Football, Ligue 2. Pourquoi le club du Havre va si mal

Selon les Barbarians, le Hac est « un club, qui, depuis 12 ans, court après son passé. »

Selon les Barbarians, le Hac est « un club, qui, depuis 12 ans, court après son passé. »


« Une soirée cauchemardesque ». Benjamin Genton, défenseur du Hac, ne cachait pas son amertume, ce vendredi 9 novembre, à l’issue de la rencontre face à Clermont, après avoir déjà perdu, la même semaine, le derby normand, à Caen (notre article).

« On se crée des occasions, mais on ne conclut jamais, résume-t-il. Puis c’est le premier but inscrit par Armand pour Clermont à la 22e minute. En deuxième mi-temps, nous avons tellement voulu égaliser que nous avons fini par nous désunir, nous désorganiser… Et là, on prend deux coups de poignard… »

Ces deux coups de poignard, ce sont les deux nouveaux buts marqués par Clermont, (Videmont (70e), Dembélé (72e)) et pour l’équipe Havraise le début d’une longue hémorragie que même le but havrais de Koïta à la 84e minute ne parviendra à stopper. Dans les tribunes, sur le banc, sur le terrain, on touche le fond.

« Ça m’emmerde, dit très clairement Genton. La situation est compliquée, ce serait trop simple de rejeter la faute sur le dos du coach ou du président.»

Pourquoi ?

Benjamin Genton, le répète : « Nous faisons le travail nécessaire en amont. » Alors, pourquoi ? Peu à peu, le propos digresse sur le climat terrible au sein du club, avec les supporters notamment, qui n’en peuvent plus et le font savoir. Dans un communiqué, Les Barbarians, l’un des deux clubs supporters, exprime son ras-le-bol :

« À se prendre pour des élites, on perd son identité. Tel un soufflet qui retombe, voilà le Hac version 2012/2013 revenu aux portes du National ! Étonnant pour un club qui a multiplié depuis six mois les opérations de communication visant à démontrer l’apport indéniable du nouveau stade présenté comme le plus beau stade d’Europe de sa catégorie et le remède à tous nos problèmes…»

Selon les Barbarians, le Hac est « un club, qui, depuis 12 ans, court après son passé. » Les supporters pointent du doigt « la longévité inégalée depuis l’arrivée de Jean-Pierre Louvel à la tête du club de Cédric Daury. Si l’homme n’est pas en cause, son projet sportif, son coaching lors des matches et sa capacité à faire progresser un groupe sont de plus en plus contestés dans nos rangs. »
Contesté, le coach havrais l’est également sur les forums de supporters. Ainsi, un sondage a été lancé sur le web et il est sans appel : 91% des supporters adhérents de ce forum, souhaitent le départ de Cédric Daury.

« Le mirage bleu »

En cause également : le Stade Océane. « Le mirage bleu » comme l’appelle les Barbarians qui « n’a comme prévu rien changé aux maux du Hac, bien au contraire. Les mauvaises ondes si chères au président Louvel, qui, selon lui, hantaient Deschaseaux, semblent avoir suivi le Hac de l’autre côté de la route !»

Calileo, nouvel arrivant sur le forum du Hac a lui aussi une explication… financière :

« Aujourd’hui, le Hac dispose d’une belle vitrine toute bleue mais la coquille est vide…/… Des gens ont privilégié la vitrine à ce qu’elle contient, combien de joueurs ont quitté les bords de la Manche pour faire le bonheur d’autres clubs ? Le discours de l’équilibre des comptes a peut-être été le bon à une époque mais à en abuser il perd de son sens. Car le bon sens aurait mené à construire une équipe solide, durable et plaisante pour attirer le spectateur au point d’être obligé de lui trouver un nouveau nid, faute de pouvoir accueillir tout le monde.
Qui va payer si le nouveau stade est quasiment vide pour soutenir une équipe de National ? Rembourser un stade ne permet plus de marge pour construire l’équipe qui se produit dedans ; encore moins lorsque celle ci n’a pas les capacités d’y produire un spectacle agréable aux supporters pouvant les inciter à se déplacer et acheter une place. »
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« L’union sacrée »

De son côté, Benjamin Genton marche sur des œufs quand il évoque l’attitude de « certains supporters ». Il y a les fidèles, les bons supporters et ceux qui mettent un peu trop la pression.

« Il y a au stade un climat terrible et dans le contexte qui est le nôtre, dit le défenseur, je proposerais davantage l’union sacrée. »

Celle qui permettrait peut-être de faire redescendre la cocotte en pression. Le Hac est en difficulté bien plus tôt qu’il ne l’était l’an passé. Mais il reste 24 matches pour se poser les bonnes questions, rectifier le tir et sortir du cercle vicieux. À deux points de la relégation, le Hac a quinze jours pour préparer son prochain match contre Sedan et amorcer un virage à 180°.

 

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