Budget 2013 : les nuances de l’unanimité

Unanimes, mais pas d’une seule voix… Depuis trois ans, les conseillers municipaux stéphanais adoptent le budget municipal à l’unanimité, tout en marquant leurs différences sur les questions politiques et sociales. Le budget 2013 n’y déroge pas, à l’issue de la séance du conseil municipal du 20 décembre. Une enveloppe de près de 50 millions d’euros, dont 43 en fonctionnement et une section d’investissement en augmentation de 2,6 millions comme l’a souligné le rapporteur de ce budget, Joachim Moyse, premier adjoint au maire en charge des finances et du personnel.
Un effort d’investissement tourné vers le marché de performance énergétique, qui doit permettre des économies substantielles (23 %) sur les charges de chauffage dans les bâtiments municipaux. Un surplus également consacré aux écoles, à la voirie et aux trottoirs, à l’accessibilité.
Quant à la part de fonctionnement, elle marque l’ambition de la Ville de poursuivre l’amélioration du service public local, de développer encore sa politique éducative en s’inscrivant dans la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013, d’apporter les réponses solidaires aux besoins d’usagers fragilisés par les conséquences de la crise. Les indicateurs socio-économiques sont d’ailleurs alarmants, qui placent la population stéphanaise parmi les plus touchées dans la Crea par le chômage, la pauvreté, la précarité, a souligné Joachim Moyse.
C’est d’ailleurs sur ces éléments de contexte politique et économique que se fissure l’unanimité de gestion, chaque force politique affichant sa différence. Pour Joachim Moyse (PC), le changement politique porté par le gouvernement n’est pas à la hauteur des attentes, même s’il relève des inflexions bienvenues. Le budget municipal est donc contraint par les mesures d’austérité, le gel des dotations d’État par exemple, l’insuffisance des mesures fiscales pour lever les moyens d’une politique ambitieuse, la crainte d’un choc de compétitivité d’inspiration libérale qui pèsera sur les salaires et l’emploi. C’est donc "un budget de combat", que propose la municipalité privilégiant le "choc de solidarité au choc de compétitivité".
Pour l’adjoint socialiste David Fontaine, si le budget est "bon et sérieux", c’est qu’il convient justement d’être attentif à l’équilibre des finances publiques, au plan local comme national. L’élu s’inscrit en faux contre le bilan sévère dressé par ses partenaires communistes et égrène une liste de décisions à l’actif du nouveau gouvernement, dans un contexte difficile, car "tout n'est pas rose" : création de 40 000 postes dans l’Éducation nationale, à Pôle emploi, emplois d’avenir, contrats de génération, mariage pour tous… David Fontaine donne d’ailleurs rendez-vous à ses partenaires pour le programme de rénovation urbaine Anru II dont la Ville devrait tirer des financements. Pour sa part, Rémy Orange (PS) invite le Front de gauche à ne pas se tromper d’ennemi en attaquant le gouvernement "au risque de privilégier l’extrême droite".
Pas d’accord rétorque le responsable communiste Pascal Lecousin, qui assure ne pas confondre PS et UMP, mais fait part "d’impatiences et d'inquiétudes fortes » des milieux populaires et du monde du travail.
L’UMP Samir Bouzbouz vote le budget, mais invite le conseil à ne pas se laisser entraîner sur le terrain des questions politiques nationales, privilégiant l’approche locale.
Hubert Wulfranc, maire, conseiller général, prend acte de ces divergences d’appréciation. "Il existe des débats et des désaccords au sein de la gauche sur la nature des mesures à prendre, souligne l’élu. Et nous, communistes, qui avons contribué à la victoire de la gauche en mai, avons le sentiment que nos propositions sont laissées de côté." Il faudrait faire "beaucoup plus" pour répondre aux besoins de la population.
Toutefois, dans ce contexte, il est important de construire "un budget de rassemblement et d’accomplissement "des engagements pris pour le mandat 2008-2014, se félicite le maire. Avant de pointer aussi quelques perspectives tracées dans ce budget : aménagement du secteur Claudine-Guérin avec une étude de faisabilité ou encore dans le domaine éducatif grâce à un effort important sur les écoles et les loisirs des enfants avec une autre étude de faisabilité portant sur une nouvelle structure à La Sapinière. Manière de dire qu’il y a encore du grain à moudre…

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