Le Havre : Un incendie qui pose questions

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Voilà qui ne favorise pas le climat relationnel entre les différents acteurs qui se côtoient dans un contexte très tendu (voir nos éditions n°64-65-71).
«La plupart des résidents se trouvait à la mosquée depuis 21 h 30 pour la prière du soir quand l’incendie s’est déclaré. Ils en sont sortis à 22 h 05 et ont vu des policiers courir dans les escaliers. C’est un sommier qui a pris feu au 9e étage, à proximité des ascenseurs », explique Delphine Thibon du collectif de soutien aux résidents du Foyer Brindeau. « Toute la semaine, s’étaient succédé les problèmes techniques : panne de gaz et d’électricité », complètent MM. Thioubo et Boye, respectivement président et membre de l’Association des résidents. Et un autre membre du collectif de surenchérir : « C’est quand même bizarre cet incendie qui arrive au moment où l’on met la pression aux résidents pour qu’ils quittent le foyer au 31 mai en vue de sa démolition…».
Younès Nouamani, directeur de l’unité territoriale de l’Aftam 76, bailleur du foyer, ne veut même pas entendre l’accusation « horrible » (c’est lui qui le dit) qui pointe le bout de son nez dans les dires des uns et des autres. « Sous-entendre que nous pourrions avoir provoqué cet incendie, cela me met hors de moi »,  dit-il tout de go. À ce stade de l’enquête, « aucune conclusion ne peut être tirée », indique le commissaire Longuet en charge de la sûreté urbaine. Car enquête a été diligentée, cela va de soi.

Les faits
« Deux niveaux, le 9e et le 10e, ont été atteints, rapporte le capitaine Cécile Macarez, commandant des opérations de secours ce soir-là. Le départ du feu a eu lieu dans les parties communes  ; un matelas s’est embrasé ». Il ne peut s’agir d’un court-circuit « car il n’y a pas d’électricité à proximité », explique Mr Thioubo. « Avec 30 chambres par étage environ et beaucoup de mouvement, en l’absence du gardien et donc sans clef pour porter éventuellement secours à des résidents enfermés (la loge du gardien était en effet fermée à clef), nous avons défoncé les portes sous contrôle de la police », poursuit le capitaine. 48 portes selon les résidents. « Nous devions faire des reconnaissances, éteindre le foyer puis ventiler car il y a eu une grosse accumulation de fumée ». 11 personnes, 4 résidents et 7 policiers ont été incommodés et oxygénés sur place. « Nous avons frôlé la catastrophe », explique la capitaine Macarez, et de fait on peut se féliciter que l’intervention se soit bien déroulée. Une cinquantaine de pompiers et une dizaine de policiers sont intervenus.
Deux plaintes ont été déposées, (celle de l’Aftam et celle des résidents). Quant à la situation du foyer, elle devient de plus en plus compliquée dans un contexte où le dialogue semble, lui aussi, être parti en fumée.
DLM-T

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