http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20121209trib000736017/cinq-questions-en-suspens-apres-la-conference-de-doha-sur-le-climat.html
Après l’accord visant à prolonger le protocole de Kyoto à partir du 1er janvier 2013 décidé à Doha, la prochaine grande date concernant le réchauffement climatique est désormais la conférence de 2015 qui suscite de nombreux espoirs. En attendant, bien des questions restent en suspens. En voici un résumé.
La conférence sur le climat de Doha s’achève surtout sur des questions. Tour d’horizon des principales interrogations en suspens après cette 18e conférence des Nations unies sur le climat.
• Qui s’est vraiment engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre?
Principale décision de cette conférence : l’accord pour un acte II du protocole de Kyoto effectif à partir du 1er janvier 2013. Celui-ci prévoit une réduction des gaz à effet de serre (GES) dans les États signataires, soit quelques pays industrialisés – l’Union européenne et une dizaine d’autre, dont l’Australie, qui ne représentent que 15% des GES émis. « Le résultat n’est clairement pas à la hauteur de l’urgence », a commenté, déçue, la ministre française de l’Environnement, Delphine Batho.
De vifs désaccords partageaient les participants. C’était notamment le cas de la Russie qui a dénoncé un passage en force de cet accord par le pays d’accueil de la conférence, le Qatar.
Les divergences portaient notamment sur « l’air chaud », le surplus de quotas d’émissions de GES hérités du premier protocole de Kyoto, soit 13 milliards de tonnes équivalent CO2. Le texte présenté par le Qatar n’annule pas cet « air chaud », détenu principalement par la Russie, l’Ukraine et la Pologne, mais l’Australie, l’UE, le Japon, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège et la Suisse se sont publiquement engagés en séance plénière à ne pas en acheter pour respecter leurs engagements au sein de Kyoto II.
• Que se passera-t-il en 2015?
Un accord plus ambitieux sur le réchauffement climatique est désormais attendu pour 2015. “Beaucoup plus doit être fait“ a ainsi jugé Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Onu, selon des propos rapportés par son porte-parole. Il a également souhaité un “ accord complet et contraignant à l’horizon 2015“. La conférence sur le climat prévue dans deux ans pourrait avoir lieu à Paris.
• Les températures risquent-elles d’augmenter plus que prévu?
Avant même la conférence pour discuter du changement climatique, les alertes sur la situation se multipliaient. La Banque Mondiale d’une part et le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’association européenne de l’environnement d’autre part ont fait état de prévisions inquiétantes. Pour la première, par exemple, la hausse des températures atteindrait non pas les 2 degrés Celsius attendus mais plutôt 4 degrés au cours du siècle.
« Les températures qui se profilent sont bien au-delà de ce que l’Homo sapiens a connu », a rappelé, lors de la conférence de Doha, l’économiste britannique Nicholas Stern, auteur d’un rapport sur le coût économique du réchauffement climatique. Un nouveau rapport du Giec, le groupe d’experts sur le climat, doit être publié d’ici 2015.
• Comment concilier développement et lutte contre le réchauffement climatique?
La question de la place des pays en voie de développement dans le combat contre la hausse des températures existe depuis longtemps et n’a toujours pas été résolue. A Doha, elle s’est cristallisée sur la manière dont sera versée la somme de 100 milliards de dollars (77 milliards d’euros) d’aide promise aux pays du sud pour les aider eux aussi à lutter contre le réchauffement climatique.
• Que faire après 2020?
Enfin ce qu’il convient de faire après 2020 n’a pas été déterminé. Cela devrait être précisé dans l’accord de 2015.