La lecture, un apprentissage dès le plus jeune âge, pour lutter contre l'illettrisme.©Maksud. Fotolia
Né en Alsace, il y a sept ans, le projet Un bébé-un livre a été initié par un groupe d’orthophonistes soucieux de sensibiliser les parents à la nécessité de mettre le langage au cœur de la relation parents-enfants. Encouragé par l’Association nationale de prévention en orthophonie (ANPO), ce dispositif se déploie désormais sur la France entière. Les orthophonistes interviennent dans les cliniques et hôpitaux, afin de venir à la rencontre des parents et d’échanger avec eux sur la nécessité de créer un lien par la parole. En invitant les parents à s’investir dans la parole avec l’enfant, dès le plus jeune âge, les orthophonistes mettent le langage au cœur de l’éducation.
« Le but de cette initiative en matière de santé publique, c’est de lutter contre l’illettrisme en intervenant en amont. Le but est vraiment de montrer l’importance de parler à son bébé, l’importance de lui lire des histoires car il y a des études qui montrent que le bébé à qui on parle, à qui on lit des histoires, s’en sortira mieux plus tard scolairement », explique Martine Gaurat Lemonnier, l’une des huit orthophonistes participant à la journée d’action du 22 novembre.
Une action nécessaire et capitale, quand, en 2012, 3 100 000 personnes, soit 9 % des adultes scolarisés en France, sont confrontées à l’illettrisme, en France (source : Agence nationale de lutte contre l’illettrisme). À ce titre, la lutte contre l’illettrisme sera, en 2013, une grande cause nationale : « Le label Grande cause nationale pourrait jouer un rôle essentiel au service de cette mobilisation, afin de permettre à la prévention et à la lutte contre l’illettrisme de progresser dans notre pays », précise le site dédié à cette action de prévention et de sensibilisation.
Le livre-doudou : 1er pas vers le langage
L’opération Un bébé, un livre est une action de prévention. Les orthophonistes se proposent d’aller à la rencontre des jeunes mamans et de leur nouveau-né dans les maternités et de leur offrir un livre-doudou, accompagné d’une brochure sur le langage :
« C’est, pour nous, orthophonistes, l’ occasion de rappeler aux parents l’importance de parler à leur bébé, et ce, dès la naissance. Le livre est un medium pour amener le langage, la communication entre le bébé et ses parents », précise Martine Gaurat Lemonnier.
L’an passé, les orthophonistes étaient déjà intervenues à l’Hôpital Privé de l’Estuaire (HPE). Cette année, elles sont huit à mener cette action bénévole et à s’être libérées de leurs obligations professionnelles pour pouvoir mener à bien ce projet, une journée durant. Elles investiront, le 22 novembre, deux lieux hospitaliers, l’HPE, comme l’an passé, et l’hôpital Jacques Monod qui expérimentera le dispositif pour la première fois :
« À priori, il y a plus de mamans et de bébés à l’hôpital Jacques Monod donc nous devrions être deux à l’Estuaire et le restant à Monod. Nous sommes censées intervenir durant la matinée du jeudi 22 novembre, de 9 h à 12 h, et rencontrer les mamans dans leur chambre, mais si cela pose problème au niveau de l’organisation, nous souhaiterions une pièce qui permettrait aux mamans de venir à notre rencontre.»
Les hôpitaux ouvrent donc leurs portes à ces professionnelles de santé pour lesquelles la lutte contre l’illettrisme commence au berceau. Motivée, Martine Gaurat Lemonnier met en avant la dimension humaine et enthousiasmante du projet : « C’est vraiment un projet qui nous tient à coeur, c’est une belle aventure.»
L’opération un bébé-un livre, une initiative qui encourage les parents à « biberonner » leurs enfants aux livres.
