A partir de 2015, démarrera le démantèlement de trois unités de production de la centrale. L'unité 4, elle, est modernisée pour un fonctionnement au-delà de 2035.
Un redémarrage de la tranche 2 accompagné d’incidents techniques, des manifestations syndicales, témoins d’une forme d’inquiétudes en l’avenir, venue du PDG d’EDF, Henri Proglio sur le site havrais, l’actualité de la centrale thermique est chargée. Olivia Levasseur, sa directrice fait le point pour le Havre Infos.
À l’occasion du redémarrage de la tranche 2, il nous a été signalé plusieurs incendies. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’il est passé ?
D’incendies, il n’y en a jamais eu. Parlons plutôt d’incidents techniques. Des incidents qui sont tout à fait normaux et pris en compte par nos équipes. Cette tranche 2 a été victime d’un incendie en janvier dernier et a été arrêtée, en conséquence plus de 7 mois. Énormément d’opérations de maintenance ont été orchestrées pour la redémarrer avec une surveillance continue, 24h sur 24 car ce redémarrage constitue en soi une opération délicate avec son lot de dysfonctionnements. Le tout dernier incident trouve son origine dans une fuite d’huile au goutte à goutte qui a touché une tuyauterie provoquant de fait, d’importantes fumées. Nous avons réglé la chose comme il le fallait et même le CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité, et des Conditions de Travail) a levé son droit d’alerte. Ces risques sont anticipés et nous adaptons en conséquence le bon suivi à tenir, et les corrections à apporter à nos équipements. C’est un investissement de 3,5 millions d’euros qui a été engagé pour relancer cette tranche.
Quel est l’avenir de cette tranche 2 ?
L’objectif est d’assurer la production nécessaire aux deux prochains hivers. Son arrêt définitif interviendra en 2013, vraisemblablement au milieu de l’année. En 2014, une seconde tranche, la n°1, s’arrêtera aussi. Ces arrêts s’inscrivent dans une politique nationale d’EDF qui veut, à terme, faire évoluer le thermique à flammes. Ceci pour répondre aux exigences européennes en matière d’environnement. Au total, dix unités de production à charbon en France vont cesser de fonctionner au sein du groupe. Et pour compenser cette baisse de puissance, EDF fait le choix d’investir dans des moyens de productions plus performants.
Deux des trois tranches de la centrale thermique du Havre s’arrêtent. Quel est l’avenir du site ?
La tranche 4 est l’avenir du site puisqu’elle va être pérennisée au-delà de 2035. Cette unité est déjà équipée des moyens de traitements des fumées, les plus modernes qui soient. Et pour améliorer ses performances, plus de 100 millions d’euros d’investissement vont lui être consacrés en 2014. Dans les tout prochains mois, démarre aussi une expérimentation de captage du CO2.
Quelles conséquences pour l’emploi ?
Les emplois sur les tranches à charbon vont diminuer, inexorablement. De 330 aujourd’hui, ils vont passés à 130, à l’horizon 2015. 100 des 200 salariés concernés par cette évolition partent à la retraite. 50 autres savent déjà où et quand ils vont être mutés. Il nous faut finaliser le contrat de parcours pour les 30 derniers salariés. D’ici à 2015, ce sera fait. Dans tous les cas, il n’y aura aucun licenciement. Tout comme nous avons anticipé les évolutions techniques, nous anticipons aussi les évolutions humaines. Parallèlement, EDF associé à Alsthom, va créer au Havre 800 emplois avec l’éolien offshore. Une usine de production de fondations gravitaires (NDLR : des cônes creux qui fixent les mâts d’éoliennes dans le sol) et un site d’assemblage d’éoliennes vont être construits. Sans oublier que le démantèlement des unités 1,2 et 3 qui interviendra à partir de 2015 pour une durée de 7 ans, sera générateur d’emplois, lui aussi. La volonté d’EDF est là encore de préserver un ancrage local.
Qu’est venu annoncé Henri Proglio, le PDG d’EDF en visite sur le site de la centrale, la semaine dernière ?
Il a réaffirmé que le site du Havre reste un site stratégique pour EDF. Et que la possibilité de voir, un jour, un site de production au charbon au Havre reste ouverte.
Propos recueillis par Karine Lebrun
