La justice soupçonne les dirigeants de Vert Marine et AMEX-AEMCO d’entente illicite

(fil-fax 03/01/12)

Les deux principaux dirigeants de Vert Marine une entreprise de 1.800 salariés qui gère des équipements sportifs et ludiques pour le compte de collectivités locales ont été mis en examen début décembre par un juge d’instruction de Rouen pour « entente illicite » et « recel de délit de favoritisme ». L’information judiciaire qui s’appuie sur une enquête du SRPJ de Rouen vise Thierry Chaix, 50 ans, le président de la société basée à Mont-Saint-Aignan, par ailleurs président du Rouen Hockey Elite 76, et Jean-Pascal Gleizes, 50 ans, son directeur général. Mickaël Pasek, 42 ans, le gérant du bureau d’études AMEX-AEMCO d’Evreux qui assiste et conseille des maîtres d’ouvrage a lui aussi été mis en examen pour les mêmes chefs tout comme les entreprises concernées. Les mis en examen ont dû verser plus de 500.000 euros de caution pour garantir leur représentation au cours de l’instruction. AMEX-AEMCO est soupçonnée d’avoir fourni des informations à Vert Marine lors d’appels d’offres notamment pour l’attribution de Délégations de services publics (DSP). Ces informations auraient permis à Vert marine de renforcer ses propositions et ainsi de se retrouver en meilleure position pour être choisi par les collectivités qui souvent s’en remettaient à l’avis d’AMEX-AEMCO. Les enquêteurs évoquent dans ce cas une pratique d’entente « verticale » différente de l’entente « horizontale » qui associe des entreprises théoriquement concurrentes.

Ces soupçons sont catégoriquement rejetés par Vert Marine qui estime que les chefs de mises en examen recouvrent « une toute autre réalité« , de nature commerciale.  « Selon les informations dont dispose la société Vert Marine les charges présumées concernent l’obtention d’informations et ne relèvent en aucun cas d’anomalies sur l’attribution de marchés, contrairement aux fantasmes médiatiques« , écrit-elle dans un communiqué. Elle assure qu’elle s’attachera, au cours de l’instruction, « à démontrer que les faits incriminés ne sont nullement constitutifs d’un délit mais correspondent bien à des échanges d’informations classiques entre candidats, collectivités et assistants à maître d’ouvrage« . Selon Vert Marine, de telles pratiques sont « habituellement constatées » et n’ont « en aucune façon faussé le jeu de la concurrence« .

L’affaire prend un certain relief au regard de la taille de l’entreprise qui gère quelque 80 équipements, de la piscine au parc animalier en passant par la patinoire, le musée, le palais des sports ou l’aquarium. Elle est présente partout en France et accueille près de dix millions d’utilisateurs chaque année pour un chiffre d’affaires de 78 millions d’euros (en 2011). Dans la région, Vert Marine gère la base de loisirs de Jumièges et des piscines à Yvetot, Mont-Saint-Aignan, Saint-Aubin-sur-Scie, Bihorel, Elbeuf, Cléon et au Havre.

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