Les Belges avaient le Manneken-Pis et les Français avaient
Depardieu. Suite à l’achat d’une maison en Belgique, maintenant les Belges ont
les deux Manneken-Pis, le petit qui urine dans un bassin et le gros, celui qui
pisse dans les avions. Mais il leur faut partager le gros, surnommé également
Gégé, avec les Russes…
Ah, sacré Gégé ! L’ancien acteur, reconverti aujourd’hui dans les
scandales en tout genre, de préférence alcoolisés, les affaires douteuses avec
les dictateurs des anciens pays de l’est et la promotion d’un ultralibéralisme
poujadiste aura donc occupé les médias qui, bien sûr, trouvent qu’il ne se
passe pas vraiment de trucs intéressants dans le monde, en tous cas pas autant
que la vie des « célébrités » comme on dit de nos jours.
Outre le fait que lesdites célébrités nous gonflent à peu près autant que
l’est leur égo démesuré ou le bide d’un Obélix de bon aloi, ces parasites des
écrans de télé, ces profiteurs de subventions publiques pour asseoir à la fois
leur carrière et leur patrimoine ont une fâcheuse tendance à nous prendre pour
des imbéciles (et je reste poli) à propos de leur pognon qui est également
quelque part un peu le nôtre.
Le salut, donc est dans la fuite, renommée « exil fiscal » par nos
chers médias. Obélix naturalisé russe par Poutine himself, voilà la coolitude.
Mais Depardieu ne sera pas tout seul à se geler les miches en Russie ou dans
une quelconque république satellitaire de Moscou. L’inénarrable Brigitte
Bardot, infatigable combattante de la cause animale contre l’islam, pense
également demander une sorte d’asile à la Russie éternelle qui, comme le dit
Gégé, est « une très grande démocratie ».
Mais pour Bardot, qui doit gagner moins qu’un mammouth comme Gérard, la
véritable raison de son éventuel départ n’est pas financière. Il lui était
intolérable que deux éléphants, et même éléphantes, puisse être euthanasiées.
Que cette décision n’ait pas été prise à la légère par le zoo lyonnais où sont
enfermées les deux pachydermes, peu importe aux yeux de Brigitte. Cette
défenseure des animaux comme on la proclame veut également rejoindre la (très)
grande démocratie de Poutine, car elle « lui trouve beaucoup
d’humanité. A chaque fois que je lui demande quelque chose, en principe, il me
l’accorde. Il a fait plus pour la protection animale que tous nos présidents
successifs. »
Certes, Poutine fait sûrement plus pour la protection des animaux que pour
la protection des opposants à son régime. Mais surtout, pour la Bardot, la
vraie raison est certainement ailleurs, car, comme elle a cru de bon ton de
vouloir préciser à propos du pays de Staline et de Raspoutine (en un
mot) : « Et puis là-bas, ils n’ont pas l’Aïd-el-kébir…
».
Non, en Russie, la population sont les moutons et le sacrifice rituel des
défenseurs des droits humains, des opposantes et opposants peu avoir lieu tous
les jours y compris dans des baignoires, propices également à quelques tortures
raffinées utilisant ou non la fée électricité.
On ne regrettera donc pas le départ de ces deux personnes, bien au
contraire. Et on laissera le mot de la fin à Dany Cohn-Bendit, qui, dans un
éclair de lucidité (le pauvre, lui aussi, il vieillit) a déclaré à propos de
l’un des deux « crétins finis » comme il a qualifié
respectivement, si j’ose dire, Depardieu et Bardot : « L’autre
fou qui déclare la Russie comme une grande démocratie, vraiment, il faut être
complètement malade et complètement plein d’alcool ou de stéroïdes (…) pour
dire des bêtises pareilles ».
Quant à l’ancien sex-symbol des sixties, l’icône de mai 68 a estimé que
« si elle veut quitter la France, qu’elle aille en Russie, (…) en
Sibérie, ça doit être formidable pour elle. Qu’elle passe tous ses hivers en
Sibérie, dans les camps de concentration par exemple, ou les prisons…
».
Au moins, Brigitte pourra taper le bœuf avec les Pussy Riot…
Allez, et malgré tout, bonne année 2013.
