Durban est passé, les catastrophes restent et vont s’amplifier

http://www.solidaires.org/article38946.html

Le monde s’inquiète pour l’avenir de la planète. Dés 1988 l’ONU met en place le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui pronostique rapidement des conséquences dramatiques si aucune mesure n’est prise pour limiter le réchauffement à +2°C au-dessus de la température moyenne à l’époque pré-industrielle, ce qui impose de diviser au moins par deux les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2050 par rapport à 1990. Or, les émissions augmentent, les maigres efforts de diminution étant balayés par une forte croissance.

Le productivisme refuse de se remettre en cause

En 1997, le principal pollueur, les États-Unis, a refusé de s’engager à Kyoto.
En 2007 en France le Grenelle de l’environnement s’est résumé à un show médiatique annonçant quelques mesures parfois spectaculaires mais ayant peu d’impacts ou n’étant pas appliquées : OGM en plein champ, réduction des pesticides, taxe carbone, transfert de la route vers le rail, financement des rénovations des bâtiments… Les politiques néolibérales ont eu raison du Grenelle.
En 2008, l’Europe a glissé sous le tapis les fortes résolutions de la commission Environnement du parlement, les « 3 fois 20 » : -20% des GES d’ici à 2020, +20% d’énergies renouvelables, +20% d’efficacité énergétique.
Un illusoire marché de permis à polluer, ensuite abandonné, a tenté de compenser, hors UE, par un stockage de CO2 en sous-sol.
En 2009, l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique a balayé les minces velléités de ralentir le réchauffement climatique.
En 2010, l’accord de Cancun, en trompe-l’œil, n’impose plus d’objectifs contraignants et promeut le développement de la finance carbone, donne ainsi un prix à la nature, accélère la marchandisation néolibérale, financiarise les marchés de quotas d’émissions.

Les experts du GIEC viennent d’établir un lien direct entre le début de réchauffement et l’augmentation des catastrophes : sécheresse, inondations, ouragans, cyclones, tempêtes… Pour le Programme des nations unies pour l’environnement, « le monde reste sur une trajectoire d’un réchauffement supérieur à 3°C » avec les conséquences très graves qui en découlent.

Mais à Durban, le productivisme et l’épuisement rapide de toutes les matières premières de la terre sortent vainqueurs et laissent dépérir la planète :
– les mesures n’entrent en vigueur qu’en 2020 et ne seront pas « juridiquement contraignantes »,
– elles se contentent de prolonger les promesses de Kyoto au-delà de 2012, mais sans les augmenter alors qu’elles s’avèrent insuffisantes… et inefficaces lorsqu’il ne s’agit que de délocaliser les productions dans les pays du Sud,
– Inde et États-Unis, les pays les plus opposés, se déclarent satisfaits de la « souplesse » admise,
– les pays sont conscients des mesures bien insuffisantes et créent un groupe de travail pour « éliminer le fossé entre les promesses d’engagements et les efforts qu’il faudrait réaliser »,
– le Fonds vert de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, pour aider les pays pauvres à faire face aux conséquences du réchauffement, est enfin créé, mais n’est pas alimenté.

L’ Union syndicale Solidaires, qui n’attend rien des gouvernements productivistes, agit avec d’autres forces pour imposer la division au moins par quatre, par rapport à 1990, des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, pour aller vers un modèle de société économe : meilleur rendement énergétique, diminution des activités polluantes inutiles, développement de la production d’électricité à base d’énergies renouvelables et non polluantes, pour l’extinction la plus rapide possible des productions à base d’énergies fossiles et pour une décision politique immédiate de sortie progressive du nucléaire (avec plan de reconversion et statut du salarié).

Contact presse : Patrice Perret, secrétaire national, 06 25 94 78 00

 

 

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