Philippe-Marcel Iung a 57 ans. Il vit en Seine-Maritime depuis longtemps déjà. C’est pour lui le lieu de repos et d’inspiration qui convient bien à ses activités menées dans tous les coins du monde. Il aime voyager. «Dans le pays de Caux où j’habite, je capte les vibrations de la nature, son chant, son activité tellurique..» C’est surtout un touche-à-tout.
Bassiste à l’origine dans un groupe de jazz, musicien de rock, à partir des années 80 il commence à composer et mène un travail sur la mémoire, recueille des témoignages d’ouvriers et collecte des sons industriels. En 1991, son premier disque «Subiméthane» mélange jazz, musiques improvisées et boites à rythme. Il s’intéresse à la danse, aux arts plastiques, travaille avec les musées et les scolaires, avec la Corderie Vallois, le Trianon Transatlantique…. Sur le spectacle «Trois Satie en forme de poire» il y a 6 ans, il rencontre le pianiste, compositeur rouennais bien connu, Philippe Davenet. Ils ont beaucoup à partager. Ils forment le vœu de travailler un jour ensemble.
Comme un chaman
Ce jour est arrivé. Il y a quelques mois, Philippe-Marcel Iung prend contact avec Davenet. «Parce que je collabore avec une compagnie de marionnettistes d’Helsinki depuis 2007, je séjourne 4 à 6 fois par an en Finlande, au contact des Finnois. Ils sont pour moi une source d’inspiration permanente. Ils m’ont fait découvrir le Kalevala d’ Elias Lönnrot (18e siécle). J’en ai fait une libre adaptation musicale universelle et intemporelle». Et Philippe Davenet de rajouter : «Philippe-Marcel m’a apporté une maquette de son travail. J’ai été séduit par ses mélodies, par ses compositions archaïques aux racines profondes, par les sonorités diversifiées de Jori Kalliola qui chante dans la tradition inuit à base d’onomatopées comme un chaman. J’ai accepté d’improviser à partir de cette maquette. Avec Cédric David le percussionniste et Philippe-Marcel Iung nous n’avons utilisé que des instruments acoustiques pour enregistrer».
Enregistrement chez Rouen Piano, à l’auditorium de l’EMDAE à Elbeuf et chez Accès Digital. Mixage : François Casaÿs. Résultat : un CD tiré à 500 exemplaires encore confidentiel en attendant une diffusion large par un label important, peut-être dans 6 mois.
«Je cherche en ce moment une maison de disques qui voudrait bien s’y intéresser. Ce n’est pas facile», avoue Philippe-Marcel Iung. «J’aimerais aussi que ce travail ALASIN et KUKKAKAALI (en français Enclume et Choux fleur) soit joué en concert, en public. Cette musique interpelle, elle surprend mais elle est accessible. Le public peut déjà en prendre connaissance sur mon site : www.philippemarceliung.eu».
Philippe Marcel Iung participera à la soirée des 20 ans du Trianon Transatlantique, à Sotteville-les-Rouen, le 2 février.
