Sud-Soudan : la famine guette

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Indépendant depuis le 9 juillet dernier (voir ici), le
Sud-Soudan (Republic of South Sudan en VO) doit faire face à son premier défi.
Celui -ci s’annonce mal.
 »

Le nouveau pays doit faire face à une crise alimentaire qui pourrait, selon
le Programme Alimentaire des Nations Unies (PAM), s’avérer désastreux pour une
population victime de plusieurs fléaux dont, finalement, bien peu sont du
ressort des autorités locales.

Comme la Crise mondiale, celle-ci est multiforme. Bien sûr, elle se base sur
les réalités locales, mais les causes proviennent souvent d’ailleurs. La
sous-région, baigne dans un contexte de guerres de basse intensité,
rejaillissant sporadiquement, comme le Darfour. Le sud du Soudan, avant qu’il
ne devienne le Sud-Soudan indépendant, a été le théâtre d’une guerre qui a duré
de 1955 à 2005, soit un demi-siècle traversé par une paix relative entre 1972
et 1983. Quarante ans de guerre sur les cinquante dernières années. Une sorte
de record.

L’économie, notamment agricole et alimentaire reste précaire et soumise aux
conditions météos qui, dans le cadre du dérèglement climatique, s’avèrent de
plus en plus défavorables. Ajoutons à cela l’insécurité due aux armes qui
circulent, au blocage des frontières par le Soudan, les mines disséminées un
peu partout, les réfugiés du Darfour qui ont aussi besoin de se nourrir, bref,
les prix des aliments de base ont déjà doublé et même triplé.

Le PAM a évalué l’urgence : 400 000 tonnes de céréales seront
rapidement nécessaires pour éviter une famine généralisée. Le coût ?
Quatre-vingt douze (92) millions de dollars US. Une goutte d’eau dans l’océan
des dettes, des pertes, des profits de l’Occident. La fortune de Madame
Bettencourt est estimée à 17 ou 18… milliards d’Euros, soient 22 milliards USD,
c’est-à-dire que Liliane a près de 200 fois les moyens de sauver certainement
de la mort, à défaut de sauver d’une mort certaine, trois millions de
personnes. Cela relativise les besoins, finalement, énoncés par le PAM. Surtout
que l’héritière gagne chaque mois 34 millions d’Euros, 44 millions USD. Deux
mois de dons et, hop, la propriétaire de l’Ile d’Arros sauve le Sud-Soudan.
Quel beau geste ce serait pour quelqu’un qui ne craint pas d’affirmer qu’elle
voudrait payer plus d’impôts.

Mais ces facteurs, politiques et militaires sont, bien sûr et
malheureusement, renforcés par les conditions climatiques. Le Sud-Soudan est
proche de la Corne de l’Afrique qui est sujette régulièrement et de plus en
plus fréquemment à la sécheresse ou à l’irrégularité des pluies. La région paie
son tribut à notre mode de vie. Le jeune état, on le comprend, à quelque
difficulté à faire face à ces causes.

Certes, le Sud-Soudan tire quelques ressources de son pétrole qui représente
98 % de ses revenus. Le gouvernement dépense beaucoup pour l’armée qui est
sensée régler les problèmes d’insécurité. Le développement du pays n’est pas à
l’ordre du jour, ou peu.

La Crise, toujours elle, n’incite pas –et c’est un euphémisme- les états
quels qu’ils soient à mettre la main au portefeuille pour aider le plus jeune
état du monde. Pas d’état de grâce, si j’ose dire, et bienvenue dans ce monde
cruel ! Le cas du Sud-Soudan n’a pas eu d’effet sur le caractère d’urgence
oublié à Durban, conférence qui à remis l’urgence à 2015…

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