Éclaircies sur la vie nocturne

Photo archives dans le centre-ville
Pascal Beaurain, président régional du Synorcat

LE HAVRE – Un véritable exercice de conciliation que l’élaboration de la charte de la vie nocturne.
Depuis un an, à l’initiative de la municipalité, une multitude d’acteurs de la ville et de la nuit, sont réunis, parfois en face de leurs détracteurs, les riverains, afin de trouver un terrain d’entente et d’apaisement. La vie nocturne en centre ville, le sujet pose et posera toujours problème, les plus proches habitants des établissements de nuits cédant parfois à la colère, en raison de nuisances sonores qui empêchent leur sommeil.
« Mais dans une ville portuaire, étudiante, dynamique comme le Havre, c’est une nécessité d’avoir une vie nocturne », défend le maire, Édouard Philippe.
Et Le Havre, la nuit, il faut bien l’avouer, ce n’est pas non plus Rennes ou Paris !
« Mais les demandes et requêtes que nous avons recueillies, même si elles sont contradictoires, sont toutes légitimes », argumente encore le premier édile.
Si les premières tables rondes réunissant exploitants de bars et riverains, ont laissé s’exprimer de vives tensions, les échanges se sont apaisés au fil des rencontres.
Ces dernières ont été ouvertes aussi à un plus large public : police, justice, médecin, représentants d’établissements supérieurs, représentants d’étudiants, afin de construire une charte qui prévoit aussi le volet de la prévention.
À chacun maintenant d’étudier les différentes propositions d’apaisement de la vie nocturne émises par l’ensemble des partenaires. « L’idée est d’arriver à une liste de bonnes pratiques et d’outils qui facilitent le vivre ensemble », explique encore le maire. Ne serait-ce pas judicieux de mettre bon sens et respect mutuel  au top des priorités de la charte ? Une nouvelle réunion de travail est programmée dans une semaine pour entériner les propositions  les plus pertinentes.

K.Lebrun

Pascal Beaurain, président du  SYNORCAT Normandie

Le Synorcat (Syndicat des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers…) est un syndicat auquel est rattaché bon nombre des principaux bars de la nuit havraise, « qui ne sont pas responsables de tous les maux de la nuit ». Pascal Beaurain plaide en faveur du respect mutuel. « On ne peut tout de même pas être l’unique ville de France sans vie nocturne ». Le rappel des lois aux établissements, il est pour, mais Pascal Beaurain demande aussi plus de clémence. « Je conviens qu’il y a plus de bruit à l’extérieur depuis la loi anti-tabac puisque la création de terrasses a été l’un des moyens de survie de bon nombre d’établissements. Mais cette loi, nous ne l’avons pas demandée. Prenons en compte nos contraintes ».

Régis Debons, vice-président de l’Université

« Depuis longtemps, nous réclamons à la mairie que la vie nocturne fasse partie d’un schéma directeur parce qu’elle est aussi facteur d’attractivité. En ce sens, nous nous devons d’être responsables de ce que l’on réclame d’où notre participation ».
Avec 7000 étudiants, l’Université propose pour la charte des actions de prévention menées par les étudiants eux-mêmes. « On peut imaginer des jobs d’action de sensibilisation aux bruits, dans les cafés, de 20 h à minuit ». Mais Régis Debons le répète : « Il n’est pas question de stigmatiser les étudiants qui ne sont pas les seuls à profiter de la vie nocturne ».

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