La mère et l’enfant

unicef   “La mère et l’enfant” ce n’est pas le titre d’un célèbre tableau d’un peintre italien mais le thème d’une conférence-déjeuner organisée la semaine dernière et qui m’a permis de faire une rencontre surprenante et surtout passionnante. J’ai participé à ce déjeuner en présence de Mimi Mathy. Ce déjeuner n’avait pas pour sujet en effet la promo du prochain téléfilm ou spectacle de cette célébrité française, mais un sujet des plus sérieux, voire grave tant les conséquences humaines sont désastreuses. Ce déjeuner était présidé par Jacques Hintzy, président de l’Unicef France, autour de la question de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Mimi Mathy était présente en qualité d’ambassadrice de bonne volonté depuis 2009 de l’UNICEF sur cette question. Elle a notamment eu à cœur de détailler les actions qu’elle soutient, et auquel elle participe activement sur ce sujet avec l’UNICEF, notamment un récent déplacement au Cambodge. J’ai beaucoup appris lors de cette rencontre. Le Docteur Eric Mercier, responsable des Programmes VIH-SIDA de l’UNICEF a fait un tour d’horizon très complet de cette problématique.  Chaque jour, près de 1000 enfants dans le monde sont infectés par le virus du sida au travers de leur mamans séropositives, pendant la grossesse, lors de l’accouchement ou pendant l’allaitement. Au moins la moitié d’entre eux n’atteindront pas leur deuxième année s’ils ne sont pas pris en charge.

Pourtant, l’enjeu n’est plus médical. Nous savons aujourd’hui comment empêcher la transmission du virus de la maman à son bébé. L’enjeu aujourd’hui est politique : mettre en place les moyens pour que toutes les mamans concernées et leurs enfants puissent avoir accès à cette prise en charge et à ces soins.  Entre 2005 et 2010, des avancées significatives ont été réalisées en matière de lutte contre le VIH/sida -particulièrement dans les pays d’Afrique de l’Est et du Sud. On estime en effet qu’en 2009, en Afrique Australe et Orientale, 68% des femmes enceintes séropositives ont reçu un traitement ou une prophylaxie ARV pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant. Ce chiffre n’atteint cependant que 23% en Afrique de l’Ouest et du Centre. 

La problématique spécifique du virus et de la maladie chez les enfants est globalement mieux prise en compte ; les outils thérapeutiques comme les stratégies de prise en charge existent et ont fait preuve de leur efficacité pour réduire drastiquement la prévalence du VIH/sida chez les enfants et leurs mères. Pourtant, une réelle volonté politique pour une implémentation massive et un passage à l’échelle des interventions se fait toujours attendre. Dans le cadre de son action internationale « Unissons-nous pour les enfants contre le sida »,  l’Unicef France prend de nombreuses initiatives notamment de sensibilisation et de pédagogie. Les expériences des différents pays, en Afrique et ailleurs, montrent que les interventions pour parvenir à l’élimination de la transmission verticale (de la mère à l’enfant) du virus sont connues et existent. Les méthodes, les traitements, les médicaments sont efficaces et disponibles. Il reste à les appliquer, à faire davantage et à faire mieux. Nos échanges m’ont beaucoup sensibilisé, et de cette rencontre, je suis reparti avec l’envie de porter, à Canteleu, ville jumelée avec Kongoussi au Burkina Faso, une action dans ce domaine. Canteleu étant ville amie des enfants, programme initié par l’UNICEF, cela pourra constituer en 2012 une action forte de santé et de solidarité.

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