauses très strictes lui permettant d’avoir un « droit de regard » sur les implantations pour éviter de renouveler les fiascos du type « Espace du palais ». Il n’en est rien et notre groupe considère extrêmement risqué de s’en remettre à la « bonne volonté » du promoteur ; – Le troisième point, qui est sans doute celui qui nous inquiète le plus concerne les prix de cession affichés pour les logements. Ne nous y trompons pas, nous, écologistes, sommes favorables à la reconstruction de la ville sur la ville pour limiter l’étalement urbain tant pour des raisons environnementales que sociales.

 Mais n’oublions pas pour autant quel a été le principal moteur de l’étalement urbain : l’incapacité pour les ménages modestes ou les familles de trouver une offre de logements à loyer / prix modérés en cœur d’agglomération. Or si le programme qui nous est proposé prévoit bien d’offrir une part importante d’appartements plus grands, les prix de vente au m² ne sont pas acceptables. Je précise que ce n’est pas un cas isolé, et que l’on peut observer un emballement du prix de vente du neuf sur notre ville totalement déconnecté par rapport aux prix de marché existant.

Selon les secteurs et la nature du bâtis les différentes études faites par les agents immobiliers montrent que le prix moyen du m² en appartement est compris entre 2200 et 2700 € / m², ce secteur rive gauche se situant plutôt dans la fourchette basse et la ville de Petit Quevilly en deçà de 2.000 €/m².

Cette opération contribue donc à accroître davantage la pression à la hausse des prix de l’immobilier ce qui est l’exact inverse de ce que nous devons obtenir comme résultat en tant qu’acteur public cherchant à offrir à tous un logement à coût modéré en cœur d’agglomération à proximité des transports collectifs. Sincèrement, si on prend le tarif en accession sociale à 2.600 € / m², dans ce contexte de crise, peut-on imaginer le parcours de combattant d’une famille modeste avec trois enfants voulant acquérir un appartement de 100m, pour obtenir un prêt auprès des banques de 260.000 € ? Le risque, si nous n’y prenons pas garde est de tendre vers un modèle métropolitain où les centres d’agglomération se « bobotisent », repoussant les ménages modestes et mêmes les classes moyennes vers la périphérie. Ceci est d’autant plus fâcheux que cette opération s’effectue sur le domaine public ;

 

– Et enfin, on regrette que l’arrivée d’un TCSP ne soit prévue qu’en 2017.

 

C’est pourquoi Madame le Maire, notre groupe ne peut pas soutenir complètement cette opération qui ne traite pas à la hauteur les espaces verts, faire courir un risque au pôle commercial de proximité Saint Julien et n’apporte pas l’offre adéquate aux besoins actuels des ménages de la périphérie de notre agglomération qui souhaiteraient revenir dans son centre. Nous nous abstiendrons donc.

Pour le Groupe,

Cyrille Moreau

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