Statkraft veut conquérir les barrages français

http://www.usinenouvelle.com/article/statkraft-veut-conquerir-les-barrages-francais.N174607

Par Astrid Gouzik –

Si le photovoltaïque et l’éolien semblent lui voler la vedette, l’énergie hydraulique reste la première source d’électricité renouvelable… et de loin, avec ses 84,3% de l’électricité renouvelable totale. En France, conformément à la loi, l’ État doit renouveler les concessions hydroélectriques. De quoi aiguiser les appétits des hydrauliciens européens. Parmi eux; Statkraft, leader européen des énergies renouvelables, espère bien absorber les barrages jusqu’ici réservés à EDF et GDF Suez. Explications d’Emmanuel Sotaert, président de Statkfraft France.

L’Usine Nouvelle – En 2009, Statkraft a déclaré qu’elle se porterait candidate au renouvellement des concessions françaises. Depuis la procédure ne cesse de prendre du retard. Craignez-vous que l’élection de François Hollande ait une incidence sur le calendrier ?
Emmanuel Sotaert – Début février, la direction générale de l’énergie et du climat a organisé une réunion afin de commencer le processus, une concertation avec les acteurs qui se sont déjà positionnés. Depuis nous attendons des précisions. Mais il y a un calendrier politique, nous ne sommes pas surpris. Il faut laisser passer ses échéances. Et nous espérons que les informations et le calendrier seront bientôt publiés.

Pourquoi avez-vous décidé de répondre à l’appel d’offres ?
En 2006, la préférence pour  les acteurs historiques, EDF et GDF Suez, a été supprimée par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques.  Ainsi le droit français s’est conformé au droit européen. Et les concessions hydroélectriques françaises sont devenues ouvertes à la concurrence.

Étant le plus grand producteur d’énergie renouvelable, en particulier d’énergie hydroélectrique, en Europe, c’est tout naturellement que Statkraft a décidé de répondre aux appels d’offre. Pour nous, la France est un pays central, particulièrement intéressant. Les configurations des ouvrages – aussi bien topographiques que techniques – ressemblent beaucoup à ce que nous avons l’habitude de gérer et de maintenir.

L’ État jugera sur trois critères : financier, l’excellence environnementale et l’efficacité énergétique. Quels sont vos atouts ?
Je ne m’étendrai pas sur le critère financier car c’est une donnée sur laquelle on ne peut pas influer. Sur le deuxième critère, en tant qu’entreprise norvégienne, nous avons beaucoup de choses à proposer. C’est le cœur des préoccupations nationales depuis les années 50. Nous disposons d’une culture de l’environnement. Nous avons le souci de l’intégration des ouvrages dans l’espace naturel mais aussi dans l’environnement social et économique.

Pour ce qui concerne l’efficacité énergétique, nous avons une panoplie d’activités qui comprend toutes les situations que l’on peut appréhender.

Est-ce que ce sera suffisant face aux géants EDF et GDF Suez ?
Le combat sera difficile car EDF est présent sur ce marché clé depuis très longtemps. La plupart du temps, ils ont d’ailleurs développé les installations. Il est évident que la concurrence sera rude. Mais au vu de l’expérience dont nous disposons, nous sommes sereins. Notre objectif est seulement de faire la meilleure offre possible.

Dans un premier temps, 10 concessions seront ouvertes. Nous sommes intéressés par 6 d’entre elles, celles dont la capacité installée est supérieure à 100 MW. Il s’agit donc du Drac dans les Alpes, de Beaufortain et de Bissorte, de la Truyère, de la Dordogne et de la concession d’Ossau.

La réponse à l’appel d’offres sera assortie d’un plan industriel… En quoi consiste-t-il ?
Nous avons embauché en France depuis 2006. Nous avons des plans d’expansion en fonction des différents scénarios. Ces barrages et tous les ateliers afférents ne peuvent pas tourner tout seul ! Donc si l’autorité concédante nous accorde des concessions, nous espérons pouvoir reprendre le personnel. Car il est hors de question pour nous de faire venir des Norvégiens.

De plus ces salariés connaissent déjà les installations, sont intégrés dans l’environnement, ils savent précisément comment cela fonctionne. Nous voulons les intégrer et les mettre à la « culture Statkraft ». Mais nous prévoyons également des embauches.

Publié le 14 mai 2012

 

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