LE HAVRE – Christine Manessier, la fille de l’artiste, a contribué, par le prêt d’œuvres et par son étroite collaboration avec Elizabeth Chauvin, à l’élaboration de l’exposition. L’appartement-témoin, le temps d’une visite, nous téléporte dans les années 50. Ce lieu vit, est habité, comme en témoigne le sapin de Noël qui trône actuellement dans le salon, sous les auspices bienveillants de Noël, huile réalisée en 1946. Les toiles de Manessier dialoguent avec le mobilier créé par Marcel Gascoin. La rencontre des deux univers favorise l’immersion et nous replonge dans la période de la reconstruction. Une douzaine d’œuvres du peintre de la Nouvelle École de Paris s’expose sur les murs de l’appartement-témoin, rythmant notre voyage dans le temps, dans l’aventure de l’art. Invités à pénétrer dans l’espace intime du peintre, nous découvrons, au fil de la visite, des effets personnels et souvenirs de la famille.
La « gavette »(*)
Dans la chambre parentale, les photos de Manessier et de son fils Jean-Baptiste, le berceau de fortune de ce dernier, réalisé pendant l’exode et formé de deux prie-Dieu « empruntés » à l’église voisine, évoquent la vie familiale. Dans la chambre d’enfants, Voulez-vous danser la gavette ? « À ma fille Christine » rappelle la jeunesse des enfants du peintre, tout comme « Hiver enfantin ». Comme les autres œuvres présentes dans l’exposition, cette scène de neige, bien qu’abstraite, transpose un réel que l’on décrypte derrière les traits et les couleurs. Peintre non-figuratif, Manessier rompt avec la représentation et propose des œuvres dans lesquelles les couleurs et les formes laissent deviner un paysage, une scène de vie, le sacré. Repoussez les limites du temps et venez donc découvrir l’histoire d’une famille, l’histoire d’une époque, l’histoire de la ville et de la vie.
De notre correspondante S.B.
(*) c’est bien « gavette » et non “gavotte” car la fille du peintre se trompait de mot quand elle était petite (d’où l’hommage via le titre). Il n’y a donc pas de faute de frappe, ni d’erreur !!
